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convaincu qu'il ne manque plus à sa pièce qu'un

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dénouement qu'il se promet bien de venir demander incessamment à son génie protecteur.

4. 18

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Un notaire, attendu pendant toute la pièce arrive enfin. Le poëte paraît avec sa avec sa comédie, il prend le notaire pour un second auteur auquel Figaro a donné le même sujet à traiter, Le comte Almaviva et son gendre futur prennent à leur tour le poëte pour le notaire qu'ils ont mandé, et regardent tout ce qu'il leur dit du caractère des interlocuteurs de sa pièce comme des injures que l'insolent Figaro s'est permis de faire insérer dans le contrat. Le quiproquo s'éclaircit; le véritable notaire revient, et les parties sont sur le point de signer, lorsque le colonel Chérubin paraît en habit militaire, il obtient la préférence sur don Alvar, dont il vient démasquer le caractère, l'origine et les indignes manoeuvres. Ce chevalier d'industrie va chercher fortune ailleurs, et ne tarde THOG IVR 11 199 pas à être suivi de Figaro qu'on chasse comme il l'a bien mérité du château d'Aguas Frescas. Telle est à-peu-près la marche d'un ouvrage qui souvent des intentions comiques, une intrigue assez bien conçue et liée avec adresse; mais auquel il manque essentiellement cette rapidité d'action que demande ce de comédie, et surtout un dialogue plus piquant et plus varié.

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Il paraît que la première idée de l'auteur était de faire simplement une critique du Mariage de Figaro, et qu'entraîné par une conception heu

reuse il a fait plus et mieux qu'il ne voulait faire d'abord. C'est la suite, dit-on, d'une gageure. M. de Beaumarchais, n'ayant pas été content de la manière dont le sieur Martelli avait joué à Bordeaux le rôle d'Almaviva, le lui fit sentir assez durement. Vous avez absolument manqué le rôle, lui dit-il. Eh bien! lui répliqua l'auteur, si j'ai manqué le rôle, je tâcherai de ne pas manquer la pièce. Et il fit les Deux Figaro.

Le 5 décembre on a donné sur le Théâtre de Monsieur la première représentation d'Alceste à la Campagne, comédie en trois actes et de M. Demoustier, connu par quelques poésies fugitives et par un ouvrage sur la Mythologie, mêlé de vers et de prose, où l'on trouve une érudition agréable et des détails ingénieux,

́en vers,

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Le sujet d'Alceste à la Campagne est celui d'un joli conte de M. Marmontel; l'auteur s'en est emparé et l'a suivi pour ainsi dire pas à pas.

Cette pièce manque trop d'action; les mêmes reproches contre la société que Molière a mis dans la bouche de son Misanthrope y sont répé tés avec une exagération fatigante; mais l'ouvrage mérite l'espèce de succès qu'il a obtenu, par des détails d'une sensibilité douce et agréable. Le style, quelquefois faible et négligé, nous a souvent paru rempli de grâce et de naturel.

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CARTEL sérieux, ou Lettre de M. T*** à un de ses amis.

Monsieur, demain à midi au bois de Boulogne vous me ferez raison du regard que vous lançâtes hier; demain, Monsieur, c'est-à-dire lorsque le temps vous aura donné à vous le loisir de vous repentir, à moi celui de m'apaiser, et qu'il ne laissera plus ni à vous ni à moi l'excuse du premier mouvement, nous nous égorgerons, s'il vous plaît, de sang-froid. Je vous crois trop brave pour témoigner du regret de la faute que vous avez faite, et je pense, de mon côté, trop noblement pour ne pas la laver dans votre sang ou dans le mien; vous pensez bien qu'en me manquant d'égards vous m'avez donné droit sur votre vie, ou vous l'avez acquis sur la mienne. Je n'aurais garde, si vous me faisiez l'aveu de votre inconsidération, de vous la pardonner pour cela; je ne ferais qu'ajouter le mépris au ressentiment. Mais si vous réussissez à me tuer, je vous en estime d'avance beaucoup plus, et je vous pardonne, non-seulement votre offense, mais ma mort; car je n'ai pour vous dans le fond ni haine ni dédain, et je ne ferais pas à beaucoup d'autres l'honneur que je vous fais. Nos pères nous ont enseigné qu'il y a mille occasions dans la vie où l'on ne saurait se dispenser d'égorger son meilleur ami; j'espère que vous les en croirez sur leur parole, et que, sans nous hair nous ne nous en tuerons pas moins. Plonger son épée dans le sein d'un ennemi de la Patrie est une action commune et vulgaire,

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on a les plus grands motifs pour s'y exciter: mais tuer un concitoyen, un ami, pour la plus légère offense; voilà, d'après le Code féodal des Germains, nos dignes ancêtres, voilà le comble de la grandeur et de la magnanimité. Vous savez le lieu et l'heure; soyez ponctuel.

On ne

T***

Réflexions sur la Révolution de France et sur les procédés de certaines sociétés à Londres relatifs à cet événement, en forme d'une Lettre, qui avait dû être envoyée d'abord à un jeune homme à Paris, par le right honourable Edmund Burke; traduit de l'anglais sur la troisième édition, un volume de 536 pages in-8°. doit pas s'attendre sans doute qu'un ouvrage qui ne devait avoir d'abord que la forme d'une lettre, et qui n'en est pas moins devenu un très-gros livre, puisse être écrit avec beaucoup de méthode : le style en est souvent diffus, quoiqu'à travers les défauts d'une traduction faite à la hâte on y reconnaisse à chaque instant l'empreinte d'une imagination vive et brillante. On peut reprocher encore à l'auteur d'avoir laissé percer dans la plupart de ses discussions un caractère d'humeur trop prononcé, peut-être même une opiniâtreté de prévention trop forte; mais après avoir reconnu la justesse de ces critiques fort exagérées par les Révolutionnaires, nous nous permettrons de dire que, de tous les écrits qui ont été publiés jusqu'à présent sur la Révolution de France, c'est celui qui nous a paru le plus pro

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fondément pensé, le plus ingénieusement écrit; ce sont vraiment les réflexions d'un philosophe et d'un homme d'État; ce sont les vues d'un esprit supérieur exercé depuis long-temps à méditer sur les hommes et sur les affaires, sur les premiers principes de l'ordre social et sur les seuls ressorts capables de mouvoir une gran une grande machine politique, sans l'exposer sans cesse à se désorganiser, à se détruire elle-même.

Nous n'avons pas été peu flattés de trouver un grand nombre des idées que nous avions harsardées quelquefois dans ces feuilles, confirmées avec tant de lumière et de force par un homme du mérite et de la célébrité de M. Burke: on nous permettra d'en citer au moins quelques preuves.

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<< Pour que la représentation, dit-il, soit juste et adéquate dans un Etat, il faut qu'elle représente et ses talens (ability) et talens (ability) et sa propriété; mais comme le premier a une espèce de chaleur vitale qui tient à un principe entreprenant et actif, et comme la propriété au contraire est par sa nature paresseuse, inerte et timide, elle ne pourrait jamais être à l'abri des invasions de ce principe actif, si on ne lui accordait dans la représentation un avantage au-delà de toute proportion elle doit être représentée aussi en grandes masses d'accumulation, autrement elle ne serait pas assez bien protégée. L'essence caractéristique de la propriété, essence qui dérive des principes combinés de son acquisition et de sa conservation, est

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pas

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