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l'une jusqu'à l'ère chrétienne, l'autre jusqu'au lieutenant-général de l'Angoumois, de la Saintemps présent. XIII. De la religion chinoise tonge et du pays d'Aunis, chevalier de l'ordre brachmanique. XIV. Version française de quel-du Roi, commandeur du Saint-Esprit, mort à ques édits chinois, avec des remarques. XV. Des antiquités de la Chine et des autres parties du monde.

Cette nomenclature, indiquée comme désignant les ouvrages de Visdelou, remis au Pape Benoît XIV après la mort de leur auteur, nous semble devoir comprendre les travaux insérés dans le t. IV de la Bibliothèque orientale. Les principaux d'entre eux, l'Histoire de la Grande-tre insérée par Du Paz (Hist. généal., p. 564), Tartarie et le Monument du christianisme en Chine, ou Inscription de Si-'an-Fou (les mêmes, très-vraisemblablement, que les articles i et de Moréri) ont été mentionnés dans la notice qui précède. Il faut y ajouter 105 pages d'observations de Visdelou sur divers articles de la Bibliothèque orientale, et sa Lettre apologétique à Louis-le-Grand, et autres pièces dédiées au Pape Benoît XIV. Cadix, 1742, in-8°. P. L...t.

Paris, le 6 janvier 1584, avec la promesse du premier bâton de maréchal qui viendrait à vaquer, était tellement vénéré dans l'Angoumois et les pays voisins, qu'à sa mort les habitants de ces pays envoyèrent des députés demander sa dépouille mortelle à sa veuve, Anne de Daillon du Lude. Touchée des sentiments exprimés dans la lettre que lui remirent ces députés, letMme de Volvire leur permit d'emporter le corps de son époux, qu'ils inhumèrent en grande pompe dans la cathédrale de Saint-Pierre d'Angoulême.-Henri Ier, petit-fils des précédents, et fils puîné de Philippe II et d'Armérie de Rochechouart, comte du Bois-de-la-Roche, conseiller du Roi en son conseil privé et son conseil d'Etat, capitaine de cinquante hommes d'armes, maréchal-de-camp, passa sa jeunesse à la cour. Ayant pris le parti des armes, il fit toutes les VOELLO (.................).-La première Lettre d'un guerres de son temps jusqu'à l'âge de soixanteGentilhomme breton à un Noble espagnol, p. 82, trois ans, remplit divers emplois sous Henri IV parle « d'un écrit, en forme d'entretiens, où la et Louis XIII, présida la noblesse aux Etats de » noblesse bretonne est traitée de la manière la Bretagne, tenus à Ploërmel en 1616, commanda >> plus indigne, où l'on trouve même des traits la noblesse quand Soubise (Biogr. bret., t. II, > offensants pour le Roi et injurieux pour ses mi- p. 764) et les Anglais attaquèrent le Port-Louis, >nistres. Cet écrit est imprimé à Rennes, chez | succéda, en 1627, au commandement du ma» Joannet Vatar, à 7,000 exemplaires..... » réchal de Themines en Bretagne, et mourut dans La même lettre affirme que c'est le duc d'Ai- ses terres, mécontent de n'avoir pas reçu l'orguillon qui a fait composer cet écrit, sous ses dre du Saint-Esprit, qui lui avait été promis. yeux, par l'ex-jésuite Legai et son ancien se- mais qui ne lui fut pas conféré, parce qu'il avait crétaire Voëllo. Le nom de ce secrétaire paraît été enveloppé dans la disgrâce du garde-desbreton: il est donc à propos de le préserver d'un sceaux Marillac. C'est en sa faveur que Henri IV entier oubli, ainsi que cet écrit en faveur du avait érigé en comté la terre du Bois-de-la-Roduc d'Aiguillon, traité de libelle par le plus vio- che, comprenant, indépendamment de l'un des lent des pamphlets parlementaires, ces Lettres plus importants châteaux - forts de Bretagne, d'un Gentilhomme breton, dont l'auteur est resté plusieurs paroisses et des fiefs considérables, inconnu. Il est bon de recueillir tous les docu- avec franchises et privilèges d'anciennes conments de cette affaire de Bretagne, qui a si évi- cessions. De son mariage avec Hélène de Taldemment préparé la grande affaire de la Révo-bouët naquirent quatre enfants, dont l'aîné, lution de 1789, et que l'équitable postérité est appelée à juger en dernier ressort." Biz....

