C. LUCIUS (mort vers l'an de Rome 663 ). Virtus, Albine, est pretium persolvere verum Nunc vero a mane ad noctem , festo atqne profesto, Græcum te, Albuti, quam Romanum atque Sabinum, : Nous rapporterons encore une charmante épigramme d'un poëte du sixième siècle de Rome, L. Valérius Ædituus ; c'est un amant, allant chez sa maîtresse, qui s'adresse ainsi à l'esclave qui le précède et l'éclaire : Quid faculam præfers, Phileros, qua nil opu' nobis ? Ibimu' sic : lucet pectore flamma satis. Aut imber coelo candidu' præcipitans; Nulla est quæ possit vis alia opprimere. Nous voici arrivés au dernier précurseur du grand siècle, à Lucrèce. Rappelons-en les plus beaux vers : Suave, mari magno turbantibus æquora ventis, 37 Non, quia vexari quemquam esl jocunda voluptas, II, 1. II, 578. IV, 1127, V. 223. V. 1233. C'est Cicéron qui fut l'éditeur du poëme de la nature, de Natura rerum ; avec ce poëme, avec Cicéron, nous entrons dans l'âge d'or des lettres latines. A la fin du règne d'Auguste, l'empire a atteint sa plus haute splendeur, et la langue romaine sa pleine maturité. Néanmoins la populace et les esclaves continuèrent de parler la langue vulgaire, lorsque très-probablement, et du nom des classes serviles, vernæ, elle s'appelait même lingua vernacula. Parler latin, latine loqui, voulait dire parler correctement, élégamment. Beaucoup de textes le prouvent : Præcepta latine loquendi puerilis doctrina tradit, dit Cicéron (de Oratore), et ailleurs : non tam præclarum est scire latine quam turpe nescire. Ovide recommande aux jeunes gens d'apprendre les deux langues : Cura sit et linguas edidicisse duas (Artis amat. II, 22 ). Donat, dans sa vie de Virgile , rapporte qu'un pu (1) Ce vis abdita, qui ne peut désigner que Dieu, ne semble-t-il pas absoudre Lucrèce du reproche d'athéisme? riste, parodiant le début de la IIIe églogue, pour critiquer le cujum pecus, avait écrit à la marge sur son exemplaire : Dic mihi, Damæta , cujum pecus, anne latinum ? Non, vero Egonis; nostri sic rure loquuntur. C'est dans cette langue rustique, épurée il est vrai, mais sans que retranché, comme dans le vers de Virgile : Haud equidem credo quia sit divinitus illis ingenium , que l'on chanta les premières liturgies de l'Église, que fut écrite la Vetus italica versio des psaumes , respectée et conservée par saint Jérôme dans la Vulgate; mais, tandis que l'Église, en l'adoptant pour ses offices, lui imprimait son caractère de perpétuité, au dehors de l'Église elle s'est altérée de plus en plus, et mêlée à des idiomes barbares; enfin , par une transformation merveilleuse, elle es devenue en Occident la langue romane , et en Italie l'italien moderne, la langue admirable de Dante et du Tasse. FIN DES NOTES DU DEUXIÈME VOLUME. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE DEUXIÈME VOLUME. LIVRE III. PERSE. |