Imatges de pàgina
PDF
EPUB

SIGNATURE DES AUTEURS.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

MM. BURNEL (Aug.), de Rennes.

Th. H. de la V..
Z..

Du Chatellier (Armand), de Quimper.
DE BLOIS (Aymar), de Quimper.

LA BORDERIE (Arthur LEMOYNE DE), de Vitré.
MARTEVILLE (A.), de Rennes.

GUÉRAUD (Armand), de Nantes.
BIZEUL, de Blain.

CAYOT-DELANDRE, de Vannes.

DUGAST-MATIFEUX (Ch.), de Nantes.
CUNAT (Charles), de Saint-Malo.
LAENNEC (Ch.), de Nantes. ·

DE ROSTAING DE RIVAS.

CARISSAN (Eugène), de Nantes.
TALBOT (Eugène), de Nantes.
SAULNIER (Frédéric), de Rennes.

LE JEAN (G.), de Morlaix.

DE SAINT-GEORGES (H.).

DE KERGARADEC (J.-A.).

Lecourt de la Villethassetz.

MAUPILLÉ (Léon).

[blocks in formation]

BIOGRAPHIE

BRETONNE.

K

règne de Louis XV, et obtinrent tous la croix de Saint-Louis.

KAERDANIEL (Gédéon du Pré Le JAY DE), que l'on croit né en Bretagne, est auteur de I. Projet d'histoire généalogique de Bretagne L'ainé, qui servait dans le régiment d'Aquiancienne et moderne, in-4°. M. de Kerdanet, taine, fut tué à Philipsbourg en 1734, par le auquel nous empruntons cette indication bi-premier coup de canon tiré de la forteresse. Il bliographique, ne nous fait pas connaître si cet était ne vers 1745.

ouvrage a été publié. II. Abrégé généalogique Celui qui devint l'aîné par suite de cette de la maison d'Espinay, contenant sa directe et mort, et qui, plus tard, fut, comme le préles cinq cent douze cartiers de feu monsieur le cédent, colonel de son régiment, était distinmarquis d'Espinay de Broon, in-folio de 11gué dans sa famille par le nom de Keralio du feuillets ou 22 pages, dont 21 sont numérotées; Luxembourg. Il fut chargé de diverses misla dernière, qui est blanche et forme le verso sions diplomatiques près des cours du Nord. de la 21, ne l'est pas. L'exemplaire que pos- Ayant été envoyé avec le comte de Gisors, fils sède M. de Wismes de ce livre peu commun, du maréchal de Belle-Ile, à la cour du grand n'a pas d'autre titre que celui ci-dessus, qui est Frédéric, il eut occasion, pendant un séjour en haut de la première page, et au-dessous du- de trois mois qu'il y fit, de donner à ce prince quel commence immédiatement la généalogie. une preuve de la franchise de son caractère. Élle renferme peu de détails historiques, mais Le roi l'avait invité à une revue. « Comment, une prodigieuse quantité de noms, d'alliances,» lui dit-il, votre petit régiment d'Aquitaine etc., ce qui la rend curieuse. Malheureuse-» s'en tirerait-il devant ces troupes-lå? » ment, et chose bien bizarre, il n'y a pas dix« Sire, il s'en tirerait avec l'estime de V. M., et dates au milieu de ces cinq cent douze quar- l'honneur du nom français. » Il fut aussi tiers. Les fautes d'orthographe, tant dans la chargé de missions importantes auprès de la rédaction que dans les noms propres, sont in-cour d'Espagne, où il séjourna, à diverses renombrables. En voici une pour exemple: Ri-prises, environ une vingtaine d'années. Ce fut chard, sire d'Espinay, et seigneur d'Esterres lui et non son frère Louis-Félix, comme on le (des terres), possédées par son père, etc. croit généralement, qui fut chargé, en qualité M. de Kerdanet ajoute qu'il a laissé un ma- de gouverneur, de l'éducation de l'infant Fernuscrit en 2 vol. in-fo, intitulé: Généalogies dinand, duc de Parme, petit-fils de Louis XV, des plus illustres maisons de France. Ce recueil et ce fut lui aussi qui choisit Condillac pour étail, en 1719, dans la bibliothèque du prince précepteur du jeune prince. Lorsqu'il rentra Eugène de Savoie, et, en 1772, dans celle de en France, comblé des témoignages de reconl'empereur d'Autriche. naissance de la cour d'Espagne, il acheta de Louis XVI, frère de Monsieur, la jouissance viagère du petit Luxembourg, dépendant du palais de ce nom. Mais la Révolution de 1789

