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considérable d'Arabes, sous le commandement de Ben-Arrach, s'approcha de la ville; et, depuis ce moment jusqu'au 2 mai, ce ne furent que combats et attaques continuelles constamment repoussées par les braves de la garnison de Cherchell. Dans le combat qui fut livré le 29, Cavaignac reçut une balle dans la cuisse. Heureusement cette blessure ne fut point assez grave pour le forcer à quitter le champ de bataille; mais le sentiment de crainte qui se manifesta parmi les troupes en apprenant ce fâcheux événement, suffit pour prouver toute la confiance qu'avaient inspirée à la garnison le caractère, la bravoure et les talents de leur commandant. Dans cette lutte disproportionnée, et dont les heureux résultats furent entièrement dus aux bonnes dispositions de Cavaignac, les Arabes éprouvèrent des pertes considérables.

Le 21 juin suivant, les services de Cavaignac recurent enfin leur récompense. Nommé alors lieutenant-colonel, commandant le régiment des zoua

ves, il continue depuis, à la tête de ce corps, sa carrière de gloire et de dévouement. Il est maintenant à Médéah, avec son brave régiment; et il y soutient dignement la brillante réputation que ses premiers faits d'armes lui ont acquise.

Cavaignac est un homme modeste, instruit, ferme, brave jusqu'à la témérité. Dans les campagnes qui vont s'ouvrir, il trouvera, nous n'en doutons pas, l'occasion de signaler de nouveau son dévouement à la France, et de développer sur une plus grande échelle les talents militaires qui le distinguent.

CAVAILLON,Cabellio, ancienne ville du comtat Venaissin, à deux myriam. cing kilom. d'Avignon. C'était, avant les premières conquêtes des Romains dans les Gaules, une des principales villes des Cavares, et les Marseillais y avaient établi un comptoir et des marchés. Elle s'élevait alors sur la montagne du Caveau, comme le prouvent les fondations d'une forteresse et des restes de murs qu'on y voit encore. On ignore l'époque où cette ancienne ville fut dé

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truite, mais il paraît certain qu'elle fut rebâtie dès le temps de la domination romaine, au bas du rocher, à l'endroit occupé par la ville moderne. Les Romains y établirent une colonie qu'ils favorisèrent beaucoup à cause de son port sur la Durance. Ce port, qui était alors très-commode, fut détruit plus tard par les inondations de la rivière. Les restes d'antiquités qui attestent le long séjour des Romains en ce lieu, consistent en un grand nombre de médailles que l'on y découvre encore tous les jours, en quelques statues ou tombeaux, et en un fragment d'arc de triomphe, qui, vraisemblablement, date du temps d'Auguste. La partie inférieure de cet arc est cachée sous la terre jusqu'à la corniche de l'archivolte (Voy. la planche 83). De la domination. des Romains, Cavaillon passa sous celle des barbares; elle resta, pendant près d'un siècle, au pouvoir. des premiers rois de Bourgogne, fut ensuite soumise aux Francs, et appartint successivement aux comtes d'Arles et de Provence et à ceux de Toulouse. Enfin, elle tomba, comme le reste du comtat Venaissin, sous la puissance du saint-siége. Avant la réunion de cette province à la France, la juridiction civile de Cavaillon était partagée entre l'évêque et la chambre apostolique, à laquelle était réservé le jugement des causes criminelles. Au reste, l'évêque prêtait hommage au pape pour la moitié de la ville. Le gouvernement y fut longtemps exercé par cinq consuls qui furent plus tard réduits à deux. Cette ville est aujourd'hui l'un des chefs-lieux de canton du département de Vaucluse. Sa population est de six mille neuf cent onze habitants.