Charles, fut le père d'Anne-Toussainte de Volvire du Bois-de-la-Roche, née au Bois-de-laRoche, le 2 novembre 1653, morte en odeur de VOLVIRE, ancienne et illustre maison, sainteté, le 22 février 1694, et connue sous le originaire du Poitou, et remontant à Ingelelme nom de Sainte de Néant (commune où est side Volvire, qui vivait sous le règne de Robert, tué le Bois-de-la-Roche). Sa vie, toute de bonen 996. Cette maison, qui portait burelé de dix nes œuvres, a été racontée d'une manière fort pièces d'or de gueules, devint bretonne par suite touchante dans un Abrégé (Vannes, s. d., in-18) du mariage de l'un de ses membres, René Ier, résumé par M. l'abbé Tresvaux (t. V de sa rééavec Catherine, fille du chancelier Philippe de dition des Vies des Saints de Bretagne, de D. LoMontauban (voy. ce nom), laquelle lui apporta bineau), par l'abbé Carron, dans sa Vie des en mariage la terre du Bois-de-la-Roche, éri- Justes, et par M. Emile de Condé, dans ses Régée en vicomté par Anne de Bretagne, le 14 dé- cits et Impressions de Voyages. On lit à son sucembre 1498, et en comté par Henri IV, au mois jet, dans la réédition du Dictionnaire d'Ogée, de février 1607.- Philippe ler, fils des précé-vo Néant : « On voit dans l'église de Néant le dents, capitaine de cinquante, et plus tard, de tombeau de Mille de Volvire, dont l'image est toucent hommes d'armes, ambassadeur de France jours chère aux habitants de ces contrées. Son en Allemagne, membre du conseil privé et gen-image est religieusement conservée dans la satilhomme de la chambre de Charles IX, son cristie. On lit au pied de ce portrait: Anne-Touslieutenant-général en Bretagne, gouverneur et sainte de Volvire, appelée communément Mile du

Bois-de-la-Roche, ou la sainte de Néant, morte | nuer la route. A cinq heures, l'un de ces bâtien odeur de saintelé, le 22 février 1694. Son ments, dans lequel on reconnaissait alors partombeau est renommé par un grand nombre de faitement un vaisseau à trois ponts, ayant tiré miracles. On vend une petite brochure conte deux coups de canon, distancés l'un de l'autre, nant la vie de la sainte de Néant, et quelques-le Marengo diminua de voiles pour l'attendre. uns des cantiques composés en son honneur. L'on put bientôt distinguer le pavillon anglais auprès de la fontaine qui porte son nom, et qui flottant à la corne du vaisseau de 108 canons est visitée par un grand nombre de pèlerins. le London, capitaine sir Harry Burrard Neale, -Joseph II, petit-fils de Henri Ier, issu de Jo- lequel faisait partie de la division de sept vaisseph Ieret de Madeleine-Elisabeth Baux de Saint-seaux, deux frégates et une corvette, aux orFrique, né vraisemblablement au château du dres du contre-amiral sir John Borlase Warren. Bois-de-la-Roche, maréchal des camps et ar-Le London prit poste par le tribord du Marengo mées du Roi, son lieutenant-général en la haute et le héla. Pour toute réponse, il reçut une borBretagne, aux évêchés de Rennes, Dol, Van-dée, qui fut le signal du combat. Les deux vaisnes et Saint-Malo, et commandant des troupes scaux étaient si rapprochés, que Linois ordonna auxdits évêchés et au pays nantais, se distingua à Vrignaud de prendre l'initiative et d'aborder à plusieurs siéges et actions. Dangereusement le London; mais le capitaine anglais aperçut blessé à la tête, à la bataille de Malplaquet, il assez tôt ce mouvement pour éviter l'abordage, ne voulut pas quitter le champ de bataille, quoi- et le combat continua vergue à vergue. En ce que toute la maison du Roi insistât fortement moment, Linois fut blessé à la jambe et forcé pour qu'il le fit, et couvert de sang depuis la tête de quitter le pont. La frégate la Belle-Poule jusqu'aux sabots de son cheval, il participa en- n'était pas restée spectatrice oisive du combat, core à plusieurs charges qui excitèrent tout à et elle n'avait cessé de canonner le London de la fois l'admiration et l'inquiétude des témoins l'avant, lorsqu'à six heures trente minutes du de son intrépidité. Son frère, Philippe-Auguste, matin, Vrignaud, atteint de sept blessures et lui succéda dans le commandement de la haute privé de son bras droit, qu'un boulet venait Bretagne et du pays nantais. La famille de d'emporter, dut, à son tour, descendre au poste Volvire s'est éteinte dans la maison de Saint-pour y subir une amputation immédiate. Le caP. L...t.

