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compagnie des chevau-légers, il obtint les gouvernements d'Amiens et de Corbie. Appelé à l'armée du Rhin, il servit au siége de Philisbourg, le 22 juin 1734. Créé maréchal de France le 11 février 1741, il ne fut jamais employé en cette qualité. A. SAUZAY

Pinard. Chronol. milit., t. 3, p. 304.

CHAULNES (Michel-Ferdinand D'ALBERT D'AILLY, duc DE), général et savant français, fils du précédent, né le 31 décembre 1714, mort le 23 septembre 1769. Il s'adonna avec ardeur aux sciences physiques, pour lesquelles il fit des dépenses considérables. C'est ainsi qu'il rassembla beaucoup d'objets curieux trouvés en Chine, en Grèce et en Égypte, ou des vases étrusques. Lorsqu'on adopta les plateaux de glace à la place des machines électriques à globe de verre, de soufre ou de résine, ce fut cet amateur de la science qui fit élever la plus grande machine et une batterie telle qu'il ne s'en était pas encore vu, et dont on se servit pour produire des effets pareils à ceux de la foudre. De Chaulnes fut reçu, en 1743, membre honoraire de l'Académie des sciences. Le Recueil de l'Académie des sciences et le Journal de physique contiennent de lui plusieurs mémoires intéressants. Les folles dépenses de sa femme le ruinèrent, et sa conduite scandaleuse le fit mourir de chagrin. Ses ouvrages sont : Nouvelles méthodes pour diviser les instruments de mathématiques; 1768, in-fol.; suivies de la Description d'un microscope et de différents micromètres destinés à mesurer des parties circulaires ou droites avec la plus grande précision; des Mémoires dans le Recueil de l'Académie des sciences. Éloge de Chaulnes, Mémoires de l'Académie des

sciences.

CHAULNES (Marie-Joseph-Louis D'ALBERT D'AILLY, duc DE), fils de Michel-Ferdinand, chimiste français, né en 1741, mort en 1793. Il porta d'abord le titre de duc de Picquigny. Colonel à vingt-quatre ans, il se retira bientôt du service pour s'adonner aux sciences naturelles. On lui doit d'utiles recherches. En 1775, il se fit connaître en prouvant que l'air méphitique des cuves de brasserie n'est que de l'acide carbonique. Au moyen de moussoirs destinés à agiter l'eau au-dessus des cuves contenant la bière en fermentation, il fournit le moyen d'obtenir de l'eau acidulée. Il indiqua de même les moyens d'extraction et de purification des sels contenus dans l'urine. En saturant d'acide carbonique les alcalis au-dessus d'une cuve de bière, il enseigna le moyen de les faire cristalliser. Il proposa de secourir les asphyxiés, en leur administrant sous des formes diverses l'alcali volatil, et il expérimenta sur lui-même sa découverte. « Quand vous me verrez tomber, dit-il à son valet de chambre, vous me retirerez du cabinet et vous Ine donnerez des secours, comme je vous ai enseigné à le faire. » C'est ce qui eut lieu: le valet de chambre sauva à temps un maître qui

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s'exposait à devenir un martyr de la science. Il eut de violents démêlés avec Beaumarchais, et se porta même envers lui à des voies de fait, ce qui les fit enfermer tous deux, le duc de Chaulnes à Vincennes, et Beaumarchais au For-l'Évêque. On a de lui: Mémoire sur la véritable entrée du monument égyptien qui se trouve à quatre lieues du Kaire, près de Sakara; Paris, 1783, in-4°. Cet ouvrage est le fruit d'un voyage de l'auteur en Égypte, en 1765; Méthode pour saturer l'eau d'air fixé, in-4°. Feller, Biographie universelle. édit. Welss.

