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qui semble appartenir à Chrysippe de Cnide. Diogène Laerce, VII.

CHRYSIPPE, médecin grec, disciple d'Asclépiade, vivait probablement dans le premier siècle avant J.-C. Un de ses ouvrages est cité par Cœlius Aurelianus; cet auteur fait plusieurs fois mention d'un médecin du nom de Chrysippe. On ne sait si c'est le même que le disciple d'Asclépiade.

Cellus Aurelianus, de Morb, chron., IV, 8.

* CHRYSIPPE, de Cilicie, médecin grec, vivait au commencement de l'ère chrétienne. Il fut, à ce qu'on croit, le maître d'Athénée, natif aussi de Cilicie, et Galien l'appelle le grand père de la secte des Pneumaticistes.

Smith, Dictionary of greek and roman biography.

CHRYSIPPE, philosophe stoïcien, élève et successeur de Cléanthe, naquit à Soli, en Cilicie, vers 280 (av.-J.), et mourut à l'âge de soixantetreize ans, suivant Apollodore, ou de quatrevingt-un, suivant Lucien et Valère Maxime. Il fut d'abord coureur du stade; puis, ayant perdu son patrimoine, il s'adonna à la philosophie, et choisit de préférence l'école où l'on enseignait à n'estimer autre chose que la liberté et la vertu. Il est peu probable qu'il ait entendu les leçons de Zénon ce qu'il y a de certain, c'est qu'il s'attacha à Cléanthe, non point qu'il le suivît en aveugle : il paraît avoir fait plus d'état de sa personne que de ses enseignements : « Donnez-moi vos principes, lui disait-il souvent, je saurai bien trouver seul les démonstrations. » Toute l'antiquité nous représente en effet Chrysippe comme un génie doué d'une facilité et d'une pénétration rares, comme un dialecticien subtil et raffiné: « Si les dieux, disait-on, avaient une dialectique, ce serait celle de Chrysippe. » Il avait avec cela tout l'orgueil d'un chef de secte et une activité d'esprit infatigable. Le stoïcisme avant lui s'était tenu vis-àvis des autres doctrines dans une réserve pleine❘ de périls. Un système qui ne se défend pas est bien près de périr. Chrysippe, merveilleusement propre à la polémnique, ne se contenta pas du rôle passif que Cléanthe avait gardé toute sa vie ; il défendit avec énergie le Portique contre ses adversaires, et prit à son tour l'offensive, tantôt attaquant les disciples de Platon et d'Aristote, tantôt, et surtout, les épicuriens et les académiciens. Il paraît qu'il s'était laissé séduire par les leçons de Lacyde et d'Arcésilas, et qu'un instant il abandonna Cléanthe. On rapporte à cette époque de sa vie les écrits qu'il a composés Pour et contre la coutume, et l'ouvrage où il traite Des grandeurs et des quantités suivant les principes de l'académie. Mais il répara cette infidélité d'un instant en luttant toute sa vie contre le scepticisme des académiciens. La renommée de Chrysippe était telle, et l'estime qu'il s'était acquise était si grande, qu'on disait : « S'il n'y avait pas de Chrysippe, il n'y aurait pas de Portique.» Nul philosophe en effet n'est cité plus souvent ui plus volontiers par toute l'antiquité; nul ne

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possède une autorité égale à la sienne; et bien que Plutarque lui ait reproché des contradictions, des obscurités, une subtilité excessive, bien que d'autres aient critiqué la négligence de son style, ses répétitions continuelles, sa complaisance à citer les poëtes et à intercaler dans ses écrits des ouvrages presque entiers, on peut dire que nul ne contribua plus que lui à donner au stoïcisme une assiette fixe, une organisation définitive, et en même temps à propager et à vulgariser cette doctrine.