CAVALE. Dans les temps héroïques de notre histoire, c'est-à-dire, dans les siècles chevaleresques, une cavale, aussi bien qu'un cheval que le fer avait mutilé, était une monture déshonorante affectée aux roturiers, et à laquelle on condamnait, comme à la punition la plus humiliante qui put être infligée, un chevalier qu'on avait

T. Iy. 21 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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dégradé pour cause de lâcheté ou de félonie. Quoique les épopées du moyen âge fassent rarement autorité pour ce qui se rapporte aux faits historiques, on peut les mettre avec confiance à contribution pour tout ce qui concerne les mœurs, qu'elles reproduisent avec une grande vérité de peinture et une grande ingénuité de langage. Nous citerons donc ici un passage du roman de Perceforest, où il est dit « A celui temps un chevalier << ne pouvoit avoir plus grand blasme << que monter sur une jument, ne on << ne pouvoit un chevalier plus desho«norer, que de le faire chevaucher « recru et de nulle valeur, ne ja, plus << chevaliers qui aimast son honneur, « ne joustoit avec lui, ne le frappoit << d'espée non plus qu'un fol tondu. » CAVALERIE.-Lors de leur invasion dans les Gaules, les armées des Francs étaient entièrement composées d'infanterie; mais peu de temps après leur établissement dans ces contrées, ils organisèrent une cavalerie. Au buitième siècle, sous le règne de Charlemagne, la cavalerie prit une supériorité marquée sur l'infanterie. La prouesse dominait déjà, et dès le neuvième siècle, la cavalerie jouait le principal rôle dans les armées. Vers le temps de Louis le Gros eut lieu l'établissement de la milice des communes. Alors chaque ville dut fournir un contingent de combattants à pied et à cheval; mais cette institution ne dispensait pas les ducs et les comtes de répondre à l'appel du roi et de prendre part à la guerre. Ils s'y faisaient accompagner par un certain nombre de combattants pris parmi la noblesse de leurs fiefs. Cette cavalerie, connue sous le nom de chevalerie, est une des plus braves qui aient existé. Les chevaliers étaient couverts d'armures défensives; ils avaient pour armes offensives la lance et l'épée, et combattaient en haie, c'est-à-dire, sur une seule ligue bien serrée. Chaque chevalier était accompagné d'un nombre plus ou moins grand de clients et de satellites. Les premiers appartenaient à la noblesse, mais les autres se composaient de paysans à cheval,

armés de l'arc ou de l'arbalète et faisaient le service de la cavalerie légère.

Sous le règne de Philippe-Auguste, vers 1200, il se fit un changement notable dans notre constitution militaire. Ce prince accorda, pour la première fois, une solde aux gens de guerre, et les assujettit à un service plus ou moins permanent.

Sous saint Louis et ses successeurs, le nombre des troupes soldées fut successivement augmenté, et la milice prit des formes plus régulières tant pour la tenue que pour la manière de combattre. Néanmoins, jusqu'au règne de Charles VII, la cavalerie ne se composait que d'une agrégation bizarre de chevaliers, bacheliers, écuyers et gens de trait à cheval, amenés par les seigneurs bannerets ou fournis par les communes, et d'un nombre souvent assez considérable de soldats étrangers.

Lorsque Charles VII se vit tranquille possesseur de son royaume, il songea à créer une milice permanente et régulière, et, en 1440, il institua quinze compagnies d'ordonnance, dont l'organisation fournit un corps de cavalerie d'environ neuf mille hommes (voy. COMPAGNIE). Cette nouvelle cavalerie était soldée par le roi, sur des montres ou revues établies par des commissaires spéciaux. Dès lors disparut entièrement l'usage des bannières; le titre de banneret ne fut plus considéré que comme la récompense due aux actions d'éclat, et les grades, aussi bien que les ordres militaires créés pendant le quinzième siècle, remplacerent peu à peu la chevalerie. L'organisation primitive des compagnies d'ordonnance subit, dans la suite, différentes modifications: le nombre de ces corps fut augmenté; mais leur effectif, au lieu d'être de cent lances comme à l'origine, fut réduit à cinquante et même à vingtcinq. Cependant, Montluc nous apprend qu'elles furent longtemps l'école où les jeunes gentilshommes allaient faire, sous le nom de page d'abord, puis sous celui d'archer, leur appren tissage du métier de la guerre.

