Imatges de pàgina
PDF
EPUB

Se cele grant plenté de Sarrasins qui estoit leur couroit sus. Legierement seroient tous li crestiens qui seroient demoré de la bataille ou mors ou pris. En tele maniere seroit toute la terre que li crestiens tenoient perdue. Quant il oirent ce, tous s'accorderent à ce conseil et remanderent au Soudant qu'il ne se combateroient mie avecques euls. Mais nuls maus ne leur vendroit par devers les crestiens ains les conforteroient et aideroient de viandes et sauf aler et sauf venir, et seroient tous asseur par devers les crestiens. Quant li Soudan oirent ce, il si acorderent bien. I disent que pour ce ne demorroit mie qu'il ne se combattissent car il avoit assés gens. Il ordenerent lors batailles et s'en alerent tout droit vers les Tartarins que on disoit que il estoient vers Sajete. Quant li Sarrasins furent aproiccié des Tartarins et il virent leur point, il se misent tout en convoi pour combatre et coururent sus aus Tartarins et assamblerent à euls vigueureusement, et li Tartarins se rassemblerent ausi euls moult hardiement; si grans fais de gens avoient d'une part et d'autre que ce estoit grant merveille à veoir. Longue et annuieuse fu la bataille et moult y ot de gens occis et d'une part et d'autre. En la fin furent desconfits et vaincu li Tarta

chevaux. Si cette grande multitude de Sarrasins qui étoit là leur couroit sus alors, tous les chrétiens qui seroient restés de la bataille seroient facilement ou morts ou pris, et de cette manière, seroit perdue toute la terre que les chrétiens tenoient. Quand ils ouïrent cela, tous se rangèrent à cet avis et mandèrent de nouveau au soudan qu'ils ne combattroient point avec les Sarrasins, mais que nuls maux ne leur viendroient de la part des chrétiens; qu'au contraire, ils seroient confortés et aidés de provisions, qu'ils pourroient aller saufs et venir saufs, et seroient en toute sûreté de la part des chrétiens. Quand les soudans ouirent ce, ils s'y accordèrent bien, et ils dirent que pour cela, ne tarderoit guère qu'ils ne combattissent, car ils avoient assez de gens. Ils ordonnèrent leurs batailles et s'en allèrent tout droit vers les Tartares qu'on disoit être vers Sidon. Quand les Sarrasins se furent approchés des Tartares, et qu'ils virent leur belle, ils se mirent tous en corps pour combattre, el coururent sus aux Tartares, et les attaquèrent vigoureusement, et les Tartares les attaquèrent aussi moult hardiment. Y avoit si grandes forces de gens de part et d'autre, que c'étoit grande merveille à voir. Longue et opiniàtre fut la bataille, et moult y eut de gens occis de part et d'autre. En la fin, furent déconfis et vaincus les Tartares. Ainsi se battirent ils pendant trois jours et dans trois pièces de terre, et à toutes les trois fois, les Tartares furent

rins. Ainsi se combattirent il par trois jors et en trois pieces de terre, et à toutes les trois fois furent li Tartarins desconfits. On esma qu'il ot bien occis en ces trois batailles cent mil Tartarins. Apres cele tierce bataille li Tartarins s'enfuirent et ne set on mie bien qu'il devinrent. Aucunes gens disent que il s'en estoit fui jusques à un lieu moult loins que on apele aus Froides Iaues, et que il avoient mandé à leur seigneur grant qui estoit Roys des Tartarins leur desconfiture, et qu'il leur envoyast secort et ajue car il estoient presque tout mors, que il leur remanda que il beoit à faire ce ne savons nous mie encore.

Comment cil d'Egypte murdrirent le Soudan leur seigneur, et que li crestiens s'en revindrent à grand meschief de Jherusalem.

