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BAL DE LA COUR EN 1785.

Ce petit berger galant qui, suivant les indications mar

ginales de M. Boquet, porte un costume provençal , comTRAVESTISSEMENTS.

posé d'un habit et d'une culotte de satin rose, doublé de Est-ce Gardel, Vestris ou Dauberval ; est-ce mademoi- | taffetas vert-pomme , rayé rose et blanc, le tout orné d'aselle Guimard et quelqu'une de ses compagnes jouant dans gréments d'argent, est le comie d'Artois, depuis Charles X. Colinelte à la cour, ou dansant dans la pastorale d'Acis La dame figurée à côté de lui, portant une robe de satin et Galathée? A ne considérer ces quatre personnages que bleu, lamponnée d'une gaze d'Italie en forme de nuages par leur costume, le doute à cel égard serait assurément et de plumes de paon, est l'infortunée Marie-Antoinette, très concevable ; il n'en est rien pourtant; ce sont là des ac- | femme de Louis XVI. teurs d'un tout autre rang, et qui ont figuré sur un théâtre A quelles singulières préoccupations le personnage å lonplus relevé que celui de l'Académie royale de musique. I guc barbe postiche qui se trouve derrière elle a-t-il cédé

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Il lisan (Costumes de Marie-Antoinette, du comie et de la comtesse de Provence, et du comte d'Artois, au bal de la cour en 1785.- D'après

un dessin de Boquet, dessinateur de l'Opéra au dernier siècle. - Tiré de la collection de M. Achille Deveria.)

en choisissant le costume dont nous le voyons revêtu ? Ce gleterre, à Hartwell ( Buckinghamshire), le 13 novembre personnage n'est aurre que le futur auteur de la charte, le | 1810. Après un service funèbre célébré dans la chapelle comte de Provence, depuis Louis XVIII, et le travestisse française de King-Street, Portman-Square, à Londres, ses ment qu'il a préféré est celui de Minos.

restes mortels furent déposés à Westminster. L'abbé de Enfin la quatrième figure représentée sur notre dessin est Bouvens prononça son oraison funèbre. celle d'une femme qui a porté à l'étranger le titre de reine | Son costume n'est pas le moins curieux : il se compose de France, et dont on cherche vainement la vie dans la d'une robe en satin couleur vert d'eau, écaillée, et ornée de Biographie universelle. Elle représente Josèphe-Marie- feuilles, coquillages, perles, coraux et draperies. Louise-Bénédicte de Savoie, fille de Victor-Amédée III, Ces travestissemen.s eurent lieu pour un bal donné par roi de Sardaigne. Elle naquit à Turin, le 2 septembre la reine Marie-Antoinelle dans le carnaval de 1785, au 1753, épousa à Versailles, le 14 mai 1771, Louis Stanislas- milieu de l'effervescence des esprits occasionnée par les reXavier de France, comte de Provence, et mourut en An- ' présenta!ions de Mariage de Figaro.

froid. Je vois en ce moment le croissant de la lune monter JOURNAL D'UN MAITRE D'ÉCOLE.

peu à peu au-dessus des rameaux entrelacés des tilleuls, et CALENDRIER DES SAISONS.

resplendir sur un ciel sombre. Comme ce paysage parait (Voy. p. 18 et 29.)

calme et doux sous cette lueur argentine! Je ne vois briller

que les lumières des cieux; celles de la terre se sont éteintes jer janvier.

l'une après l'autre, ma lampe brûle seule. Mais ce ne sont Quel temps ! clair, radieux, presque tiède ! On croirait plus des pensées de découragement et de tristesse qui prévoir les bourgeons des marronniers se dilater à ces douces occupent mon âme à cette heure de solitude et de silence : influences de l'air et du soleil. Les écailles doublées de duvet, j'ai assez de projets pour remplir mes rêves, assez d'espéenduites d'une sorte de glu résineuse, qui les enveloppent, | rances pour épanouir mon cæur. Cet horizon du maitre semblent s'entr'ouvrir pour laisser poindre les petites feuilles d'école, qui me semblait si étroit, s'agrandit à mesure que vertes qu'elles recouvrent. On dirait, à respirer cet air pur, je le contemple; ma seule crainte est d'être au-dessous de que le printemps approche. Les horizons sont vaporeux et ma tâche, et cette crainte est un aiguillon. rougeâtres; magnifique bienvenue de l'année, jour de fête,

Dimanche 8. jour de repos pour tous.