CHAULNES (Anne-Joseph BONNIER, duchesse DE), fille de Joseph Bonnier, baron de la Mosson, et femme de Michel-Ferdinand d'Albert d'Ailly, duc de Chaulnes, morte vers 1787. Elle épousa le duc en 1734, se prit d'abord de quelque amour pour les sciences, qui faisaient la réputation de son mari, et s'y fit initier. Plus tard on la vit tour à tour se livrer aux pratiques d'une dévotion excessive ou à des écarts scandaleux. Elle ruina sa maison, abreuva d'amertume l'existence du duc de Chaulnes, et à soixante-cinq ans elle contracta un nouveau mariage, disproportionné et excentrique, comme tous les autres actes de sa vie.

Le Bas, Dictionnaire encyclop. de la France.

* CHAUMEAU (Jean), seigneur de Lassay et du Portail-Milly, archéologue français, vivait vers le milieu du seizième siècle. Il était avocat au siége présidial de Bourges, et consacra ses moments de loisir à l'étude de l'archéologie. On a de lui: l'Histoire de Berry, contenant l'origine, antiquités, gestes, prouesses, priviléges et libertés des Berruyers, avec particulière description du dit pays; Bourges, 1566, in-fol. L'auteur y fait remonter la fondation de Bourges à l'an 1792 du monde, 134 du déluge, et donne à cette ville (en 1562) 3,733 ans d'existence. H. de B. OEuvres de Catheri

Archives du Cher; minutes. not, 1656-1688.

CHAUMEIX (Abraham-Joseph DE), critique français, né à Chanteau, près d'Orléans, vers 1730, mort à Moscou, en 1790. Il acquit une certaine célébrité dans le dernier siècle, par le zèle ardent et inconsidéré qu'il mit à combattre les philosophes du temps et leurs doctrines. Ses contemporains 'manquèrent envers lui d'impartialité, les uns en le décriant, les autres en l'exaltant outre mesure. Nous éviterons ces deux excès, et nous aurons de plus l'avantage de rapporter quelques particularités de la vie de Chaumeix que les biographes nos devanciers n'ont pas connues. Son père, ingénieur des fortifications de Metz, s'était retiré du service dans sa terre du Chanteau, avec le grade de major du corps royal du génie. Il avait deux fils, dont l'aîné, capitaine d'infanterie, fut tué à la bataille de Fontenoy. Le plus jeune, trop faible de santé pour suivre la carrière militaire, embrassa l'état d'homme de lettres, où l'on peut dire qu'il mourut aussi

les armes à la main. Fort de la protection du dauphin (1), qui voulait bien l'admettre à des entretiens particuliers, et entendre la lecture de ses ouvrages, il se croyait assuré de son avenir. Des engagements qu'il avait pris pour quelques amis compromirent sa fortune, et la mort prématurée du prince acheva de détruire ses espérances. Mais il avait levé l'étendard contre les philosophes, et surtout contre les auteurs de l'Encyclopédie. Dès lors il dut s'attendre à des représailles que sa polémique aggressive devait naturellement provoquer. Ses Préjugés légitimes contre l'Encyclopédie, et essai de réfutation de ce dictionnaire, avec l'examen critique du Livre de l'Esprit; Paris, 1758, 8 vol. in-12, soulevèrent contre l'auteur des adversaires redoutables par le talent et l'influence qu'ils exerçaient sur l'opinion. Soutenu par le clergé 'et quelques personnes puissantes, il fit d'abord tête à l'orage; mais ceux qu'il nommait les encyclopédistes ne tardèrent pas à prendre leur revanche, et dirigèrent contre lui l'arme du ridicule, qui ne blesse jamais légèrement, en France surtout, quand elle est maniée par des athlètes aussi aguerris dans ce genre que l'abbé Morellet et Voltaire. Le premier donna le signal de l'attaque par la publication d'un pamphlet virulent, intitulé: Mémoires pour Abraham Chaumeix contre les prétendus philosophes Diderot et D'Alembert; Amsterdam (Paris), 1759, in-12 (2). Le poëte de Ferney acheva la déconfiture du malheureux Chaumeix, en lui dédiant, au nom de Catherine Vadé, la satire si mordante du Pauvre Diable. Au surplus, il ne faut pas ajouter la moindre foi aux calomnies répandues contre Chaumeix par ses ennemis, et dont Voltaire se fit l'écho, en répétant qu'il avait été convulsionnaire, vinaigrier, maître d'école, qu'il avait épousé sa servante, etc. Quoique écrit avec une espèce d'énergie, son livre contre l'Encyclopédie serait tombé de lui-même, parce qu'il est rempli de tirades déclamatoires et que si un certain nombre d'observations critiques paraissent fondées, elles devaient perdre leur crédit par les développements hors de mesure que l'auteur leur avait donnés. Il aurait fallu d'ailleurs un talent bien supérieur au sien pour balancer le succès d'une entreprise à laquelle la faveur publique s'attachait d'une manière si prononcée.

