en et Je is eut le ste TS, lie Ou he, ela près avoir récité ce prologue, elle commanda aux divi- 1658-1664 C'est un ouvrage de Molière. J'en suis ravi, car c'est mon homme. Qu'il alloit ramener en France La Fontaine peint ensuite le feu d'artifice qui termina cette superbe fête. Figure-toi qu'en même temps Un chemin tout rempli d'éclairs, Après le feu d'artifice, il y eut un bal, et l'on dansa ly 1658-1664 jusqu'à trois heures du matin; ensuite on servit une El. 37-43 collation magnifique : lorsqu'on se retira, des milliers de fusées volantes répandirent la plus brillante clarté au milieu de la nuit la plus obscure. Non seulement le roi, mais la reine-mère, MONSIEUR, MADAME, tous les princes et les seigneurs de la cour de Louis XIV se trouvoient présents. Dans le commencement de cette soirée, Fouquet croyoit avoir atteint le terme de ses désirs, et étoit comme enivré de son bonheur, lorsqu'il reçut tout à coup un billet de Mme du Plessis-Bellière, sa confidente et son amie 63, qui lui annonçoit que le roi avoit eu Le Roi donne le projet de le faire arrêter à Vaux, et que la reineter Fouquet. mère seule l'avoit fait changer de résolution. Ainsi, ordre d'arrê De Fouquet. tandis que la foule jouissoit avec délices de tous les plaisirs réunis dans cette superbe fête, la colère, la haine, la jalousie, fermentoient dans le cœur du monarque auquel on la donnoit; et le maître de ces lieux enchanteurs, qui avoit tout préparé, tout ordonné, qui présidoit à tous ces jeux brillants, étoit frappé de crainte, et forcé de déguiser sous un front serein et par de continuels sourires, le noir chagrin dont il étoit obsédé. Tout ce qui concerne Fouquet se trouve tellement lié avec la vie de notre poëte dont il fut si long-temps le protecteur et l'ami, que nous ne pouvons nous dispenser d'exposer avec quelques détails les causes de la disgrâce de ce dernier surintendant des finances 64. Après la mort du marquis de Vieuville, Nicolas Fouquet, déjà maître des requêtes et procureur gé- 1658-1664 néral au parlement de Paris, fut en 165365 nommé Æt. 37-43 surintendant principalement par l'influence de l'abbé Fouquet, son frère, qui avoit du crédit auprès de la reine - mère et du premier ministre Mazarin. Quoique Nicolas Fouquet ne fût pas le seul surintendant, et eût un collègue dans Servien, cependant sa grande habileté le fit bientôt considérer comme le principal administrateur des finances du royaume. Quand il fut nommé, le trésor, ou l'épargne, comme on s'exprimoit alors, étoit dénué d'argent. Fouquet fit face à tout par son seul crédit; il engagea ses biens, ceux de son épouse, emprunta sur sa signature des sommes considérables à Mazarin luimême; ét, trouvant des ressources pour subvenir à toutes les dépenses, il déguisa toujours la pénurie de finances 66 Comme il les gouvernoit seul, et qu'il en eut seul le secret, il amassa des sommes immenses, et osa exploiter à son profit certaines branches de revenu public, tandis que le premier ministre s'étoit fait un patrimoine des places et des dignités, dont il trafiquoit ouvertement. Mais Mazarin étoit avare, et Fouquet étoit généreux, et même prodigue. Le premier ministre n'amassoit tant de millions que pour les renfermer dans ses coffres; le surintendant ne sembloit en quelque sorte désirer des richesses que pour les dépenser et les répandre. Mazarin vendoit toutes les grâces de la couronne. L'argent de Fouquet alloit trouver ceux qui en avoient besoin. Causes de son élévation; De ses richesses; Causes de sa puissance. 1658-1664 Il avoit en quelque sorte à sa solde les poëtes, les Æt. 37-43 artistes, et tous les hommes de mérite de ce temps, et donnoit ainsi un noble exemple au jeune monarque, dont les vues sordidés de Mazarin auroient pu rétrécir les idées. Il faisoit des pensions à tous les hommes puissants de la cour qui vouloient s'attacher à ses intérêts; et un grand personnage de ce temps dit, dans ses Mémoires, que, pour être porté sur sa liste, il n'y avoit en quelque sorte qu'à le vouloir 7. Fouquet, par une telle conduite, fit bientôt ombrage au premier ministre ; il s'étoit aussi brouillé avec son frère qui, l'ayant porté par son crédit à la place qu'il occupoit, avoit cru pouvoir le gouverner. L'abbé Fouquet, homme débauché, imprévoyant, excita dans sa colère contre le surintendant plusieurs femmes qui avoient du crédit auprès de la reinemère, entre autres la duchesse de Chevreuse habile en intrigue. Il se forma donc à la cour deux partis, l'un pