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Causes qui se sont opposées aux progrès du commerce entre la France et les États-Unis de l'Amérique, avec les moyens de l'accélérer, et la comparaison de la dette nationale de l'Angleterre, de la France et des États-Unis; en six Lettres adressées à M. le marquis de La Fayette. Traduit sur un manuscrit anglais du colonel Swan, ancien membre de la législation de la République de Massachuset. Un volume in-18..

Parmi les causes qui se sont opposées aux progrès de ce commerce, il en est que M. Swan croit de

voir attribuer à la France elle-même.

1° La France a plusieurs articles d'un usage général dans les États-Unis qui ne sont pas aussi travaillés ni aussi finis dans ses fabriques qu'ils le sont dans celles d'Angleterre. La différence n'est ni dans le prix ni dans la qualité, mais dans le poli de l'ouvrage et dans les anciennes liaisons de com

merce.

2° La non-consommation de plusieurs articles du produit d'Amérique.

5. Des difficultés relatives au crédit et occasionées en partie par des créances nombreuses de l'Angleterre à la charge des négocians américains, dont la solvabilité a été par cette raison révoquée en doute.

4o Les droits excessifs établis en France sur plusieurs articles qu'exporte l'Amérique, et l'interdiction absolue de plusieurs autres.

5o L'obscurité fatigante des règlemens des

douanes, les vexations et les désagrémens qui en résultent.

6o Enfin le monopole exercé par les fermes générales sur les principaux articles d'exportation

américaine.

L'auteur cherche à prouver qu'il n'est aucun de ces obstacles que ne puissent surmonter l'intelligence et l'activité de notre commerce et de nos manufactures lorsqu'elles se verront débarrassées d'un régime oppressif.

Quant aux causes qui ont empêché les ÉtatsUnis de commercer avec la France, il en indique de particulières et de générales. Les premières sont que les dettes contractées par l'Amérique pendant Ia guerre n'ont pas été acquittées à l'époque de la paix, et qu'il en reste même aujourd'hui une grande partie à payer; que les maisons américaines qui se sont établies en France pendant la guerre ont presque toutes manqué; que beaucoup de maisons de France ont envoyé en Amérique des marchandises qui n'étaient conformes ni au goût ni à l'usage des habitans. Les autres sont d'abord la différence des lois relatives au commerce, ensuite celle de la langue, des monnaies, des poids, des me

sures.

Après ces discussions générales, M. Swan entre dans un grand détail sur l'évaluation et la consommation dans les États-Unis des articles de productions et de manufactures européennes que la France peut fournir à aussi bon compte et de même qualité que la Grande-Bretagne. Il pense que les

importations d'Europe en Amérique peuvent être évaluées aujourd'hui à 88,877,500 livres. Avant l'année 1773, l'état des exportations annuelles de l'Amérique se montait à 94,190,512 livres; il croit pouvoir les porter actuellement à 168,000,000, quoiqu'il y ait encore à peine la cinquantième partie des terres en culture.

De la comparaison que fait l'auteur entre la dette de l'Amérique, celles de la France et de l'Angleterre, et la population respective des trois Etats, il résulte que, si pour suffire aux besoins du Gouver nement on établissait une capitation, elle serait en Amérique de 3 L 15 s. 3 d. pour chaque tête, en Angleterre de 43 à 44 1., en France de 25 liv.

Les conclusions de M. Swan sont «< que la France a le plus grand intérêt de saisir avec empressement l'occasion qui se présente de se lier étroitement par les nœuds du commerce avec un peuple nouveau qui ne connaît aucune espèce d'entraves, qui offre à son allié des avantages qui ne sont point à dédaigner, qui les offre par attachement, par reconnaissance, et qui désire trouver dans la France autant de satisfaction à les recevoir qu'elle a de plaisir à les lui offrir. Il ajoute encore à ce compliment une grande vérité : «< Puisse cette occasion ne point Jui échapper! car les peuples soumis aux événemens ainsi que les individus ne sont pas toujours maîtres ni des circonstances ni de leurs affections.

Variété.

« Le célèbre Cook, dans la relation de son premier voyage autour du monde, raconte qu'il vit représenter à Vlitéa, une des îles de la Société, une espèce de comédie-pantomime où les acteurs, tous hommes, se trouvaient divisés en deux partis sous la dénomination de noirs et de blancs. Le parti noir représentait un maître et des serviteurs, le parti blanc représentait le peuple. Voici en peu de mots le sujet de la pièce. Le maître charge ses serviteurs de garder un panier rempli de provisions, les blancs viennent exécuter divers pas graves en tâchant d'enlever le panier; les noirs le défendent en battant des entrechats. Après de vives altercations, les noirs fatigués s'asséyent autour du dépôt, et s'appuyant dessus se livrent au sommeil. Les blancs, profitant de la circonstance, s'approchent à pas doux et mesurés, et, soulevant les noirs de dessus le panier, emportent leur proie. Les noirs se réveillent bientôt, expriment leur douleur par une pantomime très-animée, et finissent se consoler en dansant. >>

par

Cet apologue n'en est pas un; nous avons trouvé le passage dans le troisième volume de l'édition in-4°, à quelques légères altérations près. Dans Cook le parti noir n'est que le parti brun, et le parti blanc, au lieu de représenter le peuple, représente tout simplement une troupe de voleurs.

YNKLE ET YARIKO, supplément aux œuvres de Gessner. (Par M. de Meister.) Brochure in-18.

Gessner lui-même avait dit de l'auteur de ce petit ouvrage, en parlant à M. l'abbé Bertola de la traduction des Nouvelles Idylles, faite par le même ; ... Giurerei che che abbia guardato il più delle volte non nelle mie poesie, ma nel fondo della mia anima. (Je jurerais qu'il a regardé le plus souvent, non dans mes poésies, mais dans le fond de mon âme.) ( Elogio di Gessner, p. 75.

Le Czarowitsch Feveh, second Conte russse (1).

On dit que la Sibérie fut habitée autrefois par un peuple nombreux, actif et riche, que ce peuple eut pour Czar un Prince qui descendait des Ouans de la Chine, et qui se nommait Taoau. C'était un homme rempli de sagesse et de vertu, il aimait ses sujets comme un père aime ses enfans, il n'accablait personne de charges trop pénibles, et ménageait chacun en particulier le plus qu'il pouvait suivant les circonstances. Il méprisait souverainement toute espèce de faste et de luxe; cependant l'on ne voyait rien dans sa Cour qui ne fût tout-à-fait agréable, et rien qui ne répondit à sa dignité. Le Czar avait une Czarine, et la beauté de cette Princesse était aussi distinguée que les qualités de son esprit et de son cœur; elle ne songeait qu'à plaire à son époux et suivait en (1) Atribué à l'impératrice Catherine II.

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