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deur et de la décadence des Romains, c. 16) ont cru apercevoir dans les expéditions des Normands une réaction des conquêtes de Charlemagne, et la manifestation de la haine des Saxons contre les Francks, qui les avaient vaincus. Mais les premières expéditions des peuples du Nord furent antérieures non seulement aux combats de Charlemagne contre les Saxons, mais encore à la destruction de l'empire Romain. M. Depping ( Histoire des expéditions maritimes des Normands, 1, 82) croit que les Francks et les Saxons infestèrent les rivages de la Gaule bien avant les expéditions des Normands proprement dits. « On voit au ve siècle, selon Sidonius Apollinaris (lib. VIII, Ep. vi), une troupe de ces pirates s'établir dans les îles de l'embouchure de la Loire. Depuis cette époque, l'histoire nous montre presque constamment des pirates ravageant, soit les côtes de l'Angleterre, soit celles de la France. Des Scandinaves, des hommes, rassemblés et désignés sous le nom commun de Normands, pénétrèrent dans presque toutes les provinces du royaume, sous le règne des faibles successeurs du grand monarque qui avait rétabli l'empire d'occident Parmi les autres causes qu'on a assignées aux émigrations guerrières des aventuriers du Nord, on distingue le défaut de moyens d'existence pour les peuples de ces régions infertiles et désolées; mais cette cause, qui a dû produire des déplacemens de populations à des époques diverses, et qui peut seule expliquer l'abandon, l'exposition des enfans, qui existait dans ce pays, ne peut avoir agi périodiquement sur les Scandinaves. D'ailleurs, la pêche leur offrait presque toujours des ressources abondantes. Aussi, sans abandonner la créance que les terres ne pouvaient suffire à la nourriture des habitans, plusieurs écrivains ont affirmé que les Danois avaient coutume de renvoyer, chaque cinquième année, une partie des hommes valides, désignés par le sort pour aller chercher ailleurs des établissemens. Les historiens de la Normandie, qui, ainsi que le fait remarquer M. Depping, écrivaient au milieu des descendans des pirates du Nord, affirment tous l'existence de cette coutume, et on ne pourrait élever aucun doute à ce sujet, si les documens historiques du Nord n'étaient pas entièrement muets à cet égard. » Les Sagas, ainsi que les premiers historiens du Danemark, n'en font aucune mention. << Mais, comme le dit M. Depping, la loi assurant en Norwège, peut-être autrefois comme à présent, la propriété des terres à un seul des fils, et, en Dannemark, la loi veillant à la conservation des terres dans les familles et accordant beaucoup d'autorité aux chefs de maison, la conduite turbulente de nombreux enfans sans foyers et sans biens a pu engager ensuite les rois ¡à ordonner leur départ et à régler ces émigrations; n'ayant pas assez de sagesse pour assurer le sort d'une jeunesse nombreuse, ils avaient au moins la prévoyance de détourner les dangers dont elle menaçait la société. La vie de mer offrait d'ailleurs assez d'attraits et de ressources aux jeunes Scandinaves pour

devenir leur occupation constante. Si la loi ou la coutume qui prescrivait leur départ est plus ancienne que la piraterie, cette jeunesse vagabonde a dû finir par infester les mers et former des bandes de pirates. Si, au contraire, la piraterie a précédé la coutume des expulsions, on a pu en prendre occasion pour se débarrasser de la jeunesse; on ne faisait alors que lui assigner la mer au lieu de la terre pour sa subsistance; et on a vu les fils du roi des Angles, Rerak-Breki', régner alternativement chacun trois ans sur l'un et l'autre élément. C'est ce que Saxo appelle le partage du règne de la terre et de la mer : divisum terræ et pelagi imperium. »