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(1) Il faut ajouter cette circonstance à toutes celles qui ne permettent pas d'admettre l'assertion, plus que hasardée, d'Horace Walpole, qui dans ses Mémoires prétend que « le dauphin était un philosophe moderne, dans toute l'étendue du mot ».

(2) Les Mémoires de l'abbé Morellet gardent le silence sur cette publication. Devons-nous croire à la déclaration qu'il avait faite à M. Barbier qu'il n'en était pas l'auteur? Le savant bibliographe n'en a pas moins persisté à la lui attribuer : seulement, on lit le mot douteux à côté de la mention de l'ouvrage dans la table alphabé tique des auteurs cités au Dictionnaire des Anonymes, Le témoignage de La Harpe, qui devait savoir mieux qu'un autre à quoi s'en tenir, ne nous laisse aucune incertitude sur ce point. (Voy. sa Correspondance litteraire, t. III, p. 283.

Chaumeix ne trouva pas non plus dans le parti opposé aux philosophes tout l'appui que méritait son zèle. Découragé, inquiet pour le présent, alarmé sur l'avenir, il prit la résolution de quitter sa patrie, et d'aller chercher en Russie un calme d'existence qu'il ne pouvait plus trouver sur le sol natal. Il fut accueilli par l'impératrice, qui, malgré son penchant pour les philosophes, ne crut pas que leur ennemi, dont elle sut apprécier le mérite, fût indigne de ses bienfaits. Elle le chargea de l'éducation des enfants de plusieurs familles distinguées. Nous apprenons par une lettre qu'elle écrivit à Voltaire que Chaumeix était devenu tolérant, et qu'il avait même rédigé un factum contre des capucins qui avaient refusé la sépulture à un Français Inort subitement, sous prétexte qu'il n'avait pas reçu les sacrements. Il est en ce genre un fait encore plus honorable pour Chaumeix, et qui mérite d'être rapporté. A son arrivée en Russie, il vit avec effroi qu'on ne donnait pas la sépulture aux pauvres, et que leurs restes étaient jetés dans les champs, confondus avec ceux des animaux; son âme honnête fut révoltée d'un pareil état de choses, et il ne craignit pas de porter à l'impératrice elle-même les plaintes de l'humanité outragée. Loin d'être offensée d'une pareille liberté, la czarine recon. nut la justesse de ses représentations, et rendit une ordonnance par laquelle des mesures décen tes furent prises pour l'inhumation des pauvres, Séparé de sa femme (1) et de sa fille, qui ne pu rent aller le rejoindre, Chaumeix éprouvait loin d'elles la privation des douceurs de la famille. Sa constitution délicate ne put supporter les rigueurs d'une température hyperboréenne; il succomba, jeune encore. Feu M. Dusaulchoy, ancien rédacteur du Journal de Paris, qui l'avait connu particulièrement, a fait l'éloge de ses qualités estimables. Il était simple comme un enfant, sensible à l'excès; il ne pouvait voir «< un malheureux sans être attendri jusqu'aux « larmes et sans se dépouiller pour lui. » Les entrainements d'une tête exaltée ne purent altérer ses généreux penchants, mais ils lui attirèrent beaucoup d'ennemis. C'est sans trop de fondement, ce nous semble, que quelques bibliographes lui ont attribué plusieurs autres écrits anonymes contre les philosophes, et entre autres la Petite Encyclopédie, ou dictionnaire des philosophes, ouvrage posthume d'un de ces messieurs; Anvers, 1772 et 1781, in-8°. Il est possible qu'une partie des matériaux de ce livre ait été tirée de ses Préjugés légitimes; mais il fut étranger à leur mise en œuvre, car il était parti pour la Russie depuis l'année 1765. Un autre ouvrage dans le même genre, qui lui appartient, est intitulé les Philosophes aux abois, ou lettres à messieurs les Encyclopédistes; (Paris) 1760, in-12. On le regarde généralement comme l'auteur du Sentiment d'un inconnu sur l'O

