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KERGARIOU-LOCMARIA (THIBAUD ou | prise, car l'arrivée du vaisseau et de la seconde THEOBALD-RENÉ, comte de), né, le 17 sep-frégate anglaise obligea M. Morel d'Escures à tembre 1739, au château de Coatilliou, entra prendre chasse. Thomas Graves, capitaine de comme garde dans la marine, le 5 septembre la Magicienne, adressa, plus tard, au comte 1755, et fut embarqué, dans le mois de novem- de Kergariou, pour lui témoigner le cas qu'il bre suivant, sur le vaisseau l'Aigle, commandé faisait de sa bravoure, deux gravures reprépar M. de Saint-Alouarn, et faisant partie de sentant, l'une le commencement, l'autre la fin l'escadre destinée pour Saint- Domingue, sous de ce combat. les ordres de M. Perier. Toute cette campagne La Sybille avait à peine réparé les avaries remplit l'année 1756. Fait enseigne de vaisseau qu'elle avait essuyées dans le combat du 2 janle 17 avril 1757, il fut immédiatement chargé vier lorsqu'elle fut assaillie, le 6 du même mois, du commandement des batteries des côtes. De par un coup de vent qui la démâta de tous ses 1758 à 1770, qu'il fut fait lieutenant de vais- mâts, et l'obligea de jeter douze de ses canons seau, il ne cessa d'être à la mer, et, dans cet à la mer. Réduite à cet état de détresse, elle naintervalle, il fut chargé de diverses missions viguait sous une voile de fortune quand, le 22, qui auraient dû lui faire obtenir un plus prompt le capitaine de Kergariou, alors remis de sa avancement. En 1774, il commanda la frégate blessure, aperçut plusieurs voiles anglaises au le Serin, sur laquelle il prit plusieurs navires nombre desquelles étaient la corvette le Husanglais qui avaient viole les traités sur le com- sard et le vaisseau de 60 le Centurion. Le Husmerce des nègres. Son journal de cette campa- sard se porta sur la Sybille qui, toute désemgne contenait des détails exacts et circonstan- parée qu'elle était, eut ainsi à le combattre. ciés sur des mouillages peu fréquentés de Saint- Combattre n'est pas précisément le mot, car la Domingue, et était accompagné de plans fidè- corvette ne tira qu'une bordée; mais elle porta les de l'anse de Laceul, près du Cap, du môle au dessous de la flottaison, et noya dans un insSaint-Nicolas, des Gouaves et de la baie Ferret, tant toutes les poudres de la Sybille. Les pomdans l'ile à Vache, baie ou il existait un fort, pes ne franchissant plus, la frégate française fut dont il croyait la destruction aussi indispensa- forcée de jeter à la mer douze nouveaux canons. ble que l'etablissement du port des Gouaves, Pendant qu'on faisait cette opération, la corsans lequel le môle ne pouvait, selon lui, exis-vette revint à la charge, en compagnie du Center en temps de guerre.

Capitaine de vaisseau depuis le 13 mars 1779, il commandait, au mois de septembre 1780, la frégate de 32 la Junon, avec laquelle il s'empara, auprès de la Trinité, de la corvette anglaise la Rover, de 20 canons, qui ne lui opposa qu'une faible résistance.

turion qui, de son côté, lâcha deux bordées à la Sybille, et la contraignit ainsi d'amener son pavillon.

On a prétendu, sur la foi des rapports anglais, que le capitaine de Kergariou, aussitôt qu'il vit le Hussard, avait hissé un pavillon anglais audessus du sien, afin de se faire passer pour une Commandant ensuite la frégate de 32 la Sy-prise, et qu'il n'avait arboré son propre pavilbille, il était parti de Saint-Domingue, depuis lon qu'après avoir reconnu l'inutilité de sa rule 27 decembre 1782, avec le brick le Railleur, escortant un convoi de seize voiles, destiné pour l'Amérique septentrionale, lorsque, le 2 janvier 1783, se trouvant en dehors des debouquements, il aperçut, à huit heures du matin, trois bâtiments qui lui donnaient chasse. Lorsqu'il fut assez près pour reconnaître qu'il avait affaire à un vaisseau, l'Endymion, de 30 canons, et à deux fregates de 32, l'Emerald et la Magicienne, il fit signal au convoi de continuer sa route avec le Railleur. A deux heures, jugeant que la Magicienne était suffisamment distancée des deux autres bâtiments anglais, il porta sur elle et engagea le combat bord à bord. Le feu fut très-vif et très-meurtrier de part et d'autre. La Magicienne avait déjà perdu son måt d'artimon, lorsqu'une volée, tirée à mitraille, porta tout entière sur le gaillard de la Sybille, tua onze hommes et renversa le capitaine Kergariou, que l'on crut mort pendant quelques moments. M. Morel d'Escures, son second, prit le commandement et continua de combattre avec la même vigueur. La Magicienne fut rasee comme un ponton, mais non

