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VAIL (EUGENE-AARON) (1), né le 3 avril et qu'on suspendit les exécutions jusqu'après 1794, à Lorient, où son père était consul des l'assemblée d'un conseil œcuménique qui feEtats-Unis d'Amérique, passa fort jeune dans rait disparaître les abus et statuerait sur les ce pays, qui devint sa patrie d'adoption. Après questions douteuses, Irrité de cette opposition. avoir long-temps été employé dans un des mi- de celle surtout des conseillers Dufour et nistères du gouvernement de l'Union, il revint Anne du Bourg, qu'il croyait l'avoir désigné, - en France et se fixa à Paris, où, jusqu'à sa le premier, sous le nom d'Achab, le second, mort (19 janvier 1843), il publia les ouvrages par son allusion aux adultères et aux débausuivants, en tête desquels il a pris le titre de ci- chés qu'on laissait impunis, Henri II fit contoyen des Etats-Unis, et qui déposent de ses vi- duire ces deux magistrats à la Bastille avec six ves sympathies pour ses compatriotes d'au-delà de leurs collègues. Du Val parvint, lui troide l'Atlantique I. Réponse à quelques imputa- sième, à se soustraire par la fuite à cette artions contre les Etats-Unis, énoncées dans des restation, et peut-être au supplice que du Bourg écrits et journaux récents. Paris, Delaunay, subit plus tard. Il ne paraît pas qu'il soit ren4837, in-8° de 36 pages. II. Notice sur les In- tré dans sa compagnie, et il dut même cesser, diens de l'Amérique du Nord. Paris, Arthus Ber- pendant près de quatre ans, de remplir ses trand, in-8° de 15 feuilles et un quart, plus qua- fonctions de magistrat, puisqu'il ne fut reçu tre portraits et une carte. Cet ouvrage contient que le 9 février 1564 conseiller au Parlement des notions intéressantes et nouvelles sur les in- de Bretagne, où il fut admis sans examen, atdigènes de l'Amérique du Nord, leur nombre en tendu qu'il était déjà conseiller au Parlement 1776 comparé au nombre actuel, leurs mœurs, de Paris. Il mourut, dit M. de Kerdanet, en leurs habitudes, leur religion et leurs connais- 1590, victime de son attachement au calvisances. L'auteur y a joint des détails sur la nisme; selon Moréri (édit. de 4759), il serait vaste étendue de pays incultes et non boisés que mort vers 4570 au plus tard, ce qui nous les Américains nomment prairies. III. De la semble plus vraisemblable. On lui doit l'oulittérature et des hommes de lettres des Etats- vrage suivant qui emprunta son succès aux Unis d'Amérique. Paris, Ch. Gosselin, 4844. circonstances dans lesquelles il fut publié ainsi in-8° de 40 feuilles. Dans le compte-rendu qu'il qu'aux réflexions de l'auteur sur les modificaprésenta à la Société de géographie, le jour tions qu'éprouva le droit romain dans son applimême des obsèques de Vial, qui en était mem- cation, en France, aux questions de droit civil bre, M. Roux de Rochelle dit que « si cet ou-et criminel: De rebus dubiis et questionibus in » vrage n'embrasse pas toutes les parties de la jure controversis tractatus XX. Parisiis, 4567 >> littérature américaine, il doit du moins être et 4583, in-8°; Francofurti, 1596, in-8°; >> regardé comme très-utile à consulter par les Arnheim, 1638, in-4° (c'est la 5° édition); >> hommes accoutumés à suivre avec intérêt les Francofurti, 1664, in-8°. Jacques Corbin l'a >> progrès intellectuels d'une nation qui occupe traduit sous ce titre : Résolutions des doutes du » un rang si élevé, et qui a déjà produit des lit- droit et de pratique. Lyon, 4608, 1610, in-8°. > térateurs et des savants si recommandables.» Dans son épître dédicatoire au chancelier de P. L...t. L'Hospital, du Val parle de son gendre Jacques Cappel (voy. ce nom) et nous apprend que. depuis 1523, il s'était lui-même appliqué à l'étude du droit romain; que, jusqu'en 4542, il avait exercé le ministère d'avocat et occupé ensuite une charge de secrétaire du Roi; qu'enfin, il avait été conseiller aux parlements de Paris et de Bretagne. P. L...t.

