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(1) Mais les dévots de cœur sont aisés à connaître
Notre siècle, mon frère, en expose à nos yeux
Qui peuvent nous servir d'exemples glorieux.
Regardez Ariston, regardez Périandre,
Oronte, Alcidamas, Polydore, Clitandre;
Ce titre par aucun ne leur est débattu;
Ce ne sont point du tout fanfarons de vertu ;
On ne voit point en eux ce faste insupportable,
Et leur dévotion est humaine, est traitable :
Ils ne censurent point toutes nos actions,
Ils trouvent trop d'orgueil dans ces corrections;
Et, laissant la fierté des paroles aux autres,
C'est par leurs actions qu'ils reprennent les nôtres.
L'apparence du mal a chez eux peu d'appui,
Et leur âme est portée à juger bien d'autrui.
Point de cabale en eux, point d'intrigues à suivre;
On les voit, pour tous soins, se mêler de bien vivre.
Pour moi, je pense
Que vous perdez l'esprit par cette extravagance :
Et je vous ai laissés tout du long quereller,
Pour voir où tout cela pourrait enfin aller.
Holà! seigneur Valère.

(2) Dorine.

Valère.

Dorine. Venez ici.

Valère.

Hé! que veux-tu, Dorine!

Non, non, le dépit me domine :

Ne me détourne point de ce qu'elle a voulu.
Dorine. Arrêtez.

Valère.

Non, vois-tu c'est un point résolu.

(3) Orgon. Allons, ferme, mon cœur! point de faiblesse

humaine?

Mariane. Vos tendresses pour lui ne me font point de peine ;

Faites-les éclater, donnez-lui votre bien,

Et, si ce n'est assez, joignez-y tout le mien;

J'y consens de bon cœur, et je vous l'abandonne :
Mais, au moins, n'allez pas jusques à ma personne ;

Et souffrez qu'un couvent, dans les austérités,
Use les tristes jours que le ciel m'a comptés.
Orgon. Ah! voilà justement de mes religieuses,
Lorsqu'un père combat leurs flammes amoureuses!
Debout. Plus votre cœur répugne à l'accepter,
Plus ce sera pour vous matière à mériter.
Mortifiez vos sens avec ce mariage,

Et ne me rompez pas la tête davantage.
CORNEILLE.

(1) Dégénérons, mon cœur, d'un si vertueux Pére,
Soyons indigne Soeur d'un si généreux Frére.
C'est gloire de passer pour un cœur abatu
Quand la brutalité fait la haute vertu.

Eclatez, mes douleurs, à quoy bon vous contraindre ?
Quand on a tout perdu que sçauroit on plus craindre?
Pour ce cruel Vainqueur n'ayez point de respect,
Loin d'éviter ses yeux croissez à son aspect,
Offensez sa victoire, irritez sa colére,

Et prenez, s'il se peut, plaisir à luy déplaire.
Il vient; préparons-nous à montrer constamment
Ce
que doit une Amante à la mort d'un Amant.
(2) Souffrez donc, ô grand Roy, le plus juste des Rois,
Que tous les gens de bien vous parlent par ma voix.
Non que nos cœurs jaloux de ses honneurs s'irritent,'
S'il en reçoit beaucoup, ses hauts faits les méritent,
Ajoûtez-y plûtôt que d'en diminuer,

Nous sommes tous encor prêts d'y contribuer.
Mais puisque d'un tel crime il s'est montré capable,
Qu'il triomphe en vainqueur, et périsse en coupable,
Arrétez sa fureur, et sauvez de ses mains,
Si vous voulez régner, le reste des Romains,
Il y va de la perte, ou du salut du reste.

(3) Horace, ne croy pas que le Peuple stupide
Soit le maître absolu d'un renom bien solide.
Sa voix tumultueuse assez souvent fait bruit,
Mais un moment l'éléve, un moment le détruit,
Et ce qu'il contribuë à nôtre renommée,
Toûjours en moins de rien se dissipe en fumée.
C'est aux Rois, c'est aux Grands, c'est aux esprits
bienfaits,

A voir la vertu pleine en ses moindres effets.

C'est d'eux seuls qu'on reçoit la véritable gloire,
Eux seuls des vrais Héros assurent la mémoire.

RACINE.

(1) Un poignard à la main l'implacable Athalie
Au carnage animoit ses barbares soldats,
Et poursuivoit le cours de ses assassinats.
Joas, laissé pour mort, frappa soudain ma vue:
Je me figure encor sa nourrice éperdue,
Qui devant les bourreaux s'étoit jetée en vain,
Et, foible, le tenoit renversé sur son sein.

(2)

(3)

Je le pris tout sanglant. En baignant son visage
Mes pleurs du sentiment lui rendirent l'usage;
Et, soit frayeur encore, ou pour me caresser,
De ses bras innocens je me sentis presser.

Grand Dieu, que mon amour ne lui soit point funeste !
Du fidelle David c'est le précieux reste:
Nourri dans ta maison, en l'amour de ta loi,
Il ne connoît encor d'autre père que toi.
Sur le point d'attaquer un reine homicide,
A l'aspect du péril si ma foi s'intimide,

Si la chair et le sang, se troublant aujourd'hui,

Ont trop de part aux pleurs que je répands pour lui;
Conserve l'héritier de tes saintes promesses,

Et ne punis que moi de toutes mes foiblesses.