Quant le pays fu vuidié des Tartarins fors de ceuls qui mors estoient desquels la terre estoit toute couverte, li Sarrasins s'en departirent et s'en r'alerent en leur pays. Li Soudan de Babiloine par cui effors ceste besoingne avoit este faite s'en r'alerent en Egypte. Li amiraus à cui il avoit baillé sa terre à garder avoit fait grans conspirations et grans conjurations con

déconfis. On estima qu'il y eut bien d'occis, en ces trois combats, cent mille Tartares. Après le troisième combat, les Tartares s'enfuirent, et on ne sait pas bien ce qu'ils devinrent; aucuns disent qu'ils s'étoient enfuis jusqu'à un lieu moult loin, qu'on appelle les Froides-Eaux, et qu'ils avoient mandé à leur grand seigneur qui étoit roi des Tartares, leur déconfiture, et qu'il leur envoyat secours et aide, car ils étoient presque tous morts. Ce que leur remanda le roi, touchant ce qu'il vouloit faire, c'est ce que nous ne savons point encore.

Comment ceux d'Egypte assassinèrent le soudan, leur seigneur, et comment les chrétiens quiltèrent à grand méchief Jérusalem.

Quand le pays fut vidé des Tartares, fors de ceux qui étoient morts, desquels la terre étoit toute couverte, les Sarrasins partirent et s'en retournèrent dans leur pays. Le soudan de Babylone, par les efforts duquel cette besogne avoit été faite, s'en alla en Egypte; l'émir, à qui il avoit donné sa terre à garder, avoit fait grandes conspirations et grandes conjurations contre lui; il ne tarda guère après qu'il eut rendu la paix au pays, que lui-même fut assassiné, et que les Sarrasins firent un autre soudan, et disoit-on qu'ils l'avoient fait de cet émir même, par qui l'autre soudan avoit été assassiné. Les

tre lui. Ne demora mie granment apres ce que il cuida estre tout en pais et tout asseur, que il fu murdris et fisent li Sarasins autre Soudan, et disoit on que il l'avoient fait de cet amiraus meismes par cui li autres Soudans avoit été murdris. Li crestien n'en furent mie lie, car il avoient trives à lui, et quand il fu murdris et mors la trive fu faillie et tout li pays en guerre. Parquoi li crestiens qui estoient en Jherusalem en pelerinage, desquels il y avoit grant plenté de diverses terres perdirent moult de leur gens et de leur choses; car li amiraut qui gardoit la cité quand il oït dire que li Soudan estoit murdris et mors, fit fermer les portes de la cité et y mist boine gardes que nuls ni peust passer ne issir se par son congié non. Li crestiens qui estoient en la cité en pelerinage et par treu et par rachast n'en porrent issir. Ains les detintrent gran piece dedens la cité que il n'en voloit nul laissier aler. Tant firent

en la fin les chrestiens que il les laissa aler. Quant il orrent assés eu de damages il s'en revindrent par grans périls au miex que il porrent tout ensamble en la terre des crestiens qui est seur leur marine. Pluiseurs fois furent assaillis entrevoies et perdirent assés de leur gens et de lor harnois et de lor avoir. Et disoiton certainement que tous ces agais et tous ces assaus leur avoit fait faire li amiraus de Jherusalem par cui congié et cui conduit, par grans rachas que il avoient donnés; il estoient au Saint Sepulchre alé, et à grant meschief et à grant painne il s'en revindrent. Quant li crestiens les virent, s'en furent moult lie et moult joiaut selon les aventures qui leur estoient avenues, et en mercierent et loerent moult hautement Nostre Seigneur. Adont estoient li an de l'Incarnation de Notre Seigneur mil deux cent et soixante-un.

chrétiens n'en furent pas joyeux, car ils avoient trève avec lui; et quand il fut assassiné et mort, la trève fut faillie et tout le pays fut en guerre. Par là, les chrétiens qui étoient à Jérusalem en pèlerinage, desquels y avoit grande multitude de diverses terres, perdirent moult de leurs gens et de leurs choses; l'émir qui gardoit la cité, quand il eut ouï dire que le soudan étoit assassiné et mort, fit fermer les portes de la ville, et y. mit si bonnes gardes, que nul ne put passer ni sortir qu'avec sa permission. Les chrétiens qui étoient dans la cité en pèlerinage, n'en purent sortir ni par tribut ni par rachat. L'émir les retint long-temps dans la cité, sans vouloir nul laisser aller. Tant firent à la fin les chrétiens, qu'il les laissa aller. Quand ils eurent essuyé assez de dommages, ils s'en revinrent par grands