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VAL (NICOLAS DU). jurisconsulte du XVIe siècle, auquel M. Miorcec de Kerdanet a donné place dans ses Notices chronologiques, p. 98, sous son nom latinisé de Valla, et qu'il dit Breton, peut-être parce qu'il fut conseiller au Parlement de Rennes, appartint en même temps, d'après Moréri, mais plutôt successivement, croyons-nous, à cette cour souveraine et au Parlement de Paris. Il fut du nombre des conseillers qui, dans la fameuse séance du Parlement de Paris, où Henri II était venu en personne annoncer son projet d'extirper le protestantisme par tous les moyens possibles, demandèrent qu'on modéràt les peines

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VALENTIN (FRANÇOIS),-peintre, naquit à Guingamp, en 4738. La mort de son père', qui tenait école en cette ville, ramena sa mère à Quimper dans sa propre famille. Valentin, alors fort jeune, fut mis en apprentissage chez un vitrier dont les travaux, quoique médiocrement artistiques, réveillèrent son goût inné pour le dessin. Il se plaisait à charbonner les murs et

(1) Son acte de naissance lui donne pour second pré-à crayonner les portes de ses compositions fan

nom Arron; nous croyons que c'est une erreur.

tastiques. Ces licences, fort mal appréciées des

voisins, lui valurent cependant l'attention de M. l'abbé Talhouet de Sévérac, chanoine de Quimper, qui trouva dans ces jeux de l'enfance le germe d'un talent qu'il s'empressa de cultiver.

Il fut son premier maître de dessin, et, enchanté des progrès et des bonnes qualités du jeune élève, il l'envoya et l'entretint à Paris, où Valentin ne tarda pas à se distinguer et obtint les avantages attachés au titre de pensionnaire du Roi à l'Ecole française de peinture, à Rome.

Valentin suivit les leçons de Vien, alors directeur de cette école, et mit à profit son séjour dans la capitale du monde chrétien et des arts, pour se former par l'étude des chefs-d'œuvre de tant de grands maîtres. Parmi les copies ou dessins faits par lui sur leurs tableaux, il en est un qui a été reproduit par la gravure; c'est le Mars partant pour la guerre, de Rubens, qni a servi de modèle à Lebas.

quer dans toutes du naturel, du mouvement, et quelquefois une certaine élévation qui placent constamment le peintre au-dessus des artistes d'un mérite vulgaire.

Son principal tableau exécuté en Bretagne fut entrepris, dit-on, par ordre de Mgr de Bellecise, évêque de Saint-Brieuc. C'est un Martyre de saint Etienne, qui se voit aujourd'hui dans l'eglise de Saint-Etienne-du-Mont, à Paris. Des Juifs brandissent avec rage les pierres, instrument du supplice du saint qui, la face rayonnante de joie et de béatitude, lève les yeux vers le ciel en priant pour ses bourreaux, tandis que les anges lui apportent des palmes et des couronnes. Le coloris de ce tableau est mat, la manière en est heurtée, mais le sujet est traité avec vigueur le saint Etienne se distingue surtout par la noblesse et la beauté de l'expression. C'est faire l'éloge de ce tableau que de remarquer qu'il n'est pas déplacé près des belles peintures de Largillière, qui décorent la

Nous ne parlerons pas des nombreux portraits peints par Valentin, soit à l'huile, soit au pastel; ils portent tous aussi l'empreinte de son talent.

De retour en France, il fut accueilli et encou-même église. ragé par Doyen, qui l'employa dans son atelier et l'associa aux grands travaux qui lui furent demandés par le marquis d'Argenson, pour son magnifiqué château des Ormes, en Poitou. Il s'agissait d'en peindre les plafonds. Valentin finit par rester chargé de cette œuvre, qui dura plusieurs années. Les sujets qu'il y a traités sont en particulier la Paix, le Printemps, l'Enlèvement de Ganymède; ils font partie de ses principales compositions.

