La mort est un secours que le destin m'envie: Tandis qu'il pousse en vain de longs gémissemens, Sa fille est arrachée à ses embrassemens. Argus l'emmène au loin à travers la campagne, Et s'arrête avec elle au pié d'une montagne. Il s'assied sur la cime; et là de toutes parts, Près de lui, loin de lui, promène ses regards. Indigné des tourmens d'une amante outragée, Le roi des immortels veut qu'elle soit vengée. Il appelle Mercure, et sans différer plus, Ordonne le trépas de l'odieux Argus. Mercure prend son sceptre, et son casque, et ses 'ailes. Il dépose à l'écart ses attributs divins, Vincere arundinibus servantia lumina tentat '. Ille tamen pugnat molles evincere somnos : 2 TUM Deus, Arcadia gelidis in montibus, inquit, Inter Hamadryadas celeberrima Nonacrinas Naïas una fuit: Nymphæ Syringa vocabant. Non semel et Satyros eluserat illa sequentes, Et quoscumque Deos umbrosave silva, feraxve Rus habet. Ortygiam 3 studiis, ipsâque colebat Virginitate Deam. Ritu quoque cincta Dianæ Falleret, et credi posset Latonia; si non Corneus huic arcus, si non foret aureus illi. Sic quoque fallebat. Redeuntem colle Liceo Pan videt hanc, pinuque caput præcinctus acutâ 4, Talia verba refert: restabat verba referre, Servantia, toujours en sentinelle. * Celebris signifie tour-à-tour célèbre ou fréquent ; c'est dans ce dernier sens qu'il faut ici l'entendre. Voyez les remarques. Ortygiam, adjectif formé d'Ortigie, surnom de l'ile de 3 Délos. 4 Le feuillage du pin se hérisse en pointe. C'était l'arbre con sacré au dieu Pan. Tantôt par ses chansons, tantôt par ses discours, L'autre résiste encore, et s'obstine à veiller. Même il demande encor quel art avait fait naître XXII. Syrinx changée en Roseaux. MERCURE lui répond: Sur ces monts bocagers, Ombrages toujours frais, chers au dieu des bergers, On vit en Arcadie une jeune Naïade Adopter dans les bois les moeurs de la Dryade. Et les dieux des vergers, et les Faunes des bois. |