Chrysippe composa, dit-on, plus de sept cents livres, dont nous ne possédons que des fragments, en très-grand nombre il est vrai. Cette énorme quantité d'ouvrages étonne moins quand on fait réflexion à la fécondité de son esprit et surtout à sa manière de composer. Il écrivait, dit Diogène de Laerte, tout ce qui lui venait à la pensée, reprenait souvent la même question, usait au hasard de tous les témoignages qu'il rencontrait, et grossissait ses ouvrages de citations de toute espèce. De plus, peu curieux de la beauté de la forme et des charines du style, comme étaient en général les premiers stoïciens, il ne prenait pas la peine de relire et de corriger ses écrits. La tendance pratique de la philosophie stoïcienne est plus marquée chez Chrysippe que chez ses prédécesseurs. Zénon et Cléanthe sacrifiaient à la physique et même à la logique cette partie de la philosophie qui regarde la conduite de la vie. Chrysippe traita de la morale avec plus de développements; il alla même jusqu'à dire que la physique n'avait pour but que de conduire aux recherches sur le bien et le mal. C'était continuer les traditions socratiques, et mettre le stoicisme dans la voic qu'il ne quitta plus, et où il ne fit même que s'enfoncer davantage en passant de la Grèce à Rome.

Voici un aperçu succinct de la philosophie stoïcienne, dont Chrysippe peut être considéré comme le second fondateur. D'abord il divise la philosophie en logique, en physique, et en morale.

La logique stoïcienne, dans les divisions proposées par les devanciers de Chrysippe, comprenait la dialectique et la rhétorique. Chrysippe accrut considérablement le nombre de ces divisions, et enrichit, d'autres disent embarrassa, la logique de nombreuses recherches sur la grammaire générale, sur les étymologies, sur l'origine et la signification primitive des mots. Il fit aussi rentrer dans cette science l'analyse et la solution de sophismes célèbres, appelés sorites. Mais la question principale à laquelle Chrysippe donna ses soins est celle du critérium de la vérité : c'est sur ce point que roula surtout le procès entre les stoïciens et les académiciens, Chrysippe et Arcésilas. Zénon et Cléanthe plaçaient le critérium du vrai dans l'énergie plus ou moins grande que met l'esprit à saisir et à s'approprier la représentation sensible; Chrysippe le chercha dans l'énergie de l'impulsion extérieure et dans l'évi

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CHRYSIPPE

dence empirique qui en résulte, fidèle en cela à la doctrine qui dérivait toute connaissance de la sensation. Mais n'expliquant pas en quoi consiste précisément la différence qui existe entre la vraie représentation et la fausse, et comment se reconnaît l'analogie de l'idée avec l'objet, il prétait le flanc aux attaques que Carnéade ne manqua pas de diriger contre lui.

Un mot maintenant sur la physique stoïcienne. Le dogme suprême de cette doctrine est que tout ce qui existe est corporel. Etre incorporel est pour Chrysippe synonyme d'être abstrait, d'être de raison. Deux choses constituent essentiellement tout être réel : l'élément passif, la matière indéterminée qui en soi est un pur néant, et est cependant le fondement nécessaire de toute existence; et l'élément actif, Dieu, Jupiter, le feu artiste et organisateur, qui se mêle à toute matière pour la déterminer et lui donner une existence réelle. Cette force active est répandue dans l'univers entier; elle anime chacun des êtres qui existent comme elle anime le tout, et en pénétrant l'univers, en se mêlant intimeinent à lui, elle l'administre, elle lui communique une vie et une activité inépuisables. Le monde est un être vivant, un animal raisonnable. En tant qu'on peut le décomposer en une multiplicité de choses ordonnées, il est périssable; considéré dans son ensemble, il est éternel, il est Dieu même. La vie du monde se développe par un double mouvement d'expansion et de retour. Tout vient du feu, et tout s'y résout. De là cette opinion que l'univers finira par la combustion; mais il finira pour renaître de ses cendres et trouver dans le feu le germe d'une vie et d'une activité nouvelles. On voit que ce système n'est autre chose qu'un panthéisme naturaliste, dans lequel sont mélangées, par un étrange alliage, la métaphysique d'Héraclite et celle d'Aristote. Selon Chrysippe le monde est bon dans son ensemble; il n'y peut exister de mal que dans les détails, que dans l'opposition et le choc des activités périssables qui s'y développent. Le destin, la loi, la raison universelle règlent tous les différents mouvements qui s'accomplissent. Chrysippe faisait les plus grands efforts pour sauver la liberté de l'homme; mais, malgré la subtilité de sa dialectique, c'est en vain qu'il cherchait une place pour la liberté dans un système où l'inévitable nécessité régit toutes choses.