Pern.

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pitaine de frégate provisoire Chassériau, qui lui succéda dans le commandement, soutint la VRIGNAUD (JOSEPH-MARIE), né à Brest lutte pendant plus de deux heures et n'amena (Recouvrance), le 23 février 1769, entra comme son pavillon que quand le Marengo, entouré par mousse dans la marine à l'âge de treize ans, et toute la division anglaise, fut démâté, percé de embarqua en cette qualité sur la frégate l'An- boulets à sa flottaison, et que ses ponts furent dromaque, commandée par M. Du Roslan. Par-jonchés de morts et de mourants. venu, après dix années de services, au grade La captivité de Vrignaud dura six ans. Comde premier pilote, il fut fait enseigne de vais- me il n'existait plus alors de cartel d'échange, seau le 28 août 1792 et embarqué sur le Fan-elle aurait duré jusqu'à la paix si le commanfaron. Au combat de Groix, après avoir vu périr dant du Marengo n'était parvenu à s'échapper. successivement les officiers qui le précédaient en grade, il prit le commandement du vaisseau le Tigre, soutint le feu d'une escadre entière et ne rendit son bâtiment que privé de la moitié de son équipage, démâté, désemparé, coulant bas. Libre après cinq mois de captivité, Vrignaud En 1814, Louis XVIII, qui avait plusieurs revint en France et fut successivement embar-fois témoigné de l'intérêt au capitaine Vrignaud, qué comme capitaine de frégate sur plusieurs bâtiments.

Revenu à Brest le 14 février 1812, il ne put donc reprendre de service actif sur la flotte, et il ne fut plus employé qu'à terre, soit comme premier adjudant à l'état-major général, soit comme chef militaire par intérim.

dont le cautionnement était peu éloigné de Lutworth, le comprit au nombre des quatre premiers officiers de la marine qui furent créés chevaliers de Saint-Louis.

Pendant les Cent-Jours, la marine de Brest ne trouva personne plus digne que le commandant Vrignaud de la représenter au Champ-deMai. Il y reçut les aigles destinées à nos marins et en fit le dépôt à la préfecture.

Il était capitaine de vaisseau et capitaine de pavillon du contre-amiral Linois, sur le vaisseau de 74 le Marengo, lorsque, dans la nuit du 12 au 13 mars 1806, ce vaisseau, qui revenait en France, de conserve avec la Belle-Poule, et qui se trouvait par 26° de latitude nord et 32 de longitude ouest (240 lieues de Palma), aperçut, à trois heures du matin, plusieurs Admis prématurément, en 1817, à prendre voiles dans l'est. Le contre-amiral Linois or- sa retraite avec le grade de contre-amiral hodonna au capitaine Vrignaud de diminuer de noraire, il ne voulut pas se condamner au revoiles pour observer leurs manoeuvres; mais, pos. Il consacra quatorze années au service une demi-heure après, l'un des bâtiments aper-des pauvres comme administrateur de l'hospice çus ayant fait des signaux que les Français ne civil de Brest, et, pendant dix ans, il siégea purent comprendre, Linois ordonna de conti- à l'intendance sanitaire. A la juste réputation

de bravoure et de loyauté qu'il avait obtenue | blique et regretté de ses concitoyens, qui l'ont comme marin se joignit, dans l'exercice de ces accompagné en foule à sa dernière demeure. Il fonctions gratuites, celle d'intégrité et de dé- était commandeur de la Légion-d'Honneur. voûment. Le contre-amiral Vrignaud est mort

