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impuissance et se préoccupait des moyens d'y | n'est pas mon opinion. Tant d'inventions futiles suppléer. ou dangereuses sont enfantées chaque jour par Une circonstance fortuite, et en quelque des imaginations spéculatrices et déréglées, sorte puérile, lui vint en aide. Qu'on ne rie dans toutes les sciences, dans tous les arts, dans pas de ce que je vais raconter: bien souvent toutes les professions, que les saines doctrines, les découvertes les plus belles, les plus im- les bonnes traditions, et les méthodes utiles portantes, n'ont pas une origine plus relevée. seraient bientôt étouffées sous le fatras des inLaennec traversait un jour la cour du Lou-ventions quotidiennes, si la résistance dont je vre. Il aperçut des enfants qui, l'oreille ap- parle, on l'appellera routinière, si l'on veut, pliquée aux deux extrémités d'une longue pou-- ne venait opposer une digue à ce torrent, et tre, s'amusaient à se transmettre réciproque- protéger les acquisitions de la vieille expérienment le léger son provenant du choc du doigt contre le bout opposé. Dans l'espace intermédiaire, aucun bruit n'était perceptible. L'habile observateur réfléchit, et bientôt comme Archimède, il put s'écrier: J'ai trouvé! Une expérience de physique bien connue, répétée par des enfants, avait résolu le problème de diagnostic si long-temps étudié. L'auscultation médiate était inventée! Laennec y employa d'abord un rouleau de papier fortement ficelé. Plus tard, il tourna de sa main un instrument auquel il donna successivement les noms de pectoriloque et de stethoscope; cette dernière dénomination est restée.

Plusieurs années furent consacrées par lui à éprouver le nouveau procédé, à le perfectionner, à en étendre l'application, à en vérifier très-soigneusement les données, et à se mettre en garde contre toute cause d'erreur. Une foule d'élèves et un grand nombre des premiers médecins de la capitale assistèrent à ces vérifications si multipliées et si consciencieuses.

Enfin parut, en 1819, le Traité de l'auscullation médiate appliquée aux maladies des poumons et du cœur. Mais, épuisé par les soins qu'il avait donnés à la préparation et à la composition de cet ouvrage, l'auteur se vit contraint de se retirer dans son pays natal. Ce ne fut qu'au bout de deux ans que l'air pur des bords de la mer, un régime réglé, et l'absence de tout travail de l'intelligence purent rétablir, pour bien peu d'années, hélas! cette santé si précieuse qu'il avait sacrifiée à son amour pour les progrès de la science.

ce. Dans les choses de ce monde, le plus souvent les améliorations ne peuvent être considérées comme solidement établies que lorsqu'elles ont été soumises à la pierre de touche de la contradiction. Or, la contradiction peut bien retarder l'adoption des vérités utiles; mais elle ne saurait les empêcher de prévaloir définitivement.

Il y aurait un fort bon livre à faire sous ce titre un peu paradoxal, j'en conviens, fort justifiable pourtant à mon avis De l'influence avantageuse de l'esprit de routine sur le progrès dans les sciences et dans les aris.

Mais je reviens à mon sujet.

Le retour de Laënnec à Paris, où ses amis n'espéraient plus le revoir, assura le triomphe du moyen de diagnostic dont il était l'inventeur. Il put en faire lui-même l'application sur les malades devant une assistance plus nombreuse que jamais, composée, cette fois, principalement de médecins accourus pour juger le nouveau procédé. Les plus incrédules furent forcés d'en reconnaître l'exactitude, d'en proclamer l'utilité. Aujourd'hui, le stéthoscope a acquis droit de cité dans la médecine pratique, et l'usage en a même été étendu à d'autres explorations que celles que son auteur avait en vue au moment où il publiait cet ouvrage.

