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provocation au meurtre; l'amnistie des délits révolutionnaires, etc. On ne peut qu'indiquer somInairement tout ce qu'il fit pour l'instruction publique, pour les sciences, les lettres et les arts. C'est sur son rapport qu'à la fin de 1792 fut décrété l'établissement des écoles primaires. En 1793 il s'éleva contre la destruction des livres et des objets d'art sous prétexte qu'ils étaient empreints de féodalité, et il fit rendre un décret répressif de ces actes de vandalisme. Il prononça plusieurs discours sur l'instruction publique. Dans l'an 1, l'Institut de musique (le Conservatoire) fut établi et organisé d'après ses rapports et ses projets.. Il prit part à l'organisation de l'Institut national des sciences et des arts, établi par la loi du 3 brumaire an iv (25 octobre 1795), et les six premiers membres de la section de Poésie (3o classe, littérature et beaux-arts) furent nommés dans l'ordre suivant: Chénier, Lebrun, Delille, Ducis, CollinHarleville, Fontanes. Chénier appuya la fixation à 250 des élèves de l'École polytechnique. Il fit des discours, des motions ou des rapports sur des établissements publics, sur la multiplicité des théâtres, sur le réveil des sciences et des arts, sur la liberté de la presse; et il faut dire que sur cette dernière question on le vit à deux époques varier, et qu'il mérita de s'entendre mettre en opposition avec lui-même. Il obtint que le peintre David, détenu par décret, fût rendu à la liberté pour reprendre ses pinceaux ; il fit accorder des pensions aux veuves de deux hommes célèbres, Goldoni et le chirurgien Dessault. Il avait demandé à la Convention des honneurs nationaux pour Descartes; il fit au Conseil des Cinq-Cents un rapport sur le même sujet, quand l'Institut national eut exprimé le vœu que les cendres du philosophe français fussent déposées au Panthéon. Il appela l'intérêt de la Convention sur les travaux littéraires de Pougens, de Millin, et sur les voyages de Forster. Enfin, ce fut sur son rapport que, le 3 janvier 1795, la Convention accorda 300,000 fr. de secours, qui furent repartis entre 116 savants, littérateurs et artistes, parmi lesquels figuraient toutes les notabilités scientifiques, littéraires et artistiques du temps. Que deviennent maintenant, en présence de tous ces faits, un vote, quelques motions, quelques discours qui étaient dans l'esprit d'une époque où l'on ne trouve guère d'homme de talent qui fût exempt d'exaltation? Le résultat d'ensemble de toute la vie politique de Chénier n'est-il pas qu'il voulut des lois, et non du sang, la gloire, et non l'anarchie dans la république; qu'il combattit avec courage cette anarchie sur la scène et à la tribune; qu'exposé à la haine des factions, et près d'être proscrit par elles, il était sans crédit pour leur arracher des victimes ?

Chénier dit dans son épître à Daunou : « Je fus contraint de laisser longtemps anonyme le Chant du départ, que les fiers accents de Mé

hul ont rendu cher à nos guerriers victorieux. >> Qui ne sait que ce chant célèbre a été après la Marseillaise l'hymne populaire qui a eu le plus de succès? Méhul en composa l'air dans une soirée de salon, et il l'écrivit sur un des coins de la cherninée, au milieu du bruit et des conversations. Les chants nationaux de Chénier commencent en 1792, par son hymne pour la fédération; il fut suivi du chant pour les sections de Paris sur l'acceptation de cette constitution de 1793 qui à peine décrétée fut remplacée par le gouvernement révolutionnaire. En 1794 parurent l'Hymne à la Raison, l'Hymne sur la reprise de Toulon, l'Hymne à l'Étre suprême, le Chant du départ, le Chant des victoires. Vinrent ensuite l'Hymne à J.-J. Rousseau, l'Hymne du 9 thermidor, l'Hymne du 10 août, et plus tard l'Hymne pour la pompe funèbre du général Hoche et le Chant du retour, exécuté à la fète donnée à Bonaparte (1797) avant son embarquement pour l'Égypte. Tous ces chants furent composés pour des fêtes nationales.