Les Saxons appelaient ce mois le mois des loups, parce Les averses succédant aux averses fondent la légère croûte que, chassés par le froid et la faim de leurs sauvages re- de glace que la fraicheur des nuits étend sur les ruisseaux. traites, les animaux féroces venaient errer autour des de- Le vent d'ouest règne ; il balaie rapidement les nuages qui meures des hommes. Le nom actuel nous vient des Latins : s'amoncèlent, fuient, se poursuivent : j'aime à l'entendre Janus, le dieu qui regarde le passé et l'avenir, Janus , qui mugir dans les cimes dépouillées des arbres; et, au sortir de préside à la paix, ouvre les portes de l'année. Les anciens vệpres, le curé et moi avons dirigé notre promenade vers la voulaient-ils désigner ainsi le repos de la terre, qui semble châtaigneraie, sur la pente abritée du couchant que bordent inactive en cette saison? ou, tout simplement, mettaient-ils des terrains cultivés. Comme nous passions proche d'un sous la protection du dieu de la paix la saison qui , pour ces paysan occupé à transplanter de jeunes arbres, il a levé la nations de guerriers cultivateurs, était un temps de trève tele. et de labourage ?

– Point de récolte sans travail, monsieur le curé, a-t-il Mais c'est de tout ce qui se rattache à leur vie habituelle dit d'un air narquois. Si nous chômions le dimanche, fauque je voudrais parler à mes écoliers, si je ne me trouvais là drait jeuner le lundi. plus ignorant qu'eux-mêmes. L'écriture, l'orthographe, — Eh! cela serait peut-être meilleur pour la santé, Vinl'arithmétique, forment un enseignement bien sec, surtout cent, que de boire au cabaret tout le gain de la semaine, a donné d'une façon élémentaire et presque de routine. Irai-je répondu mon compagnon. Il y a temps de semer et de réles entretenir des temps qui ont précédé le notre ? Que leur colter, comme vous ne l'ignorez pas, mon ami; temps de importe ce que faisaient, il y a deux ou trois mille ans, les penser et temps d'agir ; et chacun sait qu'il faut regarder Romains et les Grecs ? Le digne curé est chargé de l'âme de au ciel auparavant que de planter en terre. ces petits; ce serait à moi de développer les facultés de leur Le curé, tout en parlant, s'est à demi retourné, et de sa intelligence dans le sens de leurs occupations; et com- main il indiquait le nord. ment?...

Sur ce point, la brume s'était déchirée; une lueur blaJeudi 5, dix heures du soir. farde divisait les nues, et une troupe d'oiseaux, pareille à un Les beaux jours d'hiver ne durent pas; la pluie et les tourbillon , tournoyait sur elle-même et ne se séparait pas brouillards sont revenus. Les lointains, qui s'étaient agran- | dans son vol irrégulier. dis depuis qu'il n'y. avait plus de feuilles, voilés maintenant, -- C'est vrai que ce n'est pas encore l'heure que les moise rapprochent et se resserrent, Je suis sorti sur les deux niaux se couchent, a dit le paysan ; monsieur le curé s'y heures : des nuages arrondis et floconneux, pareils à des connait... Mais , quand le vent sauterait au nord, mes petits montagnes couvertes de neige , montaient dans le ciel vers pommiers sont plantés au profond , ils tiennent ferme; faule nord ; cependant, si j'en crois les fumées du village, le drait un fier ouragan pour les déraciner... Et monsieur est vent était à l'ouest-sud-ouest. Le bruit de la cognée reten trop bon, a-t-il ajouté d'un ton patelin, pour en vouloir au tissait à travers la forêt, les vieux arbres, dans leur chute, pauvre monde qui ne peuvent fêter les dimanches et fêtes, ébranlaient la terre. C'est le temps des coupes : les pay- comme ceux-là qui ont de quoi. sans s'en réjouissent, car ils trouvent à glaner autour des Mettant alors sa pioche sur l'épaule, Vincent s'est éloigné ventes; les vieilles femmes, les enfants, marchent comme en murmurant que son voisin Baptiste avait peut-être eu de des bocages ambulants, et disparaissent dans l'épaisseur bonnes raisons pour retarder ses plantations d'une quinde fagots qui balaient le sol. Moi, qui ne puis sans chagrin zaine. voir couper des arbres, j'ai tourné mes pas du côté des -- Les sentiments qui font partie de l'homme ne sauraient petites cultures, et j'y ai trouvé notre curé ; il inspectait s'anéantir, ai-je dit en perdant de vue notre interlocuteur; les pépinières en se promenant.

