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Le testament de Saint-Georges, daté de Paris, souvent des preuves quand, appelé dans les conle 17 février 1761, montre que la bravoure s'al-seils du roi, il y révéla l'étendue et la solidité liait chez lui à la bienfaisance et à un esprit de ses connaissances. Aussi Lous XV fut-il juste éclairé. On y remarque, entre autres disposi- lorsqu'à la nouvelle de sa mort il s'écria: « C'est tions, le legs à M. le duc de la Rochefoucauld, un vrai malheur pour le royaume. Je perds en et, en cas de décès de celui-ci, à M. de Maure- lui un de mes meilleurs officiers ! » P. L...t. pas, de la montre que lui avait donnée Anson; le legs de 150 livres à chacun de ses neveux, SAINT-HAOUEN (YVES-MARIE-GABRIELpour qu'ils achetassent une épée dont il émettait PIERRE LECOAT, baron DE), fils de noble vœu qu'ils pussent se servir contre les enne-homme Me Jacques-Yves Lecoat, sieur de Saintmis de l'Etat; celui d'une rente viagère de Haouen, avocat en Parlement, et de Jeanne200 livres à la veuve de son valet de chambre, Yvonne Rolland, naquit à Brest, le 2 octobre tué à ses côtés sur l'Invincible, et d'une somme 1756. Entré comme volontaire dans la marine, d'argent à ses deux filles; celui de 300 livres en 1774, il participa sur l'Ecluse, la Consopour la fondation à perpétuité, dans l'hôpital lante et la Belle-Poule, aux événements de la Saint-Sauveur, à Saint-Malo, d'un lit pour guerre d'Amérique. En 1780, il fut fait élève un matelot de cette ville blessé, soit au service ingénieur, ce qui ne l'empêcha pas de continuer de l'Etat, soit en course. Parmi ses dernières à naviguer, comme officier de marine, jusqu'en volontés figurait encore la fondation de deux 1792. Nommé lieutenant de vaisseau, le 1er juilgrandes messes annuelles de Requiem, l'une lc let de cette année, et commandant de la cor14 mai, pour le repos de son âme et de celles vette la Gracieuse, le 17 du même mois, il dides braves marins tués à pareil jour sur l'In-rigea en cette qualité le service des convois sur vincible; l'autre en mémoire de son père, de sa les côtes de Saint-Domingue. Il y commanda mère et de sa grand'mère. Enfin, il priait le ensuite un camp, où il eut à soutenir contre les comte de Lamarck d'accepter son épée, et nègres insurgés divers engagements dans l'un Mme la comtesse de Lamarck d'agréer le don de desquels il reçut trois blessures graves. A son la bibliothèque et des meubles garnissant l'ap-retour en France, il fut détaché à Nantes, pour partement qu'il avait eu le bonheur d'occuper chez elle; toutes bagatelles, ajoutait-il, qui lui auraient servi à meubler un des appartements de sa maison pour quelque homme de lettres.

de

y surveiller les constructions. Après avoir été incarcéré et destitué au mois de juillet 1794, par suite de l'affaire de Toulon, il fut réintégré dans son grade, par arrêté du Comité de salut Le courage de Saint-Georges n'avait pas be- public, le 3 mars 1795, et même promu, huit soin d'être excité par l'ardeur des combats; jours après, capitaine de vaisseau. Successived'autres dangers moins glorieux provoquèrent ment chef militaire à Nantes, à Paimbœuf, à Ansouvent son intervention. C'est ainsi que, se cône et à Calais, il fut en outre chef d'état-major trouvant dans sa première jeunesse à Canton, de l'armée navale commandée par La Toucheen Chine, avec M. Danycan, un de ses compa- Treville, puis ensuite de la flottille de la Manche, triotes, lorsqu'un violent incendie éclata dans placée sous les ordres du même amiral. Comcette ville, les deux Malouins accoururent avec mandant la première division de cette flottille, forleurs équipages. Leur secours actif et intelli-mée d'une prame, vingt-six bateaux canonniers gent aida à sauver d'un désastre presque ceret un cutter, il appareilla, le 42 septembre 1803. tain cette cité populeuse, et, pour leur témoi- de Dunkerque pour Boulogne, et, bien que hargner sa gratitude, l'empereur leur envoya deux pains, l'un d'or, l'autre d'argent, avec une certaine quantité de l'espèce de thé appelé impérial, parce qu'alors on le réservait pour l'usage particulier de la cour du Céleste-Empire. Aux qualités si diverses et si brillantes que nous avons signalées, Saint-Georges joignait un jugement droit et une instruction variée. Il en donna bien