Parmi les poésies lyriques de Chénier, nous ne citerons que son Ode sur la mort de Mirabeau (1791, in-8°) et l'Ode sur la situation de la république française durant l'oligarchie de Robespierre et de ses complices (1794). Après avoir fait connaître les œuvres dramatiques que Chénier fit représenter pendant sa vie, il nous reste à parler de celles qui n'ont été imprimées qu'après sa mort: Brutus et Cassius, ou les derniers Romains, tragédie en trois actes, avec une épître dédicatoire à son frère, terminée par ces lignes touchantes : « Puisse cet ouvrage sévère obtenir l'estime des gens de lettres! puisse-t-il obtenir la vôtre, mon cher frère! Ce n'est pas seulement aux liens du sang qui nous unissent que j'en fais hommage, c'est à l'amitié qui nous unit plus étroitement, c'est à l'amour des lettres qui nous unit encore, et surtout c'est à votre mérite, dont je connais toute l'étendue » ; — Philippe II, tragédie en cinq actes, dont le sujet est la mort de don Carlos ; — Tibère, tragédie en cinq actes: c'est peut-être la meilleure pièce de l'auteur; Edipe roi, tragédie en cinq actes, avec des chœurs; · Edipe à Colonne, tragédie en cinq actes, aussi avec des choeurs; - Electre, tragédie non terminée, et dont les deux premiers actes, avec des chœurs, ont seuls été achevés. Ces trois dernières pièces ne sont que des traductions (en vers) de Sophocle, que Chénier préférait à tous les poëtes de l'antiquité, et dont il se proposait de traduire ainsi tous les ouvrages. « L'un de ses plus ardents désirs, dit Daunou, était de voir un jour les poëmes de Sophocle représentés par les acteurs du ThéâtreFrançais sur le théâtre de l'Opéra, dont les artistes auraient exécuté les chœurs. Ces spectacles pouvaient selon lui contribuer à nous faire mieux connaître ceux de la Grèce »;

Nathan le Sage, drame en trois actes et en vers, imité de Lessing; les Portraits de famille, et Ninon, comédies en plusieurs actes et en vers, non terminées, et dont on n'a recueilli que de longs fragments. Toutes les pièces de Chénier ont été réunies en 1818, 3 vol. in-8°, et ce théâtre est précédé de la notice de Daunou.

S'essayant dans tous les genres, Chénier fit des élégies (la Promenade à Saint-Cloud), des discours et des dialogues en vers, des dithyrambes, des imitations d'Ossian; une traduction, en vers dissyllabiques, de l'Art poétique d'Horace; une traduction du Cimetière de campagne, de Gray; de petits poëmes, parmi lesquels on distingue le Vieillard d'Ancenis, sur la mort du général Hoche (1798); un poëme didactique Sur les arts, dont le premier chant est seul terminé; un poëme épique non achevé, qui a pour titre la Bataviade, imprimé pour la première fois à Bruxelles, en 1816, in-8°, avec d'autres poésies inédites et sous le titre d'Euvres diverses, par les soins du général Mellinet; des épîtres satiriques, dont les plus connues sont : l'épître sur la Calomnie (1797) et l'Épitre à Voltaire, 1806 (ces deux pièces ont été souvent réimpriInées); un assez grand nombre d'autres satires : le Docteur Pancrace (1797), le Concile de Constance, pièce très-rare (on a prétendu même qu'il n'existait que l'épreuve de l'édition préparée par l'auteur); Conférence théologicopolitique entre Pie VI et Louis XVIII (1798); les nouveaux Saints (1801, six éditions); les Miracles, conte dévot (1802, quatre éditions); petite Épitre à Jacques Delille (1802); les deux Missionnaires, ou La Harpe et Naigeon (1803), etc. La satire est le genre où Chénier a le mieux réussi. « Que faire, écrivait-il à M. Daunou (en lui dédiant sa nouvelle édition de Fénelon, 1802), que faire au milieu de tant d'ennemis littéraires, politiques, religieux ? Continuer sa route avec courage, mépriser les calomnies, écouter les critiques, même injustes; profiter des critiques judicieuses, fussent-elles gâtées par les injures;... respecter le public, cultiver à la fois l'art de penser et l'art d'écrire. » Mais Chénier ne put suivre cette sage règle de conduite dans son entier : il ne sut pas mépriser les calomnies, et tandis qu'elles tuaient rapidement sa vie, il se vengeait en poëte plein de verve et d'énergie dans un corps défaillant; il renvoyait à ses ennemis des traits désolants, qui les poursuivent encore dans la tombe. Cependant plus d'une fois, dans son exaspération, Chénier fut injuste, et « c'est là, dit M. Daunou, le plus grand tort que lui aient fait ses ennemis ». Ce tort, il le reconnut souvent dans les dernières années de sa vie, et on le vit << disposé à toutes les réconciliations qu'on ne lui rendait pas impossibles ».