P. L...t. KÉRALIO (GUYNEMENT DE).- Cinq frères de ce nom, nés en Bretagne, servirent sous le

T. II.

1

le chassa de cette demeure pour le jeter dans à Louis XV un militaire savant et capable de la prison des Carmes, avec son ami intime le faire l'éducation du prince des Deux-Ponts, son duc de Nivernais. On prétend qu'au moyen fils (celui qui a régné depuis sous le nom de d'une somme assez élevée, payée chaque Maximilien-Joseph et est mort en 1824, adoré mois à Fouquier-Tinville, les deux amis pu- des Bavarois), le roi désigna Agathon de Kérent prolonger leur vie jusqu'au 9 thermidor. ralio. Le gouverneur, afin de remplir digneQuoique Kéralio du Luxembourg n'ait rien ment le mandat qui lui était confié, composa écrit, c'était pourtant un homme d'un grand pour l'éducation du jeune prince un certain mérite. Mathematicien profond et versé dans nombre d'ouvrages traitant des finances, de presque toutes les langues vivantes, il s'était l'état militaire, des fortifications, de la maforme une bibliothèque considérable, compo- rine, ouvrages dont quelques-uns sont encore sée aux trois quarts de livres en langues étran- dans sa famille, mais dont la plus grande pargères et de manuscrits précieux. Possesseur tie est déposée à la bibliothèque publique de Muavant la Révolution d'une belle fortune, et nich. L'éducation du prince terminée, l'électeur jouissant de pensions élevées pour prix de ses conféra à Kéralio le grade de lieutenant-général services en France et en Espagne, il avait dans l'armée de Bavière et le décora du grand consacré cinquante mille écus à l'achat de cordon de l'ordre de Saint-Hubert. Ce fut à son cette bibliothèque. Il s'était fait aussi une belle retour en France que Kéralio fut nommé comgalerie de tableaux, dont quelques-uns, no- mandeur de l'ordre de Saint-Michel et inspectamment les portraits du duc et de la duchesse teur des écoles militaires. Après une inspection de Parme, sont encore conservés dans sa fa- de celle de Brienne, il avait rendu un compte mille. Quand il eut perdu son ami le duc de favorable de Bonaparte, à qui il prêta même Nivernais, il ne conserva que ses livres de ma- plus tard de l'argent. Dans le rapport d'inspecthématiques, pour lesquels il avait une pré- tion, adressé à M. de Marbeuf, Kéralio désidilection marquée et qui devinrent désormais gna, dit-on, le futur empereur comme devant son unique étude. être un jour un homme extraordinaire et le Lorsqu'il avait été incarcéré, on s'était em- Brienne fut assis sur le trône de France, il se nota pour la marine. Quand le jeune élève de paré de tous ses papiers, parmi lesquels figurait une généalogie de sa famille, faite par lui- rappela les bontés de Kéralio, et en témoignamême avec beaucoup de soin; ils furent bruge de la vénération qu'il professait pour sa mélés sur la place Vendôme, à l'exception de quatre lettres de l'Infant de Parme à son ancien gouverneur, lettres encore en la possession de Me la comtesse de la Belinaye, petitenièce de ce dernier.

Ayant perdu son petit Luxembourg avec sa fortune et ses pensions, il avait loué, rue de Condé, un hôtel ou il mourut, âgé d'environ quatre-vingt-dix ans, à la fin de 1805, sans avoir perdu aucune de ses facultés. P.L....t.

KÉRALIO AGATHON-GUYNEMENT de), né vers 1734, entra au service à l'âge de quatorze ans, dans le régiment d'Aquitaine, servit ensuite dans les grenadiers de France, fut un des quatre majors-généraux de l'armée jusqu'en 1760, et fit toutes les campagnes d'Allemagne et de Bohême. Devenu colonel à la suite des grenadiers de France et nommé inspecteur des treize écoles royales militaires, créées en 4775 par Louis XVI, il fut promu maréchalde-camp le 1er avril 1780 et continua son service d'inspecteur des écoles jusqu'en 1783, époque ou il fut obligé de résigner ces fonctions, les nombreuses blessures qu'il avait reçues à l'armée ne lui permettant plus de faire mille lieues par an, ainsi que le commandaient les exigences de son inspection.

Les Kéralio étaient prédestinés à faire l'éducation des princes de leur temps. CharlesThéodore, électeur de Bavière, ayant demandé

moire, il accorda spontanément à sa veuve une pension de trois mille francs.

