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LOMÉNIE, (Antoine DE ) l'aîné de ses fils, lui succéda en partie.

Henri de Bourbon, qui fut depuis notre Henri IV, avait toujours estimé le zèle et la fidélité de Martial; il voulut avoir ce fils auprès de sa personne, et « allait avec lui, dit « un contemporain, courre le cerf à Ver«sailles (*) ». Devenu roi de France, ce prince le nomma son ambassadeur en Angleterre, puis secrétaire d'État. Antoine continua de remplir cette dernière fonction sous Louis XIII,, et mourut en 1638, à l'âge de 78 ans. Ce ministre avait formé pour son usage un précieux recueil composé de trois cent quarante volumes de pièces historiques; il le légua à la bibliothèque du Roi, où ce recueil est connu sous le nom de Manuscrits de Brienne et souvent consulté. On voit à l'hôtel des monnaies à Paris, une médaille qui le représente en buste. Lég. ANTOINE DE LOMENIE CONSEILLER SECRÉTAIRE DESTAT. Exerg. MDCXXX. Revers. Apollon conduisant dans le zodiaque

(*) Mémoires des troubles arrivés en France, etc., par Ville-Gomblain, partie 1.re, pag. 314, 1667.

son char lumineux : il est suivi de Mercure.

Lég. SIC TE REX MAGNE SEQUEBAR. Fond ciselé. 22 lignes.

RETZ (Albert DE GONDI, comte, puis duc de RETZ, plus connu sous le nom de maréchal DE), acquit la terre de Versailles et le fief de Lessart des tuteur et curateur des enfans de Martial de Loménie et de Jacqueline Pinault sa femme, décédée avant lui. Le contrat, dit Blondel, à qui je dois ces détails, est du 27 juin 1573 (*). Aux archives du royaume, M. Michelet, chef chargé de la section historique, m'a communiqué plusieurs documens, entr'autres des Lettres royaux et des déclarations nombreuses par des censitaires de Versailles, depuis le 15 novembre 1573 jusqu'en 1601 (**), lesquelles prouvent que la seigneurie de Versailles appartenait effectivement à Albert de Gondy, duc de Retz. L'abbé Lebeuf ne le mentionne point, et

(*) Architecture française, in-f.o, tome iv, pag. 92, 93. Ces détails contredisent le reproche de spoliation que les Mémoires de l'Etoile, tome 1,'pag. 26, et d'autres écrivains après lui, font au maréchal de Retz.

(**) Seine et Oise, carton 1500, liasse de 44 pièces.

n'ayant connu aucun de ces faits, il a aussi méconnu la série des possesseurs de Versailles depuis Antoine de Loménie; cependant l'ouvrage de Blondel avait paru six ans avant le sien et aurait dû lui donner l'éveil.

GONDI (Jean-François DE), fils du précédent et premier archevêque de Paris, hérita de cette terre. Ce fut ce prélat qui la vendit à Louis XIII; j'en rapporterai le contrat en son lieu.

On trouve dans le Cicerone de Versailles des détails topographiques sur le territoire de ce lieu, avant les grands changemens dont on parlera (*): Ils ont été reproduits par Dulaure (**), et, avant lui, par d'autres.

Tous les écrivains qui ont donné l'historique des acquisitions et des constructions que Louis XIII fit à Versailles, ont commis, ou répété, faute d'examen et de critique, plu

(*) Le Cicérone de Versailles, ou l'Indicateur... de cette ville; Floréal an 12, Avril 1804, in 12. C'est la seule édition qu'on doive consulter; les auteurs ont aussi emprunté à l'abbé Lebeuf, et d'ailleurs, ils ont cu de bons renseignemens.

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(**) Histoire des environs de Paris; tome 1.er pag. 180.

sieurs erreurs. Je vais, d'après la connaissance des localités et des renseignemens particuliers, rétablir entièrement les faits qui, les premiers, ont attiré l'attention sur ce lieu.

En 1624, << Louis XIII, ennuyé, et sa «< suite encore plus, d'y avoir souvent couché « dans un méchant cabaret à rouliers, ou dans «< un moulin à vent, excédé de ses longues «< chasses dans la forêt de Saint-Léger et plus « loin encore (*), » fit d'abord construire à Versailles un pavillon pour servir de rendezvous de chasse.

Ce pavillon, inconnu au duc de Saint-Simon, était oublié lorsqu'il écrivait un siècle après cette construction: une partie, celle donnant sur l'avenue de Saint-Cloud, a été démolie en 1827 et une maison bâtie sur l'emplacement; l'autre partie, sur la rue de la Pompe, subsiste toujours. Le tout appartient à M. Amaury, et porte encore, aujourd'hui, le nom de, Pavillon royal; il est situé presqu'à l'angle que forme l'avenue de Saint-Cloud

(*) Mémoires complets et authentiques du duc de SaintSimon; tome XIII, page 73 et 87, Paris, 1829. Saint-Simon parle ici d'après les récits de son père.

et la rue de la Pompe aboutissant sur celle du Plessis (Richelieu). Il était donc sur le chemin qui conduisait à la forêt de Saint-Légeren-Iveline, à l'époque où la chaussée d'Auteuil et l'ancien pont de bois à Sèvres n'existant pas encore, la grande route de Paris à Brest passait par Saint-Cloud, d'où un chemin secondaire partait et se dirigeait sur Ville-d'Avray, Montreuil, le territoire de Versailles et les autres jusqu'à cette forêt. Quoiqu'engagé dans les maisons voisines, ce Pavillon était naguère encore facile à reconnaître par la tourelle, ou lanterne, qui dominait et éclairait un grand escalier et qui, ensuite, forma la coupole de la synagogue qu'on y a vue pendant quelques années. Je me souviens très-bien qu'en 1780, un habile professeur d'écriture, Hachette, qui en occupait le premier étage, et dont la classe fort élevée et très-spacieuse donnait en partie sur la rue de la Pompe, nous dit plusieurs fois que cette pièce avait été la chambre à coucher de Louis XIII: cette partie conservée du Pavillon, a seulement subi quelques changemens dans sa distribution intérieure. De plus, le Cicerone de 1804, contient dans sa descrip

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