* Nous avons publié la lettre de Jean-Pierre Sarrasins, telle qu'elle se trouve dans les manuscrits de Rothelin. Il est probable que les derniers chapitres de cette narration ne faisaient point d'abord partie de la lettre; on doit croire qu'ils y ont été ajoutés par ceux qui l'ont copiée, et qui ont voulu en faire une histoire complète

périls, le mieux qu'ils purent, tous ensemble dans la terre des chrétiens, qui est sur leur mer. Plusieurs fois, dans leur route, ils furent assaillis, et perdirent assez de leurs gens et de leurs bagages et de leur avoir; et disoit-on avec certitude, que toutes ces embûches et ces attaques avoient été commandées par l'émir de Jérusalem, qui leur avoit donné, au moyen de grands rachats, congé et sauf-conduit. Ils étoient allés au Saint-Sépulcre, et ils s'en revinrent à grand méchief et à grande peine. Quand les chrétiens les virent, ils en furent moult joyeux et contents, d'après les aventures qui leur étoient advenues et en remercièrent et louèrent moult hautement Notre-Seigneur; c'étoit l'an de l'incarnation de Notre-Seigneur 1261 *.

[ocr errors]

des événements d'outre-mer, pendant et après la croisade de saint Louis. La division de ces chapitres paraît être aussi l'ouvrage des copistes. Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que la dernière partie de la relation qu'on vient de lire, renferme des faits importants qui étaient restés jusqu'ici ignorés des historiens.

C. D. M., T. I.

FIN DE LA LETTRE DE JEAN PIERRE SARRASINS.

25

26

RELATIFS

AUX DEUX CROISADES DE SAINT LOUIS*.

On sait quel retentissement les événements | avait contribué à l'élévation du sultan, se liqui se passaient en Orient, et qui intéressaient plus ou moins les colonies chrétiennes de Syrie, avaient dans tout l'Occident. Joinville a longuement parlé de la croisade de l'empereur Frédéric II, de celle du duc de Bourgogne et du comté de Bar, et ensuite de l'invasion des Karismins dans la Palestine. Comme ce fut cette invasion et les calamités qui en furent la suite, qui déterminèrent l'expédition de saint Louis en Egypte, nous allons reproduire une partie du récit des écrivains arabes.

guèrent ensemble contre lui et implorèrent l'appui des Francs: pour les décider, ils leur remirent de nouveau Jérusalem, Séfed, ainsi que Tibériade, Ascalon et quelques autres villes de Palestine. Les chrétiens furent donc encore une fois maîtres de la ville sainte. L'historien Gémal-eddin, qui y passa alors, remarque avec étonnement qu'il vit les chrétiens en possession, non-seulement de l'église de la Résurrection, mais de la mosquée d'Omar, et des autres lieux consacrés par les souvenirs de

Voici d'abord le tableau des puissances mu- l'islamisme; il y vit des prêtres et des moines, sulmanes d'Egypte et de Syrie:

Le sultan Malek - Saleh - Negm-eddin Ayoub (le roi bon, étoile de la religion, Job) petit-fils du célèbre Malek-Adel, outre l'Egypte, possédait la Palestine et quelques villes de Mésopotamie. Son oncle, Malek-Saleh Ismael, était maître de la principauté de Damas; son cousin, Daoud, ancien souverain de Damas, avait reçu en dédommagement la principauté de Carac, au sud-est de la mer Morte. A l'égard de la principauté d'Alep, elle était au pouvoir d'un descendant de Saladin, appelé Malek-Nasser Joussouf (le roi protecteur, Joseph). Il existait encore des états plus petits, tels que Hamah, Emesse, Baalbek, qui dépendaient des premiers c'était le sultan d'Egypte qui avait la haute suzeraineté sur ces diverses principautés; sa politique était même de réunir peu à peu, sous sa puissance, tout ce qu'avait possédé Saladin, et de n'en faire qu'un seul empire.