Lorsqu'il mourut à Paris, en 1788, on célébra en son honneur, par ordre de Louis XVI, un service solennel à l'Ecole militaire, service auquel assistèrent tous les élèves, le crêpe au bras. Parmi eux se trouvaient deux des petitsenfants du défunt, déjà orphelins de père et de leur mère, fille unique d'Agathon de Kéralio.

P. L...t.

KÉRALIO (ALEXIS - CÉLESTIN GUYNEMENT DE), servait dans le régiment d'Aquitaine, lorsqu'à l'une des plus sanglantes batailles de la guerre de Sept-Ans un événement malheureux vint briser sa carrière. Ayant eu un bras cassé d'une telle manière que l'enflure fit céder la couture de son habit, il tomba au pouvoir des Prussiens. Frédéric se faisait ordinairement représenter la liste des officiers prisonniers. Ayant remarqué le nom de Kéralio, il demanda des renseignements qui eurent pour résultat de lui apprendre qu'il était le frère de celui qui avait passé trois mois à sa cour. Le roi signa aussitôt l'ordre de le mettre en liberté et de lui restituer tout ce qui pouvait lui appartenir. Kéralio étant mort à Rennes, le 14 novembre 1782, pendant la tenue des Etats, l'Assemblée décida qu'il serait inhumé à ses frais, suivant l'usage pratiqué quand un de ses membres mourait dans le cours d'une tenue, et elle assista en corps, le lendemain, à ses funérail

les, qui furent célébrées dans l'église des Cor- | Paris, 1777, 2 vol. in-12; ibid., 1780, 1789, 2 vol. in-8°; trad. en allemand. Leipzig, 1778,

deliers.

P. L...t.

2 vol. in-8°.

KÉRALIO (LOUIS-FELIX GUYNEMENT DE), Les archives de l'ancienne Académie royale né à Rennes, le 17 septembre 1731, servit d'a- de la marine, déposées à la bibliothèque du port bord, comme ses frères, dans le régiment d'A- de Brest, contiennent, à la date du 14 mars quitaine; et, parvenu au grade de major, il 1779, une délibération de cette compagnie porobtint sa retraite avec la décoration de Saint- tant « qu'on demandera à M. de Fleurieu un Louis. Déjà connu par la traduction de quelques » manuscrit de M. de Kéralio, contenant une ouvrages utiles, il vint se fixer à Paris et s'y a-» traduction de l'Examen théorique et pratique donna d'abord exclusivement à la culture des let-» de la Construction et de la Manœuvre des vaistres. La protection du duc de Choiseul lui ayant » seaux, par don Georges Juan, traduction qui procuré la place de professeur de tactique à» avait été remise dans les bureaux de la mal'École militaire, il se fit un devoir de s'occu-» rine pour être envoyée à Brest. » Nous n'aper tout spécialement de ses élèves et de com-vons trouvé aucune trace de cet envoi. Les Méposer divers ouvrages dans ce but, ce qui ne moires secrets pour servir à l'Histoire de la Rél'empêcha pourtant pas de donner ses soins à publique des Lettres (t. XXV, p. 282, et t. XXVI, l'éducation de sa fille, et de remplir les fonc- p. 351) nous apprennent aussi que Kéralio avait tions d'interprète du roi pour les langues étran-lu à l'Académie des inscriptions et belles-letgères. Dans le commencement de la Révolu- tres, dans ses séances des 21 avril et 12 novembre tion, il s'y montra favorable; mais bientôt il 1784, un Mémoire sur les Lois et Usages milien détesta les excès, et se sépara de sa fille et taires des Grecs et des Romains, mémoire écrit de son gendre, qui s'en étaient faits les apolo- d'un style rapide, précis et pourtant très-plein, gistes ardents. Il fut nommé commandant d'un dans lequel il s'attachait à démontrer combien bataillon de la garde nationale de Paris, lors de l'éducation de la jeunesse et la discipline milison organisation, et mourut à Grosley, dans la taire donnaient de force aux Républiques d'Avallée de Montmorency, le 10 décembre 1793. thènes et de Rome, et où il faisait pressentir les Il était membre de l'Académie des inscriptions avantages qu'on pourrait tirer de certains prinet belles-lettres de France et de celle de Stoc- cipes en usage chez les Romains. kholm. Il ne fut ni gouverneur du duc de Parme, ni inspecteur des écoles militaires, ainsi qu'il est dit dans la Biographie universelle, t. XXII, p. 345. Ces diverses fonctions, nous l'avons vu, furent exercées par deux de ses frères.