La morale stoïcienne doit beaucoup à Chrysippe. Il ne se contenta pas en effet de spéculer sur le souverain bien, il fit descendre ses recherches jusque dans les détails les plus chétifs de la pratique, et ne dédaigna pas de donner des préceptes pour l'éducation des petits enfants. Quintilien le cite plus d'une fois dans son institution oratoire. Il est peu de philosophes dans l'antiquité qui aient parlé plus fortement de la vertu et du devoir que les stoïciens, et qui aient relevé plus haut la dignité de la nature humaine. Mais qu'est-ce que ce devoir, qu'est-ce que cette

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vertu identifiée avec la sagesse et le bonheur?
Bien vivre, c'est vivre suivant la nature; mais
qu'est-ce que la nature? Cléanthe disait : C'est
l'ordre du monde, c'est la raison divine. Chrysippe
entend par là la nature particulière de l'homme.
Sans doute cette nature particulière n'est qu'une
et
fonction, un mode de la nature universelle,
son développement concourt à l'harmonie de la
vie du monde; c'est cependant un progrès d'a-
voir placé au sein même de la nature humaine la
source de tout devoir et de toute vertu. Selon
Chrysippe, c'est pure folie de dire qu'il n'est pas
conforme à la nature de se conserver soi-même
et de regarder les richesses, la santé, comme des
choses de nulle valeur. Si ce ne sont pas, à pro-
prement parler, des biens, si dans certaines cir-
constances le sage doit savoir les rejeter et se
sacrifier lui-même, de telles choses sont, quand
le choix est permis, préférables à leurs contraires.
En voulant qu'on tint compte du préférable dans
la vie, à côté du bien, Chrysippe atténuait l'ex-
cessive rigidité des principes de Cléanthe, et, si je
puis le dire, humanisait un peu sa morale. Mais
cette concession faite à la nature humaine ne dé-
truit en rien le caractère de cette morale. La
raison seule doit gouverner la vie, seule elle doit
être entendue et suivie; les passions sont essen-
tiellement mauvaises, en ce qu'elles ne sont pro-
pres qu'à énerver et à asservir l'âme, qu'à troubler
cette égalité parfaite qui doit être maintenue à
tout prix. Le sage décrit par Chrysippe est un
être vivant en dehors des conditions de la vie
humaine il le propose, il est vrai, comme un
idéal impossible à réaliser; mais quel homme
que cet être qui a rompu tous les liens qui l'atta-
chent à la nature, sans désirs, sans passions, ab-
solument inaccessible aux atteintes de la fortune,
que les événements extérieurs ne sauraient cour-
ber, qui ne connaît ni le plaisir ni la douleur, ni
la joie ni la tristesse, être invulnérable, indif-
férent à tout ce qui l'entoure, enveloppé en lui-
même, et trouvant dans la possession de son
indépendance bonheur, richesse? N'est-ce pas
le chef-d'œuvre de l'orgueil? Où est la nature
qui comporte une pareille grandeur? N'est-ce pas
le cas de s'écrier avec Bossuet : « C'est le prendre
<< d'un ton bien haut pour des hommes faibles et
« mortels... O fausse et imaginaire sagesse, qui
«< croit être forte parce qu'elle est dure, et géné-
«< reuse parce qu'elle est enflée (1). » Ou ne
convient-il pas de rappeler la critique si fine
d'Horace, qui dit, en parlant du sage stoïcien :

In summa felix, nisi quum pituita molesta est.
B. AUBÉ.

