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Babylonie? C'est ce que l'histoire n'éclaircit point (1). Seulement, nous trouvons placé à cette époque Nabonassar (2), à partir duquel

les astronomes babyloniens commencèrent à computer les années; 26 février 747. mais nous n'avons aucun renseignement certain ni sur lui ni sur

ses successeurs immédiats, jusqu'à l'instant où Nabopolassar II affermit la domination chaldéo-babylonienne.

600.

nosor,

Ce fut sous le règne de Nébokadn-Asar que cet empire brilla Nabuchodo de son plus grand éclat. Il conquit Ninive, vainquit près de Circésium le pharaon Néchao II, et s'avança jusqu'en Egypte ; il accomplit sur Tyr les menaces de Dieu, et, après avoir détruit Jérusalem, il transporta les Hébreux à Babylone. Les histoires de Tobie et de Daniel nous donnent une grande idée de la cour chaldéenne. Dans le livre de ce dernier, Nabuchodonosor s'écrie : « N'est-ce<< pas là cette Babylone que j'ai fondée pour ma résidence royale, « dans la force de ma puissance, et pour la gloire de ma magnifi

(1) Abraham vint de Ur Chaldæorum. Il est dit en outre dans le livre de Job, I, 17 : Chaldæi fecerunt tres turmas et invenerunt camelos et tulerunt eos, nec non et pueros percusserunt gladio, etc. Dans le premier passage, il en est parlé comme d'un peuple civilisé; dans le second, comme de tribus errantes. Il pourrait se faire qu'une partie eût adopté un genre de vie stable, et que l'autre fût restée nomade.

Il n'est plus fait mention d'eux jusqu'à Isaïe, qui les nomme Chasdjim. Ce nom pourrait nous donner au surplus l'étymologie de celui d'Arphaxad, aïeul d'Abraham, qui ne serait autre qu'Arpha-Chasd, frontière de Chasd, c'est-àdire habitant sur la frontière des Chaldéens. Ces derniers alors seraient fort anciens, et il faudrait ajouter foi à Bérose, qui veut que leurs rois aient précédé les Arabes. Ur aurait été située sur le versant méridional des monts d'Arménie ; une portion des Chaldéens aurait traversé l'Euphrate avec Abraham, et serait venue s'établir dans le pays d'Aram, tandis qu'une autre serait descendue dans l'Arrhapachitis, et de là dans la Babylonie, pour y fonder la dynastie mentionnée par Bérose.

On peut consulter les diverses opinions émises à ce sujet par GESENIUS, ad Isaïam, XXIII, 13; SCHLOETZER, Repertorium für die morgenländische Litteratur, t. VIII; MICHAELIS, Spicilegium Geog. hebr. exter., II, 77, qui les suppose Scythes, mais à tort. P. SCHEYER a donné un Essai de t'histoire des Chaldéens comme appendice à son Examen des objections contre les prophéties de l'Ancien Testament, 'surtout celles d'Isaïe, etc., XIII et XIV, sur la destruction de Babylone. (Allem.) Rothenbourg, 1835.

M. Borè, qui visita la Perse en 1840, croit avoir trouvé les Chaldéens au centre de l'Asie occidentale dans les montagnes qui se ramifient entre Mossoul, Diarbékir, Van et Souleimanie. Ils sont appelés Childan ou Assori par les Arméniens, et Makin par les Curdes. Dans ces noms apparaissent ceux des Chaldéens et des Mages, ainsi que celui de l'Assyrie, occupée autrefois par ces peuples. Là, observe Borè, se conserve le véritable langage chaldéen, qu'il ne suffit pas de chercher dans les quelques chapitres de Daniel et d'Esdras, où l'hébreu se mêle à la langue de la servitude.

(2) Nebo-Nasar, prophète victorieux.

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Historiens nationaux.