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(1) Madame Chaumeix était fille d'un négociant de Lille, et non la servante de son mari.

racle des nouveaux philosophes, pour servir d'éclaircissement et d'errata à cet ouvrage; dédié à M. Voltaire; Paris, 1760, in-12. Peuton croire que ce même Chaumeix, si cruellement bafoué par Voltaire, ait pu écrire un livre en faveur de celui-ci, et se déchaîner contre l'abbé Guyon, un des siens, qui avait composé l'Oracle des nouveaux philosophes? L'invraisemblance d'une pareille attribution nous autorise suffisamment à la révoquer en doute. Chaumeix a coopéré à la rédaction de plusieurs ouvrages périodiques, tels que le Censeur hebdomadaire, publié par Daquin. On lui attribue un Nouveau Plan d'études, ou essai sur la manière de remplir les places dans les colléges que les jésuites occupaient ci-devant. J. LAMOUREUX.

Laporte, Observateur littéraire, 1760. — Quérard, la France litt. - Voltaire, le Pauvre Diable, et correspon. dance avec Catherine II. - Dusaulchoy, Notice sur Abraham de Chaumeix, 1789.

CHAUMETON (François-Pierre), médecin français, né le 20 septembre 1775, à Chouzé-surLoire, en Touraine, mort le 10 août 1819. Après avoir été successivement chirurgien dans les hôpitaux militaires, pharmacien au Val-de-Grâce et médecin de l'armée de Hollande, il obtint sa retraite, et vint à Paris, où il fut associé à plusieurs entreprises littéraires et scientifiques. Outre plusieurs articles fournis au Magasin encyclopédique, à la Bibliothèque médicale, aux Annales de la médecine politique de Kopp et aux Journaux scientifiques les plus répandus, on a de lui: Essai médical sur les sympathies; Paris, 1803, in 8°; d'entomologie médicale; Strasbourg, 1805, in-4°; Flore du Dictionnaire des sciences médicales; 1813-1820, 8 vol. in-8°. Chaumeton eut aussi quelque temps la direction du Dictionnaires des sciences médicales.

Essai

Virey Notice sur la vie et les ouvrages de Chaumeton.

CHAUMETTE ( Antoine ), chirurgien français, né à Vergesac, dans le Velay, vivait dans la seconde moitié du seizième siècle. Il pratiqua la chirurgie dans sa ville natale. On a de lui: Enchiridion chirurgicum externorum morborum, remedia, tum universalia, tum particularia brevissime complectens, etc.; Paris, 1560, in-12. Cet ouvrage, souvent réimprimé et traduit en plusieurs langues, n'est qu'un précis de tout ce que l'auteur avait lu sur l'art chirurgical dans les livres écrits avant lui. Ce précis est fait avec méthode et clarté.

Astruc, dans son traité de: Morbis venereis.-Carrière, Biblioth. de la médecine. Éloy, Dict, de la medecine.