celé jusqu'à sa destination par une frégate, une corvette, trois bricks, deux bombardes et deux cutters anglais, il parvint à mettre sa division en sûreté. Ce succès, qui lui valut une lettre de félicitations du ministre Decres, ne contribua pas peu à le faire nommer chevalier, puis officier de la Légion-d'Honneur ( février et juin 1804). Au mois d'octobre suivant, les Anglais ayant tenté d'incendier la flotte sur la rade de sous leur commandement un certain nombre de parois-Boulogne, Saint-Haouen forma avec les bases. Ces milices servaient ordinairement par détache-teaux du port, sous le feu de l'ennemi, une ments, qui se rendaient à des corps-de-garde établis sur estacade qui, en arrêtant ses brûlots, les emles côtes; mais, dès que les vaisseaux ennemis étaient pêcha de se jeter sur la flottille. Quoique blessé en vue, les habitants des paroisses capables de porter dans cette circonstance, il put cependant conles armes se rendaient aux postes qui leur étaient assi gnés d'avance, et leur réunion composait un corps de mi Courir à repousser les deux attaques que Nelson lice considérable. Suivant un état que dressa, en 1739, le livra peu après à la flottille, devant Calais et demaréchal de Brancas, gouverneur de Bretagne, état que vant Boulogne. Chef militaire de ce dernier port nous avons vu en 1844 aux archives de l'empire, les gar depuis le 23 novembre 1803, il l'était encore des côtes de toute la province formaient alors un total de 90,000 hommes, indépendamment des sept bataillons que quand le Gouvernement provisoire le chargea, la Bretagne fournissait à la milice générale du royaume. au mois d'avril 1814, d'aller à Hartwel offrir les

14 février 1818.

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hommages de la marine française à Louis XVIII | l'un des députés aux Etats généraux tenus à qui, à son retour, le nomma baron, préfet ma- Blois en 1588. Le drame sanglant qui se passa ritime du premier arrondissement et chevalier à cette assemblée, le 25 décembre de la même de Saint-Louis. Chargé des fonctions de major- année, obligea les ligueurs à se retirer prompgénéral à Brest en 1815, et promu contre-ami-tement dans leurs provinces, ceux surtout qui, ral le 8 juillet 1816, il fut admis à la retraite le plus particulièrement attachés à la maison de Lorraine, avaient quelque raison de craindre Employant désormais ses loisirs dans l'inté-d'être traités comme l'avaient été les principaux rêt du corps où il avait servi, il s'occupa plus chefs de la Ligue. Le duc de Mercœur, tirant particulièrement de l'amélioration d'un système parti des circonstances pour faire revivre les de télégraphie de nuit et de jour, dont l'idée vieilles prétentions qu'il avait sur le duché de première remontait chez lui à plus de trente ans. Bretagne, du chef de Marie de Luxembourg, sa et auquel il avait préludé, en 1800, par quelques femme, issue, par la maison d'Etampes, de essais qui avaient donné lieu à un rapport favo- Charles de Blois et de Jeanne de Bretagne, se rable d'une commission de l'Institut. Ce sys-hâta de s'emparer de plusieurs places considétème, expérimenté d'abord au Havre en 1820, puis en 1822 sur la ligne de Paris à Orléans, et employé lors de l'attaque de Cadix, en 1823, a été développé par son auteur dans l'écrit qu'il a publié sous le titre de Télégraphie universelle de jour et de nuit. Paris, F. Didot, 4823, in-4o de 32 p. Peu goûté en France, le nouveau télégraphe demandait des améliorations dont Saint-Haouen s'occupait activement et à grands frais, quand il fut appelé en Angleterre, par M. Huskisson, pour le présenter à l'amirauté. Il allait s'embarquer pour Douvres, lorsque la mort le frappa subítemént à Calais, le 5 septembre 1826.