Plutarque

Diogène de Laerte, I. VII, I, ch. vII. — de Stoic. repugn. - Baquet, Commentatio de ChryPetersen, Philosippi vita, doctrina et reliquiis. Hagedorn, Nosophiæ Chrysippeæ fundamenta. Richter, valia Chrysippea e rerum naturis petita. de Chrysippo stoico fastuoso. H. Ritter, Hist. de lu

1

(1) Sermon sur la Providence, pour le troisième dimanche après, Pâques, prêché à Dijon; t. III. p. 613.

philosophie, t. 111, Lxt, eh. 2 et sulv. Tenneman; Hist. de la philosophie.

*CHRYSIPPE, de Cappadoce, écrivain ecclésiastique, vivait dans le cinquième siècle de l'ère chrétienne. Lui et ses deux frères, Cosmas et Gabriel, reçurent une savante éducation en Syrie, et furent ensuite confiés aux soins d'Euthymius à Jérusalem. Ce fut dans cette ville que Chrysippe prit les ordres. Il devint économe du Monasterium Laura, préfet de l'église de la Sainte-Résurrection, gardien de l'église de la Sainte-Croix, et remplit cette dernière place pendant dix ans. Il écrivit, dans un style à la fois élégant et concis, plusieurs ouvrages sur des sujets ecclésiastiques; mais ils sont perdus, à l'exception d'un traité intitulé: Homilia de sancta Deipara (qu'on trouve, avec une traduction latine, dans le second volume de l'Auctuarius Duceanus), et de quelques fragments d'un petit ouvrage intitulé: Encomium Theodori martyris, qui existent encore dans Eustathe de Constantinople, Liber de statu vitæ functorum. Cave, Historia literaria, vol. I.

*CHRYSOBERGE, Xpuσoбépуns (Lucas ), écrivain ecclésiastique grec, mort en 1167. Nommé patriarche de Constantinople en 1155, il présida le synode qui se tint dans cette ville en 1166. Il ne reste de ses ouvrages que treize Decreta synodalia, contenus dans le Jus græco-romanum de Léunclave. Voici les titres de quelques-uns de ces décrets: de Clericis qui se immiscent sæcularibus negotiis; de Indecoris et scenicis ritibus sanctorum notariorum festo abrogandis; Ne clerici turpilucrifiant aut medici. On trouve en manuscrit à la Bibliothèque impériale de Vienne deux poëmes, l'un en vers ïambiques, l'autre Sur le jeûne, attribués à Chrysoberge.

Fabricius, Bibl. med. et infim. ætatis.

*CHRYSOBERGE (Maxime), écrivain ecclésiastique grec, vivait vers 1400. On a de lui: Oratio de processione Spiritus Sancti ; ce discours a été imprimé dans le second volume de la Græcia orthodoxa de Leo Allatius.

Cave, Historia literar., II. — Fabricius, Bibl. græca, IX, XI.

CHRYSOCEPHALE. Voy. MACAIRE.

CHRYSOCOCCÈS (George), Tεúpyios & Xpuσоxóxxη, savant médecin grec, vivait au milieu du quatorzième siècle. Il écrivit plusieurs bons livres sur l'astronomie et les mathématiques. George Chrysococcès était, à ce qu'on croit, le même que le Chrysococcès ami de Théodore Gaza, qui, ainsi que ce dernier, fut employé à la bibliothèque du Vatican et sauva de l'oubli ou de la destruction plusieurs manuscrits grecs précieux. Tous les ouvrages de Chrysococcès sont restés inédits, bien que la publication en eût été fort utile pour l'histoire de l'astronomie; les principaux sont : Εξήγησις εἰς τὴν σύνταξιν τῶν Περσῶν ἐν κεφαλαίοις μζ', σὺν τοῖς Ἀστρονομικοῖς διαγράμμασαι, καὶ Γεωγραφικοῖς πίναξιν, (Expositio in constructionem Persarum per

capita 47, cum astronomicis designationibus et géographicis tabulis), dans la bibliothèque Ambrosienne de Milan. C'est probablement le même ouvrage que celui qui se trouve dans la Bibliothèque impériale de Paris, sous le titre de Γεωργίου τοῦ Χρυσοκόκκη τοῦ ἰατροῦ Ἀστρονομικά;