Et, au surplus, on se ferait une idée bien imparfaite et bien erronnée du mérite du Traité de l'Auscultation médiate, si l'on voulait le juger d'après son seul titre. La description claire et méthodique du mode d'opérer et des cas trèsnombreux et très variés ou il convient d'y avoir La nouvelle méthode d'exploration du thorax recours, en fait sans contredit un livre éminemfut, en général, accueillie avec une faveur si- ment utile. Il renferme, en outre, une exposignalée par tout ce que la médecine comptait tion lumineuse des phénomènes qui accompaalors d'hommes éclairés, d'amis du véritable gnent dans toutes leurs phases les diverses progrès. Néanmoins elle rencontra, même par- maladies dont peuvent être affectés les viscèmi des praticiens distingués, une opposition res situés dans la poitrine, et il établit le diagqui se formula, soit par des railleries sans por-nostic différentiel de plusieurs affections thoratée, soit par des objections sans valeur. C'est qu'il existe chez les hommes entraînés par les devoirs d'une profession sérieuse, une certaine disposition d'esprit qui les porte à rejeter comme d'inutiles nouveautés les procédés inconnus à l'époque où, eux aussi, ils pouvaient cultiver la science. Cette tendance est si naturelle que des praticiens très-estimables et très-instruits ne parviennent pas toujours à s'en défendre.

Faut-il leur en faire un reproche sérieux? Ce

ciques mal connues avant Laënnec, ou mème confondues avec d'autres maladies. Mais ce qui donne à cet ouvrage une valeur tout-à-fait hors ligne, c'est le soin admirable et la science profonde avec lesquels s'y trouve exposée la théorie des diverses productions accidentelles, prises à leur origine et suivies dans toutes les periodes de leurs évolutions successives. Laennec y a consigné le résumé final des travaux de toute sa vie; il y a comme inventorié la science de

l'anatomie pathologique tout entière, à la créa- d'admirable jeunesse ! ils détournaient les étution et au perfectionnement de laquelle ses lon-diants de leurs sérieux travaux, les appelaient gues et savantes recherches ont eu une si grande part.

Ici commence une seconde phase de la vie du grand médecin sujet de cet article. Dans la première, il avait laborieusement, péniblement, mais avec succès, cultivé le vaste champ de la science, et aux dépens de sa vie dont il avait abrégé la durée, il y avait semé de la gloire; il en recueillit une abondante moisson dans la seconde et trop courte période de son existence.

A peine sorti de sa résidence de Kerlouarnec, Laennec vit pleuvoir sur sa tête toutes les faveurs de la fortune et les plus grands honneurs de la médecine. Il n'en fut point ébloui, et conserva la simplicité de ses mœurs, la douceur de ses habitudes, le calme inaltérable d'une conscience honnête et pure. Il y puisa seulement un redoublement de zèle et d'activité, un désir plus ardent que jamais d'être utile à la jeunesse studieuse, avec laquelle il avait à entretenir des rapports officiels, à la science dont il était une des colonnes.

Le bon et savant professeur Hallé, obligé par des souffrances déjà anciennes, de renoncer à des emplois désormais au dessus de ses forces, désigna Laennec comme l'homme le plus digne de lui succéder dans la confiance d'une auguste princesse. Immédiatement, le recommandé fut nommé, sans qu'il eût fait aucune démarche, à la place de médecin de S. A. R. Madame, duchesse de Berry.

dans les conciliabules, les initiaient aux sociétés secrètes, et les lançaient au milieu, ou plutôt à la tête des manifestations de la rue qui se renouvelaient à tout propos et sous tous les prétextes. Faut-il donc s'étonner que des imaginations inflammables n'aient pas échappé à l'influence magique des grands mots de libertés publiques et de progrès des lumières, sans cesse en opposition avec ceux de tyrannie, d'oppression, d'obscurantisme?

La séance de rentrée de la Faculté de médecine de Paris de novembre 1822 fut l'occasion de scandaleux désordres. Le gouvernement voulut faire respecter son autorité; la Faculté fut dissoute.

Laennec fit partie de la commission chargée de réorganiser cette École célèbre. Il apporta aux délibérations qui préparèrent l'avènement de la nouvelle facnlté, l'esprit de sagesse et de modération qui furent, toute sa vie, la base de sa conduite.

Plusieurs des professeurs atteints par l'ordonnance de dissolution avaient cessé de fait, depuis long-temps, de prendre part aux fatigues de l'enseignement; ils n'offraient plus à la Faculté que le concours de leur nom glorieux et du souvenir de leurs services passés. Laënnee mit en œuvre néanmoins toute sa grande et juste influence pour en faire maintenir le plus grand nombre sur la liste nouvelle. Il réussit à l'égard de quelques-uns, et ceux-là même pour lesquels il fut moins heureux rendirent justice à la générosité de ses efforts.