«< cence? »par allusion sans doute aux édifices merveilleux
élevés par lui et confondus ensuite avec ceux qu'on attribue à Sé-
miramis, tels que les jardins suspendus, que, selon Bérose, il fit
construire pour plaire à sa femme, Mède d'origine. Il para des dé-
pouilles des vaincus le temple de Bélus et ceux d'autres divinités,
et régla le cours du fleuve; puis, enorgueilli de sa puissance, il
prétendit être adoré : fol orgueil qui lui valut d'être réduit à la
condition de la brute.

La monarchie pencha rapidement vers sa ruine sous son fils Évil-
mérodac, qui fut égorgé par des conjurés, à la tête desquels était
Nériglissor; celui-ci lui succéda, et périt dans une guerre qu'il avait
provoquée. Laborosoarchod, qui le remplaça sur le trône, fut
assassiné après quelques mois de règne; enfin la monarchie chal-
déenne périt avec Nabonid, appelé Labynète par Hérodote, et Bal-
thazar par Daniel : son despotisme absolu, appuyé uniquement sur
la force des armes, ne trouva plus de secours dans le patriotisme,
lorsqu'il fut attaqué par un ennemi plus puissant.

Tel est le récit dont on peut puiser les éléments chez les écrivains étrangers, en laissant de côté les détails les plus suspects; mais les ouvrages nationaux nous présentent sous un aspect bien différent ce grand empire de l'Asie.

Vers l'année 1000 de notre ère, le sultan Mahmoud le Ghaznévide résolut de recomposer les anciennes annales des Perses, en faisant recueillir les fragments qui se trouvaient dans les mains de quelques adorateurs du feu, réfugiés dans les montagnes. Ces documents avaient été remis au poëte Dakihi pour qu'il en composât une histoire en vers, depuis le commencement de la monarchie perse jusqu'au dernier des Sassanides, Yezdedgerd III, détrôné par les Arabes en l'an 652. La mort de Dakihi ayant interrompu ce travail, le jeune Aboul-Kasem-Mansour Firdoussy fut chargé de le continuer. Il termina cet ouvrage dans la solitude, où il s'était retiré (1); mais l'ingratitude et l'oubli furent sa récompense. Son poëme, intitulé Schah-nameh ou Livre des rois, rempli de fables, de règnes illustres et d'entreprises gigantesques, renferme, en soixante mille distiques, tout ce que savent les Asiatiques concernant les antiquités de la haute Asie. La critique ne doit donc pas plus le négliger que les récits d'Hérodote et de Ctésias, d'autant moins que les livres zends, récemment découverts, ont offert les mêmes noms et les mêmes faits capitaux, adoptés d'ailleurs par Mirkhond et son fils Kondhémir, qui, plus tard, écrivirent

(1) Voir liv. IX, ch. 22, du présent ouvrage.

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l'histoire de leur patrie. En fût-il même autrement, ce poëme n'en serait pas moins curieux; car il fait connaître l'opinion que les Orientaux ont de leur histoire primitive. Nous croyons donc de notre devoir d'en tracer une esquisse.

Le fondateur de l'empire ou de la première civilisation fut Mahabali ; il édifia les cités, distribua les castes et eut treize successeurs, qui vécurent des milliers d'années. Sous Azer-Abad, l'empire changea de mains, et Schi-Afram fonda la dynastie des Schamanes, qui périt à son tour. Déjà la langue, l'aspect, la religion, attestent la communauté d'origine des Perses et des Indiens, communauté fortifiée d'ailleurs par les traditions, puisque les quatorze Mahabalis (1) rappellent les quatorze Manous de l'Inde, de même que les Samanéens de celle-ci correspondent aux Schamanes.

