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P. LEVOT.
M. Lescarbot et le P. Charlevoix, Histoire de la
Nouvelle-France.

Il était capitaine du génie à l'époque de la révo-1 dousac, et mourut sans avoir pu terminer le selution. Après l'arrestation du roi Louis XVI, cond. il émigra, fit en 1792 la campagne des princes, obtint un congé, s'établit à Brunswick, et rentra en France vers 1805. On a de lui: Introduction à l'électricité, etc.; Madrid ( Bayonne), 1788, in-8°; le Livre des vérités, contenant les causes directes de la révolution française, avec une analyse raisonnée des missionnaires français (les révolutionnaires); Brunswick, 1795, in-8°; - Lettre à Kant sur l'épouvantable abus que l'on pourrait faire Noude ses opinions; ibid., 1797, in-8°; velle introduction à la géométrie, ou théorie exacte et lumineuse de l'étendue; ibid., 1802, in-8°.

Arnault, etc., Biographie nouvelle des coutemporains.

CHAUVENCI (Louis de Looz, comte de Chini, sire DE), seigneur flamand, vivait à la fin du douzième siècle. Il se rendit célèbre par le tournoi qu'il donna à Chauvenci-le-Château, entre Stenay et Montmédi. Les vers que ce tournoi inspira à un trouvère contemporain, Jacques Bretex, ont été imprimés sous ce titre : les Tournois de Chauvenci; Valenciennes, 1836, in-8°, et le P. Ménestrier en a cité des frag

ments.

Ménestrier, de l'Usage et de l'origine des armoiries, p. 272. Biogr. univ., édit. belge.

CHAUVIER (Claude - François-Xavier), homme politique français, né en 1748, à Lure, en Franche-Comté, mort dans la même ville, le 26 février 1814. Il pratiqua la médecine dans sa ville natale. Député à la Convention nationale par le département de la Haute-Saône, il y vota la détention de Louis XVI, sans appel et sans sursis. A la fin de la session, il passa au conseil des Cinq-Cents.

Petite biographic convent.

* CHAUVIN (....), navigateur français, natif de la Normandie, vivait au seizième siècle. Le marquis de La Roche ayant échoué dans son expédition à la Nouvelle-France, Chauvin, à l'instigation de Pont - Gravé, sollicita et obtint d'Henri IV le privilége exclusif de faire à la Nouvelle-France le commerce des pelleteries, avec toutes les prérogatives qui avaient été concédées à La Roche. Ayant équipé quelques navires d'un faible tonnage, il remonta le fleuve Saint-Laurent jusqu'à quatre-vingt-dix lieues de son embouchure, et débarqua à Cadausac, point où les Indiens venaient vendre chaque printemps les fourrures qu'ils avaient recueillies pendant l'hiver. A l'issue d'un second voyage, il revint en France, laissant une partie de ses équipages dans une habitation où ils périrent presque tous misérablement; ceux qui échappèrent aux maladies ou à la famine durent la vie à l'assistance des sauvages. Chauvin, qui songeait plus à faire le commerce qu'à créer un établissement, fit encore deux voyages à Ca

CHAUVIN (Étienne), philosophe et théologien protestant, né à Nîmes, le 18 avril 1640, et mort à Berlin, le 6 avril 1725. A la révocation de l'édit de Nantes, il se réfugia à Rotterdam, où il fonda un pensionnat et où il desservit pendant quelque temps l'église wallonne. En 1688 il fut chargé de suppléer Bayle, empêché par une longue maladie de donner ses leçons de philosophie, et il paraît que son enseignement fut assez goûté pour qu'il conçût l'espoir de succéder à cet homme célèbre dans le cas qu'il ne pourrait plus remonter dans sa chaire. L'électeur de Brandebourg, qui, avec autant d'habileté que de générosité, cherchait à attirer dans sa capitale les plus savants d'entre les protestants réfugiés, l'ayant nommé en 1695 professeur de philosophie et inspecteur du collège français, Chauvin s'établit à Berlin (1), où ses connaissances lui acquirent bientôt une juste considération. La Société royale des sciences de cette ville l'admit dans son sein peu après sa fondation, et trouva en lui un de ses membres les plus actifs et les plus utiles. Chauvin fut à Berlin le représentant du cartésianisme, et il se livra surtout à l'étude de la physique, dans l'intention de combler les lacunes que cette doctrine présentait encore de ce côté.