P. L...t.

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rables avec le secours de cinq mille Espagnols, commandés par don Juan d'Aguila, et stimula par tous les moyens possibles le zèle des seigneurs bretons dévoués au parti de la Ligue. De ce nombre fut Saint Laurent, alors maréchal-de-camp. Au mois de mars 1589, sachant que Molac (voy. Biog. Bret., t. 1er, p. 482), commandant la ville et le château de Josselin, était venu dans la ville pour y faire ses dévotions du Vendredi-Saint, il faillit le surprendre. Molac n'eut que le temps de rentrer dans le château, où il fut immédiatement investi. Mais, comme Saint-Laurent était hors d'état de s'emparer de cette place à force ouverte, la grosse tour qui servait de donjon devant à elle seule opposer SAINT-LAURENT (JEAN D'AVAUGOUR- une longue résistance, il convertit le siège en BELLOUAN, seigneur DE), fils de Robert un blocus qui dura jusqu'à la fin du mois de juild'Avaugour et de Bonne ou Bonaventure du let de la même année, époque où le manque de Bois de la Motte, dame de Bellouan, naquit vers vivres obligea les assiégés à capituler. Pendant 1550, à Trigavou, ancienne subdélégation de la durée de ce blocus, Saint-Laurent s'était déDinan (Côtes-du-Nord). Il était seigneur, du taché, avec une partie de ses forces, pour aschef de son père, des terres de Saint-Laurent et siéger Ploërmel, éloigné de deux lieues seuleSaint-Valérien, en Poitou; de celles de Tro- ment de Josselin; mais, d'après l'ordre du duc meur, de la Grée, de Quélen, de la Ville-Oli- de Mercœur, il était revenu devant Josselin, et vier, en Bretagne; et du chef de sa mère, morte sa présence en avait décidé la prise. Le mois suien 1579, des terres du Bois de la Motte, de Tré-vant (août), il reprit la ville d'Auray, dont le méreuc, de Kergorlay et de Bellouan. Ayant perdu son père étant encore enfant, il fut, après le second mariage de sa mère, placé sous la tuEn 1590, il essaya, dans l'intérêt du duc de telle de Philippe du Cambout, seigneur de Blest. Pour son malheur et celui de sa maison, il s'en- Mercœur, de persuader aux députés de Saintgagea trop avant dans le parti de la Ligue, et Malo, venus à Dinan, de demander au duc le servit avec plus de zèle que de bonheur les in-prince de Penthièvre, son fils, pour gouverneur, térêts du duc de Mercœur, auxquels il sacrifia leur assurant qu'on leur donnerait un de leurs sa personne et sa fortune. Il fut d'abord guidon concitoyens pour commander sous lui. Cette néde la compagnie de ce prince, qui le nomma ou gociation n'ayant pas réussi, Saint-Laurent alla, confirma ensuite, par ses lettres des 17 février, au mois d'octobre de la même année, faire le 10 mars et 28 mai 1591, 28 mai 1592 et 23 juin siége d'Hennebont, qu'il investit du côté de la 1596, gouverneur et lieutenant-général des vil-rue Neuve avec trois cents arquebusiers, penles et châteaux de Dinan, Josselin, Moncon-dant qu'Aradon de Quinipily (voy. Biog. Bret., tour, Lamballe, Châteauneuf, Plessix-Bertrand, t. 4, p. 232) l'investissait du côté de la vieille capitaine de cinquante hommes d'armes et lieutenant-général de son armée en Bretagne. Saint-Laurent avait été, dès 1585, nommé par par le duc de Mercœur commandant de Dinan l'une des places de sûreté que Henri III avait été forcé d'accorder au parti de la Ligue. Il fut

marquis d'Assérac venait de s'emparer; il emporta d'emblée la ville, et se rendit maître du château par famine.