Peu de temps après, il se vit appelé à remplacer le même Hallé, que la mort venait de frapper, et qui laissait vacante la chaire de Son propre nom à lui-même avait été omis médecine du Collège de France. Cette chaire sur la liste. C'est que le ministre, juste appréavait été illustrée par les leçons des Corvisart, ciateur de son rare mérite, le destinait à une des Ferrein, des Bouvart, des Astruc, des position beaucoup plus éminente, à laquelle Riolan, des Guy-Patin, des Duret, des Vidus-était attaché un traitement plus élevé. Il lui réVidius. Dans les cours très-suivis qu'il fit pendant quelques années à ce royal établissement, il eut occasion d'exposer et de développer sur tous les points de la science les principes les plus lumineux; mais il insistait plus particulièrement sur l'anatomie pathologique, et aussi sur les altérations des fluides dont le solidisme, qui régnait presque exclusivement à l'école de Paris, avait fait négliger l'étude depuis plu

sieurs années.

Nous sommes aux derniers mois de 1822. C'était l'époque de ces luttes politiques par les quelles on préparait la chute du gouvernement de la Restauration. Les adversaires des Bourbons de la branche aînée s'étaient surtout attachés à entraîner les jeunes gens des écoles auxquels ils prodiguaient les séductions et la flatterie, et qu'ils parvinrent à fanatiser en s'adressant surtout aux sentiments généreux, propres au jeune âge. Dans le temps où les vétérans de l'insurrection avaient sans cesse à la bouche les épithètes de jeunesse studieuse,

servait une place au Conseil royal de l'instruction publique. La question des honneurs et la question d'argent n'avaient aucune valeur pour une âme comme celle de Laënnec. Son unique ambition était d'être utile, et il se croyait, avec raison, appelé à rendre plus de service dans la carrrièe de l'enseignement. Il remercia le ministre de ses intentions bienveillantes, et demanda de faire partie de la nouvelle Faculté. Il fut nommé à une chaire de clinique médicale.

Les fonctions de professeur d'une Faculté se résument par ces deux mots Enseignement, Examen. La clinique de Laennec prit bientôt une direction en rapport avec les goûts et les travaux du professeur. Elle fut un enseignement spécial appliqué particulièrement, d'une part, aux études stethoscopiques, d'une autre part, aux recherches d'anatomie pathologique. Cette clinique acquit promptement une renommée qui lui donna pour disciples des médecins, non seulement de toutes les nations de l'Europe, mais encore des deux Amériques.

On y apprenait, en outre, à manier, avec on est en droit de s'étonner qu'au sortir du cours prudence et hardiesse tout à la fois, certains de Broussais, les élèves, fanatisés par les éclats médicaments jusque-là réputés poisons, et à de sa belle mais sauvage éloquence, ne se les administrer à des doses effrayantes, selon soient pas portés à renouveler les scènes sanles pratiques du contro-stimulisme. La théra-glantes qui troublèrent l'ancienne Université peutique rasorienne était employée déjà par le de Paris, à l'occasion de la fameuse querelle du sage et très-estimable docteur Kapeler, méde- quisquis et du quanquàm (1). cin en chef du faubourg Saint-Antoine. Elle fut mise en évidence à la clinique de la Charité, où l'on en obtint les plus heureux résultats.

Laennec opposait à toutes ces fureurs le calme et la modération de sa nature. Il se bornait à faire ressortir dans ses leçons les exagérations, les erreurs et les dangers de la doctrine physiologique; à montrer toute l'inanité et le ridicule des prétentions de cette réforme médicale à la domination universelle. Lorsqu'on lui racontait les terribles anathèmes fulminés contre lui au cours de Broussais, il répondait à ces récits effrayants par un sourire très-spirituel et légèrement moqueur; puis, sans qu'il en fût autrement ému, il continuait son enseignement. Les élèves quittaient l'amphithéâtre généralement fort calmes, mais convaincus.

