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(Le Beffroi de Valeociennes, écroulé le ; avril 1843.) L'antiquité du beffroi de Valenciennes remontait jusqu'au comtesse Jeanne accorda un terrain et une ruelle pour établir treizième siècle: il avait été construit en 1222, sous le règne de ce monument sont du mois d'août de cette année. La comlessc la comtesse Jeanne, fille du fameux empereur Beaudoin de l chargea le seigneur de Materen, gouverneur de Valenciennes, Constantinople ; mais soit que la construction en fût vicieuse de surveiller la construction du nouveau beffroi. De 1250 a ou l'emplacement mal choisi, dès l'an 1237 il fut démoli, et 1260, l'édifice fut achevé dans toutes ses parties. C'était une l'on jeta les fondements d'un nouveau beffroi à l'extrémité | tour quadrilatérale, à angles arrondis, bâtie en grès dans la méridionale de la place. Les lettres d'octroi par lesquelles la partie inférieure, el en pierres blanches à partir d'une cer

Toms XI. JULLET 1843.

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taine hauteur jusqu'au sommet; elle se terminait, dans l'ori- | ment dans le style Louis XV; les colonnes ornées, les balgine, par quatre petites tourelles arrivant en encorbellement cons contournés, les vases Pompadour vinrent se placer et par une plate-forme générale garnie de murs d'appui cré- désagréablement sur la tour gothique de Jeanne de Flannelés. Au-dessus de cette plate-forme, couverte de plomb, dres. Les pierres employées pour cette restauration étaient s'élevait la hulle de bois du guetteur, fortement établie sur en calcaire bleu, leur solidité ayant paru supérieure à celle un soubassement qui la rehaussait encore de plusieurs toises. | des pierres blanches; malheureusement ces pierres bleues A la base de la tour étaient adossées plusieurs constructions, étaient d'une pesanteur énorme, et devaient tôt ou tard qui servaient de lieu de dépôts pour marchandises. | écraser l'édifice : aussi prévit-on dès lors un écroulement,

Au commencement du seizième siècle, Jacquemart-le- et M. de Rollecour, l'un des magistrats, défendit à son Vagrier, dit l'Arbre d'or, voulant réjouir ses concitoyens, cocher, sous peine d'étre chassé, de passer jamais avec disent les chroniques, institua quatre musiciens ou museux sa voiture dans les environs du beffroi. - On oublia en qui devaient, sur le balcon du beffroi, jouer du hautbois même temps de garnir de plomb le palier du balcon, et la tous les jours à midi, et du matin jusqu'au soir les jours pluie, filtrant au travers des pierres, fit pourrir peu à peu de marché. Cet usage se perpétua pendant deux siècles ; | les dernières assises. mais, en l'an vil, la république confisqua et fit vendre les En 1800, la girouette aux armes d'Espagne fut remplacée biens affectés à cette fondation.

par une brillante Renommée sonnant de la trompette. Celle Pendant les guerres de Charles-Quint avec François [o statue, debout sur un globe doré, ful menée en triomphe el Henri VIII, on avait éprouvé que le guetteur ne voyait par les rues de la ville, avant d'être hissée sur son piédespas d'assez loin l'approche des partis français qui venaient ra tal. Mais deux ans après, un violent ouragan abaltit ceite vager la campagne de Valenciennes; en conséquence, dans Renommée, qui heureusement n'atteignit personne dans l'année 1546, le beffroi fut exhaussé de quelques toises; la sa chute. A la restauration, on plaça sur le beffroi un lion flèche fut de même relevée de 21m, 325 en 1647, et l'on y d'or, emblème héraldique de Valenciennes. plaça, en guise de girouette, un grand aigle doré, emblème En 1811, le maire de la ville eut la fantaisie de remhéraldique de l'empereur Charles-Quint. Un pauvre poëte de placer les deux élégants belvédères et tout le bâtiment de Valenciennes fit à cette occasion les vers suivants, remar- la façade par une lourde construction où surent logés l'octroi quables surtout par leur extrême naïveté : il faut se rap ei le cercle du commerce. Chacun protesta contre cet acte peler qu'ils sont postérieurs au Cid :

de vandalisme, et M. le général Pommereul, préfet du

Nord, témoigna là-dessus son sentiment à l'architecte d'une
Puis à Pâques aussi on rehovea ,

façon toute militaire.
La couverture estant sur le belfroid,
Lors simple et coint; en cela empescha