et quand la religion s'en va, la superstition la remplace. - N'est-ce pas un bien , lui ai-je dit, qu'un hiver aussi 1 - L'observation est généralement vraie, m'a répondu le doux?

curé; mais ici il ne s'agit pas de superstition. Le père Vin- Tout est bien , a-t-il répondu en souriant. Le pauvre cent sait fort bien que les signes que je lui faisais remarn'a pas froid, il est vrai; le soc et la bèche ouvrent aisément quer tout à l'heure annoncent fréquemment la tempête. une terre amollie; mais chaque avantage entraine avec lui L'idée que je pourrais jeter un sort à ses pommes n'est ses inconvénients. Ici-bas le mal se glisse en toutes choses : qu'une crainte vague, folle, qu'il ne s'avoue même pas comcos pluies sont des neiges dans les montagnes; elles fon plétement... Vous voyez, a ajouté le digne homme d'un ton dront à ces brises tièdes, et les inondations sont à craindre plus sérieux, que je cherche à les rattacher au devoir, comme aux bords des rivières, si leur fusion est trop rapide.

faisait la loi ancienne, par leurs intérêts matériels. Ils ont — Nous sommes sur la colline, ai-je repris dans mon tant de peine à comprendre que le temps employé à reposer egoisme.

le corps pour cultiver l'âme et l'esprit n'est point un temps - Nous sommes frères, a répondu l'excellent hoinme, et perdu ! solidaires les uns des autres.

Il m'a développé ensuite quantité d'excellentes idées, en Du reste, il se trompe peut-être dans ses prévisions ; car ! m'assurant que c'est seulement avec mon aide qu'il les la nuit eos belle, et pourrait bien annoncer un retour de l pourra mettre en pratique.

Tout en causant, nous marchions à travers de jeunes truire, je vous demande seulemeut de prendre le temps où plantations, où nous avons trouvé deux petits gars qui s'a- les uns sont encore en cui, et les autres endormis... musaient à tailler des morceaux de bois.

J'en aurais trop long à écrire si je rapportais tout ce que - C'est un quatre de chiffres que je lui montre à faire nous a dit de bon notre excellent curé. Les enfants, en nous pour attraper un petit roi-bertaud qu'a si bien caché son quittant, étaient très disposés à se faire, l'un berger, l'autre nid sous le chaume , que je pouvons pas mettre la main chasseur d'insectes. Mais il faut se coucher, bien que le vent dessus ! a dit le plus dégourdi des deux enfants.

furieux qui s'élève ne soit pas un encouragement à dormir. - Comment, Gustave, a repris le curé s'adressant à celui qui ne disait mot, et qu'on appelle à l'école l'Estropié,

Lundi 9. parce que le pauvre petit ne peul marcher sans béquille ; Les nuages viennent du nord : d'abord transparents et comment, tu veux tuer un roitelet ?

rosés par les rayons du soleil, ils voilent rapidement l'azur — Non pas cuer, monsieur le curé, mais le prendre seu foncé du ciel , blanchissent, versent leur tribut de neige, et lement; il chanterait si bien'en cage !

passent. Ils vont plus loin étendre la moelleuse et blanche - Il chante bien mieux sous lon toit quand il l'éveille au couverture destinée à préserver les jeunes blés dont elle matin, a répondu le curé. Au lieu de lui tendre des piéges, recouvre les pointes vertes et délicates. Qu'importe que la tu devrais l'aider.

gelée suive si tout est couvert! la terre n'aura-t-elle pas sa - Comment l'aider, monsieur le cure? se sont récriés à fourrure d'hermine ? la fois les deux enfants.

Les oiseaux se réfugient près des maisons. Quel coup – Eh! vraiment oui; n'est-ce pas lui qui échenille le de vent! deux arbres viennent d'être cassés et de tomber verger de ton père ?

avec un craquement horrible... - N'y a pas de chenille maintenant, a dit Gustave,

Dimanche 15. - Cependant le roitelet, le rouge-gorge et bien d'autres Il a plu, neigé tous les jours ; les ouragans se sont sucoiseaux trouvent à vivre. D'ailleurs, moi, je t'en vais mon- cédé ; la musique incessante du vent dans la forêt est belle trer des chenilles.

et terrible; les fumées du village, les girouettes du châEt le curé, soulevant une des branches dépouillées d'un teau, tournaient fréquemment en sens invers, comme si jeune poirier, nous fit voir qu'elle était entourée d'une large des courants opposés s'établissaient à différentes hauteurs. bague.