Le beau succès du Traité de l'auscultation médiate en réclamait une seconde édition (2). L'auteur s'y était préparé de longue main, en recueillant toujours de nouvelles observations, en soumettant à une rigoureuse révision les faits

Le professeur Laennec aimait les élèves; il avait surtout à cœur leur instruction. Il s'était montré opposé, dès l'origine, à la révolution radicale que Broussais voulait opérer dans la médecine théorique et pratique. Nourri de la lecture des anciens, il reprochait à la doctrine physiologique les préventions qu'elle inspirait à ses jeunes adeptes contre les écrits des plus habiles praticiens des temps passés. A ce mépris de l'antiquité, il voyait un ínconvénient très-grave, celui de favoriser l'ignorance et la paresse, de détourner les élèves des études sérieuses, sans lesquelles il n'est point de vrai savoir. Aussi se montrait-il sévère dans les examens de la Faculté, espérant ainsi ranimer le goût de l'étude par la nécessité de faire preuve de connaissances réelles. De plus, il croyait remplir en cela un devoir de conscience, car il se regardait (1) Ramus, que François I", le protecteur des lettres, comme comptable envers Dieu et envers le pu- avait failli envoyer aux galères en 1543, pour avoir osé blic de ses votes qui allaient investir les candi- ne pas être du même avis qu'Aristote, en matière de lodats d'un pouvoir important, mais dangereux. gique, venait d'être relevé par Henri II (1551) de l'interdiction d'enseigner, quand surgit la querelle da quisquis Il était donc redouté des aspirants, de ceux-là et du quanquàm, qui se prononçaient kiskis et kankam ou principalement qui, se rendant justice, sen-kankan. La Sorbonne, regardant comme un outrage et taient bien qu'ils n'avaient pas acquis une in- une atteinte à son autorité, toute tentative de réforme struction suffisante. J'en ai vu d'autres, au el a continueraient de se prononcer k; puis, pour punir un grammaticale faite sans son aveu, arrêta que les lettres q contraire, et c'étaient les bons élèves, qui met-jeune licencié d'avoir affecté de braver sa décision dans taient une sorte d'amour-propre à l'avoir pour un acte public, elle lui ôta un bénéfice dont il était pourexaminateur. vu. Il en appela au Parlement où Ramus, escorté de tous La clinique de la Charité et celle du Val-de-les professeurs du collège de France, vint en grande Grâce étaient l'une à l'égard de l'autre dans un état d'hostilité ouverte; mais les armes à l'usage respectif des parties belligérantes étaient fort différentes.

A l'hôpital du Val-de-Grâce le matin, le soir à son amphithéâtre de la rue de l'Observance, le fougueux Broussais tonnait chaque jour avec la plus grande violence contre le doux et pacifique Laennec. Il n'avait pas assez de foudres en particulier contre l'audace criminelle de ces médecins téméraires qui administrent à leurs malades, à des doses fabuleuses, des substances dont la moindre parcelle suffit souvent pour donner la mort. Les épithètes d'empoisonneurs et d'assassins étaient des amænitates academica réservées aux jours de calme relatif. Plus tard pourtant l'innocuité de cette thérapeutique, objet de tant de colères, ayant pu s'expliquer par une théorie toute physiologique, le maître et les disciples consentirent à y recourir eux-mêmes dans des cas déterminés. Il ne m'est pas revenu qu'ils s'en soient mal trouvés.

En vérité, quand on a vécu dans ce temps-là,

pompe défendre le quanquàm et le jeune bénéficier. Le Parlement eut le bon esprit de reconnaitre que la solution d'une question grammaticale n'était pas de sa competence; il restitua donc au disciple de Ramus le bénéfice dont il avait été dépossédé, et mit hors de cour la Sorbonne, qui ne recueillit de ce procès d'autre fruit que d'entendre désormais appeler grands kancans de la Sorbonne les propos frivoles ou médisants. Tout cela n'eut été qu'absurde, si aux querelles de mots n'en avaient Sorbonne et l'Université avaient leurs champions dans la succédé d'autres d'un caractère bien plus affligeant. La gent écolière; ils se donnerent rendez-vous au Pre-auxClercs, et là, les bâtons, les pierres, les dagues, jouèrent leur rôle ordinaire. Le sang coula, et il en aurait été versé bien davantage, si le roi n'avait prescrit d'énergiques mesures de répression.

