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principalement répandue en Perse. On prétend même qu'il cherchait à convertir ces derniers non-seulement par l'influence de son autorité, mais encore par la persuasion de ses discours. Ce guerroyeur farouche faisait volontiers le théologien ; les discussions religieuses lui plaisaient autant que les batailles, et après avoir vaincu ses ennemis par le fer, il aimait à les subjuguer par son argumentation.

Il serait assez difficile, lorsqu'on a lu les diverses histoires de la vie de Tamerlan, de déterminer au juste quelle était sa religion. Ce qu'il y a de bien certain, c'est que sous son règne le christianisme fut presque entièrement détruit dans l'extrême Orient, et qu'on vit disparaître, parmi les Tartares, ces missions florissantes fondées avec tant de peine et de persévérance par les religieux des ordres de SaintFrançois et de Saint-Dominique. C'est aussi de cette époque que date le triomphe du mahométisme chez les peuples de l'Asie. Partout où pénétrait Tamerlan avec ses barbares légions, il faisait impitoyablement massacrer les chrétiens qui ne voulaient pas renoncer à leur religion. A peine eut-il envahi la Géorgie qu'il

autres le repoussent. Cette opposition, qui existait déjà dans la plus grande partie de leurs dogmes, prend, avec le cours des siècles, un caractère bien plus marqué, à mesure qu'il se manifeste une plus complète dissidence entre les divers intérêts politiques des différentes nations qui suivent cette religion; de temps immémorial, presque toutes les guerres entre les Turks et les Persans, dont les premiers sont sumites et les autres schiites, sont aussi bien des guerres de religion que des guerres de peuple à peuple; et les essais si souvent répétés, et en dernier lieu encore, par Schâh-Nadir pour confondre et réunir ces deux sectes, furent toujours aussi infructueux que ceux qui furent tentés pendant plusieurs siècles pour réunir l'Église chrétienne d'Orient et celle d'Occident. (De Hammer, Histoire de l'ordre des Assassins, p. 24.)

contraignit, à force de persécutions, Isocrate, prince chrétien de Tiflis, à se déclarer sectateur de Mahomet, avec la majeure partie de ses sujets. Les chrétiens qui essayèrent de résister, il les extermina; les églises furent renversées et tous les objets ayant rapport au culte livrés aux flammes. Dans les contrées où il voulut se montrer plus tolérant, dans la Natolie, par exemple, il se contenta de réduire tous les chrétiens en servitude. Tamerlan passa comme un fléau dévastateur. D'une cruauté froide, imperturbable, il ne se laissa jamais émouvoir par aucun sentiment de commisération et de pitié. Après avoir renversé de fond en comble des milliers de villes, il fit périr une multitude innombrable d'hommes, laissa l'Asie en qe lque sorte déserte, remplie seulement d'ossements humains et de ruines ensanglantées.

Par suite du bouleversement universel occasionné dans l'extrême Orient par les guerres de Tamerlan et par le renversement de la dynastie mongole en Chine, le catholicisme marchait rapidement vers son déclin. Il ne restait plus, surtout parmi les Tartares, que peu de chrétiens. Quelques missionnaires franciscains qui avaient survécu à tant de massacres essayaient de conserver une étincelle de foi qui vivait encore au milieu des cendres et des ruines; ils espéraient même la ranimer à force de zèle et de sollicitude. En 1391, ils députèrent Royer d'Angleterre et Ambroise de Sienne au souverain pontife pour le supplier d'envoyer en Tartarie des prédicateurs de l'Évangile. Ils obtinrent la permission d'emmener avec eux vingt-quatre franciscains, mais on ne sait pas quel fut le sort de ces nouveaux apôtres; on ignore même s'ils purent par

venir jusqu'à leur mission. En 1414, une fille d'un certain prince tartare, qui avait été conduite en Occident, fut, dit-on, élevée chrétiennement par Jeanne, reine de Naples. On prétend qu'elle' prit le voile de religieuse et passa sa vie dans un monastère (1). L'histoire ne dit pas autre chose sur les affaires du christianisme de la haute Asie à cette époque.

Les communications si fréquentes qui avaient existé durant le moyen âge entre l'Orient et l'Occident, furent longtemps interrompues. Il y eut une sorte d'assoupissement et de torpeur, après cet étrange mouvement qui avait rapproché et mêlé tant de peuples. Le goût des longs voyages finit pourtant par se ranimer, mais il eut un autre caractère. La navigation avait fait des progrès, on sillonnait hardiment les grandes mers, et après avoir parcouru dans les siècles précédents l'intérieur des terres, on en visitait les côtes. La religion et la politique n'étaient pour rien encore dans le but de ces nouveaux explorateurs de pays inconnus. Le commerce était l'unique mobile de leurs longues et périlleuses navigations. Aussi leurs relations se bornaient-elles au tarif des marchandises d'importation et d'exportation, matière intéressante sans doute pour des marchands, mais peu capable de donner du charme et de la variété à une histoire.

(1) Bergeron, Traité des Tartares, p. 65.

FIN DU TOME PREMIER.

PREFACE...

TABLE DES MATIÈRES

DU TOME PREMIER.

Pages.

CHAPITRE PREMIER.

I. Le dogme de la rédemption des hommes répandu dans le monde
entier. Prédication du peuple juif. Poëtes indiens.

J.

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Virgile. - Les sibylles. - Extrait des annales de la Chine.
L'univers est dans l'attente du Messie. - II. Légende de l'apos-
tolat de saint Thomas. Ses rapports avec le roi Gondaphorus.
Conversion de ce roi indien. Martyre de saint Thomas.
- III. Preuves de la prédication de saint Thomas dans l'Inde.
Monuments syriaques, grecs et latins. — Témoignages tirés

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Le corps de saint

IV. Preuves archéolo-

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- V. Probabilités de
Fréquents rapports

des Pères de l'Église et des voyageurs.
Thomas est retrouvé dans les Indes.
giques. Médaille du roi Gondaphorus.
l'apostolat de saint Thomas, en Chine.
entre l'Orient et l'Occident, au commencement de l'ère chré-
tienne. Conséquences de ces rapports. VI. Saint Pantène
et autres missionnaires, en Orient. VII. Prédicateurs nes-
toriens et catholiques en Chine....

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CHAPITRE II.

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Découverte de la fameuse inscription de Si-ngan-Fou.
II. Traduction de cette inscription. III. État de l'empire chinois,
à l'époque de l'érection du monument. Affluence des étran-
gers en Chine, sous la dynastie du Thang. — IV. Étude critique
de l'inscription de Si-ngan-Fou. Patrie d'Olopen et des au-
tres missionnaires en Chine, au septième siècle. Caractères
syriaques. Doctrine nestorienne. V. Objections de Voltaire
et de Milne contre l'authenticité de l'inscription. Réfutation.
VI. Authenticité du monument prouvée par les écrivains
chinois. Livres anciens et modernes. Bonne foi des mis-
sionnaires.

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T. I.

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