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lui au quartier de Kitou-boca, devant la porte

de Kelvadhi. Le vendredi, 22, on ôta la vie 16 saf.

« per les testes, et puis fist assaillir la ville et la prist et «le Calife aussi.

« Pour couvrir sa desloiauté et pour geter le blasme « sur le Calife de la prise de la ville que il avait fète, il « fist prenre le Calife et le fist mettre en une cage de fer, « et le fist jeuner tant comme l'en peust faire home sanz

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mourir, et puis li manda se il avait fain. Et le Calife « dit que oyl; car ce n'estoit pas merveille. Lors le fist « aporter le roy des Tartarins un grant taillouer d'or (un grand bassin d'or) chargé de joyaus à pierres préa cieuses et li dit : « Cognois tu ces joiaus? Et le Calife respondi que oyl: » il furent miens. « Et il li demanda se il les amait bien, et il respondi que oyl. Puisque «tu les amoies tant, fist le roy des Tartarins, or pren a de celle part que tu vourras et manju. « Le Calife li « respondi que il ne pourrait; car ce n'estoit pas viande a que l'en peust manger. Lors li dit le roy des Tarta

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« rins: « Or peus veoir & Calife ta défaute; car se tu « eusses donné ton trésor d'or, tu te feusses bien def

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fendu à nous par ton trésor se tu l'eusse despendu, qui au plus grant besoing te faut que tu eusses on«ques. » Joinville se trompe lorsqu'il dit que les marchands vinrent au camp et racontèrent ces choses, tandis que St. Louis était occupé à fortifier Sayéte, c'est-à-dire en 1253, puisque Bagdad ne fut prise qu'en 1258. Haïton dit (dans son Histoire orientale, chap. 26) : « En« suite Haolou ordonna qu'on ruit le Caliphe dans une a chambre, et qu'on jetât devant lui son or et ses pier

au fils puiné du Khalife, et l'on fit mourir tous les individus de la maison Abbasside qu'on put trouver. Il n'en resta que quelquesuns, qui n'avaient pas été portés sur la liste fatale, et de ce nombre était Mobarek-schah, fils cadet de Mosta'ssim, que Houlagou donna à son épouse Oldjaï-Khatoun; elle l'envoya à Méraga, auprès du Khodja Nassir-ud-din. On lui fit épouser une fille mongole dont il eut deux fils.

Le jour même de la mort du Khalife, Houlagou avait nommé ceux qui devaient exercer l'autorité dans Bagdad et ses dépendances. Ali-Bahadour fut gouverneur de la ville; Ibn Alcamiyi conserva la dignité de vézir

« reries pour en manger autant qu'il voudrait, et défen

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dit qu'on lui donnât d'autre chose à manger et à

<< boire. >> Marin Sanut, qui a beaucoup copié de Haïton, renchérit ici sur cet historien : «< Capti vero

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Calypha gutturi liquatum aurum jussit infundi, avari« tiam exprobrans, quia cum immensis afflueret thesauris, cupiditate detentus, pro salute sua eos expendere « renuit.» (Secreta fidelium crucis, etc. Lib. III, pars XIII, cap. VII). L'historien grec Pachymeres raconte la même chose. Jean d'Ypres, dans sa Chronique du monastère de St. Bertin (chap. 49, partie 6), Zantfliet et Giov. Villani, dans leurs Chroniques, ont aussi copié Haïton.

et Fakhr-ud-din de Damégan, celle de Sahib Divan. Ahmed ben A'mran reçut la préfecture des districts à l'est de Bagdad (1), et Nizam-ud