se. Voici ce qui se passa. Le capitaine français, probablement pour se soustraire à l'attaque des vaisseaux qu'il apercevait, et dont il ne pouvait discerner la force, avait placé son pavillon au dessous du pavillon anglais. Lorsque le Hussard fut assez près, le capitaine de Kergariou le hêla, et ne recevant pas de réponse, il abaissa le pavillon anglais et ouvrit le feu. Il avait, en outre, fait attacher dans les haubans de la Sybille un yacht anglais qui, engagé dans ce moment, ne put être enlevé, et c'est vraisemblablement de ce yacht que le capitaine du Hussard a voulu parler, lorsqu'il a prétendu que le capitaine français avait combattu sous pavillon anglais. Cependant le yacht, qui n'est pas d'ailleurs un pavillon de nation, pouvait d'autant moins, dans cette circonstance, être considéré comme tel, qu'il ne flottait pas à la corne. Quoi qu'il en soit, sir Thomas Russel, capitaine du Hussard, prétendit que Kergariou, en faisant le signal de détresse, et en laissant le Hussard approcher sans précaution et recevoir une bordée, avait employe un stratagème condamné par le droit international maritime. (Vatel, Sur la Loi

dans les canots, et le capitaine de Kergariou se vit dans l'obligation d'abandonner så frégate échouée et sabordée.

des Nations, liv. III, chap. X, p 69, art. Stratagème.) A son retour en France, Kergariou, que Russel avait traité avec une excessive rigueur, pour ne pas dire avec ignominie, si l'on s'en rap- Commandant, en 1780, la frégate de 32 la porte au récit de l'Annual biography and obi- Belle--Poule, il croisait de conserve avec la frétuary for the year 1820, présenta les faits gate l'Aimable et la corvette le Rossignol, à sous un tout autre aspect; et les dépositions quatre lieues sud-sud-ouest du Croisic, quand faites le 14 avril de la même année (1783) au il fit rencontre, le 16 juillet, du vaisseau angreffe de l'amirauté de Tréguier, par l'état-ma-glais de 64 le Nonsuch, capitaine James Waljor et l'équipage de la Sybille, dépositions qui existent en original aux archives du ministère de la marine, vinrent confirmer sa propre déclaration. L'examen de cette affaire, ordonné par le ministre de la marine, démontra la fausseté des allégations du capitaine du Ilussard, et une dépêche de ce ministre au comte de Vergennes, portant la date du 14 septembre suivant, conslata la loyale conduite de Kergariou, qui s'était rendu au Centurion, et non au Hussard, mais dont Russell revendiquait la capture, parce que, supérieur en grade au commandant du Centurion, il avait fait amariner la prise.

Le comte de Kergariou, qui était chevalier de Saint-Louis depuis le 24 décembre 1775, fut admis, le 16 août 1784, dans l'ordre de Cincinnatus. Lorsqu'il émigra, au commencement de la Révolution, il avait fait neuf campagnes en Amérique, trois voyages au-delà du cap de Bonne-Espérance, et s'était trouvé dans cinq escacadres et trois combats où il avait reçu d'effroyables blessures. Fait prisonnier à la descente de Quibéron, il donna à ses compagnons d'infortune l'exemple d'une fin vraiment chrétienne. Récitant lui-même l'Office des morts aux prisonniers, il sut leur inspirer le courage dont il était animé, et qui ne se démentit pas lorsqu'il marcha à la mort. P. L...t.

