La foudre dans sa main flamboyante d'éclairs Il se souvient encor qu'un tems est annoncé, Verra cieux, terre et mers, tous consumés en poudre, XV. Description du Déluge. Aux antres d'Eolie il retient dans les fers Son front sombre et terrible est chargé de brouillards; Sternuntur segetes, et deplorata coloni Vota jacent'; longique labor perit irritus anni. Sic opus est: aperite domos : ac, mole remotâ, Fluminibus vestris totas immittite habenas. Jusserat: hi redeunt, ac fontibus ora relaxant, Et defrenato volvuntur in æquora cursu. Ipse tridente suo terram percussit : at illa Intremuit, motuque sinus patefecit aquarum. Exspatiata ruunt per apertos flumina campos; Cumque satis arbusta simul, pecudesque, virosque, Tectaque, cumque suis rapiunt penetralia sacris. Si qua domus mansit, potuitque resistere tanto Indejecta malo; culmen tamen altior hujus Unda tegit, pressæque labant sub gurgite turres. Jamque mare et tellus nullum discrimen habebant: Omnia pontus erant : deerant quoque littora ponto. Occupat hic collem: cymbâ sedet alter aduncâ, Et ducit remos illic, ubi nuper ararat. Les vœux des laboureurs, c'est-à-dire, l'espérance d'une récolte abondante. 2 Cæruleus. On donne cette épithète à Neptune, à cause de la couleur des eaux de la mer, dont il avait l'empire. Tout le fruit de l'année et de ses longs travaux, C'est peu pour Jupiter : le roi des mers profondes Précipitent leurs cours sur les champs inondés; Tout était mer; la mer n'avait point de rivages. L'un saisit une barque, un autre gagne un roc : La rame se promène où se traîna le soc. Ille supra segetes, aut mersæ culmina villæ, : Nat lupus inter oves: fulvos vehit unda leones': Unda vehit tigres : nec vires fulminis apro, Crura nec ablato prosunt velocia cervo : Quæsitisque diu terris, ubi sidere detur, In mare lassatis volucris vaga decidit alis. Obruerat tumulos immensa licentia ponti, Pulsabantque novi montana cacumina fluctus. Maxima pars undâ rapitur : quibus unda pepercit, Illos longa domant inopi jejunia victu. de Ici Sènèque reproche à Ovide de ne pas soutenir le ton sublime de sa description, de descendre à de petits détails, s'en amuser, et de se jouer en quelque sorte de sa matière. Farnabe réfute Sénèque : il répond que dans le tableau de la submersion universelle, le poète a dû peindre les animaux, que ni leur légèreté, ni leur force, ni leur courage, ne purent sauver. de leur perte. Farnabe a raison. Mais Sénèque n'a pas tort de desirer que le poète ne se fût pas permis certains jeux de phrase, qui, par un vice de forme, diminuent l'intérêt du fond, vice que la traduction n'a pas. |