P. L.....

médiate, ou Traité au diagnostic des maladies des pou-
(2) Il en a été publié quatre, savoir: De l'Auscultation
mons et du cœur, fondé principalement sur ce nouveau
moyen d'exploration. Paris, Brosson et Chaude, 1819,
Le même, 2 édition,
2 vol. in-8° de 500 p. chacun.
de 800 p. chacun.
entièrement refondue. Paris, Chaudé, 1820, 2 vol. in-8°
Le même, 3 édition, augmentée de
notes par Mériadec Laennec. Paris, Chaude, 1851, 3 vol.
in-8° (pl.). Les notes et additions de M. Mériadec Laennec
l'onvrage de son cousin lui ont valu une médaille d'or

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de l'Académie des sciences. - Le méme, 4 édition, considérablement augmentée par M. Andral. Paris, Chaudé, 1856, 3 vol. in-8 (10 pl.).

déjà constatés, en rectifiant l'ordre des divi- intermittentes pernicieuses, survenues dans la sions, en s'attachant à confirmer, par des éclair- convalescence d'autres maladies (t. XIV);-obcissements, les points restés obscurs et dou-servation sur une affection aphtheuse (t. XXII).

teux.

Pendant ce temps, il ne négligea ni les soins de sa belle clientèle, ni ceux des nombreuses fonctions dont il était chargé.

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Laennec a encore enrichi ce journal d'un très-grand nombre d'extraits et d'analyses critiques des ouvrages les plus importants qui ont paru de 1804 à 1844. Il a de plus coopéré, avec Sa santé, qui avait toujours été si frèle et si MM. Leroux, Bayle, Fizeau. Savary, etc., à délicate, ne put résister à tant de fatigues. La la rédaction de la constitution médicale obsermaladie, dont le séjour de Kerlouarnec avait pu vée à l'hôpital de clinique interne de la Faculté, suspendre les progrès, mais qu'il n'avait pas gué- de 1805 à 1814. II. Bulletins de la Société rie, reparut plus menaçante que jamais. Bien- de l'Ecole de médecine, séance du 6 nivôse tôt l'épuisement complet de ses forces l'obligea an XIII: Note sur l'anatomie pathologique (voir à quitter tous ses emplois et à se retirer de nou- | ci-dessus) et observation sur des vers ascarides veau en Bretagne. Il ne devait pas en revenir. lombricaux, qui remplissaient les voies biliaiLaennec ne se faisait pas illusion sur sa po- res d'un enfant dont le canal thorachique s'ousition. Il regarda la mort en face et n'en fut vrait dans l'estomac; séance du 22 prairial pas troublé. C'est que sa vie avait été parfaite-an XIII. Mémoire sur les vers vesiculaires, ment logique; c'est que, animé d'une foi sin- principalement sur ceux qui se trouvent dans cère, ses œuvres y avaient répondu; c'est que, le corps humain. Ce beau travail a été imprimé doué des plus beaux dons de l'intelligence et dans le premier volume des Mémoires (restés du cœur, il en avait fait constamment le plus inédits) de la Société de la Faculté de médecine sage et le plus utile emploi. Entre les mains du de Paris; séance du 6 thermidor an XIII. serviteur fidèle, le Talent de l'Évangile avait Mémoire sur le cysticerque à double vessie fructifié, et il pouvait sans inquiétude rendre (cysticercus dicystus);-du 24 frimaire an XIV. ses comptes au Père de famille. Note sur la non existence du tenia visceralis; Après plusieurs mois de souffrances suppor-- du.... an XIV. Note (avec M. Fizeau) sur tées avec la patience et la résignation d'un chré- une dilatation partielle de la valvule centrale; tien; après plusieurs mois d'une lutte sans es- du 23 janvier 1806. Mémoire sur les mélapoir comme sans découragement, entouré de noses; du 13 novembre 1806. Mémoire sur soins, de respects, d'affections, et muni des le distomus intersectus; - du 27 avril 1807. sacrements de l'Eglise, le professeur Laennec Mémoire sur une nouvelle espèce de hernie rendit sa belle âme à Dieu, le 43 août 1826. (intrà-pelvienne); — du 19 décembre 4840. De angina pectoris commentarius. Il faut ajouter à cette liste de nombreux rapports sur des observations, des mémoires et des pièces d'anatomie pathologique, envoyés à la Société de l'Ecole de médecine. III. Bibliothèque médicale: Les premiers volumes de ce recueil renferment pluLaennec a coopéré aux recueils suivants, sieurs extraits et analyses d'ouvrages, parmi savoir I. Journal de médecine, chirurgie et lesquels nous nous bornerons à citer une Expharmacie, des professeurs Corvisart, Leroux position de la doctrine crâniologique de M. le et Boyer: Observation d'une maladie du docteur Gall, à laquelle Laennec a consacré cœur, avec affection du poumon et de la plèvre trois articles étendus, publiés dans les t. XIV gauches (t. IV);— histoires d'inflammations du et XV de la Bibliothèque médicale. IV. Dictionpéritoine (t. IV et V); observation (avec naire des sciences médicales: - Anatomie paM. Tonnelier) sur un suicide commis avec un thologique (t. II); - ascarides (Ibid.); — carrasoir (t. V); note sur l'arachnoïde intérieure tilages accidentels (t. III); dégénération des ventricules (ibid.); — note sur une capsule (t. VIII); -note sur une capsule (t. VIII); — désorganisation (anatomie pathosynoviale, située entre l'apophyse acromion et logique (Ibid.); ditrachyceros, ou bicorn l'humerus (t. V); - lettre à M. Dupuytren sur rude (t. X); encephaloïde (t. XII); — filaire, des tuniques qui enveloppent certains viscères ou furie infernale (t. XV). et fournissent des gaines membraneuses à leurs vaisseaux (t V et VI); - observation (avec M. Bayle) sur une maladie du cœur avec peripneumonie (t. VII); - note sur l'anatomie pathologique, lue à la Société de l'Ecole de médecine, dans sa séance du 6 nivôse an XIII (t. IX); Réflexions sur l'hydrocéphale interne aigu (t. XI); - observation sur un ané- Enfin, il avait laissé des travaux manuscrits vrisme de l'aorte, qui avait produit la compres- sur divers points de médecine et d'anatomie sion du canal thorachique (t. XII); fièvres pathologique. Il se proposait de rédiger le Cours

