Imatges de pàgina
PDF
EPUB

de Guignes. Philippe de France, comte de Boulogne, fit construire en 1224, autour de cette bourgade, un mur flanqué de petites tours de distance en distance, avec des fossés extérieurs. Le même prince y fit élever, trois ans après, un vaste donjon, qui dès lors fut appelé le château, et qui, démoli en 1560, fut remplacé par la citadelle actuelle.

Devenus maîtres de Calais après la bataille de Crécy (voyez l'article suivant), les Anglais embellirent cette ville, et en augmentèrent les fortifications. Ils la conservèrent jusqu'en 1558, où le duc de Guise la leur reprit après un siége de sept jours. Les ligueurs s'en emparèrent en 1595; mais au traité de Vervins, elle rentra sous la domination du roi. Les Espagnols l'assiégèrent sans succès en 1657. Deux fois, sous le règne de Louis XIV, elle fut bombardée par les Anglais, qui, en 1804, essayèrent encore, mais inutilement, de forcer l'entrée de son port, pour venir y attaquer une flottille qui s'y était réfugiée.

Calais est une place de guerre de première classe; elle possède d'ailleurs peu de monuments remarquables. La cathédrale, où l'on voit un tableau de Van-Dyck représentant l'Assomption; l'hôtel de ville, construit en 1231, et rebâti en 1740; la cour de Guise, ancien bâtiment, environné de plusieurs gros piliers en forme de tours, qui, sous la domination anglaise, servait de Bourse ou de lieu de réunion aux marchands, et que Henri II donna en 1558 au duc de Guise, vainqueur des Anglais tels sont les seuls édifices de cette ville qui méritent d'être cités.

Calais était, avant la révolution, le chef-lieu d'un gouvernement et le siége d'un bailliage; c'est aujourd'hui le chef-lieu de l'un des cantons du département du Pas-de-Calais. Sa population est de dix mille quatre cent cinquante-sept habitants. Elle possède un tribunal de commerce, une école d'hydrographie, une école de dessin, et une bibliothèque publique. Elle a produit plusieurs hommes remarqua

[ocr errors]

bles. Sans parler d'Eustache de SaintPierre, dont le dévouenient a été mis en doute dans ces derniers temps, on cite parmi les plus célèbres: Delaplace Pigault-Lebrun, Réal, le peintre Francia, et le voyageur Mollien. CALAIS (siéges de). Après la bataille de Crécy, Édouard III, roi d'Angleterre, entreprit d'assiéger Calais, l'une des clefs du royaume, et bâtit autour de cette ville une seconde cité, environnée de redoutes, de fossés et de tours. Il voulait l'affamer; et, en effet, la famine s'y fit bientôt sentir. Cinq cents habitants, que le gouverneur avait mis hors de la ville, moururent de froid et de misère entre la ville et le camp. Le blocus durait déjà depuis dix mois, lorsque Philippe de Valois vint avec une armée redoutable au secours de la ville. Il négocia, défia l'ennemi, mais sans succès. Édouard ne bougea pas, et le roi fut forcé de se retirer. Le gouverneur, Jean de Vienne, demanda alors à capituler. Mais Édouard, après tant de temps et d'argent perdu, voulait se donner la satisfaction de passer les habitants de Calais au fil de l'épée. Cependant il se laissa fléchir, pourvu que quelquesuns des principaux bourgeois vinssent tête nue, la corde au cou, lui présenter les clefs de la ville. Eustache de Saint-Pierre (voyez ce mot) se dévoua avec quelques généreux citoyens, et se rendit au camp d'Édouard. Ce prince inflexible voulait les sacrifier à sa vengeance; mais les prières de la reine et des chevaliers parvinrent enfin à le fléchir. Le lendemain, il entra dans la ville, en chassa les habitants, et y établit une colonie anglaise.

Peu de temps après, Geoffroi de Charni fit pour reprendre Calais une tentative inutile; quelques-uns de ses chevaliers furent faits prisonniers. Edouard, après l'action, les fit souper avec lui, et le lendemain leur rendit la liberté.

-Le duc de Bourgogne fit aussi, en 1436, le siége de Calais; mais ses milices flamandes s'étant débandées, il fut forcé d'abandonner cette entreprise.

