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en 1245, hérita du pays de Gour. Il se rendit en Tartarie, lors de l'élection de Mangou, et arriva à la cour le jour même de son inauguration. Il fut présenté à ce monarque par des officiers de Mangou, qui ne lui laissèrent pas ignorer que le père et l'aïeul de Schemsud-din avaient été bien traités par les souverains ses précédesseurs, et lui firent un grand éloge des talens de ce prince. Mangou l'accueillit avec distinction, et lui donna l'investiture du pays de Hérat et de ses dépendances, qui s'étendaient jusqu'au Djihoun et jusqu'au Sind. Ce territoire embrassait les provinces de Merv, Gour, Sidjistan, Caboul, Afghanistan. En outre, Mangou voulut qu'Argoun Aca fit remettre aux intendants de Schems-ud-din la somme de cinquante toumans à titre de présent impérial. Le lendemain, dans une audience privée, le Khacan mongol fit revêtir le Mélik de l'une de ses propres robes, lui donna trois tablettes (païzé), dix mille dinars en espèces, et des armes, savoir: un sabre indien, une lance d'Alkhatt (1),

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(1) « Alkhatt est le nom d'un lieu du Yemama ou de « la côte de Bahréin, où se travaillent et se vendent a les bois de lance qu'on tire de l'Inde. »> Christom. arabe de Mr. S. de Sacy, tom. II, pag. 79, note 12.

une massue à tête de taureau, une hache d'armes et un poignard. Schems-ud-din partit pour Hérat, accompagné d'un officier de l'empereur. Il se détourna de sa route pour aller saluer Argoun Aca, auquel il présenta les ordonnances du Caan. Ce gouverneur le traita avec respect et fit remettre cinquante toumans à ses intendants. Schems-ud-din prit possession de Hérat; il y règna en souverain, et s'empara de plusieurs châteaux forts dans les provinces de Guermsir et d'Afghanistan (1).

Le Kerman était au pouvoir du fils de Borac Hadjib. Après avoir fait périr le sultan Ghiath-ud-din, Borac sollicita du Khaliphe le titre de sultan, et l'obtint; il se nomma Coutloug Sultan. Lorsque Taïr Bahadour, à la tête d'une division mongole, eut mis le siége devant Sistan, il envoya sommer Borac de prêter obéissance au grand Khan et de lui fournir des troupes. Borac lui répondit qu'il se faisait fort de prendre la place avec ses troupes seules; que les Mongols pouvaient s'en épargner la peine. Il ajouta que son grand âge l'empêchait de se rendre en per

(1) Raouzat ul-Djennat, raouzat VII, tchémen 2.

632. 1234-5.

sonne auprès du Caan; mais que son fils irait à sa place. En effet, il fit partir Rokn-ud-din Khodja. Ce jeune prince apprit en route, la mort de son père et l'usurpation du tròne par son cousin Coutb-ud-din. Continuant son voyage, il fut bien accueilli d'Ogotaï, qui, pour le recompenser de ce qu'il était venu de si loin contempler la face de l'empereur, l'investit de la principauté de Kerman, et lui conféra le titre de Coutloug Sultan, que portait son père. En même temps Coutb-ud-din reçut l'ordre de venir à la cour. Il obéit; au bout de quelque temps Ogotaï l'envoya servir en Chine, sous les ordres de Yelvadje. Après la mort d'Ogotaï, Coutb-ud-din se rendit à la diete où Couyouc fut élu empereur. Il s'efforça d'obtenir l'investiture du Kerman; mais il ne put réussir; le ministre Tchincaï protégeait Rokn-ud-din. Il reçut l'ordre de s'en retourner en Chine auprès de Yelvadje. Peu après il accompagna ce gouverneur au nouveau Couriltaï, convoqué pour donner un successeur à Couyouc, et il obtint de l'empereur Mangou, par la protection de Yelvadje, le tròne du Kerman. Lorsqu'il approcha de 65ი. ce pays, Rokn-ud-din se retira, avec ses tré1252-3. sors, dans la principauté de Lour, d'où il fit

demander un asyle au Kaliphe; mais n'ayant

pu l'obtenir par la raison que ce pontife craignait de mécontenter les Mongols, il prit le parti de se rendre à la cour de Mangou. Les deux compétiteurs furent alors cités au tribunal du grand Khan. Rokn-ud-din perdit sa cause et fut livré à son rival, qui le tua de sa propre main. Coutb-ud-din conserva le trône du Kerman, jusqu'à sa mort, en 1258. Il était fils de Tanigou, préfet de Taraz, pour le souverain du Cara Khitaï et frère de Borac Hadjib (1). Lorsque Houlagou conduisit son armée en Perse, Coutb-ud-din alla à sa rencontre jusqu'à Djend pour lui rendre hommage.

651.

1253-4.

(1) Djouvéini. Tarikh Gouzidé, bab IV, fassl 10.

CHAPITRE IV.

HOULAGOU.

Expédition en Perse, résolue dans un Couriltaï au commencement du règne de Mangou.

Préparatifs du prince Houlagou, chargé de la commander. Composition de son armée. Sa marche à travers la Son arrivée en Perse. Ses dispositions

Tartarie.

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pour détruire les Ismaïliyens.

Croyance religieuse de cette secte mahométane. Sa doctrine secrète communiquée aux initiés. Précis de l'histoire des princes ismaïliyens d'Alamout. L'assassinat organisé par

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Hassan Sabbah, et fréquemment employé par ses successeurs. Démêlés du sultan Djelal-ud-din Khorazmschah avec le chef ismaïliyen. Opérations et négociations de Houlagou pour se rendre maître des châteaux Ismaïliyens et de la personne de leur prince Rokn-ud-din Khourschah. Siége de Schah-diz,

sa résidence.

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places fortes livrées par ses ordres à Houlagou. Conduit à la cour de Mangou, qui le fait tuer en route. Massacre de presque toutes les populations ismailiyennes par l'ordre de Houlagou.

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1251.

Deux grandes expéditions avaient été résolues dans le Couriltaï où Mangou fut proclamé

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