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On a de Chauvin Theses de cognitione Dei; in-12, sans date et sans nom de lieu, mais, d'après Ménard (2), imprimé à Nimes et avant la révocation de l'édit de Nantes; Lexicon rationale, sive thesaurus philosophicus, ordine alphabetico digestus; Rotterdam, 1692, in-fol. plusieurs éditions, dont la meilleure est celle de Leuwarden, 1713, in-fol., avec figures. On peut considérer cet ouvrage comme le dictionnaire de la philosophie cartésienne. C'est un travail immense, dans lequel ont puisé, au moins autant que dans le dictionnaire de Bayle, les historiens de la philosophie antérieurs à Brucker et Brucker lui-même; mais il est d'une lecture fatigante, à cause de l'aridité d'un style trop scolastique; - Nouveau Journal des savants: Rotterdam et ensuite Berlin, 1694-1698, 4 vol. in-8°; de Nova circa vapores hypothesi; dans les Miscellan. Berolin.; Lettre touchant David Guiraud; dans la Bibliothèque germanique, t. III. MICHEL NICOLAS.

Ménard, Histoire de la ville de Nismes, t. VII. Bayle, Lettres. Bartholmess, Histoire de PAcadémie de Berlin, t, 1. — MM, Haag, la France protestante.

* CHAUVIN (Pierre), philosophe et théologien protestant, confondu avec le précédent par la plupart des biographes, et appartenant probablement à une famille de ce nom originaire

(1) Une de ses filles, Hélène Chauvin, épousa en 1702 le savant J. Barbeyrac, qui fut professeur au collège français, de 1697 à 1710.

(2) Histoire de la ville de Nismes, t. VII, p. 712.

de Toulouse. Il se réfugia également en Hollande, après la révocation de l'édit de Nantes, et il fut pasteur de l'église française de Norwich. On a de lui de Religione naturali liber in tres partes divisus, ubi falsa repellantur, vera probantur et orthodoxarum ecclesiarum fratres ad concordiam vocantur; Rotterdam, 1693, in-8°. Cet ouvrage, destiné à établir que la religion révélée a son fondement dans la religion naturelle, et à inviter à la tolérance les aigres théologiens de cette époque, souleva une vive opposition et fit accuser son auteur de naturalisme. Il se défendit dans un écrit intitulé: Éclaircissements sur un livre de la religion naturelle; Rotterdam, 1693, in-8°. Parmi ceux qui l'attaquèrent, soit avant soit après la publication de ce dernier ouvrage, il faut citer de Vrigny, Winkler, J.-F. Buddens et Schoer.

Un autre Pierre Chauvin, médecin à Lyon, dans la seconde moitié du dix-septième siècle, n'est connu que par une Lettre à madame de Senozan, sur les moyens dont on s'est servi pour découvrir les complices d'un assassinat commis à Lyon le 5 juillet 1692; Lyon, 1693, in-12, lettre reproduite et réfutée par le P. Pierre Lebrun, dans son Histoire critique des pratiques superstitieuses; Paris, 1750, t. III, p. 1-49 et 191-288.

MICHEL NICOLAS.

Acta eruditorum, 1693, p. 499-505, 1694, p. 412-423, et 423-423. Walch, Biblioth. theolog. selecta, t. I, p. 758, 759, 788. -- MM. Haag, la France protestante.

* CHAUVINEAU ou CHAVINEAU ( André), théologien français, de l'ordre des Franciscains, vivait dans la première moitié du dix-septième siècle. On a de lui: le Tableau de la mort peint sur l'heureuse fin du P. Ange de Joyeuse; Tours, 1608, in-8°; - la Mort d'un prince chrétien, tirée sur les dernières actions et paroles de Louis de Lorraine, cardinal de Guise; Paris, 1623, in-12; Lettre d'un solitaire au roi, princes et seigneurs, faisant la guerre aux rebelles; Poitiers, 1628, in-8°. Lelong, Bibl. hist. de la France, éd. Fontette.