Γεωργίου ἰατροῦ τοῦ Χρυσοκόκκη Περὶ τῆς εὑρήσεως τῆς ἡμέρας τῆς ἁπλῶς συζυγίας ἡλίου καὶ σελńvns (de Inveniendis syzygiis lunæ solaribus per singulos anni menses), dans la Bibliothèque impériale de Paris; -Пwç det̃ xataoκευάζειν Ωροσκόπον, ἤτοι Ἀστρόλαβον (Quomodo construendum sit horoscopium aut astrolabium), dans la bibliothèque royale de Madrid. On attribue à Chrysococcès un ouvrage manuscrit de la bibliothèque Ambrosienne intitulé : Εκδοσις εἰς τὸ Ἰουδαϊκὸν ἑξαπτέρυγον (Editio et expositio syntagmatis canonum astronomicorum judaicorum). Ce savant laissa aussi un manuscrit de l'Odyssée, qu'il avait copié en l'accompagnant de notes, dans l'an du monde 6844 (1336 de J.-C.), comme il le dit lui-même en tête de cette copie. Ce manuscrit, placé d'abord à Heidelberg, dans la bibliothèque Palatine, passa à Rome, d'où il fut rapporté à Heidelberg en 1815, avec le reste de la bibliothèque Palatine. Il est douteux que George Chrysococcès soit le même que le Chrysococcès auteur d'une Histoire de l'empire byzantin, dont un fragment sur le meurtre d'Amurath a été donné par Fabricius. Bien que les œuvres astronomiques de Chrysococcès n'aient jamais été publiées, plusieurs de ses tables astronomiques et géographiques ont été insérées dans divers ouvrages modernes sur la géographie et l'astronomie, entre autres dans l'Astronomie philolaïque de Boulliau.

Fabricius, Bbl. græca, XII. Smith, Dictionary of greek and roman biography.

* CHRYSOGONE, célèbre joueur de flûte athénien, vivait vers 400 avant J.-C. Il fit partie de la pompe triomphale qui environna Alcibiade à son retour de l'exil, en 407. Il écrivit un poëme ou drame intitulé Iloλetɛía, que quelques critiques anciens attribuaient à Épicharme.

Athénée, VIII, XII, XIV.

*CHRYSOGONE ( Frédéric), médecin italien de la seconde moitié du dix-huitième siècle. On a de lui: de Modo collegiandi, prognosticandi et curandi febres, necnon de humana felicitate, ac denique de fluxu et refluxu maris, lucubrationes; Venise, 1528, in-fol.

Carrère, Bibliothèque de la médecine.

CHRYSOGONO (Pierre Nutrizio ), écrivain italien, auteur d'une histoire naturelle de la Dalmatie, intitulée : Pietro Nutrizio Chrysogono Notizia per servire alla istoria naturale della Dalmatia, con l'aggiunta di un compendio dell' istoria civile da Sigismondi Giovanni Rossignoli; Trévise, 1780, in-4°.

Tipaldo, Biograf. degli Ital.

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a de lui: Mundus Marianus, seu Mariani Speculum Divinitatis et mundi cælestis. D. Czvitinger, Specimen Hungariæ litteratæ. CHRYSOLOGUE (Le Père Noël-André), savant géologue français, né à Gy, en FrancheComté, le 8 décembre 1728, mort dans la même ville, le 8 septembre 1808. Quoiqu'il fût entré jeune dans l'ordre des Capucins, il s'occupa presque exclusivement de l'étude de l'astronomie et de la géologie. Il se fortifia dans ces deux sciences, soit en suivant les leçons de Lemonnier, soit par les nombreux voyages auxquels l'obligeait sa profession ecclésiastique. On a de lui: Hémisphère de la mappemonde, projeté sur l'horizon de Paris, avec la description et l'usage de ladite mappemonde; Paris, 1774; Planisphères célestes, projetés sur le plan de l'équateur, avec un abrégé de l'astronomie pour leur usage; 1778, in-8°; - Théorie de la surface actuelle de la terre, précédée de la vie de l'auteur par M. L.... (Lecoz); Paris, 1813, 1 vol. in-8°.

