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dernières homélies de l'archevêque de Grenade.

Le Sage eut, toutefois, la sagesse de ne pas attendre du public l'avertissement qu'il fait donner par Gil-Blas au bon prélat. Il comprit bientôt que l'heure de la retraite avait sonné pour lui, et il sut en prendre son parti en homme d'esprit et en philosophe. Pendant les dernières années de son séjour à Paris, il habitait dans le faubourg Saint-Jacques une maison sur la quelle un voyageur anglais, Joseph Spence, donne des détails assez curieux :

Le Sage fut amplement dédommagé de tous les chagrins qu'il éprouva à cette occasion par la tendre affection de sa fille et du second de ses fils. Celui-ci avait embrassé l'état ecclésiastique et obtenu un canonicat à Boulogne-surMer. Son esprit, ses vertus et son dévouement à servir ses proches le rendirent bientôt cher à son évêque, à ses confrères et à la société boulonaise, auprès de laquelle il jouissait d'une haute considération. Il prépara, par une ingénieuse médiation, la rentrée en grâce de Montménil, que son père avait cessé de voir depuis « Elle est exposée, dit-il, à l'air de la cam- son engagement à la Comédie-Française. Cette >pagne. Le jardin se présente de la plus jolie réconciliation eut lieu de la manière la plus > manière que j'aie vue pour un jardin de ville. touchante, et Montménil, devenu le plus in» Il est aussi joli qu'il est petit, et quand Le time ami de son père, entraînait souvent le bon > Sage est dans son cabinet du fond, i! se vieillard à la représentation de Turcaret et de >> trouve tout-à-fait éloigné des bruits de la Crispin, dont il jouait certains rôles avec une > rue et des interruptions de sa propre famille. véritable supériorité. La mort de ce fils, arri» Le jardin est seulement de la largeur de la vée subitement vers la fin de 1743, fut un coup > maison, laquelle donne d'abord en une sorte douloureux pour Le Sage, qui, sentant le ter» de terrasse en parterre, plantée d'une variété me de sa carrière approcher, prit le parti de se > de fleurs des plus choisies. On descend de là retirer à Boulogne-sur-Mer, chez son fils le > par un rang de degrés de chaque côté dans un chanoine. Il y vécut avec sa femme et sa fille, » berceau. Ce double berceau conduit à deux des modiques ressources du canonicat de son > chambres ou cabinets d'été tout au bout du fils, auquel la reine Marie Lecsinska accorda en » jardin. Ils sont joints par une galerie couverte outre, peu de temps après, une pension sur un » dont le toit est supporté par de petites colon- bénéfice. Cette pension fut sollicitée par le >>nes, de sorte que notre auteur peut aller de comte de Tressan, alors commandant en Bou> l'une à l'autre, toujours à couvert, dans les lonais et Picardie, et qui, lié avec l'abbé Le > moments où il n'écrit pas. Les berceaux sont Sage, était chaque jour témoin de sa piété fi> couverts de vigne et de chèvre-feuille, et l'in-liale et de ses vertus. Homme lettré lui-même, > tervalle qui les sépare est arrangé en manière et membre de l'Académie française, le comte » de bosquet. C'est dans le cabinet de droite en » descendant qu'il a écrit Gil-Blas.............. (1). » Le Sage trouva, dans ce gracieux réduit, toutes les jouissances que procurent la culture des lettres et la paix du foyer domestique. Adoré de sa femme, dont il avait eu trois garçons et une fille, plein de tendresse pour ses enfants, il partageait tous ses soins entre ses travaux et << M. Le Sage, dit-il, se réveillant le matin leur éducation. Rien n'eût troublé le calme et» dès que le soleil paraissait élevé de quelques la sérénité de ses vieux jours si l'aîné de ses» degrés sur l'horizon, s'animait et prenait du fils, qu'il destinait au barreau, emporté par une » sentiment et de la force, à mesure que cet passion dont il ne put se rendre maître, n'eût embrassé la profession pour laquelle son père avait peut-être le plus d'aversion, celle de comédien; sous le nom de Montménil, il débuta sur la scène française, le 28 mai 1726, par le rôle de Mascarille dans l'Etourdi. Il ne tarda pas à devenir un des premiers acteurs du Théâtre-Français, où l'on s'est long-temps souvenu de la manière dont il jouait principalement les rôles de paysans, de valets et de financiers. Entraîné par l'exemple de son frère, le troisième fils de Le Sage, François-Antoine, s'engagea aussi dans la carrière théâtrale. Il joua plusieurs années en province sous le nom de Pitennec, mais il n'y obtint que de médiocres succès.