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* CHAUX ( Pierre), homme politique français, né à Nantes, le 1er juillet 1755, mort le 26 novembre 1817, à La Roche, commune de Doulon (Loire-Inférieure). Fils d'un négociant, il se fit d'abord connaître désavantageusement par deux banqueroutes en 1784 et 1789, ce qui ne l'empêcha pas d'être élu, en 1792, capitaine de la compagnie de la garde nationale de Nantes dite de Cincinnatus. L'année suivante il se battit bravement dans les rangs du bataillon de Meuris, à la défense héroïque de Nort. Nommé, au mois d'avril 1793, membre de la première commission de surveillance instituée à Nantes par Fouché et Villars, il fit ensuite partie du comité révolutionnaire qui succéda à cette commission. L'un des exécuteurs des ordres sanguinaires de Carrier, à qui il n'opposa aucune résistance, il concourut avec lui à l'enrôlement des brigands organisés sous le nom de Compagnie Marat,

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et facilita les meurtres, noyades et spoliations ou atrocités de tous genres qui ont marqué le passage du sinistre proconsul à Nantes. Traduit devant le tribunal criminel révolutionnaire de la Seine, au mois de vendémiaire an I, il rejeta la responsabilité de tous ces crimes sur Carrier et ses infâmes satellites, sous les poignards desquels le comité nantais avait dû, disait-il, délibérer et agir. Il fit triompher ce système de défense, qu'il produisit très-souvent et avec une grande véhémence pendant les débats. Le tribunal le déclara, il est vrai, convaincu d'être auteur ou complice d'avoir donné au concierge de la maison d'arrêt de Sainte-Claire l'ordre d'en extraire et de faire transporter à une galiote tous les prisonniers qu'il jugerait en état d'être transférés; d'avoir imposé des taxes vexatoires, comprimé l'énergie des citoyens, ordonné et signé des arrestations arbitraires, et violé les droits de propriété; mais comme le tribunal déclara en même temps qu'en se rendant coupable de tous ces faits, il n'avait ni abusé de ses fonctions ni agi avec des intentions criminelles et contre-révolutionnaires, il fut acquitté. L'histoire ne peut certainement se dispenser de protester contre ce scandaleux acquittement; toutefois, s'il lui est impossible d'absoudre ou même d'excuser Chaux, l'impartialité lui fait un devoir de ne pas le confondre en tous points avec ses collègues Goullin, Grandmaison, etc. Elle doit surtout mettre en regard des actes hideux énumérés plus haut d'autres actes de Chaux, qui le montrent sous des faces bien différentes, et donnent à penser que cet homme, dont le ressentiment était excité par les affronts que lui avaient fait essuyer ses deux banqueroutes, s'est ainsi trouvé préparé à seconder Carrier; tant il est vrai que le fanatisme politique, alors surtout qu'il est doublé de la peur et de la haine, détermine les actes les plus pervers. Chaux, en 1789, avait fait un rempart de son corps à un noble poursuivi par la populace, qui allait le mettre en pièces; il avait élargi ou évité de faire arrêter certaines personnes; il avait acheté à bas prix, et cédé sans bénéfice, aux fermiers qui craignaient de ne pas les conserver, six métairies de la commune d'Orvault, vendues nationalement; il s'était chargé de deux orphelins vendéens, et avait nourri une femme et deux enfants pendant la détention du chef de cette famille; enfin, il semble, d'après une lettre de sa mère, qu'il était bon fils, bon mari et bon père. Il paraît qu'il sentit plus tard l'aiguillon du remords: c'est du moins ce qu'on peut inférer de sa réponse à un jeune homme qui essayait de le ramener sur son passé : << Jeune homme, puissiez-vous ne jamais vous trouver, jeune et ardent, dans ces terribles journées où nul n'est maître de soi!... Dieu vous garde de vous livrer à cette épreuve ! » Un profond soupir avait seul été ajouté à ces

paroles, où le nom de Dieu avait été prononcé | avec une expression dont l'interlocuteur de Chaux avait été profondément ému. Il a publié à l'occasion de son procès: Chaux, membre du comité révolutionnaire de Nantes, aux représentants du peuple français, au peuple français lui-même, à l'opinion publique et à tous les vrais amis de la liberté; Nantes (1794-); — Avis aupeuple : lisez et apprenez ce que faisaient les Nantais qui sont en jugement pendant que vous combattiez les Brissot, les Buzot et autres scélérats pour le triomphe de la cause de la liberté; Nantes, Knapen (1794), in-4°. Les six premières pages de cette brochure, datée du 24 fructidor an 11, reproduisent le procès-verbal (12 juin 1793) des dix-huit sections de la ville de Nantes, formées en assemblées primaires, en vertu d'une pétition présentée par un grand nombre de citoyens pour délibérer sur les événements qui ont eu lieu à Paris le 31 mai dernier, 1er, 2 et 3 juin présent mois. Chaux fait suivre ce procès-verbal des articles de la loi du 17 septembre 1793, contenant l'énumération des catégories de suspects dont les comités révolutionnaires étaient chargés de dresser les listes, et il conclut à ce que le peuple de Nantes soit consulté à l'effet de savoir si le comité a bien ou mal agi en envoyant à Paris les cent trente-deux Nantais. P. LEVOT.