Valentin était établi à Quimper au moment de la Révolution de 1790, dont il salua l'aurore, et dont même il applaudit les actes jusqu'à ce qu'ils se transformâssent en sanglantes persécutions. Parmi les administrateurs du Finistère victimes de ces attentats en 1793, VaIl se partagea ensuite entre Paris, autant lentin comptait des amis. Il a consacré à leur qu'il y put rencontrer de l'emploi pour son ta- mémoire un dessin allégorique qui, après sa lent, et la Bretagne, où il trouvait une hospi- mort, a passé de ses cartons dans la collection talité affectueuse au château de la Grationnaie, de M. le comte de la Fruglaye. Après le règne près de Redon, dans la famille de l'abbé de de la Terreur, il représenta la Justice foulant Sévérac. Fixé enfin dans sa province, il fut ap- aux pieds la Discorde et l'Envie, et conduisant pelé à peindre un grand nombre de sujets pour la France au temple de l'Immortalité. Cambry, les églises, notamment pour l'abbaye de Prie- dans son Voyage dans le Finistère, dont Vares, tels que la Fondation de ce monastère par lentin a composé les dessins, dit que ce peintre le duc Jean II, une Annonciation, le Baptême servit la Révolution de son épée. de sa plume de Notre Seigneur. On peut encore citer dans et de son pinceau. Nous avons un aperçu de ce même genre une Sainte Geneviève, pour la ces services dans une lettre autographe de Vachapelle du château de Quimerch, au marquis lentin, datée du 3 brumaire an IV, et adressée de Tinténiac; l'Enfance de Notre Seigneur et à un représentant du peuple en mission à Brest, le Purgatoire, pour l'église de Saint-Melaine, lettre qui nous fait en même temps connaître à Morlaix; une Vierge au Rosaire et le Sacre-la position critique du peintre breton, alors proment de l'Extrême-Onction, pour la chapelle de fesseur à l'Ecole centrale du Finistère. Nous Kergoët, non loin de Locronau. La première en extrayons et reproduisons dans toute leur des deux toiles que l'on a citées en dernier exactitude les passages suivants : « Citoyen lieu, et qui sont aujourd'hui en dépôt à l'évê-» représentant. j'implore aussi votre justice pour ché de Quimper, à cause des ravages de l'hu- avoir ce qu'on donne à des enfants qui grifmidité, dut figurer en esquisse à l'Exposition» fonnent dans les administrations, aux corde peinture de 1794. » donniers, etc., c'est-à-dire la livre et demie

Ce n'est pas sur ces tableaux en général qu'il de pain en assignals. Le citoyen Cambry a faut prendre idée du mérite de Valentin. Ces ou-» dû vous écrire pour cet effet. J'ai été nommé vrages étaient peu rétribués, et, dans leur com-» professeur de dessein pour cette ville par un position, le peintre dut plutôt s'abandonner à » arrêté des représentants Guesno et Guermeur; la facilité de son pinceau que se livrer à l'étude j'ai eu constamment une soixantaine d'elève, patiente qui, seule, produit des œuvres cor- dont plusieurs promettent beaucoup; pour ce rectes et irréprochables. Mais on peut remar-] » j'ai 3,000 liv. d'appointements, donc depuis