(1) Spenc's anecdotes, published by S. Weller Singer. London, 1820.

de Tressan éprouvait un charme infini à visiter Le Sage, sur les dernières années duquel il nous a transmis des détails pleins d'intérêt. Dans ses visites, il eut occasion de faire une remarque singulière, c'est que le cours du soleil influait d'une manière sensible sur les organes du vénérable vieillard:

» astre approchait du méridien; mais, lorsqu'il » commençait à pencher vers son déclin, la » sensibilité du vieillard, la lumière de son es» prit et l'activité de ses sens diminuaient en » proportion, et dès que le soleil paraissait » plongé de quelques degrés sous l'horizon. » M. Le Sage tombait dans une sorte de lé» thargie dont on n'essayait pas même de le » tirer (4). »

Une autre infirmité attristait la vieillesse de Le Sage. Il était devenu, déjà depuis quelques années, d'une surdité presque complète. Cette surdité, cependant, ne l'avait pas empêché de suivre la représentation de ses pièces, dont il ne perdait presque rien. Il disait même qu'il n'avait jamais mieux jugé du jeu et de l'effet des

(1) Lettre du comte de Tressan du 20 janvier 1783.

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torze belles cures attachées à cette maison, sé-en chaire, il le consacrait à la lecture des liminaire de pasteurs pour plus de trente-cinq vres de sa bibliothèque, composée de trois mille mille âmes. Ordonné prêtre, le 22 décembre volumes d'ouvrages rares et excellents. Il les 4784, il fut pourvu, le 17 mai 1783, par M. Le lisait avec fruit, favorisé qu'il était par une méMintier, évêque de Tréguier, du prieuré-cure moire qui lui avait permis de retenir et de cide Bocquiho, lequel, après avoir été jusque làter à propos jusqu'aux classiques, objets de ses à la présentation de l'abbé de Beauport, était | premières études. devenu de droit, par suite d'un accident, à la Parvenu à l'âge de soixante-quinze ans, l'abdisposition du prélat. bé Le Sage avait conservé toute sa vigeur de corps et d'esprit, lorsqu'il lui survint à la lèvre inférieure une tumeur qui parut d'abord peu inquiétante, mais qui prit bientôt un caractère fâcheux. Il supporta avec courage et résignation les incommodités de ce mal, envisagé comme irremédiable. Une opération ayant été jugée nécessaire, il s'y décida résolument, et se Forcé de quitter la France pour refus de ser- rendit à Paris, à l'hospice de la Charité, afin ment, il gagna par mer la Belgique, où, quinze d'être plus à portée des soins d'un chirurgien mois avant la déportation. son abbé- général, habile. L'opération avait parfaitement réussi; d'accord avec son évêque, déjà fugitif à Jer- mais le choléra survint pendant le traitement, sey, avait obtenu pour lui un généreux asile et les progrès en furent si rapides qu'on n'eut dans la célèbre abbaye de Tongerloo, apparte- que le temps d'administrer l'extrême - onction nant à son ordre. L'invasion des armées fran-au mourant, qui expira dans la nuit du 4 au çaises le contraignit ensuite de fuir jusqu'en Si-5 septembre 1832.