Documents inédits. - Procès du comité révolutionnaire; au Moniteur et dans le Bulletin du tribunal criminel révolutionnaire. Commune et milice de Nantes, par Mellinet, etc.

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CHAUX. Voy. LA CHAUX.

CHAVAGNAC (Christophe DE), guerrier français, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Il commanda dans Issoire pour Henri IV en 1577. Assiégé par le duc de Guise avec des forces supérieures, il fut forcé de se rendre; mais il ne le fit qu'après des prodiges de valeur. Son aïeul Maurice DE CHAVAGNAC, gouverneur du Limousin sous Charles VIII, avait été tué, en 1499, en défendant Naples contre Gonzalve de Cordoue.

Anselme, Histoire généalogique, etc. — Le Bas, Dict. encyc. de la France.

CHAVAGNAC (Gaspard, comte DE), officier français, petit-fils du précédent, né en 1624, à Bresle, en Auvergne; il servit longtemps en France, passa en Espagne et ensuite en Autriche, où l'empereur le nomma son ambassadeur en Pologne. A la paix de Nimègue, il rentra dans sa patrie. On a de lui des Mémoires; Besançon, 1699, 2 vol. in-12; édition corrigée, Paris, 1700; avec des notes critiques, Amsterdam, 1701, 2 vol. in-8°.

Lelong, Bibliothèque hist. de la France, édit. Fontette.

CHAVANE (François-Xavier), jurisconsulte français, né à Nancy, en 1707, mort dans la même ville, en mars 1774. Il professa le droit à l'université de Nancy. On a de lui : Manuduc

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tio in elementa juris romani, juxta ordinem institutionum Justiniani disposita; Nancy, 1773, 2 vol. in-12.

Quérard, la France littéraire.

CHAVANNES (Alexandre-César DE), théologien protestant suisse, né en 1723, mort en juillet 1800. On a de lui Conseil sur les études nécessaires à ceux qui aspirent au saint ministère, ou introduction à l'étude de la théologie; Lausanne, 1771, in-8°; — Essai sur l'éducation intellectuelle, avec le projet d'une science nouvelle; ibid., 1787, in-8°; Anthropologie, ou science générale de l'homme, pour servir à l'étude de la philosophie des langues; ibid., 1799, in-8°.

Quérard, la France littéraire.

* CHAVARLANGES (Antoine DE), statisticien français, vivait dans la première moitié du dixseptième siècle. On a de lui : Extrait par abrégé de la quantité des provinces, des villes, bourgs et paroisses qui sont dans la France; Paris, 1639, in-12.

Lelong, Bibl. histor. de la France.

CHAVES (Nulfo DE), capitaine espagnol, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Il pénétra le premier, en 1557, dans la province appelée aujourd'hui de Chiquitos et de Matogrosso, y prit connaissance des mines d'or qui s'y trouvaient, et battit les peuplades qui vinrent l'attaquer, entre autres les Trabasicoris. Ayant obtenu le titre de lieutenant dans ce même pays, il en prit possession avec un fort détachement de troupes, et y fonda en 1560 la ville de Santa-Cruz de la Sierra.

Feller, Biographie universelle, édit. de M. Weiss.

CHAVES (Jérôme DE), chronographe espagno, natif de Séville, vivait dans le milieu du seizième siècle. On a de lui une traduction Sacrobosco, avec des additions et des notes; en espagnol du traité de Sphæra mundi de Séville, 1545, in-4°; Repertorio de los tiempos; ibid., 1554 et 1580.

Antonio, Biblioth. hispana nova.

