DE LA RÉVOLUTION DE FRANCE, PENDANT LES DERNIÈRES ANNÉES DU REGNE DE LOUIS XVI; PAR A. F. BERTRAND DE MOLEVILLE, PREMIÈRE PARTIE, Comprenant les années 1788, 1789, 1790 et 1791, Quæque ipse miserrima vidi, Et quorum pars TOME SECON D. A PARIS, CHEZ GIGUET ET C1E. IMPRIMEURS-LIBRAIRES, AN 9. (1801.) Dépu→ tation des électeurs de Paris à l'assemblée; infidélité du compte qu'elle rend. - Nouvelle députation de l'assemblée au roi; réponse de sa majesté. -Arrêté pris par l'assemblée. Plan et mesures des factieux. Comité de Mont-Rouge. - Lâcheté du duc d'Orléans.- Confusion, alertes nocturnes, frayeurs ridicules des Parisiens. Le roi se rend à l'assemblée, accorde tout ce qu'elle demandoit. Discours de sa majesté; réponse du président. Transports de joie. L'assemblée reconduit le roi au château, et envoie à Paris une députation noin breuse, pour y rétablir la tranquillité. LA communication entre Versailles et la capitale étant presqu'entièrement rompue par l'arrestation (1) Les Annales de la révolution, qui ne sont qu'un fragment de cet ouvrage, ont été publiées en anglais l'année continuelle des couriers et des voyageurs, l'assemblée ne fut informée que très-tard, dans la soirée du 14 juillet, d'une partie des attentats qui se commettoient à Paris. Elle apprit seulement par un de ses membres, qui en arrivoit (le vicomte de Noailles), que l'hôtel des Invalides avoit été pillé ; que les canons et tous les fusils qui s'y étoient trouvés, avoient été enlevés par le peuple; que les bourgeois étoient armés, et qu'on avoit le projet d'attaquer la Bastille. Cette nouvelle interrompit une délibération, dont l'objet étoit d'adresser une seconde.députation au roi, pour lui demander l'éloignement des troupes. Cette motion avoit été faite par le comte de Mirabeau ; et les factieux en avoient préparé le succès, en faisant publier par leurs émissaires, que le plan des ministres étoit de faire investir la dernière, en 4 vol. in-8°. On vient d'en publier une traduction abrégée en deux volumes; nous avons cru qu'il étoit important de ne pas confondre ces deux ouvrages sous le même titre; c'est ce qui nous a engagés à prendre le titre d'Histoire de la révolution. La manière impartiale avec laquelle les événemens sont racontés, la dignité qui règne dans le récit, la sagesse des jugemens que porte l'auteur sur les choses et sur les personnes, font de ce corps d'ouvrage un monument historique, auquel nous devons restituer le seul titre qui lui convienne. Pressés par le tems, nous n'avons pas pu consulter M. Bertrand de Moleville sur ce changement; mais nous avons dû le faire pour sa gloire et pour l'intérêt du public. (Note de l'éditeur.) |