Ses ouvrages en prose sont moins nombreux

que ses ouvrages en vers; le plus considérable et le plus digne d'estime est son Tableau historique de l'état et des progrès de la littėrature française depuis 1789, demandé par Napoléon à l'Institut, qui chargea Chénier de ce travail. Il en lut une analyse, faite par lui-même, à une séance du conseil d'État, en présence du chef de l'État, qui lui témoigna sa haute satisfaction (27 février 1808). Ce livre a eu plusieurs éditions; c'est un beau travail, qui demandait et qui trouva dans son auteur une grande force de talent, de vastes connaissances, un jugement élevé, un goût sûr, une impartialité rare et difficile. Chénier sut rendre justice à ses ennemis les plus implacables; il oublia les outrages des uns, l'ingratitude des autres : c'était une vengeance plus digne de lui, et son livre est un monument qui honore à la fois son esprit et son cœur, sa mémoire et les lettres.

En 1806 et 1807 il traça, dans un cours fait à l'Athénée de Paris, la première partie d'un tableau historique de la littérature française, de la langue et des divers genres en prose et en vers qui ont été cultivés en France jusqu'à la fin du règne de Louis XII. L'histoire des seizième, dix-septième et dix-huitième siècles devait former trois autres parties de ce grand ouvrage; il en avait tracé le plan dans une savante introduction, qui fut imprimée en 1806, in-8°. On doit regretter qu'il n'ait pu ni le terminer, ni faire imprimer qu'une faible partie de ce qu'il en avait composé. Ses leçons sur les Fabliaux et sur les Romans français ont seules été publiées. Nous citerons encore l'excellent Discours sur les progrès des connaissances en Europe et de l'enseignement public en France, qu'il prononça en 1801, en qualité de membre du jury d'instruction du département de la Seine.

Le dernier écrit de Chénier, « tracé, dit Daunou, d'une main mourante, mais avec toute la vigueur et la grâce de son talent,» se trouve dans le recueil des discussions de l'Institut national Sur les prix décennaux. Il demanda pour un de ses anciens ennemis, Delille, le prix de littérature didactique; il apprécia avec une impartialité remarquable le Cours de littérature de La Harpe, qui était aussi son ennemi. Les contemporains admirèrent et applaudirent; les haines littéraires, qui ne s'éteignent même pas toujours dans la tombe, s'arrêtèrent devant l'écrivain qui allait y descendre, et ses ennemis s'inclinèrent devant la hauteur de son talent et de son caractère.

Chénier avait remis à Mme de Lesparda, désignée dans ses œuvres sous le nom d'Eugénie, une partie de ses manuscrits, dont les principaux étaient des traductions de la Poétique d'Aristote, de la Vie d'Agricola et des Mœurs des Germains, de Tacite; du Dialogue sur les orateurs, attribué à Quintilien; de l'Art poétique d'Horace (en vers français);