Pourquoi les fumées serpentent-elles en s'élevant, si ce n'est - Tiens, des eufs ! dirent les enfants.

à cause de ces courants de directions et de températures diEn effet, c'étaient de petits eufs d'insecte, enduits d'une verses ? gomme qui les faisait fortement adhérer à l'arbre et entre

Mercredi 18. eux. Je ne parvins qu'avec peine, à l'aide de mon couteau, Après ma classe, j'ai entrainé le curé là-bas, vers le bourg à détacher ce bracelet qui conserva sa forme.

du Val. La Seine couvrait presque les routes ; d'immenses - Ce sont les nids de ces chenilles à livrées, rayées barques élevaient leurs ponts et leurs chargeinents plus haut rouge, bleu el blanc, qui ont dévasté cet été le verger de ton que les murs, ordinairement fort éloignés de la rivière , père, poursuivit le curé, s'adressant toujours à Gustave. qui les vient battre aujourd'hui. Les ancres sont amarrées Et que sera-ce si vous chassez les oiseaux qui leur font la dans les jardins, les câbles touruent aulour des arbres des guerre ?

vergers; les trains de bois dominent les levées. C'est un beau Cependant, Gustave examinait avec attention le bracelet et triste spectacle que cet immense lac formé par la Seine que je lui avais remis :

dans les plaines de Ruel et de Nanterre. Les haies qui bor- C'est dur, dit-il; et il y en a, je crois, plus de trois dent les terrains envahis par les eaux s'engraisseront du licents.

mon du fleuve, tandis que ses flots affouillent les murailles – Faudrait du temps pour écheniller, comme cela, arbre qu'ils seront crouler. Quels malheureux préfèrent donc la à arbre, ajouta son camarade.

triste et coûteuse clolure des murs aux riantes enceintes de - C'est à savoir les moyens que vous prendriez , reprit haies vives, qui donnent du bois, de l'ombre, des fruits, le curé. Une goutte d'huile , l'odeur de la térébenthine, la des fleurs , et des guirlandes qui réjouissent les regards ! fumée du tabac , suffisent pour faire mourir les chenilles, peut-être aussi pour empêcher les œufs de papillon d'é

Dimanche 22. clore. Les oiseaux ne demandent pas mieux que de vous Temps admirable de douceur, de pureté ; les eaux se aider; plusieurs mouches aussi détruisent les chenilles. Sa- retirent; les champs verdoient. Quel aspect riant d'ordre chez connaitre et protéger les petites créatures qui vous et d'abondance que celui de ces terres d'un brun riche, mendent service. Vous n'avez d'ailleurs qu'à demander à coupées de sillons réguliers, longs pour les champs de blés, votre ami le maitre d'école; il vous en racontera les cu- larges et courts pour les asperges, les pois, les haricots, rieuses histoires. -- Toi, Jacquot, poursuivit-il, mettant les fèves. Dans quelques endroits, la chaude teinte du sol la main sur l'épaule du petit espiègle qui me regardait de est déjà cachée sous la verdure des céréales et des légumitous ses yeux en apprenant que je lui conterais des his- | neuses. Le cerfeuil, l'oseille, les épinards, de jeunes laitoires de chenilles et de mouches ; toi, au lieu d'attraper tues, verdoient dans les petits potagers; les ronces et les les oiseaux avec des piéges, et de les dénicher dans les églantiers sont encore couverts de feuilles vertes ; les rosiers haies, que n'y cherches-tu les colimaçons qui y dorment des pépinières poussent de nouveaux rejelons ; j'ai cru voir l’hiver en attendant qu'ils dévorent vos fraises , vos pê- des coudriers déjà chargés de chatons grisâtres; quelques ches, vos laitues ? Je te promets une image toutes les fois arbres conservent leurs paquets de gousses et leurs feuilles que tu en apporteras plein un litre à noisette aux bonnes flétries ; le feuillage des ajoncs est tout parsemé de belles seurs, qui en font des bouillons pour les malades.

fleurs jaunes à ailes de papillon ; les lichens, les mousses Pendant le reste de la promenade, le curé a montré aux dans les bois et aux pieds des arbres ont pris des teintes enfants qui nous suivaient des pucerons encore vivants, et belles et variées depuis le vert le plus frais, le blanc , le un petit insecte caché sous les branches des plus beaux ro- | bleu, jusqu'à l'or bruni et au pourpre. De charmantes siers d'une pépinière.