CHAUMETTE (Pierre - Gaspard), révolu tionnaire français, né à Nevers, le 24 mai 1763, mort le 13 avril 1794. Il fut successivement mousse, timonnier, copiste et clerc de procureur à Paris. Il travailla ensuite au journal de Prud'homme, puis devint un des orateurs les plus en vogue parmi les révolutionnaires qui s'assemblaient dans le jardin du Palais-Royal. Lié avec

«

les plus violents patriotes, il fit partie de la commune insurrectionnelle qui s'installa elle-même, le 9 août 1792, et fut nominé, au mois de septembre de la même année, procureur de cette commune. Chaumette acquit alors une assez grande influence, et contribua puissamment à la journée du 31 mai, en formant à l'archevêché une réunion de commissaires de sections qui organisèrent l'insurrection contre les Girondins. Il entreprit ensuite de pousser la révolution dans les plus abominables excès. Il commença par attaquer ouvertement la religion, en se mettant à la tête d'une députation de prêtres qui vinrent à la barre de la Convention nationale abjurer leurs croyances; puis il institua ces odieuses processions où l'on faisait brûler les ornements et les tableaux des églises. « Le peuple, disait-il, à l'imitation << de son ami Clootz, doit être le dieu des fêtes nationales, et il n'y en a pas d'autre. » Cependant, attaqué vivement par Robespierre au sujet de ses prédications athéistes, il se rétracta en face du danger, et déclara qu'il reconnaissait l'existence d'un Etre suprême. Ce fut lui qui inventa et fit adopter par les ultra-révolutionnaires la mode de porter des sabots. Toutefois, quoiqu'il fût l'ennemi le plus acharné des propriétaires et des riches, il combattit comme anarchique une pétition présentée contre les marchands par Jacques Roux, auquel il reprocha de donner ainsi le signal de la violation des propriétés. Poussé par son substitut Hébert et par sa propre ambition, il conçut ensuite le projet de renverser la Montagne, qui selon lui était incapable d'organiser la république et ménageait les aristocrates. Une insurrection fut décrétée au club des cordeliers et à la section Marat; mais la commune désapprouva cette tentative. Les jacobins firent cause commune avec la Convention, et les conspirateurs furent arrêtés dans la nuit du 13 mars. Chaumette ne fut pas emprisonné en même temps qu'Hébert; cependant, quelques jours après il fut aussi traduit devant le tribunal révolutionnaire, condamné à mort et exécuté. Chaumette a été par tous les partis voué à l'exécration de la postérité.

-

Arnault, etc., Biographie nouvelle des contemporains. Monit. univ. -- Thiers, Hist. de la rev. fr. Mignet, Abrege de l'hist. de la rev. fr. Dict. encyc. de la France.

Le Bas,

CHAUMETTE DES FOSSÉS (Jean-BaptisteGabriel-Amédée), diplomate, né à Paris, le 18 juin 1782, mort en mer, le 4 octobre 1841. Après avoir fait de bonnes études, il entra à l'École des langues orientales, et suivit, en 1803, le général Brune, qui se rendait à Constantinople comme ambassadeur. Il fut successivement nommé vice-consul à Bucharest, consul à Travnik, en Bosnie, consul à Stettin, puis à Gothenbourg. De 1823 à 1825, il fit un long et pénible voyage à travers la Norvège, la Laponie, et la Russie septentrionale; il revint en France par Moscou, Stockholm et Londres. En 1826, passant du Nord au Midi, il fut envoyé à Lima comme consul gé

un emprunt forcé, qui fut exécuté avec une extrême rigueur, et dont les commissaires firent profit, comme le luxe qu'ils déployèrent ensuite le prouva. En 1414, Chaumont suivit le duc de Bourgogne dans le comté de Tonnerre, où ce prince se rendait pour punir Louis de Châlons, son feudataire, dont il avait fait instruire le procès. Religieux de Saint-Denis. Mem. Sismondi, Hist. des Fr., XIL