le Cours de littérature fait à l'Athénée; le Tableau de la littérature française depuis 1789 jusqu'en 1808, et plusieurs discours en vers. Un procès s'éleva, en 1816, entre la donataire et les héritiers de Constantin-Xavier et de Louis-Sauveur, frères de Chénier. La principale question était de savoir si les manuscrits non encore publiés d'un homme de lettres étaient assujettis aux lois de la transmission des biens et ne pouvaient être donnés que par acte notarié, ou bien s'ils étaient des papiers domestiques, des propriétés naturelles et indépendantes de la loi civile, pour la transmission desquelles une donation manuelle suffit. La donataire perdit sa cause; et bientôt parut le Théatre complet de Chénier, 1818, 3 vol. in-8", dont le dernier est composé de pièces posthumnes. Le premier volume est précédé de la notice de M. Daunou, qui dès 1811 avait paru avec le catalogue imprimé de la riche bibliothèque de son ami. Les Euvres complètes furent publiées (1823-1826) en 8 vol. in-8°, où, avec la notice de M. Daunou, s'en trouve une autre, écrite par Arnault. Cette édition fut encore enrichie par M. Lemercier d'une savante analyse du théâtre de Chénier; car si Chénier eut le malheur d'avoir des ennemis implacables et de s'en faire lui-même un assez grand nombre par une certaine roideur de caractère, par des traits passionnés et des critiques amères, il eut aussi la consolation de se voir entouré d'illustres amis, qui ne s'éloignèrent point du lit de ses longues douleurs, et qui avaient su apprécier tout ce qu'il y avait dans cette âme ardente et dans ce haut talent, qui fut si tourmenté, de nobles facultés et de sentiments généreux. [M. VILENAVE, dans l'Enc. des g. du m.]

Ch. Labitte, Revue des Deux Mondes, 15 janvier 1844. - Garat, Notice sur la vie et les ouvrages de M. J. Chénier. Lingay, Eloge de M.-J. Chénier. Arnault, Sur J. Chénier.

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Quérard, la France littéraire, supplément. — Beuchot, Journal de la librairie.

CHENOT (Adam), médecin néerlandais, né en 1721, à Luxembourg, mort le 9 mai 1789. En 1755 il se dévoua courageusement au soulagement des pestiférés de Cronstadt, et fut nommé ensuite physicus contagionis (médecin d'épidémie) à Hermanstadt. En 1773 il devint protomédecin de Siebenburg. On a de lui: Tractatus de peste; Vienne, 1766, in-8"; traduit en allemand, Dresde, 1776, in-8°; Historia pestis transilvanicæ unnorum 1770 et 1771, ouvrage

posthume; Bade, 1799, in-8°. On avait déjà pu| blié en 1798 les écrits que Chenot avait laissés Sur les établissements de police médicale dans la peste.

Biographie néarlandaise.

CHENOT (Claude-Bernard-Adrien), ingénieur français, né en septembre 1803, à Bar-surAube. Il fit ses premières études au Lycée de Nancy, et vint les terminer à Paris, au collège de Saint-Louis. En 1820 il entra à l'École des mines de Paris, et au sortir de cette école il fut attaché au secrétariat général de la direction des ponts et chaussées, dont son parent, M. Becquey, était directeur général. Il quitta plus tard ce poste pour aller en Auvergne exploiter des mines, dont il devint concessionnaire avec M. de Forget; presque toutes les mines actuellement exploitées dans ce pays ont été ouvertes par lui ou avec son concours. En 1826 il fut demandé par le duc de Raguse pour des études métallurgiques à Châtillon, et on le voit dès cette époque prendre un brevet pour la fabrication directe du fer en traitant le minerai en poudre, mêlé de charbon, sur une sole de four à réverbère. Dès cette époque aussi M. Chenot aborda la question de transformation des combustibles en gaz, et particulièrement du bois pour chauffer les fourneaux à réverbère. En 1832 il établit chez lui, dans la Haute-Saône, un appareil de son invention pour la fabrication des éponges métalliques de fer, qui produisit déjà alors une grande sensation parmi les maitres de forges, et M. Thiriat, ingénieur en chef des mines de la Haute-Saône, en fit mention dans la statistique de ce département. Après avoir terminé en Auvergne quelques affaires d'intérêt, il vint se fixer à Clichy-la-Garenne, près de Paris, où il s'engagea dans la voie d'applications et de découvertes dont voici le résumé succinct. A partir de 1842, après différents travaux sur les gaz, sur les huiles de schiste, sur les sulfates de plomb, sur la navigation par réaction, dont il posa les principes dans un brevet d'invention, il entra dans une série de recherches des plus importantes, relatives à un système général de métallurgie nouvelle, et dont les premiers résultats parurent à l'exposition industrielle de 1849. « La matière à l'état d'éponge, disait alors l'auteur, est la plus grande puissance à laquelle puissent avoir recours le chimiste, le physicien et le mécanicien pour des actions d'une rapidité, d'une précision et d'une étendue comparables à celles de la nature, pour oxyder et réduire, deux mots qui renferment toutes les actions naturelles et humaines, par conséquent toutes les sciences et tous les arts. En effet, ajoute-t-il, dégager la chaleur par oxidation et l'absorber par réduction en donnant lieu à des courants électro-chimiques et électro-dynamiques, qui répartissent rapidement les effets locaux dans l'univers, tel est le grand mécanisme qui fonctionne dans la nature par les actions des corps à l'état naissant ou d'épon

ges. La science de la fabrication des éponges métalliques doit donc désormais servir de base non-seulement à l'art métallurgique, mais à tous les autres. >>