à Brest le 26 juin 1841, honoré de l'estime pu- |

W

P. L...t.

WAROCH ou GUÉRECH Ier, que l'on a fet des milices du Mans, de l'Anjou, de la Tousouvent confondu avec Waroch II (1), parce raine et du Poitou, qui vinrent, au nombre que, comme lui, il fut comte du Bas-Vannetais, d'environ vingt mille, camper sur la Vilaine était vraisemblablement le père de Conober près de Messac. Waroch ne leur laissa pas le (voy. ce nom), et conséquemment l'oncle de Wa- temps de franchir la rivière; tombant de nuit roch II, à moins qu'il n'ait été l'un des frères sur eux, il les tailla en pièces. Ce succès ne de ce même Conober, ce qui, toutefois, est moins l'aveugla point. Ne se trouvant pas assez préprobable. Il ne semble avoir joué aucun rôle paré à une lutte qu'il n'avait pas cru devoir historique, et n'aurait pas de droit à être men- s'engager si promptement, il fit la paix, trois tionné par les biographes, sans le pieux et jours après, avec les chefs neustriens, prêta ardent concours qu'il prêta à la propagation serment de fidélité à Chilpéric, et livra son fils de la foi chrétienne, en aidant saint Gildas à en ôtage. Il s'engagea en outre à restituer la construire le monastère de Rhuys, saint Sam- ville de Vannes, dont il obtint toutefois de son celui de Dol, et saint Méen celui de Saint-rester gouverneur, à la condition de payer exacJean-de-Gaël. Il était le père de la belle Trif- tement, et sans mise en demeure, les tributs fine, cette intéressante victime de Conmôr. d'usage. La suzeraineté des Mérovingiens sur (Biog. bret., t. I, p. 549), et son impuissance la cité de Vannes était plus nominale que personnelle à réfréner ce monstre démontre réelle. Cette ville avait conservé ses franchises que ses moyens d'action étaient assez restreints. municipales, et le mode de désignation de son D. Lobineau dit qu'il mourut vers 549. P. L...t. premier magistrat (voy. EUSEBIUS) démontre, à lui seul, que le traité de 497 ne lui avait pas WAROCH ou GUÉRECH 11, comte de ravi ses libertés antérieures. Se prévalant de la partie occidentale du pays de Vannes, ap-ce qu'il n'avait pu, sans leur agrément, enpelée de son nom Bro-Weroc ou Bro-Werec, succéda, en 570, à son père Macliaw (voy. ce nom). A peine en possession des états qu'il avait pu recueillir de l'héritage paternel, il s'occupa de réaliser son projet de s'affranchir de la domination que les princes franks, arguant du traité d'alliance conclu en 497 entre Clovis Tout ce qu'avait voulu Waroch, c'était se et les Armoricains, voulaient faire peser sur créer un prétexte, bon ou mauvais, de reprences derniers. Plus que tout autre, il était im-dre les armes. En trouvant un plausible dans patient du joug de l'étranger, et le refouler au le rejet de ses propositions, il se remit en camdelà de la Vilaine et de la Loire était, depuis pagne l'année suivante, passa la Vilaine, enlong-temps déjà, son idée fixe. Brave, rusé, vahit le pays de Rennes, appartenant aux opiniâtre, audacieux ou prudent, fidèle ou non Franks, s'avança jusqu'à Cornuz (Corps-Nuds), à ses serments, selon que le commandaient ses près Janzé, mit tout à feu et à sang, et revint, intérêts et les circonstances, ce digne adver- chassant devant lui force troupeaux el captifs. saire des Mérovingiens était merveilleusement Chilpéric, alors occupé à réduire les Limousins préparé au rôle de libérateur de son pays. insurgés, n'apprit cette agression que quand Pensant qu'à la faveur des divisions susci-elle fut consommée. Atténuant alors sa ritées entre les princes gallo-franks par la mort violente de Sigebert, il lui suffirait, pour devenir indépendant, de se proclamer tel, il refusa à Chilpéric (578) le tribut annuel auquel il était obligé envers lui. Chilpéric répondit à ce refus par l'envoi des Saxons du pays de Bayeux,

gager ceux de qui il tenait l'autorité, Waroch dépêcha à Chilpéric l'évêque de Vannes, Eunius, porteur de propositions nouvelles. Le Roi frank les trouva si étranges qu'il tança vertement le prélat pour s'être chargé d'un pareil message et l'exila.

gueur envers Eunius, mais ne voulant pourtant pas le laisser reprendre possession de son siége, il lui permit de se retirer à Angers, et lui assura un sort convenable. Mais clément envers Waroch, il détacha contre lui un de ses lieutenants, Beppolen, qui, au lieu d'attaquer le chef breton et de tenter la conquête de Van(1) M. Miorcec de Kerdanet, dans ses annotations surnes, employa tout l'été à dévaster le pays. Dès la Vie de saint Gildas, réédition d'Albert Legrand, fait de Waroch 1" et de Waroch II un seul et même person- qu'il se fut retiré, Waroch prit sa revanche. Ses forces s'étant accrues, il ne se borna pas,

page.