CHAUMONT (Charles D'AMBOISE, seigneur

néral et chargé d'affaires auprès de la répu-
blique du Pérou. Apres quinze ans de séjour en
Amérique, il put revenir dans sa patrie; mais,
voyageur infatigable, il voulut d'abord visiter les
Etats-Unis. Une fièvre pernicieuse, contractée
dans les parages insalubres de l'isthme de Pa-
nama, l'enleva à bord du navire sur lequel il
s'était embarqué. Ami de l'étude et doué d'une
mémoire puissante, M. Chaumette des Fossés
connaissait plus de vingt langues; il parlait
presque toutes celles de l'Europe, et il était versé
dans les dialectes orientaux. Il avait mis à profit
ses voyages pour réunir une précieuse collec-
tion d'ouvrages sur les langues, la littérature et
l'histoire de la Scandinavie et de l'Amérique du
Sud. Il publia en 1822 son Voyage en Bosnie dans
les années 1807 et 1808; il écrivit aussi un Essai
sur le commerce de la Norvège et divers mé-
moires. Il avait réuni les matériaux d'un travail
important sur l'histoire du Pérou et du Chili; mais
G. B.
il ne lui fut pas donné de l'achever.

Roux de Rochelle, Bulletin de la Société de geographie, mars 18:2.

CHAUMOND (Saint). Voy. ENNEMOND.

CHAUMONOT (Joseph), missionnaire italien, de l'ordre des Jésuites, vivait dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Il vécut pendant plus de cinquante ans au milieu des naturels du Canada. En 1642 il était chez les Hurons, au nord du lac Érié. En 1643 il visita une autre tribu, au sud de la première. En 1655 il voyagea chez les Onondagas, parmi lesquels il opéra d'importantes conversions. Chaumonot fut le fondateur de la maison de Lorette, trois lieues au nord de Québec, et y rassembla beaucoup d'Indiens Hurons. Il écrivit une grammaire de leur langue.

Blog. Univ.

CHAUMONT (Hugues DE, dit le Borgne), connétable de France, mort en 1138. Il fut connétable sous Louis VI et Louis VII. C'est en cette qualité qu'il confirma au nom du premier de ces deux rois, en 1111, les priviléges de l'abbaye de Saint-Denis, et en 1128 et 1134 il accorda des chartes aux prieurés de Saint Samson d'Orléans et de Saint-Martin des Champs de Paris. Il alla aussi à la croisade, comme la plupart des seigneurs de son temps.

Le P. Anselme, Hist. generale des maisons de France.
Meréri, Dict. hist.

* CHAUMONT (Denisoit de), valet de boucherie, l'un des chefs de cette faction de cabochiens qui, sous le règne désastreux de Charles VI, fit à Paris de si « merveilleuses besoingnes ». La populace mutinée contraignit le duc de Bourgogne à confier à Chaumont le commandement et la garde des ponts de Saint-Cloud et de Charenton, commandement qu'il partagea avec Simon Caboche. L'anonyme de Saint-Denis l'appelle infáme écorcheur de bestes. Il fut aussi nommé, avec Guillaume Legoix, Henri de Troyes, fils du chirurgien, et le même Caboche, commissaire pour asseoir, en 1413, sur les bourgeois de Paris

DE), guerrier français, né en 1473, mort le 11

février 1511. Il était neveu du cardinal d'Am

boise, qui le nomma gouverneur de Milan. En 1506, lorsque Louis XII, cédant trop facilement aux conseils du cardinal, prêta des secours au pape Jules II contre ses propres alliés, ce fut Chaumont qui commanda les troupes chargées de prendre Bologne. L'année suivante il dirigea il le siége de Gênes. A la bataille d'Agnadel, était à la tête de l'avant-garde. En 1510, conser vant son crédit, malgré la mort de son oncle, l'auteur de sa fortune, il eut le commandement des troupes qui guerroyèrent pour le compte du duc de Ferrare et de l'empereur; et l'histoire lui reproche d'avoir traité quelquefois les vaincus avec une horrible cruauté. Le 12 octobre, il investit Jules II dans Bologne, et l'aurait enlevé, si le rusé pontife n'eût recouru à des négociations trompeuses pour échapper au danger. Bientôt après, le pape s'empara de La Mirandole. Chaumont, auquel le roi avait associé dans le commandement le vieux et brave maréchal Trivulzio, devait venger avec éclat ces échecs; mais cette tâche était au-dessus de ses forces. Inhabile tacticien, opiniâtre et jaloux de son collègue, il essuya de nouveaux revers, qui le jetèrent dans une profonde mélancolie. Il était, du reste, bourrelé de remords d'être forcé de combattre le pape, et terrifié de se voir sous le coup d'une excommunication. Il était déjà bien malade de chagrin quand une chute du haut d'un pont hata les progrès de son mal. Transporté à Correggio, il envoya solliciter le pape de lever les censures qu'il avait encourues; mais il mourut avant que l'absolution fût arrivée (1).

