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sées, sous le règne d'Abaca, des tables astronomiques, que Nassir-ud-din dédia à ce souverain, sous le titre de Zidj Ilkhani. Comparées aux précédentes, elles firent connaître une différence de quarante minutes dans la position du soleil au commencement de l'année. « Cet ouvrage de Nassir-ud-din, ajoute Vassaf, contient plusieurs tables et calculs <«< qui ne se trouvent point dans les Zidj plus anciens, tels que ceux de Gouschiar, << de Fakhir, d'A'layi, de Schahi et d'autres (1). » Dans la bibliothèque de cet observatoire furent déposés beaucoup de livres, enlevés de Bagdad (2). Houlagou avait amené en Perse plusieurs savants et astronomes chinois, entre autres le docteur Fao-moun-dji, plus connu sous le nom de Sing-Sing, ou de savant. Ce fut de lui que Nassir-ud-din s'instruisit de l'ère des Chinois et des règles de leur astronomie, pour la composition de ses tables (3).

On raconte que lorsque Nassir-ud-din présenta à Houlagou le devis de la construction

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(3) Abd-oullah Beidavæi Hist. Sinensis, edita ab Andr. Mullero Greiffenhagio. Jena 1689

de l'observatoire, ce prince se récria sur cette forte dépense, et demanda quelle était l'utilité des observatoires astronomiques, pour y consacrer une somme aussi considérable. L'astronome lui répondit: « Seigneur, je vais vous « la faire connaître. Ordonnez que du som« met de cette montagne on fasse rouler un « grand bassin de métal. » L'ordre fut donné; aux sons retentissants que rendit le bassin dans sa course, les soldats sortirent de leurs tentes précipitamment, tandis que Houlagou et Nassir, qui savaient la cause de ce bruit, restaient tranquilles. « Voilà, dit Nassir, l'utilité de la science du mouvement « des astres; elle annonce ce qui doit arriver, « et celui qui le sait d'avance, peut prendre <«< ses mesures. Il ne partage pas la conster<<< nation de ceux qui sont surpris par les « événements. >> Houlagou, convaincu par cet exemple, consentit à la dépense. Les instruments seuls coutèrent vingt mille dinars (1).

(1) Vafi-ul-Vafiat de Sogdi, cité dans le Djihan numa, pag. 386, article Méraga.— « De tous les princes de la << maison de Tchinguiz-khan, dit Raschid, l'empereur Mangou fut celui qui eut le plus d'esprit et d'instruc

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tion; il savait expliquer plusieurs figures d'Euclide. Il

ram.

Argoun était revenu de la cour du grand 656. Khan. Il y avait été accusé de plusieurs sept. délits graves par ses ennemis, qui s'efforcè- 1258. rent en vain de le perdre. Sa conduite fut examinée par les membres du tribunal de l'empereur, et justice lui fut rendue, à la confusion de ses envieux (1). Mangou, prêt

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« voulut faire bâtir un observatoire, et la renommée de « Nassir-ud-din étant parvenue jusqu'à lui, il ordonna à Houlagou, partant pour la Perse, de lui envoyer le « célèbre astronome, lorsqu'il aurait conquis les châ<< teaux des Ismaïliyens. Mais comme, à cette époque, Mangou Caan faisait la guerre dans la Chine méridionale, Houlagou ordonna à Nassir-ud-din de bâtir un « observatoire en Perse, d'autant plus qu'il désirait con« server auprès de lui ce serviteur dont il avait éprouvé << les talents et la fidélité. »

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(1) Djouvéini. Un historien arménien fait mention du procès d'Argoun, et cite plusieurs circonstances que Djouvéini n'a pas indiquées. Selon lui, Argoun fut mis aux fers; deux membres du conseil, Sevindj-Bey et Schéréf-ud-din voulaient le faire périr pour obtenir sa place. Lorsqu'on examina sa conduite, le témoignage favorable d'un petit prince arménien, nommé Sempad, qui venait d'arriver à la cour pour ses affaires particulières, contribua beaucoup à le faire absoudre. Mangou, qui avait conçu de l'amitié pour ce prince chrétien, le questionna au sujet d'Argoun. Sempad justifia complètement le gouverneur de la Perse, et montra que ceux qui l'accusaient

à partir pour la Chine, renvoya Argoun en Perse. Le Khodja Fakhr-ud-din étant mort à l'Ordou, la charge d'Ouloug-Biticoudji qu'il exerçait, fut donnée à Hossam-ud-din, quoique le plus jeune de ses fils; mais il savait parler le mongol et écrire en caractères ouïgours: « Ce qui dans ce temps là, dit Djou«< véïni, était considéré comme le premier mé

<<< rite. >>>

Argoun apportait en Perse la nouvelle ordonnance sur la capitation. On a vu que les plus imposés devaient payer, par an, dix dinars, et les moins imposés, un dinar; mais comme ce subside ne couvrait par les frais multipliés de l'entretien des milices réquisitionnaires, de l'armée régulière, des postes aux chevaux, on levait l'excédent nécessaire dans le même rapport, en sorte que les pauvres étaient en proportion beauconp plus chargés que les riches. Auparavant un propriétaire qui avait, par exemple, des biens

étaient des calomniateurs. Sevindj-Bey et Schéref-ud-din furent mis à mort. Argoun, délivré de ses fers, fut amené devant Mangou qui le combla d'honneurs et l'éleva en dignité. (Hist. d'Étienne Orpélian, chap. 8, dans les Mémoires sur l'Arménie de M. St. Martin, tom. II, pag. 143).

dans dix lieux différents, payait cinq cent ou mille dinars; maintenant il n'en donnait plus que dix. Argoun avait fait remarquer ce défaut de la nouvelle loi, et reçu l'ordre de changer les normes de la capitation. Alors les plus riches furent taxés à cinq cent dinars, et les pauvres à un dinar.

ram.

657.

Argoun passa en Géorgie. Peu après son arrivée à Tiflis, le prince David, fils de la reine Rousoudan (1) prit les armes contre les Mongols. Houlagou fit marcher contre ce vassal rebelle une armée composée de Mongols et de Musulmans; elle battit les Géorgiens. Argoun, qui était présent à cette action, alla trouver Houlagou à Tébriz, et lui rendit compte de ce qui s'était passé en Géor- 1259. gie. Ce prince lui donna le commandement d'une armée composée de Mongols et de milices musulmanes, levées dans l'Irac. Lorsque Argoun revint à Tiflis, David s'était encore révolté, parce qu'on exigeait de lui le tribut arrièré (2).

sept.

(1) Elle était appelée par les Mahométans Kiz-Mélik ou fille roi; le premier de ces mots est turc; le second, arabe; c'est ainsi qu'elle est désignée par Djouvéïni. (2) Djouvéïni.

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