lace (le même qui commandait la division anglaise à l'affaire de Cancale). La Belle-Poule, après avoir fait signal à ses deux conserves de prendre chasse, fit vent arrière, allure qui lui était la plus avantageuse. En vain elle jeta à la mer tout ce qui pouvait alléger son poids et augmenter sa marche. Le Nonsuch l'atteignit vers les onze heures trente minutes du matin. Quand on fut à portée de pistolet, le capitaine de Kergariou ordonna de se tenir prêt à envoyer la bordée de la batterie et des gaillards aussitôt qu'on verrait le Nonsuch lancer sur babord. Cet ordre fut exécuté avec tant de succès, que les trois bordées de la Belle-Poule, dirigées avec une extrême promptitude, dégréèrent le vaisseau anglais de ses manœuvres hautes, et l'obligèrent de culer un instant. Ce léger avantage fut de courte durée. Le vaisseau s'etant rapproché se trouva par le travers de la Belle-Poule, bord à bord, et la désempara tellement qu'elle ne put manoeuvrer. La prenant ensuite par le bossoir de babord, il l'écrasa de son feu pendant un quart-d'heure. Le combat se soutenait d'une manière qui tenait du prodige de la part de la Belle-Poule, ardente à continuer la célébrité de son nom, et son capitaine se portait partout, entretenant l'exaltation de son équipage, lorsqu'il fut mortellement blessé. Il voulait mourir sur le gaillard de sa KERGARIOU-COATLÈS (RAYMOND-MA- frégate, mais on crut devoir le transporter au RIE, chevalier DE), — né au château de Coatil-poste du chirurgien, où il expira un moment liou, le 14 août 1742, entré comme garde dans la marine le 11 decembre 1755, enseigne de vaisseau en 1763, lieutenant le 1er octobre 1773, chevalier de Saint-Louis en 1776, et lieutenantcolonel d'artillerie le 4 avril 1780, commandait, en 1779, la frégate de 26 la Danaé, faisant parKERGARIOU DU COSQUER (FRANÇOIStie de l'expédition qui sortit de Saint-Malo, au LoUIS DE ) - fils de messire Charles Kergariou mois d'avril, pour tenter un coup-de-main sur et de dame Yvonne du Châtel, seigneur et dame Jersey. Le 13 mai suivant, la Danaé et plusieurs du Cosquer, né le 13 juin 1725, à Plounevezautres bâtiments de moindre force, chassés par Moëdec (arrondissement de Lannion), était une division de sept bâtiments anglais, se réfu- chevalier de Saint-Louis et maréchal-de-camp gièrent dans la baie de Cancale, ou le capitaine en retraite, lorsqu'eurent lieu, à Quimper, où de Kergariou espérait que les batteries de la côte il demeurait, les élections des membres de le protegeraient contre des forces si supérieu- l'administration départementale du Finistère. res. Il y fut suivi par les ennemis, qui l'appro- Elu président, lors de l'installation, le 1er août chèrent vers midi 30 minutes, à demi-portée de 1790, il concourut à la préparation et à l'exécanon. Quoiqu il pût à peine se défendre, l'es-cution de tous les actes de cette assemblée. La poir d'être secouru lui fit essuyer pendant quel- division du territoire, l'établissement du nouque temps le feu d'un vaisseau de 50 canons et veau système financier, l'assiette et la répartide trois fregates; mais après une courte défen- tion des impôts, l'organisation administrative, se, l'équipage, réduit à lui seul, et comptant religieuse et politique du département, tels fudix hommes tués et vingt blessés, se précipita rent les principaux travaux auxquels il prit

après. La lutte continua quelque temps encore
avec acharnement; mais M. de la Motte-Ta-
bourel, second de la frégate, fut obligé d'ame-
ner son pavillon.
P. L...t.

part, et dans l'accomplissement desquels il sut allier une sage fermeté au respect de la loi, dont il tempéra bien souvent la rigueur. Kergariou présidait encore l'administration départementale, lorsqu'à l'occasion des journées des 31 mai, 1er et 2 juin, elle prit une série de mesures pour protester contre les violences de la majorité conventionnelle. Incarcéré et traduit devant le tribunal révolutionnaire de Brest, comme fédéraliste, il fut condamné et exécuté le 3 prairial an II (22 mai 1794), avec vingt-cinq de ses collègues, au nombre desquels étaient Leprédour, Morvan, etc. Voy. ces noms.) P. L...t.