CHAVES (Emmanuel DE SILVEYRA PINTO DE FONSECA, Comte D'AMARANTE, marquis de), célèbre général portugais, natif de Villaréal, en Portugal, mort à Lisbonne, le 7 mars 1830. Issu d'une famille de la province de Tras-os-Montes, il a jeté quelque éclat dans l'histoire des dernières années du règne du roi Jean VI, et a contribué plus que personne au triomphe passager du parti attaché à l'ancien ordre de choses. Au commencement de l'année 1823, lorsque les Français entraient en Espagne pour soustraire le roi à l'influence des cortès le parti absolutiste, qui jouait en Portugal le même rôle que le parti opposé à la constitution espagnole, appelait de tous ses vœux la délivrance du roi Jean VI, l'anéantissement des nouvelles cortès et de la constitution de 1820. Le marquis de Chaves, croyant le moment opportun pour donner le signal de la contre

révolution, rassembla tous ses domestiques et tous ses partisans à Villaréal, lieu de sa naissance, leur distribua des armes, et adressa aux Portugais, à la date du 23 février, une proclamation par laquelle il les appelait aux armes. Cette proclamation fut reçue avec enthousiasme par les habitants de Villaréal, et le comte d'Amarante, profitant de ce premier moment d'effervescence, marcha avec quelques soldats, attirés sous ses drapeaux par un nom devenu célèbre dans la guerre contre les Français, sur la petite ville de Chaves, capitale de la province de Tras-os-Montès, où la garnison, forte de 700 hommes, se déclara en sa faveur. C'est là que fut d'abord établi le siége de la contrerévolution, qui ne tarda pas à faire d'assez nombreux prosélytes, surtout dans cette province, où la famille des Silveyra jouissait d'une grande influence et de propriétés territoriales considérables. Le comte d'Amarante s'occupa tout d'abord d'organiser une régence ou junte provisoire, à la tête de laquelle il plaça l'archevêque de Braga. Une insurrection fut organisée dans toute la province; on recruta un grand nombre de déserteurs de l'armée; et le comte d'Amarante eut bientôt sous ses ordres 2 à 3,000 hommes, auxquels il donna le titre pompeux d'armée régénératrice. A Lisbonne, par un décret en date du 4 mars, il fut privé de tous ses titres et honneurs. Mais tandis que le général Luis de Rego s'emparait de Villaréal, et lui coupait toute espèce de communication avec le reste du royaume, le comte d'Amarante remporta, le 13 mars, une victoire complète sur un de ses lieutenants, auprès de Santa-Barbara, et gagna encore le régiment entier de Valence. La guerre se prolongea jusqu'au moment (3 avril) où le comte d'Amarante prit le parti de se retirer avec environ 4,000 hommes sur le territoire d'Espagne, du côté de Valladolid. Là il réunit sa troupe à celle du curé Mérino; puis il se rendit au quartier général de l'armée française, et offrit au duc d'Angoulême ses services, qui furent refusés sous prétexte que la France n'était pas en guerre avec le Portugal. Le général Luis de Rego le suivit sur le territoire espagnol, sur lequel les traités conclus avec les constitutionnels lui donnaient le droit de pénétrer; mais la crainte de se commettre avec l'ar mée française le força de se retirer et de prendre position sur la frontière.

L'insurrection paraissait entièrement comprimée, et le gouvernement constitutionnel plus solide que jamais, par suite de ces derniers événements, lorsque la révolte d'un régiment, envoyé en observation aux frontières, sous la conduite du brigadier Souza de Sampayo, parent des Silveyra, vint ranimer tout à coup les espérances des absolutistes et compromettre de nouveau l'existence des cortès. Le régiment révolté marcha le 27 mai sur Villafranca, et dans la nuit du même jour l'infant don Miguel,