On a de lui: I. Les Penchants de la nature, discours qui a concouru pour le prix proposé, en 4768, par l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Prusse, et qui a obtenu l'accessit. Paris, Gauguery, 1769, in-42. II. Recherches sur les principes généraux de la tactique. (Pl.) Paris, 1769, in-42(4). III. Histoire de la guerre entre la Russie et la Turquie, et particulièrement de la campagne de 1769, avec neuf cartes (et des notes et observations du prince Dimitri de Gallitzin.) Saint-Pétersbourg. (Amsterdam), 4773, in-4° et in-8°, et en 2 vol. in-12; traduit en allemand, 1777-1778, in-8°. Suivant Palissot, cette histoire aurait été faite sur de bons mémoires; mais Laharpe ( Corresp. litt., t. III, p. 294) la regarde comme une gazette très-sèche. IV. Histoire de la guerre des Russes et des Impériaux contre les Turcs. de 1736 à 4739, et de la prise de Belgrade qui la termina.

[blocks in formation]
[ocr errors]

Kéralio a inséré dans les Notices des Manuscrits de la bibliothèque du Roi l'extrait du Chronicon regum Sueciæ, ouvrage composé en suédois par l'archevêque Olaüs Petri (t. Ier); celui du Joms-Wicking Saga, traduit en latin par Arngrim Jonæ (t. II), et la Notice d'un manuscrit du xvIe siècle, contenant les Lois municipales de Suède (t. VI, p. 41). Il est encore auteur des deux mémoires suivants, imprimés parmi ceux de l'Académie des inscriptions et belleslettres De la Connaissance que les anciens ont eue des pays du nord de l'Europe, en deux parties (t. XLV, 1793);- Mémoire sur l'origine du peuple suédois (t. XLVI, 1793).

On lui doit encore, comme traducteur: I. Collection de différents Morceaux sur l'Histoire naturelle et civile du Nord et sur l'Histoire naturelle en général. Paris, David, 1763, 2 vol. in12. II. Voyage en Sibérie, contenant la description des mœurs et des usages des peuples, les noms des rivières, la situation des montagnes, traduit de l'allemand de Gmelin. (Fig.) Paris, Desaint, 1767, 2 vol. in-12.--III. Histoire naturelle des glacières de Suisse, trad. de l'allemand de Gruner. (Fig.) Paris, Cuchet, 1770, in-4°.-IV. Mémoires de l'Académie royale des sciences de Stockholm, concernant l'Histoire naturelle, la Physique, la Médecine, l'Anatomie, la Chimie, l'Economie, les Arts, etc. Paris, Panckoucke, 1772, in-4°. (T. Ier et unique, formant le t. XI de la Collection académique, partie étrangère.)-V. Discours sur l'amour de la patrie, trad.de l'anglais de Richard Price. Pa

ris, 1789, in-8°.-VI. Une traduction complète | » d'aller chez eux, où tout devait être en déet inédite de l'Edda, qui était encore en 1812 » sordre. Je leur dis que, par cette raison, s'ils entre les mains d'un libraire de Lausanne. » voulaient accepter ma soupe avant de partir, Enfin, il a travaillé au Journal des Savants, » je la leur ferais servir de bonne heure. Ils me depuis 1785 jusqu'à la fin de 1792, et il a con- » répliquèrent qu'ils aimeraient mieux revenir, couru avec sa fille et son gendre à la rédaction » et s'engagèrent ainsi en sortant. Je les revis du Mercure national, ou Journal d'état et du» effectivement avant trois heures. Ils avaient citoyen, dont quatre-vingt-sept cahiers in-8° pa-» fait toilette: la femme avait de grandes plururent du 31 décembre 1789 au 29 mai 1791. » mes et beaucoup de rouge; le mari s'était reKéralio avait épousé Mlle Marie-Françoise A-» vêtu d'un habit de soie bleu-céleste, sur lebeille, née en Bretagne. Nous ignorons les lieux quel ses cheveux noirs, tombant en grosses et époques de sa naissance et de son décès. On» boucles, tranchaient singulièrement. Une lui doit I. Fables de Gay, suivies de son poè-» longue épée à son côté ajoutait à son costume me de l'Eventail. Paris, 1759, in-12. La traduc-» tout ce qui pouvait le faire remarquer. Mais, tion de Mme de Kéralio passe pour rendre l'ori-» bon Dieu! ces gens-là sont-ils fous, me deginal avec fidélité et élégance.-II. Les Succès d'un Fat. Paris, Lesclapart, 1762, 2 parties, in12.-III. Les Visites. Paris, 1792, in-12.