Ce fut dans ce sens que M. Chenot poursuivit des recherches, et qu'il se créa d'abord de nouveaux moyens pour ses applications. Ainsi, il imagina un système de normalisation des combustibles, qui repose sur l'emploi des alcalis pour faire passer à l'état soluble les sels insolubles de soufre et de phosphore que contiennent ces combustibles. Il imagina aussi un système complet de génération de gaz par l'emploi des éponges; puis un système de transformation des combustibles en gaz, système qui sert de base à un nouveau mode de production des métaux, dans lequel l'économie de combustible ne sera peut-être pas moins des neuf dixièmes. Enfin, il a inventé une machine, qu'il appelle électrotrieuse, et qui a pour effet de ramener les minerais bruts au maximum de richesse et de pureté ; il a imaginé enfin un système de génération et d'application nouvelle de l'électricité. Indépendamment des éponges des métaux usuels, il obtient celles des métaux dits terreux, tels qu'aluminium, calcium, silicium, barium, etc., et il les fait entrer dans différentes combinaisons, particulièrement dans l'acier, auquel il donne par là des propriétés remarquables. l'aperçu très-rapide des importants travaux que M. Chenot, malgré sa santé délabrée (1), poursuit encore avec un zèle digne des plus grands encouragements.

Comptes-rendus de l'Academie des sciences ments particuliers.

Tel est

Docu

*CHENTREL (Jacques), sculpteur français, vivait au milieu dn seizième siècle. Il fut au nombre des artistes qui travaillèrent au magnifique mausolée de François Ier. E. B-N.

CHENU (Jean), jurisconsulte français, né à Bourges, le 29 décembre 1559, mort le 16 décembre 1627. Reçu avocat au parlement de Paris, il exerça toute sa vie cette profession à Bourges, se partageant entre le travail du barreau et la composition de différents ouvrages; les plus importants sont : Priviléges octroyés à la ville de Bourges, avec les annotations de Jean Chenu; Paris, 1603, in-8°; - Stylus ecclesiastica jurisdictionis archiepiscopi Biluricensis, reformatus in concilio anni 1584, cum notis J. Chenu; Paris, 1603, in-8°; Archiepiscoporum et episcoporum Galliæ chro nologica historia; Paris, 1621, in-4°; - Chronologia historica patriarcharum, archiepiscoporum Bituricensium et Aquitaniarum primatum; Paris, 1621, in-4° : c'est la réimpression d'un ouvrage déjà inséré dans le Stylus ecclesiasticæ jurisdictionis.

Nicéron, Mémoires des hommes illustres. Bibliothèque historique de la France.

Lelong,

(1) M. Chenot s'est empoisonné dans plusieurs expériences, notamment avec l'oxyde de carbone, dont il a l'un des premiers signalé les dangers.

*

CHENU (Pierre), graveur à la pointe et au burin, né à Paris, en 1718, mort vers 1780. Élève de Le Bais, il a laissé un grand nombre de planches, d'après divers maîtres, assez estimées en général. Nous citerons parmi les portraits ceux de Diderot et de Me Favart; et parmi les sujets, le Forgeron, les Amusements des matelots, d'après D. Teniers; · le Boulanger, le Buveur, d'après Van Ostade, etc. P. CH. Heinecken, Dictionnaire des artistes. — Huber et Rost, Manuel des amateurs de l'art, t. VIII.