ville avec un pareil nombre de soldats. Le siége dura jusqu'au 31 décembre, date à laquelle Saint-Laurent entra dans la place.

Au printemps de 1594, il fut l'un des premiers à se mettre en campagne. Il surprit, au mois de mars, la ville de Moncontour et en

assiégea le château, dont la prise lui semblait Au mois d'octobre 1595, ayant appris que le d'autant plus facile que La Tremblaye, gouver- château de Québriac était mal défendu, if parneur de la place, était sorti pour faire une en-tit de Dinan, son quartier-général, et vint astreprise sur Concarneau. A la nouvelle du siége, siéger ce château avec deux pièces de canon le marquis de Coëtquen, beau-père de Saint-et ce qu'il put rassembler de troupes. Au bout Laurent, mais du parti opposé, marcha au se- de quatre jours de siége, des secours ayant été cours de la place et s'avança jusqu'à Loudéac. jetés dans la place, et Saint-Laurent ayant été Sur ces entrefaites, La Tremblaye, de retour grièvement blessé d'un coup d'arquebuse dans de son expédition, ayant réussi à se jeter dans les reins, il fut contraint de se faire porter à le château, Saint-Laurent, pour ne pas être Dinan, d'où il donna l'ordre de lever le siége. pris entre deux feux, marcha à la rencon- Battu deux fois encore, en 1597, par les royatre de son beau-père avec 1,500 hommes de listes, il se retira à Dinan. Un stratagème l'éloipied et 300 chevaux, laissant seulement 500 sol- gna de cette ville au mois de janvier de l'année dats devant Moncontour. Parvenu, au point suivante et la lui fit perdre. Les principaux hadu jour, devant Loudéac, il disposa sa cavale-bitants, fatigués de la domination du duc de lerie sur les différents chemins qui aboutis- Mercœur, avaient formé le projet de se remetsaient à la ville et la fit attaquer par son infan-tre sous l'obéissance du roi. A la tête de la conterie. Il fut vigoureusement repoussé par Mo-juration étaient le sénéchal Raoul Marot, sieur lac, qui donna ainsi au marquis de Coëtquen des Alcux, le syndic Robert Hamon, et Franle temps de faire monter à cheval sa cavalerie. çois de Saint-Cyr, prieur de Saint-Malo-deConvaincu de l'inutilité de son attaque, Saint- Dinan. Leur projet, arrêté de concert avec le Laurent opérait sa retraite, sans trop de perte, roi, ne pouvait réussir si Saint-Laurent n'était lorsque Coëtquen, tombant sur son infanterie, éloigné, ainsi que la forte garnison qu'il comla défit entièrement. mandait. Pour le tirer de la place, on contrefit Le duc de Mercœur offrit à Saint-Laurent des lettres du duc, qu'on lui fit remettre par un une occasion de prendre sa revanche en l'en-messager à la livrée de ce prince. Elles lui presvoyant, avec des troupes fraiches, assiéger crivaient de ne laisser dans la ville que ce qui Målestroit. Cette place avait pour principale dé-était strictement nécessaire pour la garder et fense la fidélité de ses habitants et le courage d'amener le reste de ses troupes à Nantes pour de son gouverneur, La Ville-Voisin. Saint-Lau- renforcer les garnisons des places que le duc terent fit un si grand feu que, bientôt, la brèche nait au-delà de la Loire, et qui se trouvaient exfut ouverte. Il tenta l'assaut, mais il fut re-posées par la prochaine arrivée du roi. La raison poussé deux fois et obligé de s'éloigner après était assez plausible pour que Saint-Laurent tomavoir essuyé une perte de 200 hommes. bat dans le piége. Il partit donc au mois de janDésappointé, il se dirigea vers la Basse-Bre-vier, et fit la plus grande diligence, malgré le tagne, et vint assiéger la tour de Cesson, située mauvais état des chemins. Lorsqu'il se présenta sur la côte, dans le voisinage de Saint-Brieuc. devant le duc de Mercœur : « Qui vous amène? Au lieu de concentrer toutes ses forces sur ce» lui demande ce prince. Vos ordres, Monpoint, important en ce que la tour commandait » seigneur! seigneur! Mes ordres! Ah! Dinan n'est T'entrée du port de Saint-Brieuc, ville ouverte,» plus à moi. Retournez-y promptement; mais il fit la faute de vouloir assiéger en même » je crains bien que vous n'arriviez trop tard. » temps et la tour et la ville, dans l'église de la- Le duc voulut voir la lettre contrefaite, et il fut quelle un régiment royaliste s'était retranché. forcé de convenir qu'on avait parfaitement Sourdéac, gouverneur de Brest, n'eut pas plus imité son écriture. Vainement Saint-Laurent tôt reçu la nouvelle de son entreprise qu'ayant essaya de rentrer dans Dinan. Les conjurés, rallié, en toute hate, la noblesse du parti du auxquels le gouverneur de Saint-Malo avait enroi, il s'avança vers Saint-Brieuc avec 150 ca-voyé un secours de 800 hommes, avaient réussi valiers du pays, les lansquenets et 500 hom-dans leur projet. La ville et le château, au poumes de troupes françaises. Saint-Laurent, voir des royalistes, étaient défendus par des averti de sa marche, vint à sa rencontre avec des forces à peu près égales. Après un combat opiniâtre, les ligueurs furent taillés en pièces, et Saint-Laurent, fait prisonnier, fut conduit à Guingamp, d'où il parvint à s'échapper. Il semblerait que sa captivité dura assez long-temps, car l'histoire ne parle de lui qu'en 4594, époque où nous le voyons attaquer et battre La Tremblaye, à Bain, près Rennes. Il tenta ensuite, mais sans succès, de s'emparer du château de la Latte. Il fut plus heureux à la Roche-Bernard, où il battit Saint-Luc, qu'il força à se replier sur Rennes.

