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CHAPITRE IV.

TAGOUDAR OGOUL OU SULTAN AHMED.

Élection de Tagoudar. -Son inauguration. - Adoption

du nom d'Ahmed et du titre de sultan. Profession de mahométisme.

Comparution d'Alaï-ud-din et de Madjd-ul-mulk. Condamnation et mort de ce derDu scheikh Abd-our-rahman.

nier.

-

Rigueurs de Tagoudar envers les Chrétiens. Ses négociations avec le sultan d'Égypte. Ambassade en Égypte. Lettre d'Ahmed à Kélavoun.

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Réponse

de Kélavoun.

Après la mort d'Abaca, les Khatounes, les princes du sang et les généraux présents à Méraga, s'assemblèrent pour rendre les derniers devoirs au monarque défunt, et déliberer sur le choix de son successeur. Le prince Argoun, qui avait été mandé par son père, reçut en route la nouvelle de sa mort, et se rendit à Méraga, où les Khatounes et les princes du sang lui présentèrent la coupe,

suivant l'usage. Le général Boucaï, dévoué à ce jeune prince, ordonna aux officiers de la maison d'Abaca de faire leur service auprès d'Argoun. Bientôt Tagoudar, frère d'Abaca (1), arriva de Géorgie. Après les cérémonies funèbres, l'assemblée se rendit à Tchogatou.

Il se forma trois partis : les princes Adjaï, Coungcourataï, Houladjou, tous trois fils de Houlagou, les princes Tchouschkab et Kinkschou, fils de Tchoumoucour et petits-fils de Houlagou, avec les généraux Schingtour, Sougoundjac, Areb, Caraboucaï, voulaient élire Tagoudar. Les généraux Boucaï, Ourouk, Acboucaï (2), et d'autres officiers de la maison d'Abaca tenaient pour son fils Argoun. OldjaïKhatoun, qui avait été la femme de Houlagou, et puis celle d'Abaca, était à la tète d'un troisième parti en faveur de MangouTimour; mais ce prince étant mort sur ces entrefaites, elle se rangea, de même que Coutouï Khatoun, du còté d'Argoun (3). C'était toutefois, d'après le Yassa, l'aîné de la famille qui devait succéder au trône, et Ahmed

(1) Tagoudar était le septième fils de Houlagou. (2) Boucaï, Bouga, Boga, signifie en turc, taureau; Caraboucaï, taureau noir; Acboucaï, taureau blanc. (3) Raschid.

26 moh.

681.

était l'oncle d'Argoun. Cette considération prévalut (1).

Schischi Bakhschi, l'un des principaux officiers d'Argoun, voyant Tagoudar soutenu par la plupart des chefs de l'armée, conseilla à son prince de céder de bonne grâce, et dès qu'il eut donné son consentement, Tagoudar fut proclamé d'une voix unanime, le 6 mai 1282. Trois jours après, Argoun partit pour Siah - Couh (mont noir), où il s'empara des trésors de son père. Le vézir Schemsud-din, qui était resté auprès d'Argoun, reçut l'ordre de se rendre auprès de Tagoudar. Le 13 r.-1. dimanche, 21 juin, après que les princes du sang et les généraux eurent signé l'engagement de lui rester fidèles, le nouveau souverain fut conduit au trône par le prince Coungcourataï et le noyan Schingtour. Comme il avait embrassé le mahométisme, il prit le titre de sultan et le nom d'Ahmed.

A la suite des fètes qui célébrèrent son avénement au trône, Ahmed se fit apporter les trésors déposés à Schahoutéla, et les distribua aux princes, aux princesses, aux officiers et aux troupes; chaque soldat reçut

(1) Novaïri.

cent vingt dinars. Sur ces entrefaites survint Argoun, qui se plaignit de ce qu'on ne l'avait pas attendu pour la cérémonie de l'inauguration. Ahmed lui montra beaucoup d'égards, et lui remit de sa main vingt balischs d'or, qu'il lui avait reservés. Ce fut alors que Argoun et Coungcourataï se lièrent d'une étroite amitié, qu'ils se garantirent par des serments mutuels, dans l'Ordou de Touctaï Khatoun, l'une des veuves d'Abaca (1).

Le premier soin d'Ahmed fut de manifester sa profession de la foi mahométane. Il adressa aux autorités de Bagdad le rescrit suivant: (Après les prières d'usage), « Nous « occupons le trône, et nous sommes musul« man. Donnez-en l'heureuse nouvelle aux << habitants de Bagdad. Rendez aux collèges, << aux établissements de piété, en général, ce « qui leur était destiné, du temps des Kha<< lifes abbassides, et que chacun soit réintégré dans ses droits sur les dotations faites << aux mosquées et aux collèges. Ne transgres«sez pas les lois de l'Islamisme; vous êtes <«< musulmans, ô habitants de Bagdad! et nous << savons que le Prophète (Dieu lui donne paix

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(1) Raschid.

<< et miséricorde) a dit: Cette secte de l'Islamisme ne cessera pas d'etre triomphante jus« qu'au jour de la résurrection. Nous sommes « certains que cette prédiction est juste, que l'a« pòtre céleste est véridique. Il n'y a qu'un Dieu; « il est éternel. Réjouissez vous, et donnez en «< connaissance à toute la province.» Le nouveau Khan écrivit au sultan Kélavoun, pour lui notifier son adhésion à la foi mahométane (1).

Ahmed choisit le noyan Sougoundjac pour son lieutenant général, et laissa le ministère des finances à Schems-ud-din Mohammed. Il 26 r.-1. quitta Siah Couh, le 4 juillet, après le départ d'Argoun, et envoya à Hémédan l'ordre de faire comparaître devant lui Madjd-ul-mulk et Alaïud-din; ce dernier était encore en prison (2).

Lorsque Alaï-ud-din, après avoir été dépouillé par Abaca de tout ce qu'il possédait, eut obtenu grâce de la vie, ses ennemis eurent recours à une nouvelle machination pour le perdre; ils l'accusèrent d'avoir entretenu une correspondance secrète avec les Égyptiens, dans la vue de trahir son maître. Ils saisirent un Juif inconnu, et prétendirent avoir trouvé, parmi ses hardes, des morceaux de papier sur lesquels étaient tracés,

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