des Côtes-du-Nord, dont les habitants le choisirent, à deux reprises, pour les représenter à la Chambre des députés. Dans l'accomplissement de ces deux mandats successifs, il fit preuve de droiture et de capacité, soit comme orateur, soit comme membre actif de diverses commissions, principalement dans la discussion des lois de douanes ou de finances et de celles qui intéressaient notre industrie linière. Elevé en 1826 à la dignité de pair de France, il montra au Luxembourg un caractère modéré et indépendant. Démissionnaire par refus de serment en 1830, il se retira dans son château de la Grandville, où il se consacra exclusivement à l'etude des moyens de relier le passé au présent et à l'avenir. Ainsi envisagé, le travail fut pour lui, non seulement une distraction, mais un devoir qu'il accomplit avec d'autant plus de

KERGARIOU DE LA GRANDVILLE (JoSEPH-FRANÇOIS RENÉ-MARIE-PIERRE, comte DE), -né à Lannion, le 25 février 1779, se destina d'abord à l'École polytechnique. Venu à Paris après le 13 vendémiaire, il y suivit des cours persévérance, qu'il avait encore la conscience d'économie politique, de physique et de chimie. d'être utile à son pays par ses recherches et par Quelques années se passèrent pourtant sans le noble et judicieux emploi qu'il faisait de sa qu'il se décidât pour aucune carrière. Membre, grande fortune. C'est à ses encouragements en 1808, d'une députation envoyée à Napoléon qu'on doit la création de la Société archéologipar le collége électoral des Côtes-du-Nord, il que des Côtes-du-Nord, dont il fut nommé préfut nommé chambellan, et demanda, dans son sident d'honneur. Il avait amassé des trésors enthousiasme impérialiste, à faire la campagne scientifiques que son urbanité se plaisait à renqui allait s'ouvrir: « Pas cette fois, lui répon- dre accessibles à tous les hommes studieux. > dit Napoléon; cela ferait des jaloux. » Rentré Des documents historiques d'un haut intérêt, dans sa famille, il s'y prépara à la vie publique une vaste et curieuse bibliothèque, riche en rapar de fortes et solides études en économie poli- retés bibliographiques nationales, et une coltique et en histoire. Nommé chevalier de la Lé-lection de monnaies gauloises, l'une des plus gion d'Honneur le 30 juin 1811, et sous-préfet complètes de France, avaient fait du château du Havre le 14 juillet suivant, il fut élevé, le de la Grandville une sorte de sanctuaire de la 26 décembre de la même année, aux fonctions science, où l'obligeance et les lumières du de préfet d'Indre-et-Loire. Il débutait à peine dans la direction des affaires de ce département qu'une disette dont il fut affligé lui fournit maintes occasions de déployer une sollicitude active et éclairée dont le pays a conservé le souvenir. Deux ans après survint la chute du gouvernement dont Kergariou avait recherché et embrassé le service avec tant d'ardeur; s'il ne concourut pas à la provoquer par ses actes, on peut croire, du moins, qu'il l'appela de ses vœux ou qu'il l'accepta sans trop de regrets, à en juger par l'empressement qu'il mit à se rallier à la Restauration. Nommé, au mois d'octobre 1814, officier de la Légion d'Honneur et préfet du Bas-Rhin, Kergariou se démit de ses fonctions et se retira à Versailles pendant les Cent-Jours. Appelé, le 2 août 1815, à la préfecture de la Seine-Inférieure, il trouva moyen, malgré les exigences de la politique, de donner une impul sion active et féconde à la recherche et à la restauration des monuments historiques de ce département les vitraux de la sainte chapelle de Champigny, l'abbaye de Saint-Georges-de-Bo- Ce livre est curieux. La préface est d'une cherville, et le cirque de Lillebonne, qu'il fit bénignité équivoque et traîtresse Vale, mi déblayer, fixèrent particulièrement son atten- Salmasi, et me ama, lui dit-il, après l'avoir tion. Lorsqu'il quitta la Seine-Inférieure, avec accablé de grossières injures, telles que celles le titre de conseiller d'Etat, les regrets de ses de téméraire, arrogant, ignare, plein de pus et administrés le suivirent dans le département de venin. (Sic.) Après tout, il veut bien décla

propriétaire permettaient à qui voulait de pui-
ser. C'est là qu'il est mort le 45 juin 1849.
Les détails qui précèdent sont extraits de l'E-
loge de M. le comte de Kergariou, ancien pair de
France, etc., prononcé dans la séance publique du
congrès de l'Association bretonne, à Morlaix,
le 10 octobre 1850, par M. Ath. Saullay de l'Ais-
tre, président de la Société archéologique et his-
lorique des Côtes-du-Nord, chevalier de la Lé-
gion-d'Honneur. Saint-Brieuc, L. Prudhomme,
1851, in-8° de 44 pages.
P. L...t.