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(1) « L'histoire de ce Ben A'mran, dit Mirkhond, mé« rite d'être rapportée. Homme du commun, il servait « le gouverneur de Ya'couba, lorsque, environ un an << avant l'arrivée de Houlagou, grattant la plante des pieds de son maître, pour l'endormir, selon la coutume « du pays, il fut lui-même surpris par le sommeil. Ré<«< veillé par un mouvement de son patron, il lui dit qu'il venait de faire un singulier songe, et le gouver« neur lui ayant demandé ce qu'il avait vu: J'ai révé, reprit-il, qu'il n'était plus question ni du Khalifat, ni de Mosta'ssim, et que j'étais gouverneur de Bag« dad. Ce songe parut si ridicule à son maître, qu'il lui « donna un coup de pied dans la poitrine, et le fit « tomber à la renverse. Cependant, ce Ben A'mran, ayant su pendant le siége de Bagdad, que l'armée mongole commençait à manquer de vivres, fit connaître aux assiégeants par un billet attaché à une flèche, que si Houlagou voulait demander un certain A'mran, celui<«< ci pourrait lui être de quelque utilité. Des soldats mon

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gols ramassèrent la flèche; Houlagou eut connaissance « du billet, et fit prier le Khalife de lui envoyer ce « Ben A'mran; le Khalife ne fit aucune difficulté. Arrivé « au camp, cet homme dit à Houlagou que s'il l'ordon« nait, il lui procurerait une grande quantité de vivres. Quoique le prince mongol ne se fiât guère à ses pro« messes, il le fit accompagner d'un officier. Ibn A'mran « le conduisit à un endroit près de Ya'couba, où il y

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din Abd-oul Mouémin fut nommé Grand-juge. Le noyan Ilga et Cara Boca restèrent avec trois mille cavaliers mongols dans la ville, pour y rétablir l'ordre, exercer la police et faire enterrer les morts.

Ainsi Bagdad, qui avait été pendant cinq siècles la métropole du monde mahométan, ruinée, dépeuplée, était réduite au rang d'un chef-lieu de province. Cette ville avait été fondée, dans l'année 762, par Al Manssour, le deuxième Khalife de la dynastie Abbasside, qui résidait précédemment à Anbar. Il en posa la première brique sur la rive occidentale du Tigre, au jour et à l'heure indiqués par les astrologues; mais quelques années après, on commença à bâtir sur la rive opposée, où s'éleva la vaste cité de Bagdad; les Khalifes y transférèrent leur résidence, et l'ancienne ville ne fut plus considérée que

« avait des magasins de blé souterrains. Ces provisions,

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qui vinrent fort à propos, suffirent à l'entretien de

« l'armée pendant quinze jours, et mirent les Mongols «<en état de continuer le siége. Après la prise de Bagdad,

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Houlagou réalisa le songe de Ben A'mran, en lui don«nant le gouvernement de Bagdad.

Ibn A'mran

ne fut pas gouverneur de Bagdad, mais de quelques districts à l'est de cette ville.

comme un faubourg. Heureusement située, elle recevait de Bassora les productions de l'Inde et de la Chine, et celles du Nord lui arrivaient en descendant le Tigre et l'Euphrate (1). Cette ville avait beaucoup souffert, à la fin de l'été de 1256 (654), d'une inondation qui dura cinquante jours; on parcourait alors ses rues en bateau. Les eaux du Tigre, à cette époque, firent également de grands dégâts dans le plat pays (2).

Le vézir Ibn Alcamiyi fut généralement accusé de trahison, avant et après la prise de Bagdad. Long-temps on mit cette inscription sur les livres à l'usage des collèges et des couvents : « Maudit soit de Dieu celui qui ne maudit pas Ibn-ul-Alcamiyi. » A la vérité sa conduite semble justifier cette opinion. Il mourut trois mois après le sac de Bagdad, et son fils Schéréf-ud-din fut nommé pour le remplacer (3).

(1) Cazvini, Kitab Assar-ul-bilad, iclim IV. - Novaïri, livre 4 du Cassm V du Fen. V, chapitre Fi Akhbar iddevlet il-Abbassiyet.

(2) Raschid.

(3) Raschid.

Zéhébi.

Cet historien ne dément point l'opinion répandue sur Ibn-Alcamiyi. Vassaf la confirme; mais un

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