Sismondi, Hist. des rép. ital, XIV; Ilist. des Franç. – Le Bas, Dict. encyc. de la France.

CHAUMONT (Jean DE), controversiste français, né vers 1583, mort le 2 août 1667. Il fut garde des livres du Cabinet du roi de France et conseiller d'État ordinaire. Ses principaux ouvrages sont l'Areopagite défendu contre Edme Aubertin, ministre à Charenton, etc.; la Chaine de diaParis, 1640, in-8°; mants; ibid., 1684, in-8°; écrit bizarre, dans lequel l'auteur s'attache à réfuter ceux qui attaquent ces paroles de la consécration: Ceci est mon corps.

Nicéron, Mémoires, t. 40, p. 193.

(1) Son portrait à été peint par Léonard de Vinci, et se voit au Musée imperial du Louvre (écoles italiennes, n° 298). Il a été gravé dans Thevet, Hommes illustres, 1584, in-fol. au feuillet 179. ( Voy. CHARLES VIII, note iconographique.)

V.)

professeur d'hébreu, il fut écarté de cette chaire par le vice-chancelier William, qui la demandait pour un de ses parents, puis il devint professeur de grec. Il écrivit dans cette langue l'énixpiors placée en tête de la Critica sacra de Leigh. Plus tard, il fut ministre à Marstow et vicaire à Ware. Il témoigna dès lors son opposition aux doctrines de l'established Church (Église établie). Traduit devant la cour de la haute commission (high commission-court), puis devant W. Laud, évêque de Londres, pour avoir osé dire que la prédication de l'Évangile devait être supprimée, il fut contraint de signer un acte de soumission en latin. Ainsi persécuté, il se rendit dans la Nouvelle-Angleterre, où il fut ad

CHAUMONT (Paul-Philippe DE), théologien, français, fils du précédent, mort à Paris, le 24 mars 1697. Il embrassa l'état ecclésiastique, s'adonna à la prédication pendant plusieurs années, succéda à son père dans la charge de garde des livres du Cabinet, et fut reçu membre de l'Académie française en 1654, quoiqu'il n'eût aucun titre littéraire. Nommé à l'évêché d'Apt, en 1671, il donna sa démission en 1684, et revint demeurer à Paris, où il se livra plus que jamais à l'étude. Chapelain, dans sa Liste de quelques gens de lettres françois vivant en 1662, a dit de lui: «< Chaumont, ne manque pas d'esprit, et a assez le goût de la langue. On n'a pourtant rien vu de lui qui puisse lui faire honneur. S'il ne prêche bien, il prêche et hardiment et fa-joint au ministre de l'endroit. Il fut ensuite encilement. Le désir de la fortune l'a engagé à des bassesses au-dessous de sa naissance, et à un certain air d'agir qui lui a fait tort; mais c'est plus par manque de jugement que par malignité naturelle ». On a de Chaumont : Réflexions sur le christianisme enseigné dans l'Église catholique; Paris, 1693, 2 vol. in-12.

Nieéron, Mémoires, t. XL, p. 191.