Enfin, depuis dix ans, on projetait une restauration com-
Par moult de fois le guet qui adrecha

plète du beffroi. L'affaire fut renvoyée de commissions en Les habitants, dissant assez ne voye

commissions ; le conseil municipal fit venir un architecte de A descouvert, ce ce par bon avoy

Paris , et sur son rapport, se décida à voter la restauration Il convient veoir pour danger eschiver;

du vieux monument ; restauration diflicile, dont la direcBon æuvre on doit pour le peuple achever. Mo Olivier, lequel nouvellement

tion fut malheureusement confiée à l'architecte de la ville Estoit créé le maistre charpentier

et les travaux adjugés au rabais à un entrepreneur. Les ouD'icelle ville, en ce cas tellement

vriers firent d'abord de si fortes tranchées dans la vieille Se conduisit, par le commandement

maçonnerie, que l'architecte lui-même en fut effrayé; des léDesdits sieurs, que le guet peut guellier,

zardes se montrèrent le long de l'édifice, et, dans la matinée Par plus monter qu'ainçois le rapointer,

du vendredi 7 avril, les pierres commencèrent à tomber sucEnviron xxi pieds de rechausse. Qui de bien faire a desir Dieu l'exauce.

cessivement du faite. Le même jour, à quatre heures vingt

minutes du soir, la tour s'écroula tout entière avec un fraA la même époque, Pierre Romain, horloger alleinand , cas épouvantable, s'abattant à peu près sur elle-niême. Le construisit pour le beffroi une magnifique horloge, et laissa poids des pierres bleues qui couronnaient le beffroi, et une instruction pour la démonter et la remonter. -- En 1615, surtout celui des vingt-quatre consoles qui supportaient le quelques agrandissements furent apportés aux bâtiments du balcon, et ne pesaient pas moins de six milliers chacune, pourtour, qui servaient alors de bourse aux marchands. De étaient devenus trop lourds pour les piétements affaiblis. 1680 à 1700, les magistrats élevérent devant la tour un ba Toutes les liabitations voisines furent écrasées par cette hortiment à la moderne, faisant face à la place, surmonté aux | rible masse, et la ville eut à déplorer la mort affreuse de deux ailes de deux petites lanternes ou belvédérés de très plusieurs de ses habitants, trop lents à quitter le voisinage du bon goût, qu'un auteur signale, dans un livre d'architec- beffroi, malgré les nombreux indices de sa ruine prochaine. ture, comme un modèle d'élégance. En 1712, on rebatit | En 1824, le capitaine Cosle avait pris avec le graphosur les autres faces neuf maisons d'habitation, décorées de mètre les différentes dimensions de la tour, et l'on nous jolies sculptures, et connues sous le nom de leurs diverses saura peut-être gré de les reproduire ici : enseignes : le Dromadaire, le Taureau marin , le Cheval

mètres. marin, le Triton, la Sirène, le Chameau , le Castor et

De la base au balcon. . ........... 39,50 l'Eléphant. L'octroi occupait le Dromadaire et le Taureau Du balcon au-dessus du dome. ........ 14,50 marin; les six autres maisons étaient louées à certaines

Du dóme au-dessus de la lanterne, sous la boule: 7,50 professions désignées, qu'on ne pouvait changer sans la li

De la lanterne jusqu'au bout du paratonnerre.. 8,55 cence des magistrats. Outre les deux pavillons, la façade

Total. ............ 70,05 de la cour se composait encore d'une galerie découverte, et de deux balcons aux étages supérieurs. Les bustes des douze La sonnerie du beffroi était sort belle et fort ancienne; elle Césars, plus grands que nature, les quatre Saisons et autres se composait de huit cloches, savoir : - la grosse cloche, sculptures délicates ornaient ces constructions.

dite Blanche-Cloche, du poids de neuf mille livres, et la De 1782 à 1784, sous la prévoté de M. de Pujol, qui fit cloche des ouvriers, dite Curiande, du poids de 3 800 livres; reconstruire et réparer presque tous les monuments de Va toutes les deux avaient été placées en 1358 au beffroi ; elles lenciennes, le couronnement du beffroi fut remis à neuf et avaient sonné pour la première fois le jour de la Toussaint encore exhaussé. On démolit la plate-forme et toute la par- de la même année. — Une cloche qui sonnait l'heure au tie supérieure jusqu'à l'endroit où l'on trouva la bâtisse beffroi ; elle porte la date de 1366 avec l'inscription suisaine et solide ; là-dessas fut élevé un nouveau couronne | vante :