Lors des contestations que souleva, en 1790, le serment exigé des ecclésiastiques, l'abbé Le Sage publia une Lettre d'un curé qui ne jurera pas à un curé qui a juré. Cette lettre était adressée à M. Delaunay, prieur-curé de PlouagatChâteleaudren, religieux prémontré et membre de l'Assemblée constituante.

lésie, où l'ordre des Prémontrés avait plusieurs De tous ses travaux, l'abbé Le Sage n'a livré maisons. L'abbaye de Saint-Vincent de Bres-à l'impression que quelques sermons et dislaw lui offrit une retraite honorable. Il ne la quitta que pour aller dans celle de Czanowentz, où il passa le reste du temps de son émigration. C'est là qu'il entreprit la traduction dont il a publié plus tard une partie sous le titre d'Exposition de la Morale de la Religion chrétienne.

cours de circonstance. En 1804, il rédigea une Lettre pastorale de l'Evêque de Saint-Brieuc au clergé et aux fidèles du diocèse, pour l'établissement d'un séminaire diocésain. La même année, il publia une brochure de 80 pages in12, intitulée : Prières pour les stations et InRentré en France en 1802. il fut aussitôt structions en forme de catéchisme, à l'occasion nommé chanoine honoraire de Saint-Brieuc par de l'indulgence plénière, en forme de Jubilé, acMgr de Caffarelli, qui, prenant en considéra- cordée par le Pape Pie VII; en 1805, un Distion ses habitudes claustrales et ses goùts pour cours sur l'Association des Bienfaiteurs du Sél'étude, le pourvut, en 1806, d'un canonicat minaire; en 1817, un Discours pour la Solenen titre. Satisfait de cette position, l'abbé Le nité du XV août, prononcé dans la cathédrale Sage refusa successivement, en 1814, la place de Saint-Brieuc, et imprimé chez Prudhomme, de grand-vicaire que lui offrait le prince Mau- in-8° d'une feuille et demie; en 1823, un Fragment rice de Broglie, évêque de Gand; en 1813, une d'un Sermon sur la Prière; en 1830, une Allochaire de philosophie à Rennes, et en 1814. culion aux Fidèles de Plouha, dans la cérémoune chaire de théologie dans la même ville. Il nie des obsèques de M. L.-F. Clec'h, ancien préféra se vouer exclusivement à la prédica-chanoine régulier de l'abbaye royale de Beaution. Après avoir débuté à Saint-Brieuc, il fut appelé, en 1807, à Nantes, où Mgr Duvoisin l'arrêta pour 1809, et où il retourna depuis. Il s'était proposé de ne jamais sortir de sa province il ne s'écarta de cette règle qu'en faveur de Bordeaux, où l'avait demandé le saint archevêque d'Aviau. Il n'est point d'année où il n'ait, jusqu'à 4831, prêché la station de Carême dans les principales villes de la Bretagne : Morlaix, Vannes, Lorient, Hennebon, l'entendirent successivement. Il prêcha quatre Carêmes à Quimper, et il termina sa carrière évangélique par une cinquième station, en 1834, dans les deux paroisses de Brest. Il se livra aussi aux travaux de différents Jubilés et à des retraites annuelles de religieuses, auxquelles le jeune clergé n'avait eu ni le temps, ni l'occasion de se former. Le temps qu'il ne passait pas

port; enfin, la même année, une brochure in12 de 38 pages, ayant pour titre : Observations d'un Chanoine de Saint-Brieuc sur une Lettre des Curés titulaires du même diocèse au rédacteur de la Revue catholique.

L'Exposition de la morale de la religion chrétienne, qu'il publia en 1847, 2 vol. in-12, à Lyon, chez Rusand, est traduite d'un ouvrage allemand composé par le bénédictin dom Hammer, sur l'ordre du prince-archevêque de Saltzbourg. L'Exposition, traduite pour la première fois en français, sur la troisième édition allemande de 1797. n'était qu'une partie d'un ouvrage dogmatique que l'abbé Le Sage se proposait de publier sous le titre de Manuel du catholique instruit des vérités et des devoirs de la religion, en 5 vol. in-12. Cette partie inédite est restée entre les mains de l'imprimeur Ru