CHAUMONT (Le chevalier DE), voyageur et diplomate français, né vers 1640. Il fut envoyé, en 1685, par Louis XIV en qualité d'ambassadeur auprès du roi de Siam. Il fut bien accueilli, reçut de grands honneurs, et signa avec les ministres siamois un traité dans lequel étaient stipulés les intérêts du commerce français et surtout ceux de la religion catholique. Peu de temps après, il prit à bord de son vaisseau et amena à Brest, le 18 mai 1686, les deux ambassadeurs siamois, qui devaient flatter la vanité de Louis XIV. L'époque de la mort du chevalier de Chaumont est ignorée. Il avait écrit la Relation de son voyage, imprimée à Paris, en 1686, in-12. Choisy, Memoires. Reboullet, Histoire du règne de Louis XIV.-Étienne Gallols, l'Expedition de Siam au dix-septieme siècle, dans le Moniteur universel, des 10, 11, 12 et 13 août 1853.

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CHAUMONT ( Denis), missionnaire français, né à Éragny, près Gisors, le 16 novembre 1752, mort le 25 août 1819. Après avoir fait ses études théologiques au séminaire des Trente-trois, il entra en 1775 au séminaire des missions étrangères. Déjà depuis six ans il était employé dans la province du Fo-Kien, en Chine, quand on le rappela, en 1784, pour être directeur du séminaire de Paris. En 1792, il passa en Angleterre, où il ne cessa de se vouer aux intérêts des missions catholiques. Pendant la Révolution, il fut chargé de la correspondance avec les missionnaires. A son retour en France, en 1814, ses confrères le choisirent pour supérieur du séminaire, à la tête duquel il est resté jusqu'au moment de sa mort. A. R. Ami de la religion. CHAUNAY-DUCLOS. Voy. Duclos. CHAUNGY (Charles), théologien anglais non conformiste, né en 1592, mort en 1672. Il étudia à Westminster et à Cambridge. D'abord nommé

voyé dans une autre localité, appelée Scituate, et y exerça pendant douze ans les fonctions pastorales. Pressé de revenir en Angleterre au temps de la république, il préféra les fonctions de directeur ou président du collége d'Harvard, qu'il garda depuis 1654 jusqu'à 1672.

Rose, New biographical dictionary.

CHAUNCY (Henri), antiquaire anglais, né en 1632, mort en 1719. On a de lui Historical antiquities of Hertfordshire; Londres, 1700, in-fol. ouvrage estimé et rare.

Rose, New biographical dictionary.

CHAUPY (Capmartin-Bertrand DE), littérateur et antiquaire français, né vers 1720, à Grenade près de Toulouse, mort à Paris, en 1798. Il embrassa l'état ecclésiastique, et vint à Paris, où il se mêla aux querelles du clergé avec le parlement. Craignant d'être poursuivi comme auteur de quelques écrits condamnés, il se ren◄ dit à Rome, et y demeura vingt-ans, occupé de recherches archéologiques. Il revint à Paris en 1776, rapportant une collection de médailles et de livres précieux, et continua quelque temps à préparer le grand ouvrage qu'il promettait sur l'ancienne Italie; mais il finit par l'abandonner pour reprendre la plume en faveur du clergé, dont l'existence politique était de plus en plus menacée. A l'époque de la Révolution, il vint chercher un asile à Sens, où il laissa passer les temps les plus difficiles, avant de rentrer à Paris. On a de lui Observations sur le refus qu'a fait le Châtelet de reconnaitre la chambre royale en France; 1754, in-4°, et in-12; Réflexions d'un avocaî sur les remontrances du parlement du 27 septembre 1756, au sujet du grand conseil; Londres (Paris), 1756, in-12;

:

Découverte de la maison de campagne d'Horace; Rome, 1767-1769, 3 vol. in-8°. Les commentateurs modernes du poëte latin ont mis ce travail à profit; - Philosophie des lettres, qui aurait pu tout sauver ; misosophie voltairienne, qui n'a pu que tout perdre; Paris, 1789-1790, in-8°.

Quérard, la France littéraire.

CHAUSSARD ( Pierre-Jean-Baptiste), littérateur français, dit Publicola, né à Paris le 8

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