Cheste noble cloque d'oneur

Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme,
Fut faite l'an Nostre Seigneur

Et reprenez vos cent écus.
XXX cens III» et VI;
Faire la fist Jehan Partis,

Les poésies d'Anacréon respirent la mollesse et l'enjoye-
Qui estoit prosvos à ce tamps

ment, la délicatesse et la grâce. Il est impossible de donner Avoech ses douze pers sautans.

une esquisse de sa manière; il y a dans ces compositions Et si la fist maistre Robers

inspirées une douceur de nuances et je ne sais quelle allure De Croisilles, pourquoi les vers

facile et vive, quelle grâce naïve, qu'étouffe et fait dispaDisent que tape sans séjour Vingt-quatre heures nuit et jour,

raître l'effort de la traduction. On peut voir dans La FonPour oïr la communauté

taine une imitation charmante de deux pièces d'Anacréon ; Que Diex ait en savetė.

mais La Fontaine avait un génie parent de ce divin génie

grec. De nos jours, Béranger a fait mieux que traduire ou - Une cloche à la date de 1533 ou 38 : elle sonnait les demi

imiler le chantre de Téos; il l'a fait revivre, et il a su ajouheures et avait été baplisée du nom d'Anne, ainsi que le ter à son luth la plus noble corde de la lyre de Tyrtée. dit son incription :

LA CIGALE,
Anne suis de nom, sans discors,

Ode d' Anacréon.
Réjouissant les cæurs par vrais accords.

Que je le trouve heureuse, petite cigale! A peine, sur la cirne Deux cloches de 1597, blasonnées du cygne valencien- d'un arbre, l'es-tu désaltérée de quelque goutte de rosée, tu nois. -- Une cloche de 1626, avec le même cygne et cette chantes; le monde t'appartient. Ils sont à toi tous les trésors que inscription : Nous avons élé fait pour l'horloge de Va- tu vois dans les champs, tous ceux que font naitre les heures ra

pides. Amie des laboureurs, à qui as-tu jamais causé le moindre lenciennes, par Jean Delecourt et ses fils en 1626. --|

dommage ? Les hommes te saluent comme l'avant-courrière des Enfin une dernière cloche, sans millésime apparent, mais

beaux jours. Tu es aimée des Muses, aimée d'Apollon ; quel autre entourée d'ornements, parmi lesquels on distingie des

que lui le donna cette voix harmonieuse ? La dure vieillesse ne fleurs de lis, une madone, un saint Michel à cheval, et t'a jamais flétrie. Sage fille de la Terre, tu mets tout ton bonheur des armoiries flanquées de deux bâlons en croix de Saint à chanter; tu ne crains aucune maladie ; exempte de chair et de

sang, ta nature est semblable à celle des dieux. André, comme on en voit sur quelques emblèmes de CharlesQuint.

Celte ode rappelle à nos lecteurs un charmant entrelien Toutes ces cloches étaient ensevelies sous les décombres ; de Socrate, qu'un élégant écrivain a récemment cité dans on les en a retirées plus ou moins endommagées : la cloche, nos colonnes (le Mythe des cigales, p. 126 ). Vingt passages nommée Anne, qui réjouissait les cours par de vrais ac des poëtes anciens font foi de leur vénération pour le chant cords, est complètement fendue.

de la cigale. Plusieurs peuples révéraient particulièrement celte fille de la terre ; les Athéniens entre autres, qui

avaient plus que tous l'orgueil d'être autochthones, on fils POÉSIES D'ANACRÉON.

du sol, paraient souvent leurs cheveux de petites cigales Le poëte Anacreon , né à Téos (aujourd'hui Bodroun),

d'or. ville d'lonie, vivait du temps de Pisistrate, de Solon, d'E- En disant que la cigale ne vieillit jamais, Anacreon fait sope, 500 ans environ avant l'ère chrétienne. Comme Pin

sans doute allusion à la fable de Titon, qui , ayant souhaité dare et Homère, il a eu la gloire de donner son nom au d'être immortel, et ne s'étant pas souvenu de demander en genre de poésie où il a excellé. Ses chants légers et gracieux

même temps aux dieux une perpétuelle jeunesse , devint si vivent encore par toule l'Europe ; sa vie s'écoula facile, in- | vieux, que l'Aurore le prit en pitié et le métamorphosa en souciante et heureuse : elle n'a guère laissé d'autre trace

cigale. que ses chants. Pour savoir quelque autre chose du sage de Outre les odes enjouées qui ont rendu son nom si célèbre, Téos, comme l'appelle notre Béranger dans une de ses plus il paraît qu'Anacréon avait composé des élégies et des belles odes , il faut avoir recours aux plus célèbres person- hymnes qui ne sont pas arrivés jusqu'à nous. nages de l'antiquité, sinon toujours aux plus dignes de foi. Platon vous dira qu’lipparchus eut tant d'admiration pour