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plus tard, il devait parler avec tant de facilité, d'élégance et de pureté, lorsqu'il aurait à expliquer et à commenter les vieilles lois de Rome. Mais, bien parler la langue de Cicéron ne fut A la suite de la brochure qu'il publia en 1830, pas le seul avantage qu'il recueillit de son sél'abbé Le Sage annonçait un ouvrage intitulé: jour dans les abbayes de Saint-Serge et de NoirEtat de la religion et du clergé dans la partie moutiers. Nul doute que ce fut là qu'il puisa de la Bretagne formant aujourd'hui le départe- les habitudes d'une vie austère et bien ordonment des Côtes-du-Nord et le diocèse de Saint-née, la modestie qui naît de la subordination à Brieuc, dans les temps immédiatement anté- la règle monastique, et cet amour de l'isolerieurs à la Révolution, et jusqu'au concordat ment qui devait faire revivre pour lui la solide 1801. « Ce travail, disait-il, que l'Ami de la tude du cloître, alors que, retiré dans le cabinet "religion a plus d'une fois conseillé d'entre-du jurisconsulte, et entouré de livres rassem>> prendre pour chaque diocèse, est, depuis blés avec le tact du bibliophile éclairé, il n'a» long-temps, terminé pour le nôtre. Il sert vait d'autre société que ces amis muets et pour» d'introduction à un travail plus considérable tant si expansifs! "sous le titre de Mémoires sur les événements Toutefois, on avait méconnu sa véritable vo" et affaires ecclésiastiques du diocèse de Saint- cation, car, après plusieurs années d'épreuve, » Brieuc, qu'il n'est pas temps de publier, et il revint à Rennes, fit son droit, et soutint, en » trop volumineux pour ne l'être jamais qu'en un 1789, sa thèse d'avocat, sans arguments com» abrégé, qui formerait encore un gros in-8°. muniqués, ce qui était une manière très-écla» L'introduction formerait environ soixante pa- tante, mais aussi très-rare, de conquérir sa >> ges; mais on pourrait en ajouter vingt-cinq place au barreau. L'une des lumières de celui » ou trente extraites des Mémoires, et qui ont de Rennes, le célèbre Le Chapelier, voulant » pour objet les études ecclésiastiques dans ce encourager les talents de son jeune confrère, » diocèse, tant avant la Révolution que depuis et contribuer à en assurer le développement, "le concordat de 1801 jusqu'en 1826, que cet l'admit dans son cabinet et lui donna des preu» écrit fut rédigé. » Le travail dont parle l'abbé ves d'une confiance bien honorable, mais qui Le Sage n'a pas vu le jour. P. L...t. allait bientôt devenir périlleuse.

LE SAINT (DOM JEAN), bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, né vers 1705 à Trédarzec, dans le diocèse de Tréguier. fit profession à l'âge de vingt-quatre ans, dans l'abbaye de Bourgueil, le 29 mai 1729. Son éloi

remarque de M. de Corbière, était bien quel- metière, où son confrère Grivart prononça un que chose. Après quelques années de séjour discours qui porta à son comble l'émotion des dans le midi de la France, il revint à Rennes assistants. « M. Lesbaupin, dit-il dans un paset entra, comme commis, dans les bureaux de » sage de cette page éloquente, fut le type de son oncle, M. Villers, ordonnateur. S'ignorant» l'avocat tel que le comprenait d'Aguesseau. lui-même, et exempt d'ambition, il serait resté » Quel plus grand éloge peut-on faire? à tout jamais enseveli dans la poussière de ce >> M. Lesbaupin réunissait toutes les qualités bureau, si ses amis, entre autres Lemérer, plus » qui font l'homme aimable et l'homme utile. éclairés que lui sur sa propre valeur, ne lui» Par l'affabilité de son caractère, par les sailavaient pour ainsi dire fait violence, en lui re- » lies de sa conversation, il charmait; par sa prochant ce suicide moral, et en insistant pour» vaste science, il éclairait.