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échappé du palais où son père était gardé par les cortès, vint le rejoindre, précédé d'une proclamation qui appelait les Portugais à la délivrance de leur roi. Les personnages les plus importants s'empressèrent d'aller à Santarem offrir leurs services à l'infant don Miguel. Le succès prompt et inespéré dont cette entreprise fut suivie a fait supposer, non sans raison, que la reine, retenue aússi dans un de ses châteaux, sous la surveillance active des cortès, avait, à travers les embarras de sa captivité, organisé et dirigé ce mouvement décisif. En effet, quelques jours s'étaient à peine écoulés, que le général Sépulvéda, gouverneur de Lisbonne, avait rejoint l'infant, et que le roi lui-même, entraîné par les soldats et par la populace, avait été se réfugier à Villafranca, tandis que les membres des cortès cherchaient un asile, avec toutes leurs familles et tous leurs biens, à bord des flottes étrangères. De ce jour (2 juin 1823) la contrerévolution fut consommée, et le 5 le roi rentra dans Lisbonne suivi de l'infant don Miguel, qu'il nomina généralissime de l'armée portugaise, Tous les partisans du nouvel ordre de choses furent largement récompensés; la famille des Silveyra ne fut pas oubliée dans la distribution des honneurs, et le comte d'Amarante, réintégré dans tous ses titres et émoluments', fut en outre nommé marquis de Chaves, en mémoire du lieu où la contre-révolution avait été proclamée pour la première fois; ce titre fut accompagné d'une dotation en terres, de la valeur de 6,000 cruzades de rentes pour trois vies. Le nouveau marquis de Chaves fit son entrée triomphale dans Lisbonne à la tête de sa petite armée de 3,000 hommes, et pour elle fut frappée, par ordre du roi, une nédaille portant cette légende: Fidélité héroïque des Tramontanos.

Depuis cette époque jusqu'à la fin du règne de Jean VI, le marquis de Chaves ne paraît pas avoir pris une part directe aux affaires politiques du pays, ni même à la nouvelle révolution qui causa l'exil de l'infant don Miguel et la disgrâce de la reine (9 mai 1824). La promulgation de la cons. titution libérale de don Pedro fut le signal d'une seconde insurrection, plus redoutable encore que la première. Tandis que les Anglais débarquaient à Lisbonne pour prêter leur appui au parti constitutionnel, le marquis de Chaves, à la tête de 8 à 10,000 insurgés seulement, mais secondé par la population presque tout entière des provinces de Tras-os-Montès et de Beira, relevait l'étendard de l'absolutisme (9 janvier 1827). Mais le comte de Villaflor, envoyé contre lui avec une force d'environ 7,000 hommes, l'attaqua près de Conche de Beira, et, après une lutte acharnée, le força de chercher retraite sur le territoire espagnol. Un mois ne s'était pas écoulé que le marquis de Chaves, avec une petite armée forte d'environ 4,000 hommes d'infanterie, 500 chevaux et 10 pièces d'artil

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lerie, rentrait, par Ruivaès, dans la province du Minho. Il était accompagné de sa femme, qui prenait un grand intérêt au succès de cette entreprise. D'abord il marcha sur Porto, et n'en était plus qu'à 10 milles, quand Villaflor, ayant opéré le 2 février sa jonction avec le marquis d'Angeja, général en chef des troupes de la régence, les insurgés se virent attaqués le 4 dans toutes leurs positions, et, après une longue résistance, furent obligés de fuir, en laissant un grand nombre des leurs sur la place. Un seul coup semblait avoir anéanti l'insurrection; mais la saison pluvieuse vint à propos à son secours, et paralysa les mouvements de l'armée constitutionnelle. Tandis que le marquis d'Angeja cherchait les insurgés aux frontières de Galice, Tellès Jordao, lieutenant du marquis de Chaves, rentrait en Portugal d'un autre côté, mais pour se voir repoussé encore une fois. Le marquis, loin de se laisser intimider par la supériorité de ses ennemis, méditait une nouvelle attaque, lorsque, le 20 février, ses troupes se mutinèrent, l'abandonnèrent en grande partie, et se rendirent au marquis d'Angeja. Les débris des rebelles entrèrent en Espagne, où leur désarmement fut opéré. Cette échauffourée du marquis de Chaves avait cependant préparé les voies aux amis de l'ancienne constitution; et tandis qu'il fuyait devant les soldats de la régence, une nouvelle révolution, causée autant par le mécontentement qu'excitait le séjour des Anglais sur les bords du Tage, que par la prolongation de l'absence de la reine dona Maria, éclata dans Lisbonne, le 30 avril, aux cris mille fois répétés de: A bas la constitution! vive le roi don Miguel! C'était la première fois que ce nom était aussi hautement prononcé. Don Pedro croyait pouvoir tout apaiser en ôtant la régence à l'infante Isabelle pour la donner à son frère don Miguel, qu'il fiançait en même temps à la reine dona Maria. Mais il était trop tard. A compter de l'entrée de don Miguel en Portugal (22 février 1828), le marquis de Chaves disparut de la scène politique, où il n'est plus question de lui qu'à l'occasion d'un décret rendu quelques jours avant l'ouverture des cortès, le 23 juin, et qui permettait à sa petite armée de rentrer sur le territoire portugais. Mais cette fois les récompenses ne furent pas prodiguées comme en 1824, et le marquis de Chaves, atteint d'une aliénation mentale, dont les premiers symptômes s'étaient manifestés plusieurs années auparavant, mourut deux mois après la reine-mère.