Les archers, dont le rôle se bornait

à escarmoucher et à poursuivre, prenaient rang, dans l'ordre de bataille, en arrière ou sur les flancs des hommes d'armes de leur compagnie; aussitôt que ceux-ci avaient rompu la ligne ennemie, ils se portaient en avant et achevaient sa déroute.

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Au temps de Charles VII, la cavalerie légère se réduisait à un petit nombre de crennequiniers (arbalétriers à cheval) et aux archers des compagnies d'ordonnance. Cette espèce de cavalerie, si utile et si nombreuse de nos jours dans toutes les armées de l'Europe, ne commença à former un corps particulier et à prendre quelque consistance que sous le règne de Louis XII, qui prit des estradiots ou stradiots à son service. Les hommes qui composaient cette cavalerie, formée de Grecs, dans l'origine, comme l'indique son (otpati@tα), étaient coiffés d'une salade, Couverts d'une cotte de mailles, et armés de l'épée large, de la massue et de l'arzegaie, espèce de pique de quarante decimètres de long, garnie aux deux bouts d'un fer aigu. Quelquefois les estradiots combattaient à pied, et alors ils se servaient avec beaucoup d'adresse de leur arzegaie. Cette troupe étrangère, dont l'existence sous le règne de Louis XII est attestée par Comines (*), existait encore, suivant Brantôme (**), sous le règne de Henri III. Elle fut aussi connue en France sous le nom de cavalerie albanaise.

Martin du Bellay (livre X de ses Mémoires) nous apprend que du temps de François Ier il existait une cavalerie légère, dont M. de Brissac était le colonel général. Néanmoins, et malgré le nom de cavalerie légère que, dans leur langage fort inexact, le P. Daniel et la plupart des écrivains donnent à cette cavalerie, elle avait, à cause de son armure, beaucoup plus de ressemblance avec nos carabiniers et nos cuirassiers qu'avec nos chasseurs et nos hussards, mais on la désignait

(*) Livre VIII, chap. 5.
(**) Éloge de M. de Fontrailles.

ainsi par opposition aux hommes d'armes qui étaient armés de pied en cap. Sous Henri II, les armes des gendarmes devinrent plus légères et la cavalerie légère fut plus nombreuse qu'auparavant. Ce fut aussi sous ce règne que l'on vit paraître les dragons, qui furent crées, dit-on, par le maréchal de Cossé de Brissac, lorsqu'il était à la tête des armées françaises dans le Piémont. (Voyez DRAGONS.)

La cavalerie légère fut considérablement augmentée sous Henri IV. Les guerres civiles avaient tellement épuisé la France, qu'on éprouvait les plus grandes difficultés à se procurer des chevaux propres au service de la cavalerie pesamment armée. Dès lors on abandonna la lance, arme si meurtrière, et dont l'expérience des guerres de l'empire a de nouveau constaté l'utilité. C'est de cette époque que date la décadence de notre cavalerie, car les Français, suivant les historiens du temps, avaient toujours su manier cette arme redoutable plus dextrement qu'aucuns aultres; «mais le combat de la lance, << dit le cavalier Melzo, suppose une << grande adresse pour s'en bien ser<< vir, et un exercice très-fréquent où

l'on élevait auparavant les jeunes gentilshommes. L'habileté à manier << cette arme s'acquérait dans les << tournois et dans les académies. Les << guerres civiles ne permettaient plus « guère depuis longtemps l'usage des << tournois, et la jeune noblesse s'engageait dans les troupes sans avoir << fait d'académie, et par conséquent << n'était guère habile à se servir de la « lance.» Cette arme fut alors remplacée par le pistolet.

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En 1635, Louis XIII réunit en régiment les débris de la gendarmerie et toutes les compagnies de cavalerie légère. Les seules compagnies d'ordonnance des princes et des maréchaux de France survécurent à cette organisation; la plupart ne furent réformées qu'à la paix des Pyrénées en 1659.

