Imatges de pàgina
PDF
EPUB

empereur; l'une en Chine, l'autre en Perse. La première devait être commandée par le prince Coubilaï; la seconde, par le prince Houlagou, tous deux frères du nouveau monarque.

Pour composer l'armée de Houlagou, chacun des princes du sang qui avait reçu de Tchinguiz des troupes en partage, était tenu, d'après l'arrêté de la diète, de lui donner deux hommes par dixaine. Ces contingents étaient commandés par des proches parents de ceux qui les avaient fournis. On fit venir de la Chine un corps de mille ingénieurs pour le service des machines à lancer des pierres, du naphte et des traits. Des officiers expédiés en avant portèrent l'ordre de réserver, pour l'armée de Houlagou, toutes les prairies sur sa route, à l'ouest des monts Toungat situés entre Caracouroum et Bisch Balic. Les troupes cantonnées sur cette ligne devaient s'en éloigner. On répara les chemins; des ponts de bateaux furent préparés. Le corps d'armée de Baïdjou reçut l'ordre de reculer vers la frontière de Roum, et les intendants en Perse tinrent prêts, pour chaque soldat, un tougan, ou cent menns de farine, et une outre, ou cinquante menns de vin. Le noyan Kitouboca, né naïman, partit avec l'avant

djom. 1. 650.

garde, forte de douze mille hommes, à la fin de juillet de l'année 1252.

Lorsque Houlagou prit congé de l'empereur, Mangou lui recommanda de suivre, en toutes choses, l'exemple et les préceptes de leur illustre aïeul, de traiter avec douceur les peuples qui se soumettraient volontairement, d'exterminer ceux qui résisteraient. Il lui ordonna de commencer par détruire les Ismaïliyens. Un jour, ce prince avait été frappé, de voir le grand cadhi Schems-ud-din, de Cazvin, se présenter devant lui avec une cotte de mailles. Il lui en demanda la raison; le magistrat répondit qu'il portait toujours sous ses habits une pareille armure pour se garantir des poignards ismailiyens, et s'étendit, à cette occasion, sur les attentats de ces intrépides sectaires, de manière à faire une vive impression sur l'esprit de Mangou (1). En effet, Cazvin, le lieu natal du cadhi, n'était séparé du territoire des Ismaïliyens, que par une chaine de montagnes dont le revers septentrional leur appartenait (2). Les habitants de cette ville, sans cesse exposés à leurs attaques,

(1) Raschid.

(2) Cazvini, Assar ul-bilad vé Akhbar ul-y'bad.

vivaient dans les alarmes; ils avaient soin à l'entrée de la nuit, de cacher sous terre leurs effets les plus précieux, et ils étaient toujours armés (1). Les Ismaïliyens détruits, Houlagou devait contraindre le Khaliphe à reconnaître la suzeraineté de l'empereur mongol, et retourner ensuite en Tartarie. Mangou lui recommanda de ne rien faire sans consulter la princesse Docouz; c'était une petite-fille d'Oang-khan, qui avait été l'épouse de Toulouï, bien que son mariage avec ce prince n'eut pas été consommé. Houlagou, lorsqu'il fut au-delà du Djihoun, épousa la veuve de son père, suivant un usage assez général parmi les Mongols. Mangou fit à son frère, à ses femmes, à ses enfants des présents, en or, en pierreries, en habits et en chevaux, et donna des marques de sa munificence aux généraux qui partaient avec Houlagou.

2 rabi-1.

651.

Ce prince quita la résidence impériale le 2 mai 1253 pour retourner à son Ordou, et s'y occuper de l'organisation de son armée. Il y reçut la visite de beaucoup de princes du sang qui vinrent lui faire leurs adieux, et lui offrir des présents. Il en partit le 19 octobre, 24 sch.

(1) Fakhr-ud-din Razi, Tarikh ud-Duwel, fassel 2.

laissant le commandement dans son apanage à son second fils Tchoumoucour, de préférence à l'aîné, à cause du rang supérieur de sa mère. Les princes Balacan et Toumar, à la tête du contingent de Batou, formaient son avant-garde. A chaque station, les autorités venaient lui offrir des vivres; des troupeaux de juments qu'on avait eu soin d'y faire conduire, fournissaient le lait pour le coumiz.

Houlagou fut fèté, en arrivant dans le pays d'Almalig, par la princesse Organa, et les autres dames de la maison de Tchagataï. Plus loin Mass'oud, gouverneur du Turkustan et de la Transoxiane, vint avec les chefs militaires de ces deux provinces, lui présenter ses hommages (1). Houlagou s'arrêta tout l'été de 652. 1254 dans le Turkustan, et n'arriva à Sa

(1) Dans l'histoire des Mongols, en chinois, sous le titre de Sou-houng-kian-lou, se trouve insérée la relation d'un individu qui paraît avoir été de l'expédition de Houlagou en Perse. Gaubil en a donné un abrégé dans son Hist. de Gentchiscan, p. 126, et Mr. Abel Rémusat en a publié une version complète dans le Journal asiatique, tom. II, pag. 284 et suiv.; mais cet itinéraire, où la route suivie par Houlagou depuis Caracouroum, est assez vaguement indiquée, et les noms géographiques, défigurés par le système d'écriture chinoise, sont quelquefois méconnaissables, n'a rien ajouté à nos connaissances.

marcand qu'en septembre 1255. Le gouverneur Mass'oud lui avait fait dresser un pavillon d'étoffe de soie et or, dans une prairie délicieuse près de cette ville. Houlagou y passa quarante jours à boire et se divertir.

Il reçut, à Kesch, l'hommage du gouverneur général de la Perse, Argoun, qui s'était fait accompagner des seigneurs et des principaux fonctionnaires du Khorassan. De ce lieu, où le prince mongol s'arrêta un mois, furent expédiées des sommations à tous les souverains de l'Asie occidentale: « Nous arrivons, «< y disait-il, par l'ordre du Caan, pour dé<< truire les Molahidas (1). Si vous venez, en << personne, joindre vos troupes à nos armées, << vous conserverez votre pays et votre fa

mille, et vos services seront récompensés. « Si vous hésitez à obéir, lorsque, avec l'aide de Dieu, j'aurai décidé du sort de ce peuple, je fondrai sur vous, et vous traiterai « avec la même rigueur. »><

[ocr errors]

Dès qu'il eut passé le Djihoun, sur un pont de bateaux, le 2 janvier 1256, il fut complimenté, au nom des sultans de Roum et de

(1) Ce nom arabe signifie proprement les égarés. C'est l'une des épithètes que les mahométans orthodoxes appliquent aux Ismaïlivens de Perse.

I z. h.

653.

« AnteriorContinua »