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Non bene junctarum discordia semina rerum.
Nullus adhuc mundo præbebat lumina Titan;
Nec nova crescendo reparabat cornua Phoebe;
Nec circumfuso pendebat in aëre tellus
Ponderibus librata suis; nec brachia longo
Margine terrarum porrexerat Amphitrite '.
Quàque fuit tellus, illic et pontus et aër:
Sic erat instabilis tellus, innabilis unda,
Lucis egens aër: nulli sua forma manebat;
Obstabatque aliis aliud : quia corpore in uno
Frigida pugnabant calidis, humentia siccis,
Mollia cum duris, sine pondere habentia pondus.

II. Elementa.

HANC Deus et melior litem Natura diremit :

Nam coelo terras, et terris abscidit undas;
Et liquidum spisso secrevit ab aëre cœlum.
Quæ postquam evolvit, cæcoque exemit acervo,
Dissociata locis concordi pace ligavit.
Ignea convexi vis et sine pondere cœli
Emicuit, summâque locum sibi legit in arce.
Proximus est aër illi levitate, locoque.

'On a cité de tout tems ce vers spondaïque comme un des plus beaux exemples de l'harmonie imitative. Jamais elle n'est artificielle dans Ovide. Le rythme nombreux et facile de ses vers a naturellement l'accent de sa pensée.

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On l'appela Chaos, mélange ténébreux

D'élémens discordans mal ordonnés entr'eux.
Le dieu dont la clarté donne la vie au monde,
N'épanchait point les feux de sa chaleur féconde;
Et le cours de Phœbé ne réglait point les mois.
La terre dans le vide, où la soutient son poids,
N'était point suspendue; et pressée autour d'elle,
Thétis n'embrassait point les longs flancs de Cybèle.
L'air, et la terre, et l'onde, et le feu confondus,
Dans l'ombre primitive au hasard répandus,
Entassaient pêle-mêle et le plein et le vide,
Le froid avec le chaud, le sec avec l'humide,
Les corps les plus pesans, les corps les plus légers,
L'un de l'autre ennemis, l'un à l'autre étrangers.

II. Les Elémens.

UN dieu, de l'univers architecte suprême,
Ou la nature enfin se corrigeant soi-même,
Sépara dans les flancs du ténébreux Chaos,
Et les cieux de la terre, et la terre des eaux,
Et de l'air moins subtil épura la lumière.
Quand il eut débrouillé la confuse matière
Entre les élémens séparés à jamais,
Il établit les lois d'une éternelle paix.
Le feu léger monta dans le ciel planétaire;
L'air, voile diaphane, enveloppa la terre ;

Densior his tellus, elementaque grandia traxit; Et pressa est gravitate sui. Circumfluus humor Ultima possedit, solidumque coërcuit orbem '.

III. Mundi compactio.

Src ubi dispositam, quisquis fuit ille Deorum, Congeriem secuit, sectamque in membra redegit; Principio terram, ne non æqualis ab omni Parte foret, magni speciem glomeravit in orbis. Tum freta diffundi, rapidisque tumescere ventis Jussit, et ambitæ circumdare litora terræ. Addidit et fontes, immensaque stagna, lacusque; Fluminaque obliquis cinxit declivia ripis : Quæ diversa locis, partim sorbentur ab ipsa, In mare perveniunt partim, campoque recepta Liberioris aquæ, pro ripis litora pulsant. Jussit et extendi campos, subsidere valles, Fronde tegi silvas, lapidosos surgere montes.

IV. Zona.

UTQUE duæ dextrâ coelum, totidemque sinistrâ Parte secant Zonæ, quinta est ardentior illis ; Sic onus inclusum numero distinxit eodem

1 Ovide explique le systême du monde. L'exactitude didactique est ici tellement précieuse, que j'ai cherché avant tout le mérité de la clarté, sans néanmoins lui sacrifier l'élégance et la poésie.

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