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"A la seule vue de cette table, on est frappé de la diminution graduelle, non-seulement du nombre des malades, mais du nombre des morts. Cette diminution est à peu près dans la rapport de 4 à 1, depuis 1779 jusqu'en 1813. On pourrait, il est vrai, dire que 1779 était une année de très-grande mortalité. Mais 1782 était, au contraire (proportion gardée), une époque de trèsfaible mortalité. Néanmoins, en 1782, le nombre des malades et des morts est encore trois fois et demi plus grand qu'en 1813. Voilà ce que les soins et les découvertes de l'art ont gagné pour la marine anglaise, depuis la fin de la guerre d'Amérique jusqu'à la fin de la guerre de l'empire français.

"Remarquons avec soin la diminution prodigieuse des marins anglais, échappés des hôpitaux, pour déserter le service.

214;

10.

Anneés. 1779; 1794; 1804; 1813. Déserteurs. 1,424; · 662; "Rien ne dé montre mieux l'amélioration progressive du sort de ces marins. L'homme emploie tous les moyens pour fuir un genre de vie qui n'offre que l'image hideuse des privations, à bord; ou des maladies, des souffrances et de la mort, dans un hôpital. Mais, lorsqu'on diminue, lorsqu'on fait presque disparaître toutes ces causes de mécontentement, de dégoût et d'effroi, le marin calcule pour peu les fatigues et les dangers de la mer et des combats: il ne déserte plus.

"Le gouvernement est obligé de payer des sommes considéra, bles, pour recruter ses marins, par l'enrôlement volontaire, et même par la presse. Sous ce point de vue, il doit trouver une grande économie à les soigner assez bien pour qu'il ne soient jamais tentés de déserter, D'ailleurs, les marins qui passent aux hôpitaux, étant jusqu'à leur retour, perdus pour la force navale, il faut en lever un plus grand nombre, pour tenir à la mer un nombre donné de vaisseaux. On voit donc que c'était, de la part de l'Angleterre, un calcul parfaitement entendu, que de n'épargner rien, pour maintenir ses matelots dans l'état de santé le plus florissant."-Tom. I. p. 257.

These calculations regard the number of seamen sent to the hospitals only. With respect to the mortality which takes place on board of ship, we have not the same means of judging, as it is only since the year 1810 that the captains of all ships of war have been ordered to transmit to the Admiralty, on the first of January in every year, an account of all the deaths which had taken place in the preceding year. The following are the results for the three first years.

1810.... 1811...

1812..

Seamen on board.

138,581...

..136,778..

.138,324..

Died or killed on board.

.5,183.
.4,265.

4,211.

Of those who die on board, it is estimated, that one half perish of disease; the other comprehends those lost in battle, or by accidents in working the ship. The following remarks by our author deserve notice.

"Dans les trois années qu'on vient de citer, la perte moyenne annuelle à bord, pour cent mille hommes, est de 3,302. Le nom. bre des marins morts à l'hôpital (en 1813) est de 698: en tout 4,000. Ainsi dans les dernières années de la guerre contre l'empire français, la marine anglaise ne perdait qu'un vingt-cinquième de sa force totale. D'apres les calculs que j'ai rapportés, dans le tableau de la Force militaire de la Grande-Bretagne, au voit que, vers les mêmes époques, la perte de six années était, année moyenne, de 12,356, sur cent mille soldats, d'est-à-dire, presque un huitième. Il y avait donc, alors, au moins trois fois plus de danger à servir dans l'armée de terre, que dans l'armée navale britannique.

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"Puisque des 3,302 marins qui meurent à bord, dans le cours d'une année, la moitié périt par suite de blessures ou d'accidens violens, éprouvés dans les manoeuvres; il en reste 1,651 qui meurent de maladies inhérentes à leur constitution, ou gagnés à bord. Si l'on y joint les 698 morts dans les hôpitaux, on a 2,349 hommes, c'est-à-dire, un quarante-deuxième de la force totale. Il y a quarante ans, la mortalité annuelle des marins s'élevait au quatorzième de l'effectif.