mouches à longues ailes de gaze , à corps fuels, avec de - Voilà les animaux dont il vous faudrait entreprendre beaux yeux de saphir, d'émeraude ou de rubis, tapissent la chasse, a-t-il dit. Je ne vous donnerai pas des loups et des le plafond de ma chambre : ce sont des hémérobes ; et le ours à combattre, comme aux enfants des patriarches, mais bon curé veut que j'en recueille l'histoire pour mes écodes pucerons, des chenilles, des limaces, et pour les dé- Iliers ; car les larves de ces mouches sont, dit-il, les enne

mis les plus acharnés des pucerons; et ce n'est pas sans et révérences, ne sont que demi-hommes, longuels , gree
motif qu'au village on les appelle des amis, comme on y les comme sangsues , dissimulés comme renards , et affetés
komme aussi la Coccinelle ennemic des Aphides , la bête à comme l'aiguille d'un pelletier, »
bon Dieu.

Dimanche 29.
Depuis huit jours, les brouillards, les pluies, sont reve-

COMPTE FIGURÉ D'UN MAÇON.
nus, et le vent varie de l'ouest au nord. D'abord le givre
poudrait de nouveau la campagne:

Un maçon anglais, nommé Bartholomew Last , ne savait — Ah! disait Baptiste en creusant lundi dernier des fosses pas écrire : il avait recours, pour établir ses comptes, à une de trois mètres pour transplanter des arbres fruitiers, c'est sorte d'écriture figurée dont le spécimen suivant sut trouvé, le bon temps ! il allège la terre et tue les insectes.

après sa mort, parmi ses papiers. Mais ce matin le givre avait disparu; les rayons du soleil, traversant çà et là le brouillard qui tournoyait à travers les vallées, rompaient leurs riches teintes dans ces vapeurs condensées, et y formaient de larges et douteux arcs-enciel, dont le village se couronnait comme d'une gloire.

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Mardi 31. Le vent, toujours entre le sud et l'ouest, chargé d'une humidité tiède, stimule la végétation. J'ai trouvé des fleurs qui ne paraissent qu'en été et en automne : le bord de la route, au couchant, s'est tapissé d'une petite crucisère, espèce de thlaspi ou bourse-à-pasteur ; de frileuses fleurs de thym, accroupies dans le gazon , parfument les pentes; j'ai surpris une espèce de laiteron à fleurs jaunes sur le mur en ruines de mon jardin. C'est le gazouillement des pinçons, des rouge-gorges, des alouettes, le silllet interrompu du merle, qui m'éveillent avant que paraisse le jour; les corbeaux se retirent par troupes vers le nord.

C'est dans les villes , non ici, qu'on nomme l'hiver la morte saison; dans les champs il y a toujours surabondance de vie. De petits moucherons dansent dans l'air dès qu'un pâle rayon de soleil les vient encourager; le ver de terrc, par les nuits brumeuses et peu froides, se roule sur En déchiffrant ce rébus, on trouve que Last y avait conl'herbe. La végétation déploie sa richesse dans les mousses, signé les travaux de maçonnerie faits par lui et sous sa diles lichens, les lycopodes, les pins à sombre verdure, le gui rection à la maison d'un barbier nommé Lancelot Bell. tout paré de ses perles blanches et transparentes; le lierre, Le prénom du barbier Lancelot, dont l'abrégé est Lance, au milieu de ses abondantes feuilles vernissées , gonfle ses comme Tom est l'abrégé de Thomas, est figuré par une noires baies, ressource des oiseaux ; toutes les céréales crois lance. Son nom Bell est figuré par une cloche (en anglais sent el prospèrent. Non , en vérité, ce n'est pas la morte bell); sa profession, par la perche peinte de diverses colisaison,

leurs, qui est de temps immémorial l'enseigne des barbiers,

ainsi qu'on peut le voir dans les gravures d'llogarth. Ce qui UN REPAS SOUS FRANÇOIS 1.