forces envoyées de toutes parts. Lors de l'entière pacification de la province, consommée par l'édit du 20 mars suivant, Saint-Laurent rentra dans les bonnes grâces du roi, mais il ne paraît pas qu'Henri IV lui ait conféré aucun emploi; il se retira dans son château du Boisde-la-Motte. Il était à Paris, sollicitant de l'emploi, lorsqu'il y mourut, en 1617. Son corps, ou tout au moins son cœur, fut transporté à Trigavou et placé dans le clocher de l'église construite dans cette commune, dans les premières années de sa vie, en 1554, alors qu'il ne devait encore être âgé que d'un an ou deux,

» rents bien-aimés, vous m'avez appris à vivre : » avec la grâce de Dieu, je vais vous apprendre à » mourir! » et elle monta d'un pas ferme à l'échafaud. Son corps et ceux de son père et de sa mère furent jetés à Picpus, dans un endroit solitaire où l'on a fondé depuis la maison des missionnaires de ce nom, qui célèbrent, le 23 avril de chaque année, un anniversaire en mémoire des victimes qui y furent enterrées. P. L...t.

puisqu'il était porté à bras pour frapper sur la dans les conditions ordinaires de la Société. pierre fondamentale. Quant à sa sépulture, elle Transférés à Paris quelques mois après leur ardut avoir lieu à Trigavou, comme nous l'ap-restation, Saint-Luc, sa femme et sa fille comprend le testament du marquis de Saint-Lau-parurent ensemble, le 4 thermidor an II, derent, son fils, où il exprime le vœu d'être in-vant le tribunal révolutionnaire, et furent exéhumé dans l'enfeu de Trigavou, contenant la cutés le même jour. Parvenue au lieu du supdépouille mortelle de son père. P. L...t. plice, Mlle de Saint-Luc demanda et obtint d'être exécutée la première. Après avoir fait ses derSAINT-LUC (GILLES-RENÉ CONEN, cheva-niers adieux à ses parents, elle leur dit : « Palier DE), d'une famille noble et ancienne de Bretagne, né à Rennes, le 28 septembre 1721, fit ses études au collége de Saint-Thomas, tenu par les Jésuites de cette ville, et, après les avoir terminées, il fut reçu avocat au Parlement de Bretagne. Devenu, le 21 août 1744, conseiller au Parlement, sur la démission de M. de Plouc, il se fit remarquer par son inébranlable fidélité au roi dans la lutte qu'il eut à soutenir contre le Parlement. Il s'opposa de toutes ses forces aux mesures prises contre les Jésuites. Lors- SAINT-LUC (TOUSSAINT-FRANÇOIS-JOSEPH que, le 22 mai 1765, la plupart des conseillers CONEN DE), - frère du précédent, né à Rense démirent de leurs offices après avoir refusé nes le 17 juillet 1724, reçut la tonsure à l'âge d'enregistrer quelques édits bursaux, Saint-Luc de sept ans. Après avoir terminé ses études au fut du nombre des douze magistrats qui refu- collége des Jésuites de Rennes, où la régulasèrent d'abdiquer des fonctions auxquelles ils rité de sa conduite le rendit le modèle de ses conse croyaient tenus par leur serment