cette fois, à ravager le pays de Rennes, il pénétra dans le comté nantais, à l'époque des vendanges, que ses soldats firent eux-mêmes. Excités par le vin, boisson jusqu'alors inconnue pour eux, ils ne se firent faute d'aucun excès. Saint Félix, évêque de Nantes, intervint alors. Il avait autrefois sauvé la vie à Macliaw, et pouvait se croire des droits à quelque influence sur Waroch. Il n'en fut rien pourtant. Le comte vannetais promit bien, il est vrai, de réparer le dommage et de restituer tout ce qui avait été pris, mais, oublieux de cette promesse, il garda tout son butin. Toutefois, pour masquer son manque de foi, il donna l'ordre de la retraite à ses soldats. qui s'éloignèrent, entonnant ce chant de guerre que la tradition nous a conservé (4).

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Quelques années se passèrent sans que Gontran entreprit rien contre lui; mais, en 586, il conféra le gouvernement d'Angers, de Nantes et de Rennes à Beppolen, qui essaya d'en prendre possession à la tête d'une armée. Rennes ayant refusé de le recevoir, il se replia sur l'Anjou, qui se donna à lui. Après y avoir commis toutes sortes d'exactions, il retourna devant Rennes, s'en empara, et laissa pour y commander son fils, que les habitants massacrèrent dès qu'il se fut éloigné pour aller guerroyer ailleurs.

L'année suivante, Waroch, à l'instigation de Frédégonde, entra dans le pays de Nantes, qui avait embrassé le parti de Gontran. Avec lui marchait un autre Breton que Grégoire de Tours nomme Widimaël (Widimaelus), et dans << Mieux vaut vin blanc de raisin que de mûre; lequel D. Morice a vu Judwal, prince Dommomieux vaut vin blanc de raisin. O feu néen; moins absolu, D. Lobineau n'avait préô feu! ô acier! ô acier! o feu! ô feu! ô acier senté l'identité de ces deux personnages que et feu! ô chêne! ô chêne! ô terre! ô flots! sous forme de conjecture, et aux raisons que ôflots! ô terre et chêne! Mieux vaut vin notre érudit collaborateur, M. de la Borderie, a nouveau que bière; mieux vaut vin nouveau. déduites avec sa sagacité habituelle (Biog. bret., -O feu! etc. - Mieux vaut vin blanc qu'hy-t. I, p. 552), pour faire révoquer en doute cette dromel; mieux vaut vin brillant. - Mieux vaut identité, on pourrait peut-être ajouter que ce viu de Gaulois que de pomme (2); mieux vaut nom de Widimaël, vraisemblablement altéré par vin de Gaulois. Gaulois, ceps et feuille à Grégoire de Tours, s'appliquerait assez raisontoi; ô fumier! Gaulois, ceps et feuille à toi!nablement à Judhaël, fils de Judwal. Peu im-Vin blanc, à toi, Breton de coeur! Vin blanc, porte, du reste, quel fut l'auxiliaire de Waà toi, Breton! Vin et sang mêlés coulent.roch; lui seul fut l'âme et le bras de l'expédiVin et sang coulent. - Vin blanc et sang rouge tion. Le territoire nantais fut pillé el ravagé. et sang gras; vin blanc et sang rouge. Sang Gontran, à la nouvelle de cette invasion, rasrouge et vin blanc, une rivière ! sang rouge et semble une armée; mais avant de la faire marvin blanc. C'est le sang des Gaulois qui coule, cher, il envoie aux deux chefs bretons un le sang des Gaulois. J'ai bu sang et vin dans messager chargé de leur enjoindre de réparer la mêlée terrible; j'ai bu sang et vin. Vin et le dommage, faute de quoi il les exterminerait sang nourrissent qui en boit; vin et sang nour-par le glaive. Waroch, et Widimaël, feignant rissent. l'effroi, promirent tout ce qu'on voulut. Dupe >> Sang et vin et danse, à toi soleil ! Sang et vin de leur apparente sincérité, Gontran envoya, et danse. Et danse et chant, chant et ba- pour régler la réparation des dommages, Nataille! Et danse et chant. Danse du glaive matius, évêque d'Orléans, Bertrand, évêque en cercle; danse du glaive. - Chant du glaive du Mans, et plusieurs autres personnages de bleu qui aime le meurtre; chant du glaive bleu. distinction. Dans les conférences, qui se tinrent Bataille où le glaive sauvage est roi; ba-sur la lisière du pays de Nantes, les deux rusés taille du glaive sauvage. O glaive! ô grand bretons répétèrent en ces termes ce qu'ils avaient roi du champ de bataille! ô glaive! ô grand déjà fait dire à Gontran: « Nous savons que roi! Que l'arc-en-ciel brille à ton front! que ces cités appartiennent aux fils du roi Clothaire, et que nous-mêrnes nous devons leur être soumis; ainsi, nous composerons sans retard pour Les luttes que Chilpéric, tant qu'il vécut, cut ce que nous avons fait contre leurs droits. » à soutenir sur un autre théâtre, ne lui laissè-Ils fournirent des cautions, s'engagèrent à payer rent pas le loisir de satisfaire son ressentiment contre Waroch, qui profita de ce répit pour affermir son autorité. A la mort du roi frank, le comte breton, gagné par sa veuve Frédégonde, qui lui accorda tout ce qu'Eunius avait demandé, se déclara pour son fils Clothaire contre Gontran, que le feu roi en avait nommé tuteur.