a été fait pour lui est indiqué par l'état de sa maison avant

que le maçon n'y travaillât : un trou au toit et une brèche à Le règne de François I s'offre à notre imagination comme

la muraille. Les ouvriers employés sont au nombre de deux, un modèle brillant de goût et d'élégance. Il ne faut cepen

assistés d'un apprenti ; ils ont usé deux mesures de mortier; dant pas croire que l'on fût encore très raffiné et très déli

cette mesure est ce qu'on nomme oiseau, deux planches ascat, mêmė à la cour. Les conteurs du seizième siècle en

semblées carrément et munies d'un mauche. Une brique représentent les mours d'une tout autre manière que les

marquée de trois traits indique qu'on en a consommé trois poëtes et les peintres modernes; on peut en juger par le

| vingtaines (on compte encore par vingtaines, scores, en passage suivant du seigneur de la Herissaye dans ses Contes

Angleterre, comme on compte chez nous par douzaines). et Discours d'Eutrapel

Puis nous voyons un homme pendu å un gibet, ce qui veut a Du temps du grand roi François on meltoit encore en

dire : Son compte est réglé. Voici ce qui résulte de ce rèbeaucoup de lieux le pot sur la table, sur laquelle y avoit

glement: il doit 10 schellings et 10 pences, indiqués par un seulement un grand plat garni de bæus, mouton, veau et

grand X ct un plus petit. Enfin le maitre maçon signe par lard , et la grand'brassée d'herbes cuites, et composées en

son prénom Bart, abrégé de Barthélemy, et qui se prononce semble, dont se faisoit un brouet, vrai restaurant et elixir | Bat: c'est une raquelle (en anglais bat : et un cercueil, qui de vie, dont est venu le proverbe : La soupe du grand pot est la fin réservée à tous. » et des friands le pot-pourry, » En cette mélange de vivres ainsi arrangée, chacun y prenoit comme bon lui sembloit, et selon son appétit; tout y courait à la bonne foi : ne se

Erratum. — Page 40, Autographe de Napoléon. — Le mot présentoit, comme en ce jour, une certaine graine d'hom

Corse (Cyrno) s'applique au pays. Ces vers du jeune homme n'émes qui ambitieusement départissent les morceaux, fai

| taient donc que l'expression de ses craintes pour l'avenir de sa sant les rangs par les premières distributions d'iceux, mé

patric, alors en proie aux maux de la guerre civile. contentant et tirant les conviés en diverses jalousies; tous y mangeant du gras, du maigre, chaud ou froid selon son appétit, sans autre formalité de table, sausses, et

CUREAUX D'ABONNEMENT ET DE VENTE. une longue platelée de friandises, qu'on sert aujourd'hui ruc Jacob, 30, près de la rue des Pelits-Augustins. en petites écuelles remplies de montres seulement. Aussi dos hommes, ainsi vivant de fumées, discours, baisc-mains Imprimerie de Bourgogne et Marumel, rue Jacob), 30.

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(Portrait de Cherubim par M. INGRES (1. - Dessiné, d'apres l'autorisation de M. Ingres, par M. Desperc!, sen élève,

gravé nar M. Brévière.)

CIIERUBINI (Marie-Louis-Charles-Zenobi-Salvador), mu-, mites ordinaires , ct la puissance créatrice du génie consicien compositeur, naquit à Florence le 8 septembre servée jusque dans l'extrême vieillesse, sont des particu1760, de Barthélemi Cherubini, professeur de musique, larités qui lui surent communes avec Voltaire. ct de Verdiane Bozi. Il était le dixième de douze enfants Cherubini étudia sous la direction de Sarti pendant que son père cut du même mariage. Il vint au monde si quatre années. L'affection de Sarti pour son élève avait faible, qu'on désespérait de l'élever, et, par mesure de quelque chose de paternel; il lui contia dans ses opéras la précaution médicale, il ne fut baptisé que six jours après composition des scconds rôles; en sorte que les partitions sa naissance, le 14 du même mois. Celte frèle constitu- de l'un contiennent certainement une foule de beautés créécs lion au berceau , unc existence prolongée au-delà des li par l'autre.

Le jeune artiste produisit ses premiers ouvrages sur di(1) Le tableau a im,083 de hauteur. On l'a admiré, pendant plusieurs semaines du printemps dernier, dans l'atelier de M. In

vers théâtres d'Italic. Sarli ayant été nommé maitre de gres à l'Institut. Il appartient à la liste civile. Notre gravure est

| chapelle à la cathédrale dc Milan, Cherubini le suivit, et la seule reproduction de ce chef-d'œuvre qui ait encore été pu- c'est de cette cité qu'il prit son cssor. Il accepła Ja tiche blice,

I d'aller composer à Alexandrie , pour la foire d'auromne, Tone XI. – Mars 1913.

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