P. L...t.

» mandai-je à moi-même, et je les regardais » parler pour m'assurer qu'ils n'eussent point >> perdu l'esprit. Le gros Robert mangeait à » merveille et sa femme jasait à plaisir. Ils me » quittèrent enfin, et je ne les revis plus ni ne parlai d'eux à personne. >>

KÉRALIO (Madame ROBERT, née LOUISE-» FÉLICITE GUYNEMENT de ), - fille des pré- Mme Roland eut pourtant de nouveaux rapcédents, née à Paris, le 25 août 1758, n'avait ports avec M. et Mme Robert. Voici comment pas encore dix-sept ans lorsqu'elle se lança elle nous les fait connaître : « De retour à Padans la carrière littéraire. Son intelligence na-» ris, l'hiver suivant, Robert, rencontrant Roturelle s'était heureusement développée sous land aux Jacobins, lui fit d'honnêtes reprol'influence de l'éducation qu'elle avait reçue de» ches ou des plaintes de politesse de n'avoir son père; mais l'abus précoce de ses facultés » plus eu aucune espèce de relation avec nous. a eu pour résultat de ne procurer qu'une exis-» Sa femme vint me visiter plusieurs fois, m'intence éphémère aux nombreux ouvrages qu'elle » viter, de la manière la plus pressante, à aller a publiés, traduits ou édités. Elle avait trente- » chez elle deux jours de la semaine, où elle trois ans, et était membre de l'Académie d'Ar- » tenait assemblée, et où se trouvaient des ras et de la Société patriotique de Rennes, lors-» hommes de mérite de la législature Je m'y qu'en 1794, elle épousa Robert, son collabora- » rendis une fois. Je vis Antoine, dont je conteur, depuis dix-huit mois, au Mercure natio- » naissais toute la médiocrité, petit homme, bon nal. On a tout lieu de croire qu'elle partagea » à mettre sur une toilette, faisant de jolis vers, l'absurde ambition de son mari, jacobin exalté. » écrivant agréablement des bagatelles, mais Il suffit, pour s'en convaincre, de lire le cha-» sans consistance et sans caractère. Je vis pitre que Mme Roland a consacré aux deux époux » d'autres députés patriotes à la toise, décens dans le t. II, p. 205-216 de ses Mémoires. Paris, » comme Chabot: quelques femmes ardentes Baroyer, 1823, 2 vol. in-12. On y voit avec » en civisme et d'honorables membres de la quelle verve piquante l'Égérie des Girondins » Société fraternelle achevaient la composition peint la petite femme spirituelle, adroite et » d'un cercle qui ne me convenait guère, et fière,» ainsi que « son gros mari, à face de » dans lequel je ne retournai pas. A quelques > chanoine, large, brillante de santé et de con- » mois de là, Roland fut appelé au ministère; > tentement de soi-même, avec cette fraîcheur » vingt-quatre heures étaient à peine écoulées, » que n'altèrent jamais de profondes combinai- » que je vis arriver chez moi Mme Robert. « Ah! » sons. » On y voit aussi quel généreux asile» çà, voilà votre mari en place; les patriotes elle offrit à M. et Mme Robert, dans un moment » doivent se servir réciproquement; j'espère que de danger assez sérieux pour eux, quelles sot-» vous n'oublierez pas le mien.-Je serais, Mates imprudences ils commirent, et quelles re- » dame, enchantée de vous être utile; mais j'imontrances elle fut obligée de leur adresser. » gnore ce que je pourrais pour cela, et cerTout cela ne servit à rien. comme le prouve la » tainement M. Roland ne négligera rien pour suite du récit de Mme Roland. Le jour de la pro- » l'intérêt public, par l'emploi de personnes caclamation de la loi martiale au Champ-de-Mars,» pables. "-Quatre jours se passent; Mme RoRobert y rédigeait la pétition du peuple sur » bert revient me faire une visite du matin; aul'autel de la patrie, et sa femme était à ses cô- » tre visite encore peu de jours après, et toutés, lorsque la fusillade les obligea à se sauver, » jours grande instance sur la nécessité de plaet ce fut à grand'peine qu'ils parvinrent à ga-» cer son mari, sur ses droits à l'obtenir par son gner la demeure de Mm Roland, où ils restè- patriotisme. J'appris à Mme Robert que le mirent jusqu'au lendemain. « Il était midi, ajoute » nistre de l'intérieur n'avait aucune espèce de » cette dernière. M. et Mme Robert parlèrent » place à sa nomination, autres que celles de

« AnteriorContinua »