Imatges de pàgina
PDF
EPUB

fut assis sur le trône impérial, Versailles sortit de la dégradation dans laquelle la république l'avait laissé tomber. Le château fut entièrement réparé; mais les connaisseurs regrettent qu'on ait supprimé les trophées et les vases qui surmontaient la balustrade, couronnaient la façade du côté des jardins, et qui déguisaient avantageusement la monotonie qu'on lui reproche aujourd'hui. En même temps, on restaura dans la grande galerie et les grands appartemens, les chefs-d'œuvre des beaux arts qu'une extrême humidité avait fort endommagés (*). Les avenues environnant le grand parc et d'autres parties furent replantées, et le grand canal qui avait été converti en prairie, ou plutôt en un marais fangeux, fut rendu à sa première destination (**). Enfin, Napoléon

(*) C'est à M. de Boisfremont (Charles), peintre d'histoire, ancien chevalier de Malte et page de Louis XVI, que sont dus les procédés au moyen desquels on est parvenu à rétablir les peintures du château de Versailles. Il n'a pas eu de maîtres, a exposé au Louvre et obtenu des médailles d'or depuis 1803.

[ocr errors]

(**) On a observé que le bassin d'Apollon, qu'il ne faut pas confondre avec les bains d'Apollon, est rempli de macres ou châtaignes d'eau; et l'on assure que c'est le

racheta plusieurs des dépendances qui avaient été aliénées.

[ocr errors]

Bonaparte, dit Lemontey, ayant cu le dessein de rendre habitable le château de Versailles, le célèbre architecte Gondouin employa, par son ordre, seize mois à faire les plans et devis de ce rétablissement, dont il porta la dépense à cinquante-deux millions. Napoléon se contenta d'assigner trois millions par an pour commencer les réparations les plus urgentes et prévenir la destruction dont le palais était menacé. Environ sept millions y furent dépensés (*)». On a lieu de croire que Lemontey ne fut pas bien informé sur ce dernier point, et l'on sait que les vases et les trophées qui surmontaient la balustrade du côté des jardins auraient été rétablis.

Toutefois, les jardins et le parc de Ver

seul endroit, à quinze myriamètres autour de la capitale, où l'on trouve ce fruit aquatique.

Histoire de la Régence; chap. xiv.

« Qui donc a ébranlé ces vastes fondemens? un animal sans force et sans courage: des rats ont pullulé dans les caves, bouleversé le terrain et fait, au bout de quelques années, d'immenses excavations ». Mémoires du général Lamarque; I, 271.

sailles n'avaient recouvré qu'en partie leur ancienne splendeur, lorsque le 3 janvier 1805, Pie VII, venu à Paris pour la cérémonie du sacre de l'empereur Napoléon, alla visiter ce château qui n'était pas indigne des regards d'un homme habitué à contempler les chefs-d'œuvre antiques et modernes de la ville de Rome. Le Pape se promena depuis midi jusqu'à quatre heures dans le château et dans le parc, recevant partout sur son passage, les témoignages les plus touchans d'une vénération sincère. Il en parut ému, et s'étonna qu'un peuple qui s'était signalé par des excès pendant la Révolution, eut pu si promptement revenir à des sentimens de respect pour le chef suprême de P'église; mais il jugea que n'étant plus égaré par des factieux, le peuple agissait en ce moment d'après lui-même. L'évêque de Versailles, M. Charrier de la Roche, ayant prié Sa Sainteté de donner la bénédiction à son troupeau, et le Saint Père y ayant consenti, la population fut avertie de se rendre sur la terrasse du château. Rien ne fut plus imposant que cette cérémonie. Le pape parut, précédé de sa croix et entouré de ses grands-officiers.

[ocr errors]

A ce vénérable aspect, le peuple, en recevant la bénédiction du souverain Pontife, donna les signes de la plus touchante piété. Il fit ensuite entendre les cris mille fois répétés de: Vive Sa Sainteté! vive Pie VII » !

En 1814, le château de Versailles fut aussi visité successivement par l'empereur de Russie, le roi de Prusse, et par tous les grands personnages qui se trouvaient alors à Paris. La plupart de ces illustres étrangers ne connaissant pas encore ce monument de la splendeur de Louis XIV, le parcoururent avec tous les signes de l'admiration la mieux sentie. Alexandre extasié, demanda à quelles sommes les dépenses s'étaient élevées : quelqu'un croyant que l'exagération rehausserait l'importance de Versailles, lui répondit, à huit cent millions. -« Ah! c'est trop, répliqua le prince, je serais resté aux Tuileries ». Si on l'eût informé de ce que ce majestueux palais, ce parc et ces jardins magnifiques ont réellement coûté, l'exclamation de l'empereur aurait été tout entière d'étonnement (*). Quoiqu'il en soit,

(*) De tous les objets de luxe et de magnificence, le

ces illustres personnes ont emporté dans leur patrie l'idée que ce n'est qu'en France qu'on peut trouver des artistes capables de concevoir et d'exécuter un aussi grand nombre de chefsd'œuvres dans tous les arts.

Louis XVIII, de retour en France, avait projeté de rendre au château sa première destination, du moins, pendant quelques mois de l'année; des ordres furent donnés à cet effet. Les habitans de Versailles se réjouissaient de voir s'approcher le moment où leurs propriétés augmenteraient de valeur, lorsque tout-à-coup, Napoléon sorti de l'île d'Elbe, vint par sa soudaine apparition, apporter un obstacle invincible à toutes ces espérances. Les trois mois qui suivirent le séjour de six cent mille ennemis sur le sol de la France, et l'énorme impôt de guerre dont il fallut acheter la paix, ôtèrent à ce prince les moyens de conserver les projets qu'il avait formés sur Versailles. Il préféra d'employer les dix millions qui avaient été demandés pour leur exécution, à réparer les

seul, dit Marmontel, qui parut frapper le czar Pierre I.ør, ce fut Versailles : il y fit deux voyages ». Régence du duc d'Orléans; tome 2.

[ocr errors]
« AnteriorContinua »