Le duc de Guise fut plus heureux en 1558. « Le grand point pour réussir dans l'attaque de Calais, c'était de ne donner aucune alarme aux Anglais, et de ne point les faire penser à en augmenter la garnison; le grand nombre de troupes que, depuis la bataille de Saint-Quentin (*), les Français avaient rassemblées sur leurs frontières du nord ne paraissait destiné qu'à arrêter la marche d'une armée victorieuse. Elles étaient cantonnées de manière que le due de Savoie croyait devoir veiller en même temps sur le Luxembourg et sur les places qu'il avait conquises en Picardie. Tout à coup le duc de Nevers, qui les commandait, fit marcher simultanément vers le Boulonais tous ces corps divers. Le duc de Guise partit de la cour pour se mettre à leur tête, et, le 1er janvier 1558, il se présenta inopinément devant le pont de Nieullay, à mille pas de Calais. Un petit fort le défendait; trois mille arquebusiers français s'en emparèrent d'emblée. D'Andelot, qui, après avoir été fait prisonnier à SaintQuentin, était parvenu à s'échapper, vint attaquer le fort de Risbank, à gauche de la petite rivière qui forme le port, et s'en rendit maître dès le 2 janvier. Ainsi l'entrée du port, ou l'abord à Calais par mer, et le pont de Nieullay, seule entrée de Calais par terre, se trouvaient entre les mains des Français dès les premières vingtquatre heures. Tout le reste de la ville est entouré par des marais impraticables; des batteries furent cependant montées aussitôt, soit du côté de Risbank, soit de celui de la vieille citadelle. Le 4, une large brèche fut ouverte près de la porte de la rivière. Le 5, la vieille citadelle fut enlevée d'assaut. Lord Wentworth, qui commandait à Calais, n'avait que huit ou neuf cents hommes de garnison; il perdit courage et proposa de capituler. Guise, qui craignait sans cesse de voir arriver une flotte anglaise, n'hésita point à lui accorder les conditions les plus avantageuses. Tous les Anglais

(*) Voyez SAINT-QUENTIN (bataille de).

habitant Calais eurent la faculté de se retirer en emportant leurs propriétés mobilières; Wentworth consigna aux Français toute son artillerie et ses munitions, en s'engageant à ne commettre aucun dommage dans les propriétés publiques, tandis qu'il les occupait encore. La capitulation fut signée le 8 janvier 1558; la ville fut livrée aux Français le lendemain. Il y avait un peu plus de deux cent dix ans qu'Édouard III l'avait enlevée à Philippe de Valois. Lord Grey, qui commandait dans Guines, se rendit le 20 janvier. La garnison anglaise, qui occupait le petit fort de Ham, s'enfuit de nuit, et les Anglais ne conservèrent plus un seul pied de terrain sur le continent de la France (*). »

-La ville de Calais fut encore une fois prise, en 1596, par les Espagnols, sous la conduite du baron de Rosne; mais la paix de Vervins la rendit à la France en 1598.

CALAIS (monnaie de). La ville de Calais ne frappa jamais monnaie tant qu'elle fut soumise à l'autorité du roi de France; aucune charte du moins ne prouve qu'elle ait alors joui de ce privilége, et nous ne connaissons aucune piece française que l'on puisse lui attribuer. Il en fut autrement lorsqu'elle fut soumise aux Anglais; Édouard III, Henri IV, Henri V et Henri VI, y firent fabriquer des groats, des half groats et des sterling, qui ne différaient de ceux qui avaient cours dans la GrandeBretagne que parce que le mot VILLA CALESIE y était substitué à ceux de LONDON CIVITAS, CANTEUR CIVTAS, etc.