envers le disciples, il fut envoyé au séminaire de Saintroi, qui seul leur semblait pouvoir les en dé-Sulpice, à Paris. Il était, depuis cinq ans, chalier. Aussi, regardé avec raison comme l'un des noine de la cathédrale de Rennes, lorsqu'il fut chefs du parti resté fidèle à la cour, Saint-Luc nommé, en 1767, abbé commendataire de Lanse vit-il violemment attaqué, ainsi que tous ceux gonnet. Animé du véritable esprit ecclésiastiqui partageaient ses sentiments, dans les libel-que, il ne se crut pas permis de conserver deux les du temps, et eut-il sa place dans la fameuse bénéfices à la fois, et il se démit de son canogravure des J.-F. Mais, inébranlable dans ses nicat, quelques instances qu'on lui fit pour qu'il convictions, il conserva toujours les mêmes sen- le gardàt. Appelé, le 1er mai 1773, à occuper le timents de fidélité au roi, qui l'en récompensa siége épiscopal de Quimper, il donna de nouvelen le nommant président à mortier du nouveau les preuves de son désintéressement et de son Parlement, institué par l'édit du mois de sep-respect pour les Conciles en résignant son abtembre 1774. Louis XVI, à son avènement, baye. Mais le siége de Quimper avait alors de ayant rappelé les anciens Parlements, Saint-lourdes charges à supporter, et ses revenus Luc se démit de sa charge, et se retira près de étaient si insuffisants que le prélat fut obligé de Brest, à son château du Bot, d'où la Révolu- demander la réunion à sa mense épiscopale de tion vint l'arracher. Arrêté le 16 octobre 1793, la mense abbatiale de Landevence, ce qui eut il fut conduit à la prison de Carhaix, avec sa lieu en 1781, et lui permit de reconstruire une femme, M Françoise-Marie du Bot, et sa fille, grande partie de l'évêché. Fidèle observateur de Mile Maric-Marquise-Charlotte-Victoire-Emilie, la loi de résidence, il accomplissait avec zèle née à Rennes, le 27 janvier 1764: cette dernière, admise, le 2 février 1782, dans l'ordre des dames de la Retraite, y avait été un modèle de toutes les vertus. Lorsque sa communauté avait été sommée d'opter entre le serment à la Constitution civile du clergé et l'expulsion de leur maison, Mlle de Saint-Luc, comme toutes les autres religieuses, s'était refusée à prêter ce serment. Quand l'abbé Le Coz (voy. ce nom) avait été nommé évêque constitutionnel d'Ille-et-Vilaine, elle avait tenté, dans une première lettre, de le faire renoncer aux doctrines qu'il professait, et quand il avait publié son Accord SAINT-LUC (ATHANASE-MARIE-FRANÇOIS DE des vrais Principes, etc., elle lui avait adressé SALES CONEN Comte DE), fils du président une seconde lettre, dont quelques fragments au Parlement, préfet, député du Finistère et ont été publiés dans sa vie, écrite par l'abbé Car- des Côtes-du-Nord, chevalier de Saint-Louis ron, dans l'ouvrage intitulé: Nouveaux Justes, et de Hohenlohe, né à Rennes, le 15 janvier