FERMAT Anacreon, qu'il envoya à Teos un vaisseau à cinquante rames, avec des lettres où il le suppliait de passer la mer! Le ministre de l'instruction publique a présenté aux ChamEgée pour venir à Athènes, l'assurant qu'il y trouverait un bres, dans le cours de cette session, un projet de loi porpeuple d'amis enthousiastes de son génie. Hérodote raconte tant allocation d'un crédit de 15 000 francs à la réimpression que Polycrate, tyran de Samos, voulait toujours l'avoir à sa des auvres mathématiques de Fermat , l'un des plus grands cour, non seulement pour que le poëte pût prendre part à géomètres qui aient illustré la France. Il sera sans doute ses plaisirs, mais encore et surtout pour profiter lui-même agréable à nos lecteurs de trouver ici quelques délails sur les des conseils de l'aimable vieillard. Valère Maxime rapporte

ils de l'aimable vieillard, Valère Maxime rapporte travaux d'un émule des Pascal et des Descartes. qu'Anacréon mourut à Abdere , étranglé par un pepin de Né à Toulouse vers 1595, mort en 1665, Pierre de Ferraisin, à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. Athènes lui éleva | mat quitta fort peu sa patrie, où il exerçait les fonctions de des statues sous la figure d'un beau vieillard animé d'une conseiller au parlement. Il y laissa la réputation d'un madouce ivresse, chantant et s'accompagnant de la lyre. gistrat intègre et dévoué à ses devoirs, et passa même pour

D'autres historiens nous apprennent qu'Anacréon joi- un des plus grands jurisconsultes de son temps. On n'en sait gnait à une médiocre fortune beaucoup de désintéressement, guère plus long aujourd'hui des événements de sa vie ; et deux grandes raisons pour être heureux. A les en croire, ce c'est dans ses écrits qu'il faut véritablement chercher son méme Polycrale, qui n'eut d'un lyran que le nom, lui ayant histoire. Encore, soit qu'il fût peu soucieux de rendre pufait présent de cinq talents (environ trente mille francs de blics les résultats de ses travaux, soit qu'il fût trop occupé notre monnaie), le poëte , qui n'avait pas coulume de pos- par les devoirs de sa charge pour trouver le temps de réséder tant d'argent, en perdit presque le sommeil pendant diger et de mettre en ordre-les fruits de ses instants de loideux jours. Il se hâta de rapporter au trop généreux Poly- sir, on a à regrelter la perte des démonstrations des procrate ses cing talents, pour retrouver avec le repos son in- positions les plus curieuses auxquelles il était parvenu. C'est souciante gaieté. On reconnaît dans ce trait, cité par Gi- uniquement dans la correspondance qu'il entretenait avec raldi dans son listoire des poëtes, l'original de la fable du | Descartes, Pascal, Roberval, Torricelli, Huygens, Wallis, Savetier, un des chefs-d'ouvre de La Fontaine :

| Carcavi, Versenne, etc., dans un très petit nombre d'opus

cules pleins de génie et d'originalité, et dans les notes dont | Cela posé, voici en quoi consiste la plus remarquable, il avait chargé son exemplaire du Diophante édité par peut-être, des propositions de Fermat. « Un nombre quelconBachet de Méziriac, qu'il a semé les nombreuses décou- | » que peut toujours être considéré comme la somme de trois vertes qui ont à jamais illustré son nom.