Le nom de Calais se lit sur la première médaille peut-être qui ait été frappée en France. Cette médaille, dont le cabinet des antiques de la bibliothèque du roi possède un exemplaire, est une large pièce d'or fin, et pesant trois carats, ainsi que le prouve sa légende du revers :

(*) Sismondi, Histoire des Français t.XVIII, p. 57, d'après de Thou, Belearius, Jac. Henric. Petr., Ribier, Tavannes et Rabutin,

D'or fin suis extrait de ducas Et fu fait pesant trois caras En l'an que verras moi tournant Les lettres de nombre prenant. Si l'on tourne en effet la médaille, on trouve sur le droit le quatrain suivant, dont les lettres majuscules, additionnées suivant leur valeur numérique, donnent le millésime de 1451, qVant le fVs falt sans diferance aV prVdent rol aMI de dleV on obelssolt partoVt en franCe fors à CaLals qVI est fort LIeV.

Cette médaille présente d'ailleurs d'un côté l'écu de France entouré de branches de rosier et orné d'une couronne royale, et de l'autre une croix fleuronnée et cantonnée de fleurs de lis et de couronnes; une riche rosace entoure le champ du droit et celui du

revers.

CALAISIS, ou pays reconquis, Tractus calesius, nom que l'on donnait, avant la révolution, à la partie de la basse Picardie dont Calais était la capitale. A l'époque où la domination romaine s'établit dans les Gaules, ce pays était habité par les Aromanci, qui faisaient partie de la confédération des Morini. İl suivit, en général, les destinées du territoire de cette confédération, jusqu'à l'établissement de l'empire carlovingien. Il reçut alors la dénomination de comté de Guines (voyez ce mot), sous laquelle il fut désigné jusqu'en 1558, époque où Calais ayant été reconquis sur les Anglais, le comté de Guines, agrandi du territoire de cette ville, prit le nom de Calaisis, ou de pays reconquis.

CALAMAY, nom que l'on donnait au moyen âge à la fête de la Chandeleur. ČALANSON (Giraut de), jongleur gascon, mort à la fin du treizième siècle, a composé des chants d'amour et des sirventes. Il nous reste de lui une quinzaine de pièces.

CALAS (Jean).- Si ce n'était la mort injuste et cruelle qu'il a subie, Jean Calas serait un de ces hommes de bien que l'on estime de leur vivant, que l'on regrette quand ils ne sont plus, et dont l'histoire ne parle point. Mais sa mort est un exemple trop effrayant des atrocités auxquelles peut entraîner

le fanatisme, pour que nous en omettions le récit dans cet ouvrage.

Depuis plus de quarante ans, Jean Calas exerçait à Toulouse la profession de négociant, et jouissait de la plus honorable considération. Uni à une femme anglaise, tenant par son aïeule à la première noblesse du Languedoc, il était père de six enfants, quatre garçons et deux filles.

Marc-Antoine, l'aîné de ses fils, peu propre au commerce, aimait les lettres et avait fait des études dans l'intention de suivre la carrière du barreau. N'ayant pu se faire recevoir licencié en droit, parce qu'ainsi que toute sa famille, à l'exception d'un ses frères dont nous parlerons plus bas, il professait la religion protestante, il était devenu taciturne, mélancolique, emporté, et lisait de prédilection les livres qui traitaient du suicide. Réduit au désœuvrement, il cherchait dans les jeux de paume ou de billard et les salles d'armes des distractions coûteuses, peu dignes de lui, que son père n'approu vait pas, et qui lui attiraient souvent, de la part du vieillard, des réprimandes et des menaces.

Un autre des fils de Jean Calas, nommé Louis, celui dont nous avons promis de parler, avait abjuré le culte protestant pour la religion catholique, Telle avait été, en cette circonstance, la tolérance de son père, que se bor nant à souhaiter que la conversion fût sincère, il l'avait toujours traité avec la même affection, lui avait assuré une pension de quatre cents livres, et avait gardé à son service une servante catholique dont les exhortations avaient amené l'abjuration de Louis Calas. Tel était l'homme que l'on accusa d'avoir, à l'âge de soixante-huit ans, pendu son fils aîné dans toute la force et la vigueur de la jeunesse, qui mourut sur la roue, et dont les restes furent livrés aux flammes, en expiation d'un crime que non-seulement il n'avait commis, mais qu'il lui était même impossible de commettre.

pas

Le 13 octobre 1761, un fils de M. Lavaisse, avocat de Toulouse, ar rivant de Bordeaux, et ne trouvant

point chez lui son père qui était à la campagne, fut invité à souper par la famille Calas, dont il était ami. Il accepta. Le repas, qui eut lieu dans une salle à manger au premier étage, fut décent et frugal. Au dessert, MarcAntoine Calas quitta la table et sortit sans qu'on y prît grande attention, accoutumé que l'on était à des singularités de sa part.