Weiss, Éloge du P. André Chrysologue, dans le 3e volume des Mémoires de la Société d'agriculture du département de la Haute-Saône. — Quérard, la France littéraire.

CHRYSOLORAS (Manuel), (Mavovrλ & XpvróAwpac), érudit grec, né à Constantinople, vers l'an 1355, mort à Constance, le 15 avril 1415. I fut un des savants qui contribuèrent le plus à faire revivre la littérature grecque dans l'Europe occidentale. Vers la fin du quatorzième siècle, l'empire grec était sur le point d'être détruit par Bajazet II, lorsque le conquérant osmanli fut vaincu lui-même par Timour, et mourut dans la captivité. Ce fut avant la bataille d'Ancyre, et probablement en 1389, que Manuel Chrysoloras fut envoyé par Manuel Paléologue auprès de plusieurs rois d'Europe, entre autres celui d'Angleterre, pour les solliciter à une croisade contre les Turcs. Cette ambassade ne réussit pas; et Chrysoloras, qui s'était lié avec les plus savants Italiens de son temps, consentit à rester en Italie pour y enseigner la littérature grecque. Il le fit avec un grand succès, à Venise, à Florence, à Milan (1397), à Pavie et à Rome. Ses élèves les plus distingués furent Léonard Arétin, Léonard Bruni, Poggio Bracciotini, Philelphe, François Strozzi. Telle était sa réputation de savant théologien et d'éloquent orateur, qu'il fut député au concile de Constance, où il mourut. Il fut enterré dans l'église des Dominicains de Constance, et Æneas Sylvius écrivit son épitaphe. Les nombreux ouvrages de Manuel Chrysoloras, qui se composent de traités sur des matières religieuses et de lettres sur divers sujets, existent en manuscrits dans différentes bibliothèques d'Italie, de France, d'Allemagne, de Suède; deux seulement ont été imprimés, savoir: Epistolæ tres de Comparatione veteris et novæ Romæ, publiées avec une traduction latine par Pierre Lambèce dans les Codices de antiquitatibus Constantinop.; Paris, 1655, in-fol. La première de

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Fabricius, Bibliotheca græca, VI, 322, édit. de Harles. Hodius, de Græcis illustribus, p 12. Bærner, de Doctis hominibus græcis; Lips., 1801, p. 1. Van der Hardt, Memoria Chrysoloræ; Helmstädt, 1718, in-8°.Tiraboschi, Storia della lett. italiana, t. XVI, p. 239.

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CHRYSOLORAS (Démétrius), théologien grec, né à Thessalonique, vivait dans le quatorzième siècle. Recommandé par Jean Cantacuzène à l'empereur Manuel, il fut chargé par ce prince de plusieurs missions importantes près des cours étrangères. Cent lettres manuscrites de Chrysoloras à Manuel existent dans la bibliothèque Bodleyenne et dans la Bibliothèque impériale de Paris. Outre ces lettres, Chrysoloras écrivit sur des sujets religieux plusieurs traités; les plus importants sont : Dialogus adversus Demetrium Cydonium pro Nicolao Cabasila de Processione Spiritus Sancti;- Dialogus contra Latinos; Encomium in S. Demetrium martyrem; Tractatus ex libris Nili contra Latinos de processione Spiritus Sancti; Epistola ad Barlaamum de processione Spiritus Sancti. Tous ces écrits se trouvent traduits, à ce qu'on croit, par Barlaam lui-même, avec une réfutation, dans la Bibliotheca Patrum Coloniensis. Les suivants : Homiliæ de Transfiguratione Christi, de Sepultura, de Resurrectione, de Annuntiatione, existent en manuscrits dans différentes bibliothèques de l'Europe. Un autre traité, dont le texte grec semble perdu, a été traduit par George Tromba, sous le titre de Disputatio coram Manuele imperatore inter Demetrium Chrysoloram et Antonium Asculanum de Christi verbis : « Melius ei (Juda) esset si natus non fuisset. » Fabricius, Bibliotheca græca, XI. Cave, Hist. literaria, II. CHRYSOLORAS (Jean), disciple et neveu de Manuel, mort vers 1462. Il composa quelques traités peu importants, et il est surtout connu comme maître et beau-père de Philelphe (voy. ce nom).