Après la mort de ces monarques, Yassan fonda la dynastie des Yassaniens; puis l'anarchie anéantit cette civilisation, et les hommes habitèrent les bois et les déserts, jusqu'à ce que la divinité eût suscité Kaïoumarot, fondateur de la dynastie des Pisdadianiens. Ayant réuni les hommes dispersés, il se fixa dans Balkh, vécut mille ans et en régna cinq cent soixante. Il descendit des montagnes, couvert d'une peau de tigre, et enseigna aux hommes à se vêtir et à se mieux nourrir. Tous les êtres vivants, y compris les animaux sauvages, venaient deux fois par jour lui rendre hommage. Arimane, le génie du mal, envoya un démon pour lui livrer une bataille, dans laquelle son fils Siamek fut tué. Uschenk vengea la mort de son père, lui succéda à quarante ans, et enseigna à cultiver la terre. Ayant rencontré un monstre dans la forêt, il saisit une grosse pierre pour la lui jeter; mais, comme celle-ci en heurtant contre un rocher, en fit jaillir des étincelles, il dit Ce feu est une divinité; qu'il soit adoré dans le monde entier. A l'aide du feu, il inventa l'art de travailler le fer; il régla e cours des fleuves, apprit aux hommes à élever les troupeaux, à substituer aux peaux les étoffes de laine, et écrivit des livres de morale (2).

(1) Le nom de Mahabali, qui a la même racine que Bélus, Baal, rattache le magisme au brahmanisme.

(2) On attribue à Uschenk divers ouvrages de morale, parmi lesquels sont quatorze maximes intitulées : Testament de Uschenk, ou Des devoirs du roi, et le Djavidan, ou Livre de l'éternelle raison. Les premières furent publiées par W. Jones à la fin de ses Commentarii poeseos asiat. Silvestre de Sacy a rendu compte de l'autre à l'Institut de France, dont les mémoires en rapportent quelques fragments. Mais ils sont empruntés à la version arabe, la seule qui subsiste, et qui probablement a subi des interpolations, quoiqu'elle soit antérieure à l'islamisme.

Son fils Tamourasb fut le premier à chasser avec le faucon et le lynx; il enseigna la musique. Un ange lui remit un filet et un cheval pour qu'il chassât les démons, dont il prit un grand nombre ; il leur accorda la vie sauve, à la condition qu'ils lui enseigneraient l'écriture et la science.

Après trente années, Schemschid (1), le héros de la Perse, auquel obéissaient les oiseaux et les péris ou les bons génies, succéda à Tamourasb. Il fut l'inventeur de l'année, construisit Estakhar, creusée dans les rochers, et appelée aussi le trône de Schemschid; il trouva le vase merveilleux nommé Dscham, miroir du monde, coupe contenant le plus précieux breuvage (2); il divisa le peuple en quatre castes : les Katours, prêtres qui habitèrent les hauteurs; les Asgars, guerriers ; les Sebaïsas, agriculteurs, et les Anoukekis, artisans. Il vécut heureux durant trois siècles, jusqu'à ce que, l'orgueil l'ayant rendu rebelle envers la divinité, il fut expulsé par ses sujets, qui s'insurgèrent sous la conduite de Zoak, prince des Tasis ou Arabes, et il mourut après avoir régné sept cents ans (3).

Zoak, horrible tyran, en régna mille. Les démons, avec lesquels il avait fait un traité d'alliance, lui firent naître des épaules deux serpents auxquels il fallait chaque jour, pour les rassasier, la cervelle de deux hommes; mais les cuisiniers sauvaient adroitement ces infortunés en les envoyant dans les montagnes, où se forma ainsi la population des Curdes. Zoak, instruit par un songe que Férydoun, fils d'une de ses victimes, le punirait un jour, fit chercher partout cet enfant pour le mettre à mort; mais sa mère, après l'avoir donné à nourrir à la génisse divine Pour-Maïa, l'avait fait passer dans l'Inde, où il fut élevé par un Parsis. A seize ans, il descendit des montagnes; puis, ayant appris qu'ilé tait issu d'une famille royale de Perse, détrônée par Zoak, il brûlait de s'en venger. Une sédition populaire, à la tête de laquelle était un forgeron qui arbora son tablier au bout d'une lance, lui en fournit l'occasion. Férydoun orna ce tablier de pierres précieuses et d'or, et il en fit l'étendard vénéré Kaveïani-Direfsck (4). Aidé ensuite par l'ange

(1) En retranchant la terminaison schid, seigneur, de Schemschid, et la terminaison ène de Achémène, nom grec du chef de la dynastie persane, il reste Schem et Achem qui se ressemblent assez pour les croire identiques.

