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DE

M. LE MARQUIS DE CRÉQUY,

ANCIEN COLONEL DE DRAGONS,

MARECHAL DES CAMPS ET ARMÉES DU ROI,

PREMIER MAÎTRE-D'HÔTEL DE MADAME,

CHEVALIER DE L'ORDRE ROYAL ET MILIT. DE S.-LOUIS ET DE L'ORDRE de Malte.

etc.

CRÉQUY-HEYMONT-CANAPLES, (Charles-Marie, sire et marquis DE), naquit le 18 décembre 1737; ainsi que le constatent ses états de service.

Il se distingua pendant les campagnes de la guerre de sept-ans et obtint différens grades dans le régiment des dragons du Roi, fit avec le même corps partie de l'armée d'observation formée en Normandie, sous les ordres du duc de Broglie, en 1778, et fut nommé maréchal de camp, l'année suivante. Ainsi, durant vingtcinq années de paix continentale, il n'eut au

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cune occasion de parvenir à l'illustration de ses ancêtres. Doué d'an esprit vif et d'une instruction variée, ami des lettres et des beauxarts, le marquis de Créquy recherchait ceux qui les cultivaient et il donnait à ceux qui s'y destinaient d'honorables encouragemens. Il en fut distrait lors du procès qu'il eut à soutenir contre la famille Le Jeune de la Furjonnière, qui prétendait être de la maison de Créquy; procès célèbre et sur lequel il intervint au Parlement de Paris, les pairs y séant, un arrêt qui condamna MM. Le Jeune à quitter le nom de Créquy, avec défenses à eux et à leur postérité de jamais prendre ce nom, lequel, en exécution de cet arrêt, fut rayé de tous leurs

actes.

Le marquis de Créquy n'a laissé aucun écrit. Feu Barbier, Examen critique des dictionnaires, lui attribue, sur le témoignage du chevalier de Pougens, les Mémoires pour servir à l'histoire de Nicolas de Catinat, 1775, in-12; ouvrage du père, Louis-Marie de Créquy. Pougens lui impute aussi, Les principes philosophiques des SS. solitaires d'Egypte,

extraits des conférences de Cassien, 1778, in-12; c'est encore une erreur.

De son mariage avec Marie-Anne-Thérèse de Félix du Muy, nièce du maréchal du Muy, ministre de la guerre, il avait eu un fils auquel il survécut. Ce fut à Périgueux, le 10 décembre 1800 (*), que l'illustre et puissante maison des sires de Créquy, l'une des plus anciennes du royaume, s'éteignit en sa per

sonne.

(*) Cette date est puisée dans un écrit qui vient de paraître et qui a pour titre : L'Ombre de la marquise de Créquy, aux lecteurs des Souvenirs publiés sous le nom de cette dame, in-8°.

Le but de l'auteur est de démontrer que dans ces Sou venirs il n'y a absolument rien qui soit sorti de la plume de madame de Créquy, l'une des femmes les plus spirituelles du dix-huitième siècle; et il rapporte les passages suivans du testament de cette dame, en date du 24 octobre 1801.

« Je nomme les citoyens Decaux et Percheron, con« jointement, pour mes exécuteurs testamentaires et les « prie de me donner cette dernière marque de leur atta«< chement, en surveillant avec soin l'entière exécution « de mes intentions ».

Puis elle ajoute : « mes exécuteurs conserveront tous « mes cartons d'affaires, que M. Percheron connaît; et « pour ce qui est des autres, lettres, extraits de livres, pe

« tites réflexions, etc., je désire, veux et entends qu'ils « soient brûlés comme inutiles, et pouvant avoir des in

« convéniens ».

« L'exécution de ce testament, continue l'auteur de l'écrit, a été consentie par les héritiers de madame de Créquy, et les papiers désignés par le testament ont été remis à M. Percheron, l'un des exécuteurs testamentaires, qui les a brûlés, conformément aux dispositions de madame de Créquy; et qui, avant de les brûler, ne les a confiés et n'en a donné connaissance ni à la famille de madame de Créquy, ni à qui que ce soit; ce que moi Percheron, j'affirme sur mon honneur ».

Si l'auteur de cet écrit eut publié ce qu'on vient de transcrire, lors de l'apparition du premier volume des prétendus Souvenirs, il aurait désabusé le public et accompli entièrement les dispositions de cette dame.

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