qu'il rentrât au barreau. Surmontant sa dé- » Il ne vivait, pour ainsi dire, que de la vie fiance de lui-même, il se rendit à leurs instan- intellectuelle. Les affections de la famille et ces. Ses connaissances en droit et en littéra-» la passion de l'étude faisaient son existence ture, son goût sûr et éclairé, son élocution» tout entière. C'était un sage, c'était un saagréable, lui assignèrent bientôt au palais le» vant, mais c'était le plus enjoué des sages, le rang qu'il y conserva depuis. » plus spirituel des savants. Lors du rétablissement des Facultés de droit » Voilà ce dont vous rendrez témoignage en 1806, Lesbaupin fut nommé professeur sup-» vous tous qui l'avez connu; mais nous ajoupléant, et quand, cinq ans plus tard, la chaire » terons, nous qui avons eu des rapports plus de droit romain vint à vaquer par la mort de » intimes avec lui, nous qui avons partagé ses M. Loysel, un concours s'ouvrit. Toujours ti- » travaux et combattu dans la même arène, mide, toujours modeste, Lesbaupin hésitait à » nous ajouterons que, dans le cabinet, on entrer en lice. Les supplications de ses amis le » n'eut jamais de rapports plus faciles; qu'au décidèrent, et à la suite d'épreuves brillantes » barreau, il n'y eut jamais d'adversaire plus dont on a conservé la mémoire, il obtint cette » loyal; mais qu'au barreau comme au cabinet, chaire qu'il occupa jusqu'en 1830. Alors, un» il n'accordait son patronage qu'après avoir nouveau serment fut exigé des fonctionnaires.» consulté les inspirations de son cœur honLégitimiste de conviction et de sentiment, Les-» nête, les enseignements de la science et l'aubaupin ne voulut pas contracter envers le nou-» torité de la raison. >>

veau pouvoir des obligations qui eussent blessé Ces belles et nobles paroles impressionnèrent sa conscience droite et inflexible, quand il s'a-profondément ceux qui les entendirent, et il en gissait de ses devoirs. Ses amis insistèrent pour devait être ainsi, parce qu'elles étaient vraies qu'il conservât une position qu'il ne devait pas et peignaient fidèlement celui qui, dans sa à la faveur de la branche aînée, puisqu'il l'a- chaire, au palais, dans son cabinet, avait mévait obtenue au concours. Pour toute réponse, rité qu'on l'appelât le père des étudiants et le il montrait le ruban de sa boutonnière, en di- modèle des avocats, auxquels il donnait l'exemsant: Mes amis, je ne blâme personne, mais ple d'un désintéressement devenu proverbial; » pour moi honneur oblige. » Successeur de celui dont les convictions politiques et reliToullier dans les fonctions de bâtonnier de l'or-gieuses obtenaient les respects de tous, parce dre des avocats, qui lui avaient été déférées d'une voix unanime, il les exerça jusqu'au jour de sa mort, arrivée à Rennes, le 29 décembre 1842.

Cette mort fut un sujet de deuil public. La magistrature, au sein de laquelle il comptait beaucoup d'élèves, s'associa à la douleur du barreau, en décidant que les audiences de la Cour seraient suspendues pendant les obsèques de Lesbaupin. Pieux et noble hommage qui rappelait la commune origine des deux ordres, et faisait, pour ainsi dire, revivre les anciennes traditions dont cet homme vénéré était le digne représentant! Une foule immense, composée d'hommes de toutes les opinions, de tous les partis, de toutes les classes de la société, confondus dans un sentiment unanime de tristesse et de respect, et précédée de l'ordre entier des avocats, du corps des avoués en robe, de la majeure partie des magistrats, des autorités, des membres de l'Université et des Facultés, etc., etc., accompagna sa dépouille mortelle au ci

que, aux yeux de tous, elles étaient sincères, et que, prenant leur source dans la charité chrétienne bien comprise, elles avaient ce cachet de tolérance sans aigreur qui ne sait qu'aimer, plaindre et pardonner.

Trois journaux de Rennes, le Progrès (30 décembre 1842 et 2 janvier 1843), l'Auxiliaire breton (31 décembre 1842 et 3 janvier 1843), et le Conciliateur du 5 octobre 1849. contiennent, sur la vie et le caractère de Lesbaupin, des détails qui ont trouvé place dans la présente notice. Le Conciliateur contient, en outre, des fragments d'une correspondance intime entre Lemérer, Toullier et Lesbaupin. « C'est, comme le dit cette feuille, une étude de mœurs qui ne manque pas d'intérêt et qui porte avec elle un utile enseignement. » P. L...t.

LESCAN (JACQUES-FRANÇOIS),-né à Lannion (Côtes-du-Nord), le 4 mai 1749, fut destiné de bonne heure à l'état de marin. A peine âgé de quatorze ans, il fit une première campagne, en

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