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*CHENU (Jean-Charles), naturaliste français, né à Metz, en 1808. Il étudia la médecine à Paris, entra en 1829 dans la chirurgie militaire, et fut attaché en 1834 à un régiment de cavalerie. Ayant été appelé, pendant un séjour à Carcassonne à donner des soins à M. Gabriel Delessert, alors préfet de l'Aude, il dut à la reconnaissance de son client la direction de la plus riche collection de coquilles qui soit connue dans le monde, et qui appartient à M. Benjamin Delessert, frère aîné du premier. Plus tard, grâce à la même protection, M. Chenu a été nommé inspecteur des sources minérales ferrugineuses de Passy, qui sont la propriété de MM. Delessert. On a de lui: Rapport sur le choléra-morbus; Perpignan, 1835, in-8°; Essai sur l'action thérapeutique des eaux ferrugineuses de Passy, avec des notes par M. Isid. Bourdon; Paris, 1841, 2o éd., in-12; Essai pratique sur l'action thérapeutique des eaux minérales, suivi d'un précis analytique des sources minéro-thermales connues; Paris, 1841, 3 vol. in-8°; — Illustrations conchyliologiques, ou, etc.; Paris, 1842-1845, in-fol.; Souvenirs d'un voyage dans l'Inde, exécuté de 1834 à 1839, rédigé sur les notes de M. A. Delessert; 1 vol. in-8°. Sachaille, les Medecins de Paris. Quérard, izz France litteraire, supplément.

CHEOPS OU CHEMBES, et CHEPHREN, rois d'Égypte. Nous ne possédons sur ces princes que les renseignements peu authentiques d'Hérodote. Suivant cet historien, Chéops fut un prince impie et tyrannique; il ferma les temples, et força tous les Égyptiens à travailler pour lui. Il fit construire la grande pyramide de Ghizé. L'argent venant à lui manquer, il s'en procura en prostituant sa fille. Celle-ci, non contente de recueillir une somme qu'Hérodote ne précise pas, se fit apporter une pierre par chacun de ses amants, et rassembla ainsi des matériaux suffisants pour la construction d'une des pyramides. Chéops régna cinquante ans. CHEPHREN, son frère et son successeur, ne fut pas moins cruel que lui. Il bâtit la seconde pyramide de Ghizé, et régna cinquante-six ans. Il serait inutile de discuter de pareilles légendes. Les dates sont encore plus incertaines que les faits. Selon Larcher, Chéops et Chephren vivaient vers 1178 avant J.-C., et les pyramides, d'après M. Champollion-Figeac, furent construites sous les trois

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nérale. Wou-Wang, avec de bonnes troupes, arriva sur les bords du Hoang-ho, et disposa tout pour le passage du fleuve. Cheou-sin, de son côté, se mit à la tête d'une armée nombreuse, mais remplie de mécontents. La bataille se donna dans la plaine de Mou-je. Cheou-sin fit preuve de courage, mais son armée fut mise en déroute. Il courut à sa capitale; et, vêtu de ses habits royaux, il monta dans la Tour des cerfs, où étaient renfermés ses trésors. Là, après s'être paré de ses bijoux les plus rares, il se jeta dans un incendie qu'il avait fait préparer, et dans le quel il perit comme Sardanapale. La favorite tomba entre les mains de Wou-Wang, qui lui fit trancher la tête.

Pauthier, Chine, dans l'Univers pittoresque.

*CHÉPOY OU CÉPOY (Thibaut, sire DE), ou CEPOY, amiral de France, mort avant janvier 1316. Chevalier du diocèse de Beauvais, amiral et grand-maître des arbalétriers de France, Chepoy rendit de grands services au roi Philippe le Bel, auquel il conserva le château de Saint-Macaire (Gironde). « 300 livres de rentes sur le trésor, reversibles sur ses hoirs, »> furent la récompense que le roi lui donna, en mai 1296. Attaché à la maison de Charles de Valois, frère du roi, il accompagna ce prince dans le voyage qu'il fit dans la Pouille, et reçut à son retour (vers 1305) de Louis, fils aîné de Philippe le Bel, un hanap couvert (grande tasse à boire), pesant cinq marcs d'argent. Maître des arbalétriers dès 1304, il exerça la charge d'amiral de la mer lors de l'expédition de Romanie pendant les années 1306, 1307 et 1308. « Il prenoit 30 sols de gages par jour pour sa personne, 15 sols pour chaque chevalier, et 7 sols 6 deniers pour chaque « écuyer, »> A. S....Y. Anselme, Hist. geneal. des amiraux, t, VII, p. 739, t. VIII, p. 3.