Quand vint, pour le jeune Lavaisse, l'heure de se retirer, il prit congé de la famille. Un autre fils de Jean Calas, appelé Pierre, se munit d'un flambeau et l'accompagna pour l'éclairer. Quelle ne fut pas l'épouvante des deux jeunes gens, en trouvant au rez-de-chaussée la porte du magasin entr'ouverte, les deux battants rapprochés, un bâton, qui servait à serrer les ballots, placé, pourvu d'une corde à nœud coulant, sur l'un et l'autre battant, et à cette corde, Marc-Antoine Calas suspendu, sans autre vêtement que sa chemise! A leurs cris, on retint la dame Calas qui voulait descendre; Jean Calas accourut, se jeta sur son fils, le souleva, et un des bouts du bâton s'étant dérangé, put laisser tomber le corps à terre, où il chercha avec anxiété et en sanglotant quelque reste de vie. Pendant ce temps, le jeune Lavaisse et le frère de Marc-Antoine coururent chez les chirurgiens et chez les magistrats. Les premiers reconnurent que MarcAntoine Calas était mort, et les seconds dressèrent procès-verbal, tant de ce qu'ils voyaient que de ce qui leur fut raconté.

Ce déplorable événement, bientôt connu de toute la ville, donna lieu sur-le-champ à une effroyable accusation, qui devait être suivie d'un arrêt et d'une exécution plus effroyable encore. Le peuple fanatisé, et confirmé dans son opinion par un capitoul appelé David, qui joua dans toute cette affaire un rôle plus affreux que celui du bourreau, le peuple, disons-nous, s'écria que Marc-Antoine, converti à la religion catholique, devait faire le lendemain abjuration, et que son père, pour prévenir cet acte, l'avait pendu, aidé du jeune Lavaisse, venu de Bor

deaux le jour même tout exprès pour commettre ce meurtre. On prétendit avoir entendu la lutte et les cris de la victime; et sur la clameur publique la plus calomnieuse et la plus insensée répétée de bouche en bouche, Jean Calas, sa femme, Pierre Calas, son fils, Lavaisse, la servante et un ami de la maison appelé Caveing, furent conduits chez le magistrat, puis jetés dans les pri

sons.

[ocr errors]

Alors commença au parlement de Toulouse la procédure la plus monstrueuse dont puissent faire mention les annales des iniquités humaines, si l'on pense jamais à les écrire. Pendant que la populace, s'obstinant à voir dans Marc-Antoine Calas un martyr, ne doutant point de sa conversion l'inhumait solennellement dans l'église de Saint-Etienne, à cet effet entièrement tendue de blanc, et lui arrachait les dents pour conserver de ses reliques, on violait au palais toutes les formes instituées par les lois du temps pour protéger les accusés. On recueillait tous les témoignages qui les chargeaient, de quelque part qu'ils vinssent et quelque absurdes qu'ils fussent tandis que l'on repoussait tous ceux qui pouvaient avoir pour résultat de prouver leur innocence. Ni les réclamations des infortunés si cruellement poursuivis, ni l'atrocité du crime, qui aurait dû inspirer aux juges des doutes légitimes, rien ne fit impression sur des hommes dont le parti était pris, et autour desquels circulait en hurlant une population menaçante et furieuse. On voulait commettre un assassinat judiciaire, et on le commit. Le 9 mars 1762, à la majorité de sept voix contre six, Jean Calas fut condamné à expirer sur la roue, à être brûlé, ses cendres jetées au vent, après avoir été préalablement appliqué à la question pour avouer ses complices.