Les Sagas, les annales des Scandinaves, nous fournissent chaque jour de nouveaux détails et sur les mœurs et sur les expéditions lointaines de ces aventuriers courageux. Nos savans confrères de la Société des Antiquaires du Nord disent à ce sujet (Rapport de la séance annuelle de 1838, 1. ): « La Providence, qui nous a placés sur les bords de la vaste mer, inspira à nos ancêtres un esprit aventureux qui les porta à braver mille dangers pour traverser ces plaines liquides, dont le bruit mystérieux nous berce dès l'enfance. Ils allèrent ainsi au-delà des mers voir d'autres pays et d'autres peuples, qu'ils visitèrent, tantôt en amis, tantôt en conquérans ; mais à côté de cet amour d'aventures, ils eurent un esprit observateur et avide de connaissances. Ainsi, désireux de conserver le souvenir de tout ce qui leur arriva, ils consignèrent dans leurs annales, avec les moindres détails, tous les faits dont ils furent acteurs ou témoins. Maint événement de l'histoire d'autres pays, telles que celle de la Russie, du nord de l'Allemagne, de la France, de l'Espagne,..... pourra, par cette raison, être éclairci à l'aide des relations contenues dans nos anciens ma nuscrits. » Malheureusement, tous ces récits n'ont pas encore été imprimés. Nous y trouverions peutêtre des faits inconnus, et peut-être aussi la preuve que les causes de l'émigration des peuples du Nord n'ont pas même été soupçonnées par nos écrivains modernes. D'ailleurs, même après que la piraterie eut presque entièrement cessé, on voit que les chefs faisaient, chaque année, une expédition maritime. Les côtes étaient divisées, dit M. Depping, en Hundare, ou districts dont chacun fournissait un certain nombre de bateaux que les hommes adultes étaient obligés de monter. Cette corvée, appelée en Suède Sceppsvist, est le plus ancien service que l'on y connaisse. Si, une année, le roi ne jugeait pas à propos de faire une expédition, il se faisait payer un impôt de la valeur de ce qu'aurait coûté au peuple l'équipement de la flotte. Les expéditions annuelles paraissent avoir été en usage très anciennement. Les Suédois furent mécontens de leur roi Olaf, parce qu'il négligeait de se signaler par des expéditions annuelles contre la Finlande, l'Esthonie, la Courlande, etc. Nous retroavons cette coutume de faire une expédition, chaque année, chez les Anglo-Saxons. Dans la première cons

titution d'Ethelred, elle est érigée en loi : elle enjoint | présent, ne racontent point l'expédition dirigée

de tenir, tous les ans, l'expédition prête après Pâques.

Quoi qu'il en soit, on ne saurait méconnaitre, qu'en l'absence même des souverains, une sorte d'organisation régulière existait dans les troupes de Normands qui ravagèrent les côtes de l'Europe méridionale, qui en remontèrent les fleuves, qui détruisirent les monastères et les villes, et qui en emmenèrent quelquefois les populations captives. Sur la terre, les Scandinaves, ou les hommes du Nord, étaient toujours gouvernés par des rois qui avaient pour principaux officiers des Iarls, ou comtes chargés de rendre la justice, de recueillir les tributs, de faire la levée des hommes de guerre. Au-dessous des Iarls étaient des chefs inférieurs, ou Herse, assez ressemblans à nos chatelains du moyen-âge. Les chefs des expéditions maritimes furent les Rois de mer (Soekongar), et autour d'eux se pressèrent les champions, Cappar ou Kæmpe, qui, n'ayant d'autre fortune que leur courage et leur épée, étaient toujours prêts à combattre pour le guerrier qui les appelait près de lui.

Toutes les expéditions des Normands dans le midi de la Gaule, ont précédé la conversion de ces pirates. Ils ont ainsi apporté en Aquitaine les superstitions du Nord. Mais leur passage n'ayant été marqué que par l'amoncellement des ruines de nos cités, et aucune de leurs bandes spoliatrices ne s'étant établie dans ce pays, peut-on leur attribuer, comme on l'a fait quelquefois, cette mythologie populaire, que le christianisme n'a pu faire disparaître encore, et qui jette une sorte de voile mystérieux et poétique sur les croyances des habitans de nos montagnes? C'est ce que nous n'oserons point décider. On a dit qu'il n'y avait pas de personnages appartenant à une caste sacerdotale parmi les Normands venus sur les côtes du Walland, ou de la Gaule; mais les Scaldes, ces poètes qui assistaient à toutes les fêtes, que l'on retrouvait dans toutes les expéditions, racontaient aux pirates la généalogie et l'histoire des dieux du Nord. Ils leur promettaient et les plaisirs du Valhalla, et les soins des belles Valkiries. Sans doute, pendant que Pepin, accompagné des hommes du Nord. attaquait Toulouse, et que les habitans de cette ville, si éminemment chrétiens, invoquaient les noms des saints protecteurs de leur cité, tandis que des chants religieux retentissaient sur les murs, et se mêlaient au bruit des armes, des Scaldes ont fait, pour tous leurs compatriotes, le vœu d'envoyer à Odin les ames de ceux qui allaient succomber. Peut-être aussi, pendant les incidens variés du siége de cette capitale de l'Aquitaine, les Scandinaves ont-ils cru voir descendre du Valhalla, leur dieu suprême, pour se jeter dans la mêlée, animer la fureur des combattaus, et frapper ceux qu'il destinait à la mort, et dont les âmes devaient le suivre dans sa demeure céleste. Les noms d'Odin, de Thor, de Frigga, de tous les dieux Scandinaves, ont alors été souvent répétés dans nos provinces envahies; et si les Sagas, ou les poèmes historiques, publiés jusqu'à