Les régiments se composaient de deux à quatre escadrons, ceux-ci de quatre compagnies de vingt-cinq à cinquante maîtres. La dénomination

de maître dont on se servait encore peu d'années avant la révolution pour désigner un cavalier, fut sans doute consacrée à l'époque où l'homme d'armes marchait accompagné de ses satellites, comme un maître de ses valets. Chaque régiment était commandé par un mestre de camp ou colonel, un lieutenant-colonel, un major, et chaque compagnie avait un capitaine, deux lieutenants et un cornette. On créa plus tard, dans ces régiments, une compagnie de mousquetaires et une compagnie de carabiniers, ces compagnies furent réunies en régiment en 1636, et donnèrent naissance à un régiment de mousquetaires à cheval; et en 1640 et 1643, à deux régiments de fusiliers à cheval.

La cavalerie française, qui avait combattu en haie jusqu'au règne de Henri II, commença dès lors à se former sur plusieurs rangs; mais cet ordre de bataille n'était qu'éventuel, et ce n'était qu'au moment de charger qu'on réglait le nombre des rangs qui devaient composer l'escadron.

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A mesure que les hommes d'armes perdirent de leur importance, la cavalerie légère en acquit davantage, et l'on créa, dès le règne de Henri II, charges de colonel général et de mestre de camp général de la cavalerie légère qui subsisterent jusque sous le règne de Louis XV.

Dans les guerres de religion, sous la régence de Catherine de Médicis, on vit apparaître dans nos armées une cavalerie allemande sous le nom de reitres. Montluc dit que c'étaient d'excellents soldats. Quelques-uns servirent dans l'armée royale, mais la plupart furent envoyés par les princes protestants de l'Allemagne au secours de leurs coreligionnaires. Palma Cayet dit, dans ses mémoires, que ces cavaliers étaient plus à charge à leurs amis que funestes à leurs ennemis; cependant on s'en servit en France jusqu'au règne de Louis XIII, époque où ils furent enrégimentés.

Si l'on en croit le P. Daniel, les premiers arquebusiers à cheval furent créés sous Henri II. Mais ces trou

pes dégénérèrent rapidement; leur nombre fut considérablement diminué sous Henri IV; et il paraît qu'elles furent entièrement supprimées après le siége de la Rochelle. Cependant cette suppression semble n'avoir été que mo mentanée, car on retrouve bientôt après quelques régiments d'arquebusiers à cheval, sous le nom de dragons, et entre autres le régiment de Richelieu, dont la force était de douze cents hommes.

Lorsque Louis XIV monta sur le trône, la guerre de trente ans avait apporté quelques améliorations dans les détails de l'organisation de l'armée. La profondeur des escadrons était alors fixée à trois rangs; la cavalerie avait été allégée, et les armes à feu étaient mieux appréciées. La gendarmerie n'avait plus des anciennes armures que le casque, la cuirasse et les gantelets. Peu à peu même ces armes défensives furent entièrerement supprimées, et, en 1762, il restait à peine un vestige des anciens hommes d'armes; un seul régiment conservait encore la cuirasse. Après la paix des Pyrénées, en 1659, tous les autres corps de cette arme avaient été réunis sous le nom de gendarmerie. La gendarmerie de France se composa alors 1° des compagnies de la maison du roi, qui consistait en quatre compagnies de gardes du corps, une compagnie de gendarmes de la garde et une de chevau - légers; 2° de seize compagnies désignées sous le nom de petite gendarmerie ou gendarmerie de Lunéville. Ces seize compagnies étaient divisées en huit escadrons qui, en temps de guerre, faisaient ordinairement brigade avec la cavalerie de la maison du roi pour composer une réserve. Trente et une compagnies de maréchaussée étaient attachées à la gendarmie de France. Les officiers des compagnies connues sous le nom de gendarmerie avaient le grade supérieur dans les troupes de l'armée. Les capitaines lieutenants étaient mestres de camp et les lieutenants lieutenants-colonels.

Les gendarmes avaient pour armes

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