KERGOET (ANTOINE DE), auteur d'une réfutation de Saumaise, sur Tertullien, article Pallium. Voici à quelle occasion. Le P. Petau avait publié des livres de controverse contre Saumaise: Kergoët s'en mêla en sous-ordre, et composa contre le célèbre écrivain son libelle intitulé: Antonii Kercoelii aremorici animadversorum liber ad Claudii Salmasii notas, in Tertullianum, de Pallio. Rennes, chez Yves Halec, 4622, petit in-8°.

»

dont les noms sont extraits de la Généalogie des seigneurs de Kergorlay, bannerets, puis comtes de Kergorlay, comtes et marquis de Cludon, barons de Pestivien, etc., dressée, d'après les titres, par M. Eug. de Stadler, archiviste paléographe. Paris, Crapelet, in-8° grand-jésus de 45 pages. (Extrait du Mémorial historique de la Noblesse.)

rer qu'il ne hait pas l'éminent grammairien; et comme il sait le grec, il lui jette à la face la phrase homérique : « Tu n'as jamais volé mes vaches ou propot' emas bous helasas...... Entrant ensuite en matière, il intitule ses chapitres Hideuse hallucination de Saumaise, Plagiat de Saumaise, — Ordures (sordes) des corrections de Saumaise. Le plus souvent, ces injures sont en grec, langue des vioDAVID, chevalier, et le sire DE KERGORLAY, lents propos, Salmasii iacoethes, periergia, banneret de Bretagne, vivaient en 1057, comparepanorthodoma. Du reste, force grossière- me il résulte du procès-verbal de l'assise que tés et peu d'esprit, à moins qu'on n'en trouve Conan II tint à Nantes, le 15 mai de cette andans des phrases de ce genre: Tu chercherais née, et dans laquelle il régla le rang des préen vain un laurier dans un moutardier. - Vol- lats, barons, bannerets et chevaliers de son dutaire a bien fait un pamphlet divisé en dix-neuf ché. Le sire de Kergorlay prit place le vingtièchapitres intitulés les Dix-Neuf Sottises du père me des bannercts, après les neuf prélats et les Nonotte; mais Voltaire en avait le droit: il re-neuf barons bretons. David eut rang le onzième poussait par une fine ironie une avalanche parmi les chevaliers. d'impertinences furibondes.

Jean DE KERGORLAY se croisa en 1096 contre les infidèles, avec Robert, duc de Normandie, Alain Fergent, duc de Bretagne, et d'autres seigneurs bretons, comme il se justifie par un titre du château de Vitré, dont l'écriture peut être du xire siècle. Pierre III,

-

Qu'avait donc fait Saumaise, pour mériter tout cela? Il avait eu l'audace hétérodoxe de soutenir qu'il fallait rustare là où Kergoët lit ruspare: omnis alus, où son adversaire lisait omnisalus. Il y a un mot qui a donné lieu à un pugilat indécent. A une version de Tertullien, quí portait ala, le « dictateur de la grammaire» sénéchal du comté de Bretaavait substitué culo. L'imagination du pamphlé- gne, suivit, en 1270, à la croisade de Tunis, taire bas-breton devient ici tellement grave-Jean-le-Roux, duc de Bretagne, dans l'estime leuse, que force m'est de le laisser marcher et dans l'affection duquel il paraît avoir occuseul. Saumaise fit à ce mal appris l'honneur immérité de lui répliquer, sous le pseudonyme de François Le Franc. Kergoët, ravi, lui repondit par un torrent d'injures intitulées: Mastygophorus seu Elenchus confutationis, etc. Paris, 1623. C'est un libelle en trois livraisons, dans le même goût que le premier, ou le malheureux grammairien est dénoncé à la vengeance de Dieu et des hommes, pour avoir avancé que Jésus-Christ et les apôtres portaient des manteaux semblables à ceux des philosophes du paganisme. « Le Christ est-il donc un cynique?» demandait effrontément le critique armoricain? Ajoutons que Saumaise s'etait permis de penser autrement que son adversaire sur la couleur de l'or, sur la nature de la chaussure des apôtres, sur la forme de la chlamyde, et que Kergoët pensait, avec assez de raison, qu'en Espagne et même en France on avait brùle des gens pour dix fois moins que cela. G. L.

