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suivi dans sa malheureuse expédition, en butte à sa mauvaise humeur, le quittèrent sous divers prétextes, et se rendirent dans leurs fiefs. Borac, en mandant à Caïdou l'issue de son entreprise, l'attribua à la défection des princes Tchabat et Kiptchac, laquelle avait découragé ses troupes, et lui demanda leur punition. Il se plaignit également de ceux qui venaient de le quitter. Caïdou lui répondit qu'il s'était attiré, par sa propre inconduite, ses revers et leur immitié; qu'il n'avait qu'à passer l'hiver à Bokhara, et que dans le prochain Couriltai ses affaires seraient arrangées.

Borac réunit trente mille hommes à Bokhara, et après avoir pris tout l'argent qu'il put trouver, il partit avec cette armée pour châtier les princes qui lui avaient manqué pendant la campagne, et l'avaient abandonné à son retour. Il détacha deux corps de troupes, l'un contre Ahmed, petit-fils de Tchagataï, l'autre, contre Nikpeï, petit-fils d'Ogotaï. Ces deux princes furent tués; mais, peu après, Borac se vit abandonné de ses généraux qui allèrent avec leurs troupes joindre Caïdou. Ils se présentèrent devant ce prince, avec leurs armes suspendues à leur cou, lui demandant sa protection contre la tyrannie de Borac.

Caïdou les accueillit et leur assigna des cantonnements (1).

Lorsque Borac s'était mis en campagne pour ramener au devoir les princes qui lui avaient désobéi, il avait envoyé de Djah son frère Yessar à Caïdou, pour lui dire de sa part, que quoique malade, il se voyait obligé de marcher pour réduire à l'obéissance deux princes révoltés, et qu'il le priait de l'assister par un envoi de troupes. Quand Yessar se fut acquitté de son message, Caïdou lui demanda si, lorsqu'il avait été député vers Kiptchac, pour le ramener par la douceur au camp de Borac, près de Merv, il n'était pas suivi par Djélaïrtaï, chargé de l'y reconduire de force. Yessar le nia effrontément. Caïdou, qui savait le contraire, lui dit : « Vous « vous plaignez de la défection de vos parents; « vous ne devez vous en prendre qu'à votre

propre fausseté; tu viens implorer mon se« cours, et tu me réponds des mensonges. » A ces mots Yessar resta interdit. Caïdou le fit arrêter.

Ce prince voulait profiter de la faiblesse actuelle de Borac pour s'en défaire. Il par

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tit avec deux Toumans, lui faisant dire qu'il lui envoyait le secours demandé; mais il lui laissait ignorer qu'il venait en personne. A peine Borac eut il reçu cette réponse qu'il apprit la mort des deux princes contre lesquels il s'était armé; comme s'il eut soupconné le dessein secret de Caïdou, il lui manda aussitôt, qu'il regrettait que ce prince eut pris la peine de venir en personne, d'autant plus que son secours que son secours ne lui était plus nécessaire; qu'il s'en retournait à cause de son infirmité et désirait attendre, pour leur entrevue, l'époque de sa guérison. Caïdou n'en continua pas moins sa marche, et atteignit Borac dans la nuit même. Il fit entourer de ses troupes le camp de Borac, avec le projet de le voir le lendemain; mais Borac mourut dans la nuit. Les officiers que Caïdou lui envoya le jour suivant pour régler l'entrevue, entendirent, en arrivant, les gémissements de son Ordou, et virent que ses gardes avaient les cheveux épars. A cette nouvelle Caïdou et tous les princes versèrent des larmes. Borac fut enseveli au sommet d'une haute montagne, et le lendemain, Moubarekschah, les généraux et les chefs de mille vinrent prêter serment de fidélité à Caïdou. Ce prince leur abandonna, à leur demande, tous

les biens et les trésors de Borac, qu'ils se

partagèrent (1).

(1) Raschid.

Selon Vassaf, après la défection d'une grande partie de ses troupes, Borac étant allé avec sa femme Tougaï et un petit nombre de serviteurs, chercher un asile auprès de Caïdou, fut au bout de peu de temps empoisonné.

CHAPITRE II.

Tentative d'assassinat

sur Abaca.

Son investiture

par un ambassadeur de Coubilaï. Blessure à la chasse. Dévastation du Khorazm et de la Tran

soxiane. Succès de Beibars contre les Croisés. · In

vasion d'une armée mongole en Syrie. Sa retraite. Ambassades entre Beïbars et Abaca.

-

Siége d'El-Biret par les Mongols. Courte campagne de Beibars. Invasion des Égyptiens en Cilicie. Armements inutiles de Beïbars.-Intelligences secrètes de Beïbars en Perse.Persécution des chefs du clergé nestorien à Bagdad et à Irbil. Expédition de Beïbars en Cilicie. - Invasion de Beïbars dans le Roum. Bataille d'Aboulistin. Entrée de Beïbars dans Césarée.

Roum. Sa retraite en Syrie.

mans. Mort de Beïbars.

Son séjour dans le

Des princes CaraÉlévation au trône de

son fils Sa'ïd. Arrivée d'Abaca dans le Roum.

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Son message à Beïbars. Ses exécutions cruelles dans le Roum. Son retour à Alatac. Condamnation et mort du Pervané.

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Après sa victoire, Abaca laissant le prince Boutchin, avec un corps de troupes, dans le Khorassan, reprit la route de l'Azerbaïdjan (1). Comme il passait sur les confins du

(1) Vassaf, tom. I.

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