>> long-temps je mange mes petites réserve; | raire inassouvie et livrées aux emportements » mais, comme fonctionnaire public, je crois de passions inexcusables. Il était poète, dit-ou. >> ma réclamation juste. Le citoyen Cambry và et son bilan littéraire se compose presque en» jusqu'à demander le pain et la viande en na- tièrement d'ouvrages d'éducation, de compila»ture, ce qui vaudrait sans doute infiniment tions enfantines, de ces pauvres travaux impo» mieux. Je laisse cela à votre équité. sés par les libraires aux plumes que la misère » Un peintre d'histoire Bas-Breton (vieux réduit à se vendre à bon marché. Il avait rêvé » stile), qui, pour le bien de son païs, prend la gloire du poète et du romancier; l'indiffé» plaisir à commencer des enfants, mérite quel-rence et l'insuccès qui accueillirent son premier » ques égards. Patriote comme vous sçavez, roman, Marie-Ange, le jetèrent dans un décou>> ayant aussi donné un coup d'épaule pour la ragement complet. Il fut obligé de se faire ou» prise de la Bastille, et depuis administrateur vrier en vers et en prose; il écrivit des articles >> du district de Quimper, que j'ai gardée jus- de police correctionnelle, des acrostiches pour >> qu'à ma nomination à cette professeur de les confiseurs, et la faveur même avec laquelle » dessein, j'attend votre décision pour être ou la Vision du Tasse fut reçue du public ne fit pas » n'être pas selon le proverbe, geux comme p. sa position meilleure. Nous avons tout lieu de >> On ne peut rien avoir ici pour des assignats. penser que sa conduite, qui n'était rien moins » Un mot de réponse, s'il vous plaît. Vous obli- que régulière, fut la principale barrière entre la » gerez, fortune et lui. La notice un peu enthousiaste publiée par le Courrier de Brest, nous révèle » Votre concitoyen, de nombreuses aventures dont l'honneur serait » Fr. VALENTIN. » revendiqué par Don Juan, Lovelace et Faublas. Valentin avait environ soixante ans lorsqu'il Nous en extrayons les passages suivants : « La épousa Mle de Boisjaffray, d'une famille an- » trahison d'une maîtresse blessa son âme cienne et distinguée de Quimper; mais il ne» mortellement. C'est alors qu'il but jusqu'à la jouit pas long-temps des douceurs de cette heu» lie à cette coupe amère que l'on nomme la reuse union; sa santé s'altéra sensiblement en» vie; c'est alors que la misère, le roulant de 1805, et il succomba vers l'automne de cette» degré en degré, le fit descendre jusqu'à l'amême année, dans des sentiments de foi qui» brutissante ivresse que procure l'alcool vendu n'avaient pas été ceux de toute sa vie. C'était» à bas prix dans les tavernes parisiennes. un homme de mœurs douces, d'un esprit en- » Vanauld... — à peine j'ose le dire...— Vajoué, d'un commerce sûr, d'un parfait désin- » nauld couchait parfois dans les carrières de téressement. » Montmartre. Un jour, il eut la fantaisie d'a

» Citoyen représentant,

S'il n'a pas une place marquée parmi les » dresser des vers à V. Hugo et de les dater du grands maîtres de la peinture, il est digne néan-» lieu qu'il appelait sa résidence d'été; un tiers moins d'être compté parmi les artistes d'un» fut chargé de les remettre à l'illustre poète, vrai mérite. Quimper s'honore d'avoir découvert» mais sur parole d'honneur de ne pas lui disa vocation, encouragé ses talents et de l'avoir » vulguer le nom de leur auteur. Hugo lut les compté parmi ses citoyens; Guingamp, de lui» vers, en fut enthousiasme et insista pour avoir donné naissance. Une tablette de marbre » connaitre son frère en poésie. Le scrupuleux signale sa sépulture sous le porche de l'église» messager, tenant sa parole, revint auprès de Kerfeunteun, près Quimper; elle porte une » d'Alfred avec une lettre que Hugo lui adresinscription qui rappelle ses titres à la renom-» sait, et dans laquelle il suppliait l'auteur anomée. M. Le Pivain, son compatriote, lui a ré- » nyme de le visiter, de venir à lui.— Vanauld cemment consacré une autre inscription, à» regarda ses coudes percés, le délabrement Guingamp, sur une des maisons de cette ville.» de ses vêtements, et dit avec un sourire remOn y lit « A la mémoire de Fois Valentin.» pli d'une orgueilleuse amertume: Je ne puis » peintre distingué de l'Ecole française. Il na-» y aller, je n'ai pas d'habit noir!... >> >> quit à Guingamp, le 3 avril 4738, et mourut Vanauld est mort à trente-trois ans, de mi» à Quimper, le 21 septembre 1805.» A. d. B.

sère, de faim et d'abrutissement. dans une chambre d'hôtel garni, où une femme, sa maiVANAULD (ALFRED-BRANÇOIS), -littéra- tresse, l'avait recueilli pour qu'il ne fut pas teur, naquit à Saint-Servan, le 9 mars 1813, conduit à l'hôpital. Quelle vie et quelle mort! et mourut à Paris, le 5 janvier 1846. D'un ar- Cette intelligence, qui s'était crue supérieure. ticle publié par un artiste du théâtre de Brest, qui l'était peut-être, n'a jamais connu que le dans le Courrier de Brest des 24 février, 3 et travail sans fruit et sans renommée. De Va10 mars 1850, il résulte pour nous cette con- nauld, que reste-t-il aujourd'hui? Bien peu de viction que Vanauld était un de ces hommes chose, rien même, si ce n'est une leçon et un qui, naissant pauvres ou dans la médiocrité, enseignement pour ceux qui veulent suivre la ne seront jamais riches parce qu'ils haïssent carrière littéraire à tout prix et sans auire but la vie sérieuse, une de ces natures désordon-qu'un vague désir de gloire ou de réputation. nées, dévorées par la fièvre de l'ambition litté