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l'arc-en-ciel brille!

» O feu! etc. etc. »

(1) Le Vin des Gaulois et la Danse de l'épée. (M. de la Villemarqué, Barzaz-Brecz, t. I, p. 176, 3° édition.) (2) C'est-à-dire que du cidre.

1,000 sous à chacun des rois Gontran et Clothaire, et jurèrent de ne plus faire d'irruption sur les territoires appartenant aux rois franks.

La paix ainsi faite, les députés de Gontran lui rapportèrent le traité qui semblait l'assurer. mais que Waroch violait aussitôt en saccageant le territoire nantais et en y faisant les vendanges dont il enlevait les produits. Gontran, en apprenant cette audacieuse violation de la foi jurée, ordonna à son armée de rétrograder vers la Bretagne; mais il s'apaisa, dit avec bonho

mie Grégoire de Tours. Peut-être craignit-il, la saison étant fort avancée, d'exposer ses soldats en pure perte.

Enhardis par l'inaction de Gontran, inaction qui avait aussi sa cause dans les préparatifs de la guerre qu'il se disposait à porter en Septimanie. Waroch et ses Bretons, qui prenaient goût au vin, rentrèrent sans obstacle sur les territoires de Rennes et de Nantes, où ils vendangèrent encore et détruisirent les récoltes.

lui livra des ôtages, l'accabla de présents, et lui promit de ne rien faire à l'avenir contre les intérêts du roi Gontran, après quoi il dit au chef frank : « Retirez-vous maintenant et retournez dans votre pays; car j'aurai soin de faire de moi-même tout ce que prescrira le Roi, et afin que vous ajoutiez une entière créance à mes paroles, je vous donnerai mon neveu en ôtage. »