Sa mort fut un sujet de deuil et de regrets pour ses parents, ses amis, ses confrères, pour tous ceux qui l'avaient connu. Elle fut une perte immense pour la science à laquelle il pouvait rendre long-temps encore tant et de si grands services.

Indépendamment de sa thèse inaugurale, publiée en l'an X, Paris, in-4o, et de son Traité de l'auscultation, il avait encore publié séparément son Discours prononcé à l'ouverture du cours de médecine du Collège de France, le... 1822, discours qui se trouve aussi dans le n° 4 des Archives de médecine. (Janvier 1823.)

de médecine qu'il faisait au Collège de France | le 29 mai de la même année, et envoyé en Esavec tant de succès. Il y aurait refondu le pagne avec le sixième corps en 1808, il déploya Traité complet d'anatomie pathologique qu'il au combat de Tudéla, le 22 novembre de cette avait annoncé depuis plusieurs années. Le pre- année, une bravoure qui fut récompensée, le mier volume en était entièrement terminé; 19 décembre, par le brevet de commandeur de mais les progrès de la science ne permettaient l'ordre. L'année suivante, il fut blessé de deux plus de le livrer à l'impression tel qu'il était. coups de feu, l'un le 12 août, au Col-de-Bânos, J. A. de K. où il se distingua par l'habileté de ses dispositions; l'autre le 28 novembre, à Alba de TorLAFERRIÈRE-LEVESQUE (LOUIS - MA- mès. Deux nouvelles blessures à la main droite RIE, Comte DE), - né le 9 avril 1776, à Redon et au bras gauche, qu'il reçut à Miranda de Cor(Ille-et-Vilaine), où il n'eut pas le temps d'ache- vo pendant la retraite de Masséna, et une nouver ses études, était, depuis le 23 juillet 1794, velle blessure dont il fut atteint, le 12 mars caporal dans les canonniers de la garde natio- 1814, au combat de Redinha, en fournissant nale de Vannes lorsqu'il fut nommé, le 3 août une belle charge à la tête de son régiment, désuivant, au grade de lieutenant, qu'il occupa terminèrent l'empereur à le nommer général de pendant un an. Nommé, le 20 mai 1793, sous- brigade le 13 mai de la même année. Déjà il lieutenant au 99° régiment d'infanterie (ci-de-l'avait créé baron, avec une dotation en Westvant Royal - Deux - Ponts), il rejoignit avec ce phalie; peu après lui avoir conféré le grade de corps l'armée de Rhin et Moselle. A la bataille général dans une de ses audiences à Saintde Kaiserlautern, le 8 frimaire an II, il fut ren- Cloud, il lui fit expédier le titre de comte. Après versé dans une charge de cavalerie, contusion- avoir été employé, jusqu'à la guérison de ses né en plusieurs endroits, fait prisonnier et re- blessures, comme commandant le dépôt de capris le même jour par ses soldats. Passé com- valerie de la 12e division militaire, il rentra en me lieutenant à l'armée de Sambre-et-Meuse le Espagne le 14 octobre 1814, et ne quitta la pé6 germinal, il concourut le 12 floréal à l'orga- ninsule que pour aller prendre, comme major, nisation de la 177° demi-brigade d'infanterie, le commandement des grenadiers à cheval de et, le 8 messidor, à la bataille de Fleurus, il la garde impériale, auquel il fut appelé le 9 fécommanda la première tranchée, où, dans la vrier 1843. Il fit, à