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donné le jour à un nombre considérable de personnages célèbres, ou par une illustre naissance, ou par de brillantes actions, ou, enfin, par des talens très-distingués. Elle l'a aussi donné à beaucoup d'autres d'un mérite moins éclatant, mais dignes d'un honorable souvenir. Je vais en esquisser une Biographie sommaire, ou Nomenclature, et y comprendre même ceux qui se sont rendus fameux par leurs crimes, ou par leurs excès. Le nombre et les divers titres des premiers (en n'y comprenant pas les membres de la famille royale et en exceptant Paris), pourraient, ce me semble, être opposés, sans désavantage, à ceux des hommes illustres dont chacune des villes les plus anciennes et les plus peuplées de la France, a le droit de s'énorgueillir.

Cette Nomenclature désignera brièvement les Rois et seulement ceux des Princes dont les noms sont historiques; l'indication des autres serait sans utilité : des traits généraux et caractéristiques suffiront pour les autres personnes, et l'on ne trouvera quelques détails que sur celles omises jusqu'à présent dans les Biographies.

Ainsi que j'en ai eu le soin dans les Recherches, je nommerai la plupart des ouvrages que j'ai consultés. Mais, dès à présent, je me plais à reconnaître qu'un de mes anciens amis s'est chargé de la tâche fastidieuse de découvrir ou de vérifier la date de la naissance d'un grand nombre de personnes; car, plusieurs éludent cette question, tandis que des militaires paraissent, d'après leurs états de services, plus âgés que ne l'atteste leur acte de naissance. Je dois, en outre, quelques utiles renseignemens à cet ami, feu M. de La Faye (Louis), chef de bataillon en retraite et chevalier des ordres de Saint-Louis et de la Légion-d'honneur.

Beaucoup d'autres, personnages célèbres attirés par la résidence de la Cour, ou par la beauté et la salubrité de Versailles, sont venues établir leur demeure et finir leurs jours dans cette ville; ce qui ajoute encore à son illustration. Mais leur Nécrologie à la suite de la Nomenclature, ne mentionnera que les plus remarquables.

POSTSCRIPTUM.

Je m'étais proposé de faire connaître un genre d'industrie, la culture et le commerce des plus belles fleurs, auquel les habitans de Montreuil se livrent depuis plusieurs années, avec un succès toujours croissant et de plus en plus avantageux. Mais les renseignemens qui m'ont été adressés, se trouvant fort incomplets, j'ai pensé qu'on chercherait plutôt ces détails dans les rapports que publie la Société d'Agriculture du Département et qu'ils y seraient mieux appréciés.

NOTES.

Note 1, page 55.

VERSAILLES.

ÉLÉGIE.

REVIENS, ô mon unique amie,

Dissipe un noir chagrin qui trouble ma raison.
Reviens, quitte un moment cette ville embellie
Par les arts, enfans d'Apollon,

Ce palais, ces jardins créés par le génie

De Le Nôtre et de Girardon.

Dans un séjour si fécond en prodiges
Tu ne peux entendre ma voix;

Ces lieux, pour t'arrêter, épuisent leurs prestiges:
Du travail la nature a reconnu les lois

En fertilisant ces campagnes.

Un fleuve obéissant a franchi des montagnes
Pour offrir son tribut au plus fier de nos Rois.
Comme dans les jeux du théâtre,

Soigneux de présenter mille aspects différens,
Tantôt, c'est un torrent que presse un lit d'albâtre ;
Tantôt, pour réfléchir des traits que j'idolâtre,

Il étend le miroir de ses flots transparens.
Son onde te poursuit en ruisseaux divisée :
Elle éblouit tes yeux de ses jets éclatans,

Étincelle dans l'air, et, tombant en rosée,

Brille sur tes cheveux flottans.

Lebrun a peint sur ces portiques,

Et les amours des Dieux et les horreurs de Mars;
Pour admirer ces lambris magnifiques,

Il a vu s'arrêter Luxembourg et Villars.

O chefs-d'œuvre divins! quel nouveau Praxitèle
Anima dans ces lieux et le marbre et l'airain?

Des Muses la troupe immortelle

Semble servir encor son jeune souverain;
Pour arracher sa main du chêne qui la presse,
Sous un monstre en fureur Milon se dresse encor;
Pluton, brûlant d'amour, ravit une déesse ;

Mercure va parler : l'Amour a pris l'essor !...
Non, tu ne peux quitter ce palais, ces ombrages;
Je dois te pardonner de m'oublier pour eux.
Renaissez autour d'elle, errez dans les bocages,
Courtisans, magistrats et poëtes fameux :

Reviens sous ces ormeaux antiques,

O vénérable Fénélon!

Echo, répétez les cantiques

Où Racine a pleuré les malheurs de Sion!
Benserade, Boileau, Sévigné, Labruyère,
Écoutez en riant les contes d'Hamilton;;
Zéphyrs, semez des fleurs sous les pas de Ninon,
Et vous, grands de la Cour, applaudissez Molière?
Là, le plus amoureux, le plus beau des mortels,
En pompe a célébré ses brillans carrousels.
Mille nobles beautés entouraient la carrière,

Armaient les combattans, couronnaient les vainqueurs.

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