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Peu de temps après la mort de Djélal-uddin, le prince Mozaffer envoya recueillir ses dépouilles dans le canton où il avait été tué. On retrouva le cheval qu'il montait, avec sa selle et son sabre, et le morceau de bois qu'il attachait sur le milieu de sa tête. Mozaffer les fit montrer à plusieurs officiers de Djélal-ud-din qui attestèrent que ces objets lui avaient appartenu. Alors le prince envoya chercher ses ossements et les fit déposer dans un mausolée (1).

Dans les années qui suivirent sa mort, le bruit courut souvent qu'on l'avait vu en divers endroits, surtout en Perse. Un individu à Ispidar se donna pour le sultan. Les commandants mongols le firent examiner par des personnes qui avaient vu ce prince, et l'imposteur fut mis à mort (2).

Vingt-deux ans après la fin de Djélalud-din, un pauvre homme, vêtu en sakir, passant le Djihoun, dit aux bateliers: « Je suis le sultan Djélal-ud-din Khoa« razmschah, qu'on à dit tué par les Cur«des dans les montagnes d'Amid; c'est

(1) Nessaoui.

(2) Djouvéini.

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<«< mon écuyer qui a été tué; j'ai voyagé plusieurs années, sans me faire connaître. >> Les bateliers se saisirent de lui, et le menèrent à un officier mongol dans le voisinage. Mis à la torture, il soutint jusqu'au dernier soupir qu'il était ce qu'il disait (1).

Orkhan, après sa séparation du sultan fut joint dans sa marche par plusieurs détachements; il arriva à Erbil, à la tête de quatre mille cavaliers, et se dirigea sur Ispahan, dont-il s'empara; mais cette ville ne tarda pas à tomber au pouvoir des Mongols (2).

(1) Bar Hebræus, pag. 518, texte.

(2) Novaïri.

CHAPITRE II.

Ravages des Mongols dans la Mésopotamie, le Courdustan, l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Géorgie, et sur les confins de l'Irac-Aréb. Leur invasion dans le Roum.

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Déroute de l'armée du sultan Keï-Khosrou. Conquête d'une partie du Roum. Traité de soumission de ce - Évacuation du Roum par les Mongols.

royaume.

-

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Sac d'Erzendjan. - Expédition d'un corps mongol vers
Alep. Sommation des Mongols à plusieurs princes
Soumission du roi de la Petite-
Nouveaux ravages en Mésopotamie, dans

mahométans.

Arménie.

Aréb.

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le Diarbékir, et la partie septentrionale de l'Irac-
Partage de la Géorgie entre deux princes
David. — Les fils de Kei-Khosrou se disputent le trône. —
Intervention du grand Khan dans ces querelles.
Seconde invasion de Baïdjou dans le Roum.
sultan Yzz-ud-din vaincu et détrôné.

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Le

Son frère

Rokn-ud-din placé sur le trône de Conia. Voyage de Hethoum à la cour de Mangou.

Lorsque Djélal-ud-din eut été surpris près d'Amid, ses troupes se dispersèrent, et les soldats khorazmiens furent enlevés isolément par les paysans, les Curdes et les Bédouins. Alors les Tatars ravagèrent les provinces d'Amid, d'Erzen et de Meyafarikin. Ils prirent,

628.

1231.

au bout de cinq jours de siége, la ville de Sa'red, située à deux journées à l'est de Mardin, et quoique elle eut capitulé, ils firent main basse sur tous ses habitants, au nombre, dit-on, de quinze mille. La ville de Tanza subit le même sort, ainsi que Mardin, dont le souverain se réfugia dans la citadelle. Le district de Nassibin fut désolé; mais la ville même ne tomba point au pouvoir des Mongols, qui entrant dans le pays de Sindjar, saccagèrent El-Khabour et A'raban. Un de leurs corps prit la route de Mossoul, et alla piller le bourg d'El Mounassa, situé entre cette ville et Nassibin. Ses habitants et ceux du plat pays s'étaient réfugiés dans un Khan, au milieu du bourg; ils furent tous égorgés. <«< Un homme de ce pays, dit l'historien con<«<temporain Ibn-ul-Ethir, m'a raconté que, « s'étant caché dans une maison, il apercevait << par une ouverture ce qui se passait au dehors; chaque fois que les Mongols allaient tuer « quelqu'un, ils criaient La illahi. Le mas« sacre fini, ils pillèrent le bourg, et emmené«rent les femmes. Je les voyais, dit-il, folâtrer « sur leurs chevaux; ils riaient; ils chantaient «<en leur langue, et disaient: La illahi. »

Une division marcha sur Bidliss, dont les habitants se retirèrent, les uns dans la cita

delle, les autres dans les montagnes. Les Mongols brûlèrent la ville. Ils prirent d'assaut la forte place de Balri, dans le pays de Khelatt, et tuèrent tout ce qui s'y trouvait. La grande ville d'Ardjisch eut le mème sort.

Un autre corps mongol avait mis le siége devant Méragha. Cette ville se rendit, à condition que ses habitants auraient la vie sauve; néanmoins les Barbares en tuèrent un grand nombre. Ils saccagèrent l'Azerbaïdjan, passerent dans le pays d'Erbil, firent main basse sur les Turcmans Ivaniyés, les Curdes, les Tchébourcans qui l'habitaient, le mirent à feu et à sang, et y commirent des atrocités. inouïes. Le prince d'Erbil, Mozaffer-ud-din, assembla ses troupes, et reçut du secours du prince de Mossoul; alors les Mongols évacuèrent son pays, et il ne se donna pas la peine de les poursuivre. Ils marchèrent sur

Dacouca.

Dans l'espace de deux mois après la disparition de Djélal-ud-din et la dispersion de ses troupes, les Mongols avaient saccagé le Diarbékir, la Mésopotamie, les pays d'Erbil et de Khelatt, sans rencontrer un homme armé. Les princes de ces petits Etats restaient cachés dans leurs retraites, et les peuples étaient stupéfiés. « On m'a.raconté, à ce sujet,

zoul-h.

oct.

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