» trigones, ou de quatre carrés, ou de cing pentagones, Après sa mort, un de ses fils fit imprimer le Diophante » ou de six hexagones, etc. ; zéro pouvant entrer une ou de Bachet, avec les notes qui enrichissaient les marges de » plusieurs fois dans la somme, » Ainsi, en ce qui concerne ce livre. (Toulouse, 1760, in-fol. ) On trouve, en tête, un les carrés, tout nombre est la somme de quatre ou de moins petit traité du P. de Billy, compilation assez bien faite des de quatre carrés. découvertes de Fermat. Son fils Samuel recueillit encore ses | Nous avons déjà dit (voy. 1838, p. 269) que l'on appelle principaux écrits , et les publia à Toulouse en 1679, in-fol. | puissances d'un nombre, les résultats successifs de la mula (Faria opera mathemalica, etc.). Ces deux volumes, tirés à liplication de ce nombre par lui-même; 9, 27, 81, 243 sont un petit nombre d'exemplaires, ont toujours été d'un grand donc respectivement la seconde, la troisième, la quatrième, prix pour les géomètres; et leur rareté a augmenté à ce la cinquième puissance de 3. La proposition la plus remarpoint, qu'il est presque impossible aujourd'hui de sc les quable , peut-être , à laquelle Fermat soit parvenu, la seule procurer à aucun prix, ou au moins qu'on les paic å un qui ne soit pas encore complétement démontrée aujourd'hui, ta!ix so:1 élevé lorsqu'on a la chance de les rencontrer. consiste en ce que, au-dessus du carré (ou seconde puis

Il semble avoir été dans la destinée de Fermat de précé sance), il n'y a aucune puissance qui soit décomposable en der ses contemporains dans la plupart des grandes décou- | deux puissances de même degré qu'elle. Ainsi, aucun cube verles qui ont donné un si prodigieux essor aux sciences (ou troisième puissance ) n'est la somme de deux cubes. mathématiques, et de deviner, avec une sagacité merveil- Lorsqu'on voit des géomètres tels qu'Euler et Lagrange leuse, des propriétés aussi belles qu'imprévues dans les s'attaquer sans succès complet à des propositions de ce genre; nombres, propriétés dont les démonstrations n'ont pu être et qu'on ne peut cependant douter, d'après tout ce que l'on trouvées qu'après des efforts inouis de la part des plus illus- sait de la candeur et du caractère de Format, qu'il ne posIrcs géomètres modernes, qui même n'ont pas complétement sédât les démonstrations de ses découvertes, ainsi qu'il réussi. Nous allons énoncer quelques unes de ces proposi | l'atteste constamment dans ses lettres, et que le reconnaislions , en les faisant précéder par quelques explications qui sent ses contemporains; quelle idée ne doit-on pas conceles rendront complétement intelligibles à nos lecteurs. voir de l'étendue et de la profondeur de cet incomparable Prenons plusieurs suites de nombres, telles que

génie! L'admiration sera plus grande encore si l'on songe qu'il 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8...

précéda Descartes dans l'invention de la géométrie analy1, 3, 5, 7, 9, 11, 13, 15...

tique ; et qu'il doit être regardé, d'après l'autorité de La

grange et de Laplace, ou plutôt d'après l'étude attentive de 1,4, 7, 10, 13, 16, 19, 22... 1, 5, 9, 13, 17, 21, 25, 29...

l'histoire et de la métaphysique des mathématiques, comme

le véritable in venteur de la méthode infinitésimale, ayant dans lesquels chaque nombre surpasse le précédent de 1,

Barrow, Newton et Descartes. Son nom doit aussi être asde 2, de 3, de 4... unités. Prenons successivement les som- socié à celui de Pascal dans l'établissement des principes du mes de 1, de 2, de 3, de 4... termes de chacune de ces sé

calcul des probabilités. ries, nous aurons les nouvelles suites de nombres

Comment donc se fait-il que ce puissant génic ait laissé 1, 3, 6, 10, 15, 21, 28, 36..

un nom beaucoup moins populaire que celui de son rival 1, 4, 9, 16, 25, 36, 49, 64...

Descartes, contre lequel il eut tous les honneurs de la dis1, 5, 12, 22, 35, 51, 70, 92...

cussion soulevée à propos de l'application de sa méthode à 1, 6, 15, 28, 45, 66, 91, 120...

la détermination des maxima el des minima, et que la veriqui comprennent les nombres polygones de différents or

tablc portée de cette méthode n'ait pas été signalée comme dres. Ceux de la première ligne sont les trigones ou trian

un titre de gloire pour notre pays avant la fin du dix-huigulaires, ainsi nommés parce que l'on peut disposer en

tième siècle ? C'est.que, soit avec intention, soit par néglitriangles des points en nombre égal, comme on le voit ci

gence, Fermat n'imita jamais Descartes, qui présentait dans dessous.

ses ouvrages l'histoire de sa pensée , de manière à mellre 1

sur la voie ceux qui voudraient aller plus loin. Bien au con3 6 10 1 5, etc.