Il avait en portefeuille quatre ou cinq drames,

vaux ne s'était pas contenté d'un classement; il avait, sinon commencé, au moins achevé, soit la copie, soit l'inventaire analytique, avec tables, de toutes les chartes et pièces importantes des archives, et cet inappréciable travail remplissait quatre-vingts volumes in-folio. Un travail du même genre, mais spécial à la principauté de Léon, l'occupa pendant plusieurs années. Originaire de ce pays. Varsavaux y porta en quelque sorte un zèle tout patriotique, et surtout une parfaite connaissance des lieux et de la

deux romans, la matière de dix volumes de poésie et un poème de trois mille vers, dans le genre de la Divine Comédie. Ses ouvrages publiés sont: I. La Madona col Bambino. Paris, Romagnesi, 1834, in-4°. C'est une gracieuse romance dont Monpou a fait la musique. II. Marie-Ange, roman. Paris, Renduel, 1837, 2 vol. in-8°. III. Vision du Tasse, scène en vers, représentée le 5 mars 1840, sur le théâtre de la porte Saint-Martin. Paris. 1840, in-8°, réimprimé en 1843, par Mme Dondey-Dupré, dans le Répertoire dramatique des auteurs contem-langue qu'on y parle, deux choses essentielles porains. IV. Géographie en estampes, nouvelles dans un travail hérissé de noms propres. Il en et études géographiques, par Ch. Richomme et forma six volumes in-folio, pour lesquels il comAlfred Van-Hold. Paris, 1842, 1844, in-8°. posa une préface explicative qu'il fit imprimer V. Panorama des Peuples, lectures illustrées, in-folio, et dont je possède les quatre premières nouvelles et contes historiques, etc. Paris, 1843, pages sur une seule feuille. L'auteur nous exin-8. VI. Les Veillées des salons. Album des plique, dans cette pièce. comment le prince de Familles. Paris, 1843, in-8°, grav. VII. Le Génie Léon avait formé le dessein « de mettre et d'exdes Arts, etc. Paris, 1843, 1846, grav. C'est un poser, dans le jour le plus clair et sous une recueil de contes et de nouvelles où figurent seule vue, l'état des archives de chacune de les hommes célèbres dans les arts, les lettres,» ses terres, travail duquel devait résulter un etc. VIII. L'Ermite de Rose-aux-Bois, récréa-» grand avantage pour le seigneur et pour les tions de l'enfance. Paris, 1844, in-12, grav.» vassaux; comment le prince chargea des préL'ouvrage a paru sous le nom de Julie des » mices de cette opération une personne parfaiAulnes, et la préface est signée Julie Neuvald» tement zélée et dévouée à ses intérêts, lades Aulnes. IX. Récits de la Veillée, Musée» quelle, après l'avoir entreprise pour le regard historique el moral. Paris, 1845, in-8°, grav.» de la principauté de Léon, l'a continuée et enX. Le Génie de l'Industrie, etc. Paris, 1846,» fin heureusement terminée par sa persévéin-8°, grav., ouvrage posthume, faisant suite » rance et sa constante assiduité. au Génie des Arts. F. S-ln-r. » ajoute-t-il, le plan de cet ouvrage, distribué >> en six volumes in-folio. Il contient en général VARSAVAUX (1) (CÉSAR-FRANÇOIS),-né au» l'état des archives de la principauté de Léon bourg de Goueznou, près de Brest, le 23 avril » et de ses membres, qui sont les comtés, vi4712. On n'a aucun renseignement sur ses pre-> comtés et châtellenies de Daoulas, Coat-Méal, mières années, et même jusqu'à l'époque où il » Sizun et Plou-diri, etc. » On devine facilevint, vers 1740, occuper au château de Blain ment que cette personne dévouée qui avait mené la place d'archiviste du duc de Rohan. Reçu l'ouvrage à bonne fin n'était autre que Varsaavocat au Parlement en 1747, il se maria, en vaux. Une lettre que lui adresse M. Bolle, in4748, avec Renée Blanchard de la Brosse, de tendant du duc de Rohan, en contient la preuve : l'une des familles les plus honorables du pays, « Monseigneur consent, dit-il, que vous fassiez et passa près de quarante paisibles années dans» imprimer la préface que vous m'avez adresle riche et important dépôt dont il avait été con- » sée, et que je vous renvoie. Vous aurez soin stitué gardien, et dont il fit un nouveau clas-» de la faire mettre à la tête du premier volume. sement. Ces archives contenaient les titres des » Je n'ai pas manqué, Monsieur, de la lire tout maisons de Clisson, de Rohan, de Léon, et une » entière à Monseigneur, et de lui faire votre partie de ceux de l'ancienne maison de Parthe-» cour à cette occasion. » Il est pénible d'ajounay-Soubise. Ceux des trois premières maisons ter que tous ces longs travaux de notre safurent divisés en trois sections principales vant archiviste ont été brûlés, avec les archives 4' Actes divers, notables, de la maison de Ro- elles-mêmes, en 1793, sur la place publique de han;2 Contrats de mariage; 3° Partages et testa- Blain digne holocauste offert à la furieuse ments. Les titres de Parthenay-Soubise, en assez déesse qu'on osait alors nommer la Liberté ! petit nombre, étaient étiquetés: Actes divers, Ces travaux de classement, bornés, pour ainsi notables, de la maison de Soubise. Venaient en-dire, à l'intérieur des salles d'archives, ne fusuite les titres féndaux, divisés par grandes ter- rent pas les seuls dont s'occupa Varsavaux. Le res, et le nombre de ces terres indique assez dernier grand historien de Bretagne, D. Morice, quelle énorme quantité de titres de cette nature était mort en 1750, laissant son ouvrage inadevait être réunie au château de Blain. Varsa-chevé; un cinquième volume restait à faire.