Envoyée par la reine
Pour rétablir le calme et dissiper la haine
Princesse, en qui le ciel mit un esprit si doux,
Ne vous étonnez pas si je m'adresse à vous.

Un bruit, que j'ai pourtant soupçonné de mensonge,
Appuyant les avis qu'elle a reçus en songe,
Sur Joad, accusé de dangereux complots,
Alloit de sa colère attirer tous les flots.
Je ne veux point ici vous vanter mes services :
De Joad contre moi je sais les injustices;
Mais il faut à l'offense opposer les bienfaits.
Enfin je viens chargé de paroles de paix.
Vivez, solemnisez vos fêtes sans ombrage.
De votre obéissance elle ne veut qu'un gage:
C'est (pour l'en détourner j'ai fait ce que j'ai pu)
Cet enfant sans parens, qu'elle dit qu'elle a vu.

J'aime à voir comme vous l'instruisez.
Enfin, Éliacin, vous avez su me plaire ;

Vous n'êtes point sans doute un enfant ordinaire.
Vous voyez, je suis reine, et n'ai point d'héritier ;

Laissez là cet habit, quittez ce vil métier :
Je veux vous faire part de toutes mes richesses.
Essayez dès ce jour l'effet de mes promesses:
A ma table, par-tout, à mes côtés assis,

Je prétends vous traiter comme mon propre fils.

(4) Louvois son fils se trompait encore, en croyant qu'il suffirait d'un ordre de sa main pour garder toutes les frontières et toutes les côtes, contre ceux qui se fesaient un devoir de la fuite. L'industrie, occupée à tromper la loi est toujours plus forte que l'autorité. Il suffisait de quelques gardes gagnés, pour favoriser la foule des réfugiés. Près de cinquante mille familles en trois ans de temps sortirent du royaume, et furent après suivies par d'autres. Elles allèrent porter chez les étrangers les arts, les manufactures, la richesse. Presque tout le nord de l'Allemagne, pays encore agreste et dénué d'industrie, reçut une nouvelle face de ces multitudes transplantées. Elles peuplèrent des villes entières. Les étoffes, les galons, les chapeaux, les bas, qu'on achetait auparavant de la France, furent fabriqués par eux. Un faubourg entier de Londres fut peuplé d'ouvriers français en soie; d'autres y portèrent l'art de donner la perfection aux cristaux, qui fut alors perdu en France. On trouve encore très-communément dans l'Allemagne l'or que les réfugiés y répandirent. Ainsi la France perdit environ cinq cents mille habitans, une quantité prodigieuse d'espèces, et sur-tout des arts dont ses ennemis s'enrichirent. La Hollande y gagna d'excellens officiers et des soldats. Le prince d'Orange et le duc de Savoie eurent des régimens entiers de réfugiés. Ces mêmes souverains de Savoie et de Piémont, qui avaient exercé tant de cruautés contre les réformés de leur pays, soudoyaient ceux de France ; et ce n'était pas assurément par zèle de religion que le prince d'Orange les enrôlait. Îl y en eut qui s'établirent jusque vers le cap de BonneEspérance. Le neveu du célèbre du Quêne, lieutenantgénéral de la marine, fonda une petite colonie à cette extrémité de la terre: elle n'a pas prospéré, ceux qui s'y embarquèrent périrent pour la plupart. Mais enfin il y a encore des restes de cette colonie voisine des Hottentots. Les Français ont été dispersés plus loin que les juifs.

[T. T. 1878.]

Pass School.

Group B.

French. II.

1. Translate into French :-
:-

(1) In youth we borrow patience from our future years: the spring of hope gives us courage to act and suffer. A cloud is upon our outward path, and we fancy that all is sunshine beyond it. The prospect seems endless, because we do not know the end of it. We think that life is long, because art is so, and that, because we have much to do, it is well worth doing: or that no exertions can be too great, no sacrifices too painful, to overcome the difficulties we have to encounter. Life is a continued struggle to be what we are not, and to do what we cannot. But as we approach the goal, we draw in the reins; the impulse is less, as we have not so far to go: as we see objects nearer, we become less sanguine in the pursuit: it is not the despair of not attaining, so much as knowing that there is nothing worth obtaining, and the fear of having nothing left even to wish for, that damps our ardour and relaxes our efforts; and if the mechanical habit did not increase the facility, would, I believe, take away all inclination or power to do any thing. We stagger on the few remaining paces to the end of our journey; make perhaps one final effort; and are glad when our task is done!

(2) Admiral Byng's tragedy was completed on Monday -a perfect tragedy, for there were variety of incidents, villainy, murder, and a hero! His sufferings, persecutions, aspersions, disturbances, nay, the revolutions of his fate, had not in the least unhinged his mind; his whole behaviour was natural and firm. A few days before, one of his friends standing by him, said, Which of us is tallest ?' He replied,' Why this ceremony? I know what it means; let the man come and measure me for my coffin.' He said, that being acquitted of cowardice, and being persuaded on the coolest reflection that he had acted for the best, and should act so again, he was not unwilling to

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