CHEOU-SIN OU TCHEOU, dernier empereur de la seconde dynastie chinoise appelée Chang. Son règne, qui dura depuis 1154 avant J.-C. jusqu'à 1122, fut une suite de crimes et de débauches. Un de ses courtisans lui offrit une jeune fille, nommée Ta-ki, la plus belle de l'empire, mais en même temps la plus méchante et la plus cruelle. Elle acquit une grande influence sur le roi, et lui persuada qu'il ne pouvait devenir souverain absolu que par la terreur. Inventant un genre de supplice inconnu jusque alors, elle fit fondre un cylindre d'airain, que l'on faisait rougir à un grand feu, puis on forçait le patient à l'embrasser jusqu'à ce que sa chair fût consumée. Un des ministres du roi, aussi vicieux que son maître, lui offrit sa fille, qui était fort belle, mais qui fut encore plus vertueuse, car elle résista avec un courage héroïque aux brutalités du roi, Celui-ci, furieux de cette résistance inaccoutumée, massacra la jeune fille de ses propres mains, et l'ayant coupée en plusieurs morceaux, il les fit servir à la table de son père. Un autre ministre, nommé Pi-kan, indigné de cette atroce barbarie, fit au tyran des remontrances qui furent punies de mort. Cheou-sin, joignant l'ironie à la cruauté, s'écria: « Ton discours est. véritablement le discours d'un sage; il est digne de la grande réputation dont tu jouis. Mais on dit que le cœur d'un sage est percé de sept trous. Je ne sais sur quoi une pareille tradition peut être fondée : il faut que je voie par moi-même ce qui en est. Qu'on lui ouvre le ventre, et qu'on m'apporte son cœur ; je veux l'examiner. » Il fit ouvrir le corps d'une femme enceinte pour voir l'enfant qu'elle portait dans son sein. Un jour, voyant passer à gué un ruisseau par quelques personnes, dans une froide matinée d'hiver, il ordonna de leur couper les jambes, pour voir en quel état était la moelle de leurs os. Ces cruautés extravagantes provoquèrent un mécontentement général; une révolte éclata, sous le commandement d'un chef feudataire nommé Wou-Wang. Mais Cheou-sin n'en continua pas moins ses débordements. Le peuple fut accablé d'impôts pour subvenir aux dépenses insensées du tyran et de Ta-ki. Celle-ci fit construire une tour de marbre, appelée! Lou-taï, Tour des cerfs, dont les portes étaient de jaspe. L'intérieur, magnifiquement décoré, avait un tiers de lieue de largeur, sur deux cents mètres d'élévation, monument qui coûta dix ans de travail, et que Ta-ki enrichit d'une infinité de choses précieuses. Quand il fut achevé, elle y fit allumer une si grande quantité de flambeaux, que leur clarté égalait celle du jour. Elle s'enfermait dans ce magnifique palais six mois entiers, ne s'occupant qu'à varier ses plaisirs et épuisant tous les genres de débauche. La révolte devint bientôt gé-famille originaire d'Argentan, vivait au commen.

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*CHÉPOY (Jean, seigneur DE), amiral de France, vivait au milieu du quatorzième siècle. Il fut commis, avec Eustache de Montigny, pour commander les galères que le roi Philippe VI de Valois envoya contre les Turcs. Suivant Du Cange, après s'être signalé dans le commandement des galères que le pape et le roi envoyèrent en Grèce, il eut une grande part à la victoire que mais, d'après Belleforest, « loin d'avoir eu des les princes chrétiens remportèrent sur les Turcs;

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succès, les François qui furent avec lui en Le« vant y ayant été mal reçus, et mal fait leurs affaires, ils s'en revinrent en France en 1335. «Chepoy fat pris devant le château de Mauconseil, près Noyon, dans une émotion survenue «< contre les nobles, fut mené au château de Creil, d'où il ne sortit qu'après avoir payé une « somme de 4,400 saluts d'or, pour lesquels il << vendit une partie de ses terres, et s'en retour<< nant chez soi, il mourut à Cathenoy, où il git. » Anselme, Hist. généal, des amiraux, t. VII, p. 744. - Du Cange, Hist. de Constantinople, p. 264. CHERADAME (Jean), savant français, d'une

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