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..... Tel est.

MORICE), nous avons fait remarquer toute l'inDans l'article que nous lui avons consacré (voy. fluence que le cardinal de Rohan et le prince de Soubise avaient exercée sur le rédacteur de

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» des preuves, etc. » C'est tout-à-fait le renard parisien tâchant d'attraper le fromage du corbeau breton, tactique qui n'est pas tout-à-fait tombée en désuétude.

cette seconde histoire de Bretagne, et que cette influence se fit tout aussi fortement sentir au successeur de D. Morice. Ce successeur, D. Taillandier, vint au château de Blain en 1754. Ce n'était point pour y recueillir de nouvelles piè- Dom Taillandier avait, en effet, besoin des ces nécessaires à la rédaction du dernier vo-patientes recherches de Varsavaux. Il revint à lume de texte qu'il avait à faire. Ce texte, com- Blain, en 1755, muni du billet suivant : « Le mençant à l'année 1442 et finissant en 1598, le» sieur Varsavaux, garde de mes archives, dernier volume des Preuves réunies par D. Mo» communiquera à Dom Taillandier, religieux rice présentait pour ce travail une suffisante» bénédictin, tous les titres dont il lui donnera quantité de matériaux; mais le savant bénédic-» la note, et lui en laissera prendre des copies. tin, envoyé par le cardinal de Roban, faisait » A Paris, ce 21 juillet 1755. Signé : Le duc aux archives générales de la maison une pre- » de Rohan. » Il faut avoir vécu à cette épomière visite pour y découvrir quelque chose sur que, ou s'être présenté, à la nôtre, aux portes les origines des seigneurs de Rohan, sur leur des archives générales de l'empire, pour bien descendance des souverains de la province, etc., apprécier l'immense faveur de ce laissez-pascomme si ces archives n'avaient pas été suffi-ser. Dom Taillandier ne rentra à Paris que vers samment explorées par D. Morice et D. Duval, la fin de l'année. Il écrivait, le 4 janvier 1756, auteurs de l'histoire particulière de la maison à Varsavaux : « J'ai rendu aux princes un de Rohan, restée manuscrite! comme si le pre- » compte exact de votre zèle à les servir. Ils mier volume du texte de D. Morice n'avait pas» me paraissent très-contents de ce que vous amplement satisfait à toutes les prétentions ho- » avez fait pour eux. » Dans une lettre du 12 du norifiques de cette maison. D. Taillandier était même mois, je trouve la mention d'un second enfin devenu, comme D. Morice, l'homme du mémoire de Varsavaux; c'était une suite de son cardinal de Rohan. Dans la lettre qu'il écrivit à premier travail. Taillandier lui dit : « A l'égard Varsavaux pour le remercier des politesses qui du second mémoire que vous avez commencé, lui avaient été faites à Blain, et des marques de» il convient que vous l'adressiez directement confiance que l'archiviste lui avait données, il à M. le cardinal. Il sera reçu avec plaisir et dit à ce dernier: « Mgr le cardinal m'a fait sa-» comme un nouveau gage de votre attache> voir la prière qu'il vous avait faite de vouloir »ment. » Varsavaux tarda peuà envoyer au car> faire copier les titres qui regardent sa mai-dinal ce second mémoire. Dans sa lettre adres» son... Je vous ai fait connaître à Blain la fa-sée à S. Em., le 16 mars 1756, en outre de ce » çon de penser des princes; je ne doute pas mémoire, il parle encore des collationnés qu'on >> que vous ne soyez satisfait de leur reconnais»sance.» Il indique ensuite deux pièces dont il désire des copies. Il paraît même que, dans ce premier voyage en Bretagne, D. Taillandier engagca Varsavaux à écrire un premier mémoire sur les origines de la maison de Rohan. Dans la lettre du 10 novembre 1754, de l'abbaye de Saint-Melaine, il lui dit « Comme l'ouvrage » que vous avez envoyé à Mgr le cardinal est à » Paris, et que je n'en aurai communication qu'à » mon retour, je ne vous dissimulerai pas que le >> temps me paraît long. La connaissance que » vous avez du local peut vous avoir donné des » idées neuves. Je ne vous dissimulerai pas que » je serais charmé de voir ce travail, s'il est pos»sible, Monsieur, et, s'il n'est pas trop gros, » vous m'obligerez beaucoup de me l'envoyer à » Rennes. En cas que le paquet soit trop consi-juveigneur à Guétenoc la vicomté de Chasteau» dérable pour la poste, vous pourriez me dire >> en peu de mots le germe de vos idées, et me » tracer le canevas de votre ouvrage. Peut-être >> répandra-t-il un nouveau jour sur les recher» ches que je fais actuellement. J'espère que » vous me pardonnerez ma curiosité : vous sa» vez tout l'intérêt que je prends à la maison de >> Rohan; tout ce qui la regarde ne peut m'être » indifférent. Comptez, je vous prie, sur ma re» connaissance. Je saisirai toujours avec em» pressement les occasions de vous en donner

lui avait demandés et de ceux que Dom Taillandier et lui avaient jugé convenable d'y ajouter. Nouvelle preuve que le bénédictin n'agissait que dans l'intérêt des princes de Rohan, et qu'il avait réussi à amener Varsavaux dans les mêmes voies. En effet, dans une lettre que celui-ci adresse à D. Taillandier et dans laquelle il donne l'analyse de son second mémoire, on voit qu'il adopte en général toutes les bases historiques de D. Morice et de son continuateur, en professant un grand respect pour le très-savant M. Gallet, et que ce doit être sur ces bases que son premier mémoire a été fondé; que, dans le second, il établit que Guétenoc était frère puisné d'Alain Caignard; que celuici, avant le titre de 1008, possédait le comté de Porhoët; qu'il donna d'abord en partage de

Tro, située dans ce comté; enfin, qu'Alain, devenu très-puissant par son mariage avec la comtesse de Nantes, et voulant que l'état de son puisné fùt en rapport avec la haute position de son aîné, lui abandonna l'intégralité du comté de Porhoët. Varsavaux soutenait, au surplus, qu'il était impossible que ce fut de la maison de Rennes, ni comme sorti de Juthaël, fils cadet de Conan-le-Tors. que Guétenoc avait reçu le comté de Porhoët. Le développement de ces considérations toutes nouvelles et op

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