(2) Dans les traditions orientales, la coupe est donnée à Pharaon, à Joseph, à Salomon, à Bacchus, à Hermès, à Alexandre.

(3) On trouve dans les langues de la Perse et de la Médie beaucoup de mots d'origine sémitique, différents de ceux que purent introduire les Arabes modernes, et qui attestent que des colonies sémitiques avaient anciennement passé l'Euphrate et s'étaient établies dans l'Iran avec les nations japétiques.

(4) Ce fut l'étendard de l'empire perse jusqu'à la chute de la dynastie des Sas

Serouch, il triompha d'un enchantement qui protégeait Zoak, et il l'enchaîna dans une caverne.

Ayant épousé deux filles de Schemschid, jeunes encore après mille ans, il en eut trois fils, qu'il maria à trois princesses de l'Yémen. Il leur partagea alors le monde, en donnant à Selm la Grèce, l'Asie Mineure et l'Égypte ; à Tur, la Chine et le pays au delà de l'Oxus (Touran); à Irédi enfin, la Perse (Iran) et l'Arabie. Les deux premiers, mécontents de ce partage, tuèrent Irédi dont ils envoyèrent la tête à son père, qui pria le ciel de prolonger sa vie, afin de pouvoir venger celui qu'ils avaient égorgé.

Une fille d'Irédi, née après sa mort tragique, fut mariée par Férydoun à son neveu Menoudjar, auquel il transmit son sceptre orné de la tête de buffle ( Gao-Peigher) et tous ses trésors ; celui-ci vainquit et tua les meurtriers de son beau-père. Férydoun mourut après un règne de cinquante ans, et Menoudjar lui succéda. Alors vivait Sam, prince du Sedjestan, qui, ayant longtemps supplié et fait des vœux pour obtenir un fils, eut enfin Zal; mais le père, épouvanté de ce que cet enfant était né avec les cheveux blancs, le fit exposer. Simourg, roi des oiseaux, le nourrit et l'éleva, puis le rendit à son père en lui donnant une plume, et le prévint de la brûler s'il se trouvait jamais dans un danger pressant. Menoudjar fit de grands dons et assigna des terres à Zal, qui épousa la belle Roudabe, fille très-belle de l'Arabe Mirab, roi de la race de Zoak. De cette union naquit Roustam, le héros de la Perse, dont les exploits sont célébrés dans le poëme de Firdoucy.

Menoudjar transmit la couronne à son fils Nodar; mais celui-ci mécontenta ses sujets à tel point qu'ils le laissèrent vaincre et faire prisonnier par les Turcs. Afrasiab s'empara alors du sceptre des Châhs; mais Zal, fidèle à la cause de Férydoun, fit proclamer Zab, et, après une longue guerre, l'empire fut partagé en deux royaumes. Gerschap succéda à Zab, et ne laissa point d'héritiers pour monter sur le trône de Perse.

Sans épiloguer sur des rapports de détail, on peut remarquer dans ce qui précède trois faits capitaux conformes à la tradition des Grecs 1o Un vaste empire antique, qu'ils appelèrent Assyrien; 2o sa ruine par les Mèdes; 3o les incursions des peuples du

sanides. On avait dû l'élargir peu à peu pour y placer les joyaux que les rois voulaient y ajouter; il était ainsi parvenu à une dimension de 22 p. sur 15 quand il tomba entre les mains des Arabes, à la bataille de Kadésia, l'an 25 de l'hégire. Le soldat qui l'avait pris obtint en échange l'armure de Galénus, général perse, et 30,000 pièces d'or. L'étendard fut mis en morceaux et distribué à l'armée avec la masse commune du butin. Voy. PRICE, Muhamm. history, t. I, p. 116.

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