traire, il ne laissait pas apercevoir quelle route avait pu le . :

:

conduire à ses découvertes, el il ne donnait pas à ses écrits celle clarié et celle simplicité qui distingucnt ceux de notre

grand philosophie. Aussi est-il au moins douteux qu'il eût Ceux de la seconde sont les télragones ou carrés repré

remplacé Descartes, si celui-ci n'eût pas existé, et nous ne sentés par des points arrangés en carrés.

pouvons pas nous empêcher d'avouer, à l'honneur de Leib1 4 9 16 25, etc.

nitz et de Newtori, ce qui concerne le calcul différentiel, . :: :::

que ce qui donne en parcil cas le droit le plus irrécusable à l'invention, c'est l'exiension du principe à tout ce qu'il

peut embrasser. C'est sous ce rapport quc Leibnitz et les Ceux de la troisième sont les pentagones et de la qua

Bernouilli ont si bien mérité de la science. trième les hexagones, dont les figures ci-dessous feront com

Il faut ajouter cependant que nous sommes loin de posprendre la représentation géométrique en points...

séder aujourd'hui tous les écrits mathématiques de Fermat. Son fils Samuel laissa écouler quinze ans avant de publier les Varia opera , et il ne fail dans sa préface aucune mention de Carcavi, qui était resté dépositaire de tous les papiers de Fermal, dont il était l'ami intime. Heureusement, M. Libri a retrouvé dans le courant de 1839 des manuscrits complétement inédits de l'illustre géomètre. Quoiqu'ils ne renserment pas la démonstration de la seconde proposition que nous avons énoncée plus haut, on y trouve une foule de recherches intéressantes. « Quelques passages doivent faire penser, dit M. Libri, que les connaissances de Feria! ,

dans l'arithmétique transcendante, élaient encore plus éten- | nous soit donc permis d'espérer que la voie ouverte par la dues qu'on ne l'avait supposé, et que le célèbre théorême réimpression des auvres de Laplace et de Fermat sera suisur les puissances n'est pas la dernière proposition du grand vie par le gouvernement, et que bientôt les jeunes gens géomètre de Toulouse qui restât encore à démontrer dans adonnés à l'étude des sciences pourront se procurer à peu ces derniers temps. »

de frais les æuvres des hommes illustres qui ont le plus On voit de quel intérêt sera la publication annoncée par contribué aux progrès de l'esprit humain. Seulement, nous le ministre pour toutes personnes qui cultivent la géométrie pensons que pour porter tous leurs fruits, de semblables sans avoir les ressources d'une riche bibliothèque. Qu'il publications doivent être dirigées avec les soins les plus

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scrupuleux, et accompagnées de notes et de commentaires reconnaitre qu'il serait impossible de construire avec ces où seront neltement esquissés les progrès accomplis depuis descriptions parcellaires une description générale capable de l'époque où elles ont paru pour la première fois. — Nous satisfaire aux conditions que la science est en droit d'exiger ne pensons pas d'ailleurs qu'on veuille réimprimer les au d'une cure de ce genre. De mêmc que l'on n'arriverait pas vres de Fermat, non plus que celles d'aucun grand géo- à tracer convenablement la carte géographique d'un pays mètre, autrement qu'en français.

en se contentant de mettre les uns à côté des autres les plans topographiques des divers cantons, et qu'il faut première

ment un canevas général sur lequel on dispose ensuite, LA CARTE GÉOLOGIQUE DE FRANCE.

chacun à sa place, les relevés de détail; de même pour ( Deuxième article. — Voy. p. 26.)

une carte géologique, il faut nécessairement aussi s'é

lever d'abord à une certaine conception d'ensemble. Il le Le décret de la Convention, qui chargeait le Corps des In- faut d'autant plus que l'on ne saurait, par la scule compagénieurs des mines de la description de la France souter | raison des descriptions particulières de deux canlons éloirainc, eut pour effet immédiat la publication d'une série de gnés l'un de l'autre, décider si ces cantons dépendent d'une notices relatives à la constitution géologique de points par-même formation, c'est-à-dire font partie d'une même masse ticuliers du territoire. Ces notices étaient rassemblées pé- minérale; ce qui est cependant la première donnée qu'une riodiquement dans un recueil institué par l'administration carte géologique doive fouinir, puisqu'une carte de ce sous le nom de Journal des Mines. Mais on nc tarda pas à genre a pour but de faire connaitre l'étendue et la consigli

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