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Smith, Dictionary of greek and roman biography. CHRYSOSTOME, JEAN ('Iwάvvy, surnommé saint), le plus éloquent et l'un des plus courageux Pères de l'Église chrétienne, naquit le 14 janvier 347 (1), à Antioche. Il fut élevé au siége patriarcal

(1) D'après l'Épitomé de sa vie en grec (éd. 1840, XIII, 101), saint Chrysostome serait mort âgé seulement de cinquante-deux ans huit mois, et serait né dès lors en 355: mais on ne peut croire qu'il en soit ainsi, puisque d'après les calculs auxquels se sont livrés Bondelle, Hermann, Stilting, Tillemont et Montfaucon, il n'y aurait pas les huit ans qui se sont écoulés, ainsi que l'a rapporté Palladius, évêque d'Hélénopolis, son contemporain, entre son baptême et sa promotion comme lecteur de l'archevêque

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de Constantinople le 4 des calendes de mars ( (26 février), 398, déposé injustement par un synode ecclésiastique fin septembre 403, rappelé et exilé de nouveau, par ordre impérial, et mourut victime de cette persécution, près de Comana du Pont (Gümenek, en Anatolie), le 18 des calendes d'octobre (14 septembre) 407. Jean (c'est le nom que lui donnent tous ses contemporains) eut pour père Secundus, maître de la milice, ou général de l'empire en Syrie, qui mourut peu après sa naissance. Sa mère, Anthuse, chrétienne, devenue veuve à vingt ans, après avoir aussi perdu une fille, issue de son mariage, resta fidèle à la mémoire de son époux en état de veuvage, pour se consacrer à l'éducation de son fils unique. Elle le destinait au barreau, et lui choisit entre autres maîtres le célèbre Libanius, ami de l'empereur Julien, qui avait publié le panégyrique de ce prince, et qui était le plus important des sectateurs de l'ancienne religion à Antioche. Il existe de cet éloquent écrivain une lettre à son disciple, dans laquelle il lui rend compte de l'effet produit sur quelques amis par un éloge que Jean avait composé en l'honneur de l'empereur et de ses fils (Théodose, Arcadius et Honorius) vers 384; en l'écoutant, ses auditeurs avaient trépigné de joie et proféré des exclamations sur la beauté de l'œuvre. Libanius se félicite de ce succès, et en tire un pro. nostic pour la carrière à laquelle son élève se destinait (1).

Son maître ayant appris que sa mère, arrivée à l'âge de quarante ans, était restée veuve depuis vingt années, s'écria, en se tournant vers son auditoire païen : « O Dieux, quelles femmes se « trouvent parmi les chrétiens! » (2)

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Mélèce, à l'époque où il atteignait sa vingt-et-anième année, et celle où il fut ordonné prètre par Flavien. Il faudrait plutôt compter à saint Chrysostome soixante-deux ans de vie, ce qui reporterait sa naissance à l'an 845. Stilting la reporte même à 344; mais nous pensons, avec Montfaucon, que l'an 347 est préférable. Du reste, ce savant bénédictin, qui a rédigé avec un grand soin et avec un grand détail la vie de saint Chrysostome, d'après ses œuvres et les témoignages imposants de Palladius et des historiens ecclésiastiques Socrate et Sozomène, rejette comme fabuleuse la vie du saint prélat écrite par George évêque d'Alexandrle, en 616, qui le fait naître de parents païens et élever à Athènes, ainsi que celle, plus abrégée, publiée sous le titre d'Eloge par l'empereur Leon, et une troisième, anonyme, recueillie dans l'édition de Savile. (1) V. lettre 1576, XIII, 329. Isidore de Peluse, II, ep. 42.