Ainsi fut fait. Les Franks s'éloignèrent avec une sécurité fatale pour eux. Ebrachaire et son Ce ne fut qu'en 590 que Gontran put enfin avant-garde avaient franchi la Vilaine, quand songer sérieusement à se venger. Ses lieute- des Bretons embusqués tombent sur l'arrièrenants, Beppolen et Ebrachaire, marchèrent vers garde, taillent en pièces ceux qui résistent et la Bretagne à la tête d'une armée. Heureuse-chargent de liens ceux qui sont sans armes (4). ment pour Waroch, les deux Franks se jalou- Soit compassion du sort de ces malheureux. saient, et leur ambition, ainsi que leur cupi- soit désir d'expier la participation de son fils (2) dité, devaient amener entre eux une division à cet odieux guet-à-pens, l'épouse de Waroch favorable au prince breton. Quand, après avoir mit en liberté plusieurs d'entre eux, porteurs tout ravagé sur leur route, les deux généraux de cierges et de lettres d'affranchissement. La franks eurent traversé la Vilaine, puis ensuite partie de l'armée franke qui avait pu passer la l'Oust, un prêtre breton, émissaire probable Vilaine, n'osant suivre, en s'en retournant, le de Frédégonde, si ce n'est de Waroch lui-même, même chemin qu'en venant, traversa l'Anjou vint trouver Beppolen dans son camp et lui dit et la Touraine, et eut à subir, pendant sa mar<< Si tu veux me suivre, je te conduirai là où est che, toutes sortes de calamités. Quelques-uns Waroch, et te montrerai tous les Bretons réu- de ceux qui échappèrent à la déroute accusèrent nis. En effet, Waroch, retranché dans une Ebrachaire auprès de Gontran d'avoir vendu à forte position, y attendait l'ennemi de pied Waroch la retraite et la vie de ses soldats. Le ferme. Les Bretons étaient renforcés d'une roi frank accabla son lieutenant d'injures; mais troupe de Saxons de Bayeux qui, dit Grégoire les preuves décisives de sa trahison faisant déde Tours, portaient les cheveux coupés de la faut, il se borna à le chasser de sa présence. même manière que les Bretons et des vêtements semblables. Ce renfort, il le devait à Frédégonde, ennemie implacable de Gontran, contre qui elle voulait se faire de Waroch un allié éventuel. Sur l'avis qui lui est donné, Beppolen, qui s'attend à recueillir seul les fruits de la victoire, -l'investiture du pays, - marche aux Bretons. Pendant deux longs jours, l'avantage fut pour mentionne du reste qu'avec une certaine réserve, n'éPeut-être cette tradition, que Grégoire de Tours ne lui; mais le troisième, les Franks, imprudem- tait-elle qu'une réminiscence involontaire de ce que prament engagés dans des passages étroits et ma-tiquaient les Vénètes du temps de César et fut-elle accrérécageux, périrent en grande partie, plutôt dans la fange que par le glaive, et Beppolen, déjà blessé d'un coup de lance, se défendait contre un groupe des soldats de Waroch, quand ce dernier l'acheva.

Ebrachaire, jusque là témoin passif de la lutte, décampa aussitôt après la déroute de Beppolen et gagna Vannes, où il fit son entrée en compagnie de l'évêque Régalis et de son clergé psalmodiant des cantiques. Waroch, jugeant, à la cupidité notoire d'Ebrachaire, qu'il aurait bon marché de lui, sans avoir besoin de compromettre ses forces, qu'il voulait ménanager, vint le trouver (1), lui demanda la paix,

(1) Une tradition, consignée dans Grégoire de Tours (Histoire ecclésiastique des Franks, liv. X. chap. 10) ferait supposer qu'avant de se rendre près d'Ebrachaire, Warech avait tenté de fuir sur des navires chargés de ses trésors, mais que, ces navires ayant été engloutis par la tempête, il lui avait fallu renoncer à ce projet. Voici ce que dit Grégoire de Tours: Ferebant eliam quidam, eo tempore, quod Warochus, in insulas fugere cupiens cum navibus oneratis auro argentoque et reliquis rebus ejus,

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Cette trahison n'avait pas seule, du reste, amené l'anéantissement de l'armée franke. Les intrigues de Frédégonde y avaient largement

cum alta maris cepisset, commoto vento, demersis navibus, res quas imposuerat, perdidisset: tamen ad Ebracharium veniens, pacem petiit, etc.

dilée par Ebrachaire, afin de faire croire à la perte de cusation de s'être laissé corrompre par le chef breton, tout ce que possédait Waroch, et d'écarter ainsi l'acaccusation qu'il s'attendait, avec raison, à voir jaillir du traité conclu avec ce dernier. En effet, au lieu de le combattre, comme il le pouvait et le devait, il accepte sans discussion sa douteuse soumission, et se contente de promesses dont les antécédents du prince breton auraient dû rendre la sincérité suspecte à l'homme le moins clairvoyant. Il est sans doute permis de croire qu'incertain de l'issue de l'attaque combinée de Beppolen et d'Ebrachaire, Waroch s'était ménagé des moyens de se soustraire au ressentiment de Gontran, mais que. vainqueur d'une partie de ses adversaires, il at réellement songé à fuir, sans courir les chances d'un nouveau combat, devenues plus favorables pour lui, c'est moins nous semble donc une fable concertée et propagée par admissible. La tradition rapportée par Grégoire de Tours Ebrachaire et Waroch, également intéressés à ce qu'on y ajoutai foi.

(1) D. Lobineau, hist., p. 19, exprime l'opinion que cette infâme trahison était le résultat d'une convention arrêtée entre Ebrachaire et Waroch. Le caractère des deux personnages et les circonstances du passage de la Vilaine concourent à rendre cette conjecture très-vrajsemblable.

(2) D. Lobineau et D. Morice le nomment Canao, et le font chef de l'entreprise.

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