me

tous les devoirs d'un bon pasteur, lorsque se manifestèrent les premiers symptômes de la révolution. Opposé aux innovations qui s'accomplissaient ou se préparaient, il ne voulut participer à aucun des actes politiques de cette époque. Malade depuis deux jours, lorsque la constitution civile du clergé lui fut notifiée, il rédigea sur-le-champ une protestation énergique, à laquelle il ne survécut que cinq jours, sa maladie ayant fait de rapides progrès.

P. L...t.

P. L...t. Voyez aussi TOUSSAINT DE SAINT-LUC.

1769, entra fort jeune dans la marine. Ayant ensuite de Loir-et-Cher. Opposé au système de émigré avec son frère aîné, il fit à l'armée des concession adopté par le ministère Martignac, Princes la campagne de 1792. Deux ans plus il se replaça dans l'opposition et fut envoyé dans tard, il eût fait l'expédition de Quibéron et y la Creuse. Sa nouvelle préfecture lui avait été aurait peut-être partagé le sort de son frère, qui assignée comme un lieu d'exil; il s'y attacha y périt, s'il n'avait été compris dans une divi- en s'y faisant aimer, et ce fut à regret qu'il la sion de réserve dont le départ fut arrêté par la quitta, quand le dernier ministère de la Resnouvelle du désastre. Rentré en France sous le tauration l'appela à administrer le département Consulat, il consacra ses loisirs à l'étude des de la Mayenne. Il venait d'être réélu par l'arlettres, qu'il cultiva, en homme de goût, jus- rondissement de Châteaulin, quand fut consomqu'en 1814, époque où il fut nommé préfet du mée la Révolution de 1830. Inébranlable dans Finistère. Surpris dans ce poste par les événe- ses convictions, il ne crut pas qu'il lui fût posments des Cent-Jours, et reconnaissant son im-sible de prêter serment au nouveau pouvoir. puissance à servir la cause royale en France, Comprenant que son rôle politique était termiil résolut de rejoindre le roi à Gand, pour se né, il se retira à l'ombre du foyer domestique, mettre à sa disposition. Accompagné de trois et s'appliqua à la pratique des vertus chrétiende ses amis, MM. de Quélen, de Silguy et nes jusqu'à sa mort, qui eut lieu à Quimper le de Parcevaux, il s'embarqua secrètement à 30 mai 1844. Roscoff, pour passer à Jersey; mais une violente tempête rejeta leur frêle embarcation sur le rivage. Saisis aussitôt par les douaniers, les SAINT-PERN (maison de).-Dans le moyennaufragés furent garrottés, jetés sur des char-âge, les familles militaires les plus considérables rettes, et traînés comme des malfaiteurs dans du pays dinannais étaient échelonnées et fixées les prisons de Brest et de Morlaix. A la nou- dans des castels plus ou moins fortifiés, sur les velle de ces arrestations, Mm de Saint-Luc bords de la Rance, depuis l'embouchure de quitte le château du Bot, emportant dans ses cette rivière jusqu'au manoir du Chastel, en Guébras un enfant qu'elle allaite, atteint les charret-roc; elles formaient ainsi la garde de la Rance, tes, se fait jour à travers la foule ameutée à l'en- dont elles défendaient l'entrée et la pêche contour, et obtient, à force d'intances, la faveur tre l'ennemi et les écumeurs de mer. Les prinde partager la prison de