Il subit les douleurs de la question, les horreurs du supplice, en protestant de son innocence et en pardonnant à ses bourreaux. Sa mort fut si édifiante et si sainte, que deux religieux qui l'assistaient à ses derniers instants ne purent s'empêcher de dire après son

trépas: « Ainsi mouraient nos mar« tyrs. >>

Ce premier acte de l'horrible tragédie étant achevé, on reprit la procédure contre les autres accusés. Caveing avait été mis en liberté dès le commencement de l'instance. La dame Calas, le jeune Lavaisse et la servante furent mis hors de cour. Pierre Calas, que les juges auraient bien voulu traiter comme son père, fut condamné au bannissement, et les deux demoiselles Calas furent enlevées à leur mère, et conduites dans une maison religieuse.

Trois mois après cette succession d'atrocités, Pierre Calas, qui avait été conduit hors de la ville, puis ramené secrètement et enfermé dans un couvent, trouva le moyen de s'échapper de cette prison, et sa mère vint à Paris implorer la justice du roi. Le célèbre Élie de Beaumont, appuyé des éloquentes réclamations de Voltaire, prit la défense de cette famille infortunée. Malgré la résistance prolongée pendant un an du parlement de Toulouse, les pièces du procès furent apportées à Paris, et le conseil d'État, assemblé à Versailles le 9 mars 1765, au nombre de près de quatre-vingts juges, cassa l'arrêt, réhabilita la mémoire de Jean Calas, permit à la famille de se pourvoir pour prendre à partie les magistrats de Toulouse, et obtenir contre eux des dommages-intérêts. Le roi en outre, à la prière de son conseil, accorda à la mère et aux enfants trente-six mille livres, dont trois mille devaient être remises à la pauvre et vertueuse servante, qui avait constamment défendu la vérité en défendant ses maîtres.

Le 11 juillet 1791, la veuve de Jean Calas assista à la fête qui eut lieu lorsqu'on transporta au Panthéon les restes de Voltaire, qui avait si courageusement dénoncé à l'opinion un jugement inique, et qui en avait poursuivi la réformation avec tant de persévé

rance.

La mort de Calas a fourni à trois auteurs dramatiques de douloureuses et touchantes inspirations. Laya et M. J. Chénier y ont trouvé chacun le

sujet d'une tragédie, et Victor Ducange celui d'un mélodrame plein d'intérêt, et qui a obtenu un grand nombre de représentatious.

CALCINATO (bataille de). Le duc de Vendôme, profitant de l'absence d'Eugène, parut inopinément, le 19 avril 1706, devant quinze mille Autrichiens retranchés sur la Chiesa, entre MonteChiaro et Calcinato, dans le Bressan. Vendôme donna ordre à ses troupes d'essuyer, sans tirer, une décharge générale, et de marcher ensuite à la baïonnette contre l'ennemi en tirant sur lui à brûle-pourpoint. Le comte de Reventlau, général des Autrichiens, leur avait ordonné, de son côté, de laisser avancer les Français à vingt pas, espérant détruire ainsi leur infanterie par le feu de toute sa mousqueterie; mais ils furent rompus avant que la fumée fût dissipée. Trois mille hom mes demeurèrent sur le champ de bataille, autant furent faits prisonniers. Six pièces de canon, mille chevaux et presque tout le bagage demeurèrent au pouvoir des vainqueurs, qui ne perdirent pas huit cents soldats.

CALDIERO (combat de). Les Autrichiens profitèrent, vers la fin de 1796, de la longue résistance de Mantoue pour former successivement des armées destinées à débloquer cette clef de l'Italie, et à dégager le maréchal de Wurmser. Les Impériaux firent de tels efforts, que le général d'Alvinzi posséda bientôt dans le Frioul une armée de cinquante mille hommes, tandis que son lieutenant en avait vingt mille dans le Tyrol. Bonaparte, ne pouvant, avec les divisions disponibles de son armée, résister à des forces aussi considérables, chercha d'abord à arrêter les mouvements de l'ennemi sur la Brenta par différents corps d'observation. Alvinzi passe la Piave; Bonaparte évacue le pays entre la Brenta et l'Adige. Le 12 novembre, les armées française et autrichienne se trouvent en présence. Les Français étaient dans la nécessité de vaincre sans délai leurs ennemis ; ils les attaquèrent avec autant d'intelligence que de bravoure. A la droite était Augereau, à la gauche Mas

« AnteriorContinua »