alors contre Toulouse, d'autres, qui existent encore en grand nombre, nous font assez connaître le caractère et la valeur des hommes du Nord. Ils aimaient à redire que leurs rois descendaient des Trolls, ou génies des mers, des montagnes et des forêts. Des étres surnaturels avaient veillé sur ces princes, dès leur naissance, leur avaient fait des dons et prodigué des soins. Un système complet de croyances existait à cette époque en Scandinavie, et les pirates ont sans doute entendu souvent les Scaldes leur redire dans nos provinces les chants qui contenaient ces croyances. Nous avons nommé le Valhalla: c'était le palais d'Odin. « Ce dieu y recevait tous ceux dont le sang avait été versé dans les combats, depuis le commencement du monde, et devait y accueillir de même tous les guerriers qui mourraient les armes à la main, jusqu'au jour de la révolution qui devait être suivie d'une création nouvelle. Dans le Valhalla, disaient les Scaldes, les héros ont tous les jours le plaisir de s'armer, de se ranger en bataille, de combattre, de se tailler en pièces, les uns les autres. Mais, dès que l'heure du festin céleste approche, ils vont à cheval et sans aucune blessure dans la salle d'Odin, Quoiqu'il y ait un nombre infini de guerriers, la chair d'un sanglier leur sufit à tous; chaque jour on le sert, et chaque jour il redevient entier. La bierre et l'hydromel forment leur boisson: une chèvre, dont le lait se transforme en hydromel, en fournit assez pour enivrer tous les héros, qui reçoivent cette liqueur dans les crânes des ennemis qu'ils ont tués. Des vierges servent avec empressement les guerriers. » Mais comme cet état de choses n'était que passager, lors de la création nouvelle, une autre demeure devait être préparée pour les héros. C'était un palais couvert d'or, et c'est là qu'ils devaient se réjouir éternellement après le renouvellement de toutes choses. Tel était le sort promis aux Scandinaves, et dont l'espérance les a rendus si ardens à la guerre, si terribles dans les combats, si indifférens pour les périls. La vertu, chez eux, c'était le courage; le crime, c'était la lâcheté. Un cachot affreux était préparé pour les méchans: c'était le Niflheim; mais il ne devait durer, comme le Valhalla, que jusqu'au renouvellement du monde. Un autre devait lui succéder: c'était le Nastrond, séjour d'angoisses et de supplices éternels.

Les légions des hommes du Nord étaient peu nombreuses, et cependant elles furent rarement vaincues. Leurs vaisseaux étaient très petits, et cependant ils triomphèrent souvent des dangers des mers. Les Sagas font mention de plusieurs espèces de bateaux, mais ces poèmes ne les décrivent pas en détail. Les Rois de la Mer (Soekongar) montaient les plus forts vaisseaux avec leurs Cappar, ou Kæmpe, et leurs Berserkes. Ces bâtimens, qui étaient à rames, avaient de haut bords, et étaient garnis de fer. On dit que quelquefois « on élevait sur la poupe des tours, ou Kastali, d'où on lançait sur l'ennemi des flèches et des pierres : c'est ce

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qu'on nomme encore en suédois Skants, c'est-à-dire, un fort. » C'est aussi ce que durant le moyen-âge on appelait le Château de poupe. La proue était décorée par l'image d'un dragon, et cet ornement avait fait donner le nom de Drakar aux vaisseaux. Ceux qui montaient ces bâtimens portaient le nom de Vikingues, et ce titre se retrouve sur les pierres runiques, à côté des noms des Scandinaves qui ont exercé la piraterie. Nous ne savons si l'on y retrouve ceux des jeunes filles qui accompagnèrent quelquefois les hommes du Nord dans leurs courses aventureuses; on ne peut affirmer que quelqu'unes d'entr'elles vinrent dans notre Aquitaine; mais l'on sait que « souvent des femmes se rangèrent parmi les pirates, ou se mirent à leur tête. La langue du Nord, dit M. Depping, a encore un terme particulier pour désigner les jeunes femmes assez hardies pour courir les hasards de la mer et se couvrir de pesantes armures. Les Sagas les appellent Skoldmoe ( les vierges aux boucliers), et elles citent des traits nombreux de leur héroïsme. >>