"Ainsi donc, sur la flotte britannique, on a diminué, dans le rapport de 3 à 1, le nombre des morts naturelles. Cependant, malgré cet immense progrès, il reste encore un vaste champ à parcourir, pour atteindre un meilleur ordre de choses. La grande majorité des marins employés à bord des vaisseaux, est comprise dans les limites de vingt à trente ans. Or, on voit qu'à Londres, il ne meurt annuellement qu'un soixante-onzième de la population comprise entre vingt et trente ans. C'est donc près d'un tiers moins qu'a bord.

"En 1819, sur un effectif de 32,000 individus appartenant à la marine française, 24,000 sont entrés à l'hôpital. Ils y sont restès vingt-cinq jours, valeur moyenne; ce qui a produit 60,000 journées d'hôpital. En suivant cette proportion, sur cent mille individus, employés (en temps de paix) dans la marine française, 75,000 entreraient annuellement à l'hôpital. Or, de 1811 à 1813 (temps de guerre), sur cent mille marins anglais, 6,923 seulement, entraient annuellement à l'hôpital."-Tom. I. p. 259.

M. Dupin's second volume, entitled, "Etudes et Travaux," is, upon the whole, more interesting than the first. In the opening chapter, he examines the moral causes which have concurred with those of physical circumstance, to procure for us that naval ascendancy which we have so long exercised over our neighbours.

But the second and fourth books of the second volume are by much the most interesting of the whole. The first of these refers to the Exercises, tactique et combats," of our navy. Upon the subject of naval tactics, M. Dupin discusses the nature of the improvements suggested by the celebrated Clark of Eldin. The object of that writer was to discredit the false system of attack which had prevailed in the English fleet, from the time nearly of the Revolution; and to bring the navy back to those principles which had been for the most part acted upon in the maritime wars of the seventeenth century, though it is only within these last thirty years that they have been reduced to any thing like system. The merit of effecting this belongs clearly to Clark, and we cannot better or more shortly describe the nature and the extent of the change of tactics suggested by his work, than in the words of M. Dupin himself.

"Selon Clerk, depuis cette époque jusqu'à la fin de la guerre d'Amérique, on voit ordinairement les amiraux anglais prendre l'avantage du vent, courir sur les escadres françaises, en attaquant la tête par la tête, puis le centre par le centre, et (quand ils l'ont pu) la queue par la queue. Dans ces actions diverses, les Français poursuivant leur route sur la ligne du plus près, en dépassant de plus en plus la tête de l'armée ennemie, l'ont accablée du feu des batteries de leur avant-garde et de leur centre; ensuite, l'arrière-garde et quelques vaisseaux plus avancés battant en retraite, sont allés former sous le vent une ligne parallèle à l'ordre primitif; après quoi, le reste de l'armée, battant de même en retraite, et venant se former sous la protection de la deuxième ligne, l'armé entière s'est de nouveau présentée au combat dans le même ordre qu'avant la bataille. Les Anglais se regardant comme vainqueurs, parce qu'ils restaient maitres du lieu de l'engagement, voulaient de nouveau poursuivre notre flotte et recommencer la bataille. Mais leur avant-garde, en grande partie dégréée par le premier combat, se trouvait hors d'état de forcer de voiles. Au contraire, l'armée française semblait être encore intacte, et restait maitresse de ralentir ou de forcer sa marche." P. 59.

"En développant avec un vrai patriotisme et une rare sagacité, l'insuccès réel des apparentes victoires de ses compatriotes, Clerk a cherché quels devaient être les ordres de bataille les plus propres à produire des résultats décisifs. Ces ordres sont ici, comme dans l'armée de terre, ceux où les plus grandes masses sont opposées aux moindres masses de l'ennemi.

"Ainsi, tandis que les ordres de bataille, où l'engagement de venait général de vaisseau à vaisseau, ne produisaient guère de succès qui ne fût acheté par des pertes à peu près égales de part et d'autre, Clerk a fait voir que toutes les fois qu'on pourra combattre une partie de l'armée ennemie, en mettant l'autre partie

dans l'impossibilité de prendre part à l'action, les chances de victoire seront d'autant plus certaines, que la partie mise ainsi dans l'impossibilité d'agir sera plus considérable. En coupant seulement une des ailes de l'ennemi pour l'accabler, sans que le reste puisse lui porter secours, on a donc la plus grande chance de succès. Mais en coupant le centre de l'ennemi, quoique la victoire doive être plus chèrement achetée, elle sera plus décisive et fera tomber plus de vaisseaux en notre pouvoir. Ces principes sont devenus le guide des amiraux anglais, et leur ont procuré ces éclatans succés qui ont si fort discrédité la marine française.