son mari, au sujet du- cipales de ces familles étaient les Châteaubriand, quel un général écrivit alors ce billet laconi- les Lorgeril, les Beaumanoir, les Saint-Pern, les que «L'ex-préfet du Finistère vient d'être ar- Ruffier, etc., etc.; elles sont tellement rapprorêté sur la côte avec trois autres brigands; chées ou confondues dans les chartes et avcux, j'attends par le télégraphe l'ordre de le faire que l'on a été conduit à considérer les unes fusiller.» Heureusement l'ordre ne vint pas, et comme des juveigneuries de l'autre. A l'époque la nouvelle du retour du roi rendit la liberté au la plus reculée, les Saint-Pern sont qualifiés de comte de Saint-Luc qui, sans perdre de temps, Mareuc, ou chevaliers, et de cette qualification courut à Quimper et y reprit possession de la l'on doit conclure que, dès le xre et le xire siècle, préfecture. Il travaillait à assurer l'ordre, lors-ils occupaient les premiers rangs dans la chequ'une lettre ministérielle lui apprit qu'il était remplacé par un membre du Conseil-d'Etat des Cent-Jours. Cet oubli de son dévoûment ne l'affaiblit pas. Porté, presque aussitôt, comme candidat, par les collèges des quatre arrondissements du Finistère, et élu par le grand collége de ce département, il vint siéger sur les bancs de l'extrême droite, et s'associa à toutes les mesures qu'elle fit prévaloir jusqu'à la dis-Saint-Pern, c'est-à-dire le chevalier Guy de Saintsolution de la Chambre, le 5 septembre 1816. Nommé préfet des Côtes-du-Nord, il en exerçait les fonctions lors du voyage du duc d'Angoulême en Bretagne. Saint-Luc lui ayant adressé avec une respectueuse franchise des observations sur le système politique suivi par les hommes qui étaient alors à la tête des affaires, une seconde destitution le punit de sa sincérité. Cette fois, ce furent les électeurs des Côtes-du-Nord qui le vengèrent des rancunes ministérielles, en le rappelant à la Chambre des députés, où il siégea jusqu'en 1830. Lorsque MM. de Villèle et de Corbière entrèrent au ministère, ils le nommèrent préfet du Lot, puis

valerie. L'histoire fait mention, dès le commencement du xe siècle, de la maison de SaintPern ou de Saint-Patern (le premier nom n'est qu'une contraction du second). Parmi les membres de cette famille, qui s'arme d'azur à dix billettes percées d'argent, et qui porte pour devise: Fortiter paternus, nous signalerons particulièrement: Guy Mareuc, Marheuc, Maret de

Pern, né vers l'an 1000, sur les bords de la Rance, qui vécut sous les rois de France Robert II et Henri Ier, et sous les ducs de Bretagne Alain III et Conan II. Plein de la ferveur de son siècle pour la construction et l'agrandissement des communautés religieuses, il fit de nombreuses et importantes donations aux bénédictins du monastère de Saint-Nicolas d'Angers, entre autres celle de l'église de Saint-Patern, dont il était fondateur ou possesseur héréditaire. La solennité de la consécration de ce don en atteste l'importance. Adrauld, abbé de Saint-Nicolas d'Angers, vint de cette ville à Saint-Pern; et le jour de la fête du patron (16 avril), Guy

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