Nos historiens, presque tous ecclésiastiques, ne parlent des Normands qu'avec tous les sentimens de haine et d'horreur que devait ressentir le clergé pour des hordes qui lui avaient fait une guerre acharnée. Ces historiens ont écrit, comme le dit un auteur, << dans des cloîtres encore fumans, avec une main tremblante, et ayant le sang encore ému des frayeurs que les Normands leur avaient inspirées. » Comment auraient-ils pu rendre justice aux bonnes qualités de ces conquérans? Si donc des marques de magnanimité, de justice, de grandeur, les ont honorés aux temps où ils portaient l'effroi dans nos provinces, le souvenir n'en a pas été consacré par les écrivains Français, et il faut chercher ailleurs ce qui peut faire connaître en entier les hommes du Nord. Leurs expéditions aventureuses ne les ont montrés à nos pères que comme des ennemis, et ils inspirèrent une terreur si profonde, que, bien loin de chercher à découvrir l'homme moral sous l'armure du pirate, on ne sut alors que fuir devant eux. « Toutes les fois, dit l'auteur de l'Inventaire de l'Histoire de Normandie, toutes les fois qu'il leur a pris fantaisie de quitter leurs neiges et leurs glaces pour se promener par l'univers, l'univers s'est caché devant eux. »

Mais si nos historiens n'ont raconté que la marche des Normands dans nos provinces, la destruction des monastères, l'effroi des populations, ne reste-t-il pas au moins quelques monumens de leur passage?

Strutt, en parlant des châteaux normands érigés en Angleterre, après la conquête, les décrit ainsi : Le château normand consiste en une cour basse, entourée de bancs de terre élevés, surmontés d'un mur de pierre fort épais; ils y ajoutent un Keep, butte de terre très haute, élevée à une extrémité de ce fort.... Un fosse entourait le Keep, et ce fossé communiquait avec un autre fossé qui entourait la cour basse.... Un pont établissait une communication entre ces deux parties du château. » Or, ces dispositions existent,

avec peu de différences, dans le Château d'Ornon, à Gradignan, près de Bordeaux. Celui de Landiras offre les mêmes formes. Mais M. Jouannet, qui a décrit ces monumens (Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, séance publique du 16 juin 1829, 187 et seqq.), doute de leur origine Normande. « C'est à peu près vers le milieu du 1xe siècle, dit-il, que, pour la première fois, ces pirates, ayant remonté la Garonne, portèrent la désolation dans l'intérieur du pays; ils y revinrent plusieurs fois, s'emparèrent même de Bordeaux, et y séjournèrent, dit-on, quelque temps. Mais des brigands en excursion ne savent que détruire; ils n'édifient rien; et s'il est vrai que les Normands aient occupé Bordeaux, quelque confiance qu'ils aient eu dans leurs moyens de conserver cette proie, est-il raisonnable de penser que l'intérêt, toujours plus clairvoyant que l'orgueil, les eût empêchés d'employer le fruit de leurs rapines à bâtir sur un sol dont la possession était aussi douteuse? Je crois donc qu'on ne saurait faire remonter au ixe siècle la fondation d'Ornon. »

20 Narbonne et Avignon, Toulouse, Bordeaux et quelques autres villes de la Septimanie et de l'Aquitaine, ont eu sous le règne des Carlovingiens, des fabriques ou, comme on le dirait de nos jours, des hôtels des monnaies. Nous avons fait connaître une partie de celles qui furent frappées dans la Province sous la première race; nos recherches à ce sujet ont montré que Toulouse, qui a été exclue de la Carte numismatique de la France, par M. Lelewel (Numismatique du moyen-áge; I. Atlas) a eu une monnaie: 1o au moins sous le dernier roi Wisigot, Alaric; 2o aussi sous les Mérovingiens. L'auteur de ces notes n'est pas d'ailleurs le premier qui ait indiqué les pièces façonnées à Toulouse sous la domination des successeurs de Clovis. MM. Magi (Remarques d'un Russe sur la Colonie et le Capitole de Toulouse, 29.) Montégut, (Recherches sur la numismatique Toulousaine mss.), ont indiqué quelques-unes des pièces frappées dans la capitale du royaume d'Aquitaine; nous donnons ici planche 3, la figure des différentes monnaies fabriquées dans nos contrées sous la domination des princes Carlovingiens.

Le no est 1 un denier d'argent de Charlemagne. Côté principal, dans le champ, CARLVS. Avers, croix, et le mot AVINIO. la lettre O dans le nom de la ville ou la pièce a été frappée est évidemment un omicron; Leblanc (Traité historique des monnoyes de France, 86), avait déja fait cette re

marque.

Nous aurions pu rapporter ici une autre monnaie de Charlemagne, qui appartiendrait à l'Aquitaine, si on en croyait quelques écrivains; on lit sur l'avers de deux de ces deniers, le mot MEDOGVS ou MEDOLVS, que l'on confond avec le lieu de Metullus, souvent nommé sur les monnaies de Louis le Débonnaire, Charles le Chauve et Charles le Simple. On lit

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