KERGORLAY,-ancienne famille de l'évêché de Cornouaille, qui portait vairé d'or et de gueules, avec cette devise: Ayde-toi, Kergorlay, et Dieu l'aydera, et dont le nom varie beaucoup dans les actes où on le trouve écrit: Kergorlay, Kergolay, Kergollay, Guergorlay, Guergorlé, Guerregollé, etc., s'allia aux maisons de Rohan, de Penthièvre, de Léon, de Rieux, etc. Parmi ceux de ses membres qui participèrent aux événements dont la Bretagne a été le théâtre, nous citerons les personnages suivants,

pé une place distinguée. On voit, en effet, d'après la liste des sommes que ce prince prêta à quelques seigneurs de sa suite, pour faire le voyage d'outre-mer, que Pierre de Kergorlay reçut 1,000 livres tournois (somme considérable alors) pour accompagner le duc à Tunis, tandis que les autres seigneurs, parmi lesquels on compte des barons de Bretagne, ne reçurent que 100 et 400 livres au plus. Ayant épousé Thomase de Lanvaux, fille d'Olivier, baron de Lanvaux, et sœur de Geoffroy de Lanvaux, chevalier, qui firent l'un et l'autre la guerre au duc de Bretagne, et dont les biens furent confisqués et vendus en 1274, il reçut encore du prince, dans cette occasion, une marque de bienveillance; car les biens qu'il avait acquis sur les terres des seigneurs de Lanvaux, et la dot de Thomase, sa femme, furent seuls exceptés.

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JEAN [er, fils aîné de Pierre III, chevalier banneret de Bretagne, qualifié de Monseigneur dans un acte de la cour de Ploërmel, fut un des vingt-six hauts seigneurs bretons auxquels le roi Philippe-le-Bel adressa, en 1304, des lettres personnelles pour les convoquer à lui faire service dans la guerre de Flandre.

JEAN III, petit-fils du précédent, servit, en 1351, dans la compagnie de Jean de Beaumanoir. Devenu, en 1352, capitaine d'une compagnie de deux chevaliers, cinq écuyers et dix archers, il alla rejoindre, avec le sire de Rieux, le vicomte de Rohan, le comte de la

KER Marche et quelques autres seigneurs bretons, ouverts pour l'acceptation de l'acte additionnel. les troupes que le roi Jean envoyait en Breta- Impliqué, en 1832, dans l'affaire du Carlo-Algne sous la conduite de Guy de Nesle, maré-berto, il fut acquitté à Montbrison, en 1833, chal de France. Il combattit, sous les ordres de ainsi que son fils, Louis-Gabriel-César, aujour ce maréchal, à la bataille de Mauron, et s'at-d'hui secrétaire général de l'Association bretacha dès lors étroitement au parti de Charles tonne, lequel après avoir, en qualité d'officier de Blois, aux côtés duquel il prit part à la ba-d'artillerie, pris une part honorable à la contaille d'Auray. Froissart (liv. IV, p. 242), Du quête d'Alger, fut ensuite, par l'effet de la loi Chastelet (p. 79) et la chronique de Saint-An- du 30 août 1830, considéré comme démissiondré ( D. Morice, Pr., t. II, col. 324) font une naire pour refus de serment. P. L...t. mention honorable de la conduite de Jean III dans cette circonstance.

JEAN IV,-petit-fils de Jean Ier, vivait en 4340. Il devint la tige de la branche de Cludon, par son mariage avec Alix Buzic, dame du par son mariage avec Alix Buzic, dame du Cludon, dont il eut deux fils, Rolland et Henri, écuyers, qui, tous deux, ratifièrent le traité de

Guérande.

