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DE WEBER,

CONCERNANT

MARIE-ANTOINETTE,

ARCHIDUCHESSE D'AUTRICHE

ET REINE DE FRANCE ET DE NAVARRE;

AVEC

des notes et DES ÉCLAIRCISSEMENS HISTORIQUES,

PAR

MM. BERVILLE ET BARRIÈRE.

TOME SECOND.

PARIS.

BAUDOUIN FRÈRES, IMPRIMEURS-LIBRAIRES,

RUE DE VAUGIRARD, No 36.

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BUHRIgral DC 137.1 W43 1722

V.2

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Séjour de la famille royale à Paris, pendant la durée de l'Assemblée constituante, du 5 octobre 1789 au 30 septembre 1791.

A PEINE la famille royale fut-elle installée dans les appartemens des Tuileries et du Luxembourg, que commença ce long emprisonnement, qui n'a fini qu'avec la vie de plusieurs des augustes personnes qui la composaient. Les fidèles gardes qui venaient de leur faire un rempart de leurs corps furent congédiés; et dans l'état de désorganisation où l'armée commençait à se trouver, ces braves serviteurs auraient été dénués de toute ressource, si la bienfaisance de leurs maîtres ne fût venue à leur secours. Ils furent remplacés, auprès de la famille royale, par M. de La Fayette et ses milices révolutionnaires. La reine fut souvent condamnée à voir à sa porte quelques-uns de ces hommes qui, à Versailles, avaient forcé l'entrée de

ses appartemens mais ici elle n'avait plus ces sentinelles dévouées qui, naguère, lui avaient donné, au prix de leur sang, le temps de se soustraire au danger. Elle était chaque jour sur le point d'être assassinée. Inter centuriones et milites præsagio malorum, jam vitá exemptá, nondùm tamen morte acquiescebat (1). M. le dauphin, ne voyant plus que des visages qu'il ne connaissait pas, demanda un jour pourquoi il n'apercevait plus les gardes-du-corps; la reine lui répondit : « Mon » fils, le roi n'a plus d'autres gardes que le cœur >> des Français. » Un autre jour, une députation des gardes-du-corps fut introduite auprès de cette princesse, Elle l'accueillit avec la plus grande distinction, et dit : « Messieurs, les sentimens >> dont vous êtes les interprètes, ne peuvent que > nous être très - précieux; le roi vous prouvera, >> dans toutes les circonstances, combien il y est >> sensible. Je graverai dans le coeur de mon fils >> le souvenir de votre dévouement, et je suis cer>> taine qu'il n'oubliera jamais les services éclatans » que vous nous avez rendus. »

M. Bailly vint, le 9 octobre, à la tête d'une députation de la commune, complimenter le roi. Il se rendit ensuite chez la reine. « Madame, dit-il,

je viens apporter à Votre Majesté les hommages » de la ville de Paris, avec les témoignages de res

(1) Livrée à des centurions et à des soldats, et pressentant ses derniers malheurs, elle avait déjà cessé de vivre sans jouir du repos que procure la mort. (TACITE.)

W.

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