la tête de ce corps d'élite, nuit qui précéda l'action générale, il eut à ré-la campagne de Saxe, fut blessé à la première sister aux attaques réitérées de l'ennemi. Deve- journée de Leipzig, le 16 octobre, et reçut plunu, le 23 messidor an III, aide-de-camp du gé-sieurs coups de sabre au combat de Hanau, le néral Monnet, il parvint, le 29 nivôse an V, 30 du même mois. Ce fut vers cette époque qu'il au grade de capitaine, en conservant ses fonc- fut décoré des ordres impériaux de la Réunion tions d'aide-de-camp à l'armée des côtes. Pen- et de la Couronne-de-Fer. dant les années VI et VII, il servit à l'armée Pendant la campagne de France, il command'Angleterre, et le général en chef Hédouville, da une partie de la cavalerie de la garde, avec après lui avoir conféré, le 23 frimaire an VIII, laquelle, le 10 février 1844, il délogea de Chample commandement de sa compagnie de guides, Aubert le corps russe de Saint-Priest. Le 42 du le nomma chef d'escadron le 7 pluviôse. Main-même mois, au combat de Vauxchamps, sa ditenu par le général Brune à la tête de ce corps, vision et celle du général Lefebvre - Desnouetlorsqu'il fut réorganisé, le 15 germinal suivant, tes culbutèrent les cuirassiers et les hussards sous le titre de dragons-guides, il fut confirmé prussiens. Laferrière-Lévesque contribua ainsi dans son grade de chef d'escadron le 2 nivôse au succès de cette journée, dans laquelle les an IX, et continua de servir comme chef des gui- Français ne perdirent que six cents hommes, des de l'armée de l'Ouest jusqu'au licenciement tandis que l'ennemi compta sept cents morts, de ce corps, effectué le 4er prairial an X. Ren- deux mille prisonniers, et perdit en outre quintré momentanément dans ses foyers avec le trai- ze pièces d'artillerie et des drapeaux. Il prit part tement de réforme, il fut incorporé, le 9 nivôse aussi aux combats de Chaumont, de Montmian XI, dans le 1er régiment de hussards, et pas-rail, de Bar-sur-Aube, de Château-Thierry, et. sa, le 23 frimaire an XII, au 2e régiment de la le 5 mars 1814, il concourut avec le général Cormême arme, en Hanôvre. Il reçut la décora- bineau à la reprise de Reims, ce qui eut pour tion de la Légion-d'Honneur, le 25 prairial de résultat, outre la capture de quatre bataillons la même année, et fut employé à la Grande- ennemis, la rupture des communications entre Armée pendant les campagnes d'Autriche et de l'armée combinée du Nord et de Silésie et celle Prusse. Promu major de son régiment le 7 oc- du prince de Schwartzenberg. Le surlendemain, tobre 1806, il le commanda à la bataille d'Iéna, à la bataille de Craonne, l'Empereur ayant oroù il reçut une blessure grave. Devenu colonel donné à Laferrière-Lévesque de passer le ravin de ce régiment, le 8 mars 1807, il commanda de Vaucler pour appuyer la division de Boyer toute la cavalerie du sixième corps au combat de Rebeval pendant qu'il chargeait une battede Gustadt et à la bataille de Friedland. Déco-rie formidable à la tête de ses grenadiers, il reré de la croix d'officier de la Légion-d'Honneur, çut une balle à l'épaule droite, et eut la jambe

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