(2) Ep. de Chrys. à une jeune veuve, tom. I, 416. (3) Sozomène, VIII, 2.

n'est inise en doute par personne : nul n'a trouvé plus de sympathie parmi les non-catholiques d'Antioche. Jean paraît s'être séparé de son maître à l'âge de dix-huit ans (1); il resta trois ans avec Mélèce, fut ensuite baptisé et nommé son lecteur (2). A l'âge de vingt-et-un ans (en 366), son esprit ardent le poussait vers l'ascétisme et la solitude. Il raconte (3), et c'est un des plus touchants morceaux de l'antiquité, que pendant qu'il se livrait assidûment aux travaux du barreau et aux distractions du théâtre, son ami Basile voulut lui faire abandonner le monde. Il s'apprêtait à le suivre au désert. «< Sa mère le fit venir dans la chambre nuptiale, où elle l'avait mis au jour, lui rappela la fidélité qu'elle avait gardée à la mémoire de son père, les longs ennuis de son veuvage, les soins qu'elle avait donnés à la conservation de son patrimoine et à son éducation. Elle lui demanda, en versant un torrent de larmes, de ne pas la rendre veuve de nou-veau, et d'attendre plutôt sa mort que de l'abandonner. Quand elle aurait mêlé ses cendres à celles de son époux, alors il lui serait loisible d'entreprendre de longs voyages. Elle le suppliait enfin de ne pas attirer sur lui l'indignation de Dieu, en l'accablant d'un si grand malheur. » Il céda pour un temps aux prières de cette tendre mère, et l'on devrait penser que des années s'écoulèrent avant qu'il fût ordonné prêtre et qu'arrivât l'incident qui le força de renoncer au monde. Le bruit se répandit qu'on voulait l'élire évêque, ainsi que son ami Basile. L'empire romain était encore partagé en deux religions principales, le paganisme, que Julien avait vainement cherché à relever de sa décadence, et le christianisme, dont Théodose avait cherché à réunir les membres épars par ses lois sévères contre les hérésiarques, était divisé lui-même. Naturellement les communions chrétiennes choisissaient leurs évêques. Antioche, ville de 200,000 âmes, renfermant la moitié de chrétiens, était un exemple de ces divisions (en 378). L'une avait pour chef Mélèce, qui fut plus tard canonisé, et qui eut pour successeur, en 381, Flavien ; l'autre Paulin.

Les fonctions épiscopales étaient alors trèsdifficiles; les nouveaux convertis avaient conservé beaucoup des superstitions paiennes. Saint Chrysostome avait persuadé à son ami de se présenter à l'élection; mais pour son compte il s'y déroba, et il échappa à un honneur qu'il regardait comme si dangereux. Basile lui adressa de. reproches sur cette tromperie, et se plaignit du fardeau qu'il lui avait fait accepter. Saint Chrysostome s'en justifie, dans son célèbre dialogue. Jérôme, dont les talents comme écrivain sont in férieurs à ceux de saint Chrysostome, parle des nombreux écrits de celui-ci, mais déclare qu'il n'en a lu que sur l'épiscopat. A peine a-til

(1) Palladius, p. 19, et Épitome, p. 102, éd. nour, (2) « Αναγνώστην τῆς ἐν Ἀντιοχεία ἐκκλησίας. » (3) Dans son traité Пept 'Tepwouvng, ou du sacerdoca épiscopal, liv. Jer, § 2.

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