An 641 de l'hégire, 1243 de Jésus-Christ. Le sultan d'Egypte ayant commencé à manifester ses projets, tous les petits princes de Syrie prirent les armes. Les souverains de Damas et d'Emesse, ainsi que le prince de Carac, qui

Ces fragmens font partie des Extraits des Historiens arabes relatifs à toute la suite des guerres saintes, par M. Reinaud, qui forment le quatrième volume de la Bibliothèque des Croisades, de M. Michaud. Nous nous sommes bornés à reproduire ici ces fragments, dégagés des notes et des éclaircissements pour lesquels le lec

une fiole de vin à la main, et se disposant à dire la messe en entrant dans la mosquée, ses oreilles furent frappées du son de la cloche; tous les rites de l'islamisme avoient été abolis.

Cependant on se préparait à la guerre. Les deux armées se dirigèrent vers les plaines de Gaza. Malek-mansour, prince d'Emesse, commandoit celle de Syrie ce prince était renommé pour sa bravoure, et s'était déjà signalé dans plusieurs occasions. Dans sa marche, il passa par la ville d'Acre, afin d'animer les chrétiens au combat; tous se hâtèrent de prendre les armes. Les deux armées se trouvèrent bientôt en présence; mais le sultan avait appelé à son secours les Karismins, et ils n'étaient pas encore arrivés.

An 642 (1244). Les Karismins étaient originaires des pays situés vers l'embouchure de l'Oxus, près des bords de la mer Caspienne. Chassés de leur pays par Gengiskan, ils avaient long-temps erré dans les provinces de l'Asie. Le fameux Gélal-eddin-mankberni, que Joinville désigne par le titre d'empereur de Perse, était alors à leur tête. Ils envahirent successi

teur pourra recourir à la Bibliothèque même. Les extraits de M. Reinaud ne doivent pas être confondus avec ceux que Cardonne avait placés à la suite de Joinville, édition du Louvre. Ils offrent un plus grand nombre de faits, et les présentent d'une manière plus exacte.

vement le nord de la Perse, la Géorgie, l'Arménie, la Mésopotamie, et partout ils se firent remarquer par leur férocité et leurs brigandages. Après la mort de Gélal-eddin, les débris des Karismins se mirent au service des princes musulmans une partie s'était attachée à la personne du sultan, alors gouverneur d'Edesse et de Haran, dans la Mésopotamie. Quand ce prince fut devenu maître de l'Egypte, il abandonna à ces barbares Haran et Edesse, d'où ils répandirent la terreur dans les contrées voisines. Le sultan, se voyant menacé par toutes les forces de la Syrie, n'hésita pas à les appeler auprès de lui.

Suivant Gémal-eddin, les Karismins passèrent l'Euphrate au nombre de plus de dix mille cavaliers, ayant à leur tête Hossam-eddinbarte-khan, Khan-bardi, Sarou-khan et Keschlou-kan. Partout leur passage était signalé par le pillage et l'incendie; à leur approche, les peuples prirent la fuite. Telle était la terreur qu'ils inspiraient, qu'au seul bruit de leur marche les troupes de Damas, campées à Gaza, se débandèrent; le prince de Carac se retira précipitamment. Les Francs qui gardaient la ville sainte sortirent en toute hâte; les Karismins y entrèrent sans résistance, et égorgèrent tous les chrétiens qui s'y trouvaient encore; pas un seul ne fut épargné. Les femmes et les enfants furent réduits en servitude; l'église de la Résurrection fut dépouillée, le sépulcre du Messie détruit; les tombeaux des rois francs et des capitaines chrétiens furent ouverts et les ossements livrés aux flammes. Les Karismins se rendirent ensuite devant Gaza, et firent leur jonction avec l'armée égyptienne. Le lieu occupé par les deux armées était voisin de Gaza, et se nommait Karita (c'est le lieu que Joinville désigne par le nom de Gadre); de part et d'autre on se prépara au combat. Les chrétiens montraient une ardeur impatiente; mais les musulmàns, leurs alliés, commençaient à avoir des scrupules. Ecoutons à ce sujet le récit d'Ibn-giouzi, témoin oculaire :