KERGOUANTON (PIERRE DE LOZ, sieur curseurs, l'un et l'autre, du comte et de la comDE),-en Trélevern, et son épouse, dignes précurseurs, l'un et l'autre, du comte et de la comtesse de la Garaye (voy. ce nom), font, dans tesse de la Garaye (voy. ce nom), font, dans Annuaire des Côtes-du-Nord de 1849, partie historique, pag. 45-18, l'objet d'une notice que nous reproduisons ici pour bien faire connaître ces deux modèles de charité chrétienne. KerVINCENT, auteur du rameau de MM. de gouanton faisait pratiquer les exercices reliKergorlay actuels, servit, dès 1569, comme gieux dans son manoir, comme dans une comarcher de la garde du roi, dans la compagnie munauté, et y joignait toutes les œuvres de mide messire Guy de Rieux, et mourut en 1608. séricorde. Chaque jour, il entendait trois mesALAIN-MARIE, comte de Kergorlay, bri- ses, la première à l'église paroissiale, la seconde gadier des armées du roi, capitaine au régi- dans une chapelle qu'il avait bâtie en l'honment des gardes françaises, chevalier de Saint-neur de son patron, à mi-chemin du bourg de Louis, né le 27 octobre 1715. Reçu, en 1735, Trélevern; la troisième dans la chapelle du châcomme gentilhomme à drapeau dans le régi-teau. A la suite de ce dernier sacrifice, l'épouse ment des gardes françaises, il y gagna succes- de M. de Loz expliquait la doctrine à une foule sivement ses grades. Blessé grièvement à la ba- de pauvres, et leur distribuait d'abondantes autaille de Fontenoy, il ne dut la vie qu'au dé-mones D'autres indigents venaient à Kergouanvouement de son domestique, qui le rapporta à ton à toute heure, ainsi que des malades et des l'ambulance. Promu au grade de lieutenant- blessés, et y trouvaient un secours charitable. général, en 1784, il mourut à Paris, le 3 février 1787, et fut inhumé dans la chapelle de SaintMaurice, à Sulpice. Il eut de son mariage avec Mlle Marie-Joséphine de Boisgelin les deux fils qui suivent :

GABRIEL-LOUIS-MARIE, comte de Kergorlay, ancien officier de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, né le 11 décembre 1766. Il fut député de la Manche, de 1820 à 1827, époque à laquelle il fut élevé à la pairie, et mourut le

24 mars 1830.

A Noël, le seigneur de Kergouanton habillait douze pauvres et leur servait un dîner. Il passait l'Avent et le Carême à Tréguier, où il avait des magasins pour la nourriture et l'habillement des malheureux, sans que ceux de Trélevern souffrissent de cette absence. En 1653, de concert avec sa pieuse dame, il forma le projet d'établir les Hospitalières à l'Hôtel-Dieu de Tréguier, parce que les personnes qui le desservaient alors n'offraient pas toutes les ressources désirables pour tous les besoins des infirmes. L'évêque promit de seconder cet utile desLOUIS-FLORIAN-PAUL,dit le comte Florian sein, et envoya le doyen de son chapitre, avec de Kergorlay, né à Paris le 26 avril 1769, an- des lettres de lui et des fondateurs, à Quimper, cien officier de cavalerie, chevalier de Saint- d'où il amena quatre religieuses, la mère LouiLouis, est encore vivant. Nommé pair de France se du Cambout, supérieure; la mère Claudine en 1823, après avoir été élu député de l'Oise de Kergoff, la mère Gabrielle Le Voyer, la mère en 1815, 1820 et 1822, il refusa de prêter Anne du Diarnellé, et une novice, Marguerite serment, comme pair, après la Révolution de Forterby. Pour obtenir qu'on les acceptât, de 1830, et fut traduit, le 23 novembre de la M. et Me de Kergouanton eurent à vaincre bien même année, devant la Cour des pairs, qui des obstacles. On les vit aller de porte en porte, le condamna à six mois de prison, à l'occasion à Tréguier, solliciter le consentement des prinde la lettre qu'il avait insérée dans la Gazette cipaux habitants: ceux qui l'accordèrent fini de France et la Quotidienne, pour expliquer les rent par l'emporter. Kergouanton donna 15,000 motifs de son refus de serment. En 1815, il fr. pour les constructions, tout le bois de chêavait été détenu par la police impériale, du 29 ne pour les stalles du choeur, les deux fermes de au 31 mai, pour la publication d'une brochure Kermouster et de Lezven en Langoat, et pour où il développait les raisons de son vote néga-la chapelle, une croix, six chandeliers, une lamtif inscrit, le 28 avril 1815, sur les registres pe, un bénitier avec aspersoir, un encensoir avec

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