[M. DEADDÉ, dans l'Encyc. des g. du m.] Lesur, Ann. hist. univ. - Lavallée et Gueroult, l'Espagne, dans l'Univ. pitt.

*CHAVES (J.), musicographe français, né à Montpellier, vers 1770, mort en 1808. A quinze ans il composa la musique de l'opéra d'Enée et Lavinic. A Paris, où il vint après son mariage, il dissipa au jeu sa fortune et celle de sa femme,

plus considérable encore, et fut obligé d'entrer comme prote dans l'imprimerie musicale Olivier et Godefroy, où il composa le Rudiment de musique, par demandes et par réponses; Paris, in-4°, sans date, quelques sonates et des romances. Il perdit de nouveau au jeu le produit de ces publications, et se noya de désespoir. Fétis, Biog. univ. des musiciens.

*CHAVIGNAUD (Pierre-Léon), pédagogue français, né à Saintes (Charente-Inférieure), en 1791, mort en avril 1833. Il fut professeur de grammaire et de mathématiques aux colléges de Châteauroux, de Saintes, etc. Il publia : Principes gradués de lecture; 1820; de France, en vers lyriques, 1824; maire française, en vers, 1825; · Arithmétique, en vers, 1830, Charte en vers; 1831. Rainguet, Biographie Saintongeaise. France littéraire. Documents inedits.

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Histoire

Gram

Quérard, la

CHAVIGNY (Jean-Aimé DE), astrologue français, né à Beaune, vers 1524, mort vers 1604. Il cultiva l'astrologie judiciaire, vaine science dont il avait reçu des leçons du célèbre Nostradamus. Ses principaux ouvrages sont les Larmes et soupirs sur le trépas très-regretté de M. Antoine Fionée Bizontin; Paris, 1582, in-8°; La première face du Janus français, contenant les troubles de France depuis 1534 jusqu'en 1589; Fin de la maison Valésienne, extraite et colligée des centuries et commentaires de Michel Nostradamus; en latin et en français; Lyon, 1594, in-8°; nouvelle édition, augmentée, sous ce titre Commentaires sur les Centuries et pronostications de Michel Nostradamus; Paris, 1596, in-8°; les Pléiades, divisées en sept livres, prinses des anciennes prophéties et conférées avec les oracles de Nostradamus; Lyon, 1603-1606, in-8°. Papillon, Biblioth. des auteurs de Bourgogne. - Goujet, Bibl. poetique. La Croix du Maine, Bibl. franç. - Lelong, Biblioth. hist. de la France, édit. Fontette. Teissier, Catalogus auctor. et bibl.

:

CHAVIGNY OU CHAVIGNARD ( Théodore DE), diplomate français, né à Beaune, mort à Paris, le 26 février 1771. Ce fut, au rapport de ses contemporains, un des grands et des plus habiles polįtiques da dix-huitième siècle, réputation méritée, qu'il avait aussi à l'étranger. Il fut successivement envoyé extraordinaire en Italie, en Espagne et en Angleterre, puis ministre plénipotentiaire à la diète de l'Empire à Ratisbonne, ministre auprès du roi d'Angleterre en 1731, envoyé extraordinaire en Danemark, ambassadeur en Portugal, à Venise et en Suisse en 1751. Lors du renvoi d'Amelot, en 1744, tout le détail des affaires étrangères retomba sur lui. Ce fut par ses soins que se négocia à Francfort le traité d'alliance défensive entre l'empereur Charles VII, le roi de Prusse, l'Electeur Palatin et la régence.de HesseCassel, pour contraindre la reine de Hongrie à reconnaître l'empereur et à lui rendre ses États héréditaires. Le ministre Vergenne fut le neveu et l'élève de Chavigny.

Le Bas, Dict, encycl. de la France.

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