[ocr errors]

<< Dans cette guerre, les musulmans de Syrie » s'étaient mis pour ainsi dire sous les ordres >> des infidèles. On voyait les chrétiens marcher, leurs croix levées; leurs prêtres se mê» laient dans les rangs; ils donnaient des béné>> dictions et manifestaient hautement les signes >> du christianisme; ils présentaient aux mu» sulmans eux-mêmes leurs calices à boire. Une >> telle alliance ne pouvait réussir. Les Francs composaient l'aile droite; la gauche était formée des troupes de Carac; celles d'Emesse » étaient au centre. Jamais journée ne fut si

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

>>

glorieuse à l'islamisme, pas même sous Nou>> reddin ni Saladin. L'aile gauche fut la pre» mière enfoncée; les Francs seuls tinrent bon, << et ne lâchèrent pied que lorsque toute l'ar» mée fut en déroute. Déjà ils avaient mis les » Egyptiens en fuite et pillé leurs bagages. » Abandonnés de leurs alliés et cernés par les Karismins, ils furent moissonnés par l'épée. Leur nombre se montait à quinze cents cava>> liers et dix mille fantassins; huit cents seule» ment échappèrent au carnage et furent faits prisonniers. Je passai le lendemain sur le lieu » du combat; je vis des hommes qui comptaient, » un roseau à la main, le nombre des morts; ils » me dirent qu'ils en avaient compté plus de » trente mille. Le prince d'Emesse arriva presque » seul à Damas, ayant perdu ses bagages, ses >> chevaux, ses armes et presque toute son ar» mée. J'ai ouï dire qu'après la bataille, il ne >> trouva pas même un lambeau d'étendard pour >> reposer sa tête, et qu'alors, se mettant à pleurer, il dit: Je me doutais bien qu'en » marchant sous les croix et les bannières des >> Francs, notre expédition ne pouvait être heu

>>

[ocr errors]

» reuse. >>

Gémal-eddin fait aussi mention du scrupule que le prince d'Emesse éprouva en marchant à l'action. « Par Dieu! racontait plus tard le » prince, le Seigneur me disait intérieurement » que nous ne pouvions vaincre. » L'auteur poursuit ainsi : « Quand la nouvelle de cette victoire arriva au Caire, la joie fut au comble; pendant plusieurs jours on illumina, et la ville retentit du bruit des instruments de musique. Le jour de l'entrée des prisonniers fut comme un jour de fête. Les soldats étaient conduits sur des chameaux, les chefs sur les chevaux qu'ils montoient le jour de la bataille. Au nombre des prisonniers étaient plusieurs musulmans qui avaient été pris dans le combat. Makrizi rapporte de plus que les têtes des chrétiens tués à Gaza furent apportées au Caire, et attachées aux portes de la ville.

D

Après cette victoire, suivant Aboulféda, le sultan s'empara de Jérusalem et d'Ascalon; ensuite, il alla assiéger son oncle Ismaël dans Damas. Vainement Ismaël recourut à la médiation du calife de Bagdad; le pontife refusa de s'intéresser à un allié des chrétiens, et Damas ouvrit ses portes. Ainsi, le sultan se trouva maître de la Palestine et de toute la Syrie méridionale. Mais les Karismins, qui avaient eu une grande part à ses succès, prétendirent en partager les fruits: la Syrie se trouva de nouveau en combustion. Les Karismins formèrent le siége de Damas; les princes dépouillés reprirent les

« AnteriorContinua »