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•Paris. Assemblée des électeurs

PROCÈS-VERBAL

DES

SÉANCES ET DÉLIBÉRATIONS
DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

DES ÉLECTEURS DE PARIS,

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Réunis à l'Hôtel-de-Ville le 14 Juillet 1789.

RÉDIGÉ

Depuis le 26 Avril jusqu'au 21 Mai 1789,

Par M. BAILLY, des Académies-Françoise, des Inscriptions
et des Sciences, Electeur, et Secr taire de l'Assemblée
des Electeurs, premier Député de Paris à l'Assemblée Natio-
nale, premier élu Président de cette Assemblée, premier
Maire de Paris;

Et depuis le 22 Mai jusqu'au 30 Juillet 1789,

Par M. DUFEYRIER Avocat, Electeur et Secrétaire de
l'Assemblée des Electeurs, Député Suppléant à l'As-
semblée Nationale et l'un des Représentans de la
Commune.

TOME PREMIER.

A PARIS,

Chez BAUDOUIN, Electeur, Député Suppléant de Paris, et
Imprimeur de l'ASSEMBLÉE NATIONALE.

1790.

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Hist-leon.
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DISCOURS PRÉLIMINAIRE.

J'AVOIS
AVOIS dessein de placer ici les ré-
flexions qui se sont présentées en foule
à mon esprit pendant la rédaction des
faits dont j'ai été moi-même le témoin,
et qui m'étoient interdites par l'obliga-
tion imposée à tout Secrétaire d'une
Assemblée, à tout rédacteur d'un Pro-
cès-verbal.

J'ai pensé depuis, qu'on attendoit de moi dans cette circonstance, non pas une dissertation politique, mais un monument historique.; non pas le recueil de mes idées, mais le tableau des événemens qui out commencé et assuré la Révolution.

Je remplirai donc ma tâche avec sévérité. Je présente aujourd'hui à mes Collègues, à mes Concitoyens, sans aucune méditation, ce Procès-verbal si digne d'être médité, et je me borne

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à rendre compte des soins pris pour lui donner la plus scrupuleuse authen⚫ticité.

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Ceci n'est pas au moins pour les huit premiers jours de la Révolution, une relation paisible et rédigée surle-champ, des séances d'une Assemblée délibérante.

C'est la peinture tumultueuse, désordonnée, et cependant exacte du chaos dans lequel la plus grande Ville de l'Europe s'est agitée, depuis le moment où l'ancienne puissance s'est anéantie, jusqu'au moment où il a été possible d'organiser et de reconnoître une puissance nouvelle.

Dans la soirée du 13 Juillet, le Peuple menacé, provoqué, attaqué, s'émeut, s'arme, court à l'Hôtel-deVille. L'orage gronde toute la nuit. Le lendemain, sans ordre donné, sans invitation, sans signal, Paris retentit du son de foutes ses cloches, et du

bruit de tous ses tambours. Les Districts s'assemblent.

A l'instant même, tous les liens sont rompus, tous les pouvoirs dispersés. Le colosse du despotisme s'ébranle, tombe et s'engloutit. Le Lieutenant de Police n'est plus; les espions se cachent; l'Intendant fuit : les Ministres ; se taisent; les Tribunaux sont enchaînés; la Bastille est prise. Le Roi seul est encore aimé, desiré, respecté, et cet amour naturel aux François fait le salut de l'Empire.

Le Peuple, ami de la subordination veut être commandé; il veut obéir : il cherche une autorité légitime.

Alors existoit une réunion de Citoyens librement élus pour choisir les Députés de la Ville aux Etats-Généraux et pour présenter à la Nation assemblée le vœu particulier de la Capitale.

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