"En 1782, dans la bataille livrée par Rodney, contre de Grasse, le premier ayant coupé par le centre la ligne du second, et notre arrière-garde ayant cédé contre l'effort de toute l'armée ennemie, les Anglais se replient sur la partie du centre qu'abandonne notre arrière-garde. Alors l'amiral français et ceux des siens qui restent autour de lui, poussés par des forces supérieures, et pris entre deux feux, sont contraints de se rendre : ce fut la bataille la plus décisive depuis celle de la Hougue.

"Le combat de Trafalgar offre la plus belle application des vrais principes de l'art: application telle qu'on devait l'attendre de l'amiral que la nature avait doué du coup d'œil militaire et de l'instinct stratégique, les plus vastes et les plus rapides. L'armée française se présente en ligne, sous le vent, au plus-près, et n'ayant pas assez d'air, pour pouvoir prendre un ordre parfait, avant d'être atteinte par l'ennemi, Nelson se hâte de former deux colonnes d'attaque qu'il dirige sur deux points du centre de notre flotte. Dans cette marche, à mesure que les deux colonnes approchent de notre ligne, les vaisseaux assaillans forcent de voile, se déploient par ordre de vitesse, et couvrent tout notre centre pour l'accabler. Pendant cette manoeuvre rapide, les deux françaises restent dans l'inaction, l'avant garde, au lieu de virer vent devant pour prendre en flanc et de revers les colonnes assailantes, l'arrière-garde au lieu de forcer de voiles pour s'élever jusqu'au lieu du combat. Ces ailes sont en ligne, et cela leur suffit: elles attendent donc avec une effrayante impassibilité que le centre soit détruit; il l'est enfin. Alors oubliant leur pieux respect pour l'ordre sacré de la ligne, elles ne songent plus qu'à la retraite.

Ne doit-on pas être frappé de voir l'amiral qui commandait l'arrière-garde d'Aboukir, causer par son immobilité la perte de cette armée navale; et commandant une flotte entière au Trafalgar, être écrasé lui-même, parce que ses deux ailes imitent l'immobilité dont jadis il avait donné l'exemple?

"Jusqu'ici nos armées navales ont formé sur une seule ligne leur ordre de bataille, soit pour l'attaque, soit pour la défense. Il est surprenant que l'exemple des armées de terre qui, pour forcer un centre ou une aile, forment d'épaisses colonnes, au lieu de faire avancer dans un ordre parallèle des lignes d'une immense étendue, ne nous ait pas appris à former de même des masses

épaisses pour accabler le point faible de l'armée ennemie. Une ligne de trente vaisseaux monœuvrant seulement à deux tiers d'encâblure d'intervalle, occupe un espace de cinq kilomètres ({ de lieue.) Comment veut-on que cet immense cordon reçoive des impulsions rapides d'un point unique occupé par l'amiral, et trop souvent invisible?..Comment une aile, dans un péril pressant, pourrait-elle accourir à temps au secours de l'autre aile, surtout s'il fallait aller contre le vent?" P. 62.

The fourth book is devoted to the examination of the means employed in our dock-yards for increasing the strength and durability of our ships of war; and contains, we think, more new and more valuable information than any other of the whole work. We regret, that from the nature of the subject, we cannot give our readers any abstract of its contents, without entering upon details altogether inconsistent with the space we have left for ourselves in the present article. Of late years, every attention has been paid to these points in the construction of our vessels, and we are happy to have Mr. Dupin's unqualified testimony to the happy effects which have resulted from them. He strongly recom mends to the French Government the adoption of the se veral improvements which have thus been introduced into the operations of this important portion of our public works. For an account of what they consist in, we must refer the reader to the work itself, where they will be found enumerated and described with all possible precision, and with greater clearness than might have been expected in a matter so much involved in technical and scientific detail. The fifth and sixth books contain a complete and minute description of our several arsenals and dock-yards, with an analysis of the system upon which they are administered.

We must now for the present take leave of M. Dupin; and the abruptness with which we do so perhaps requires the less apology as we have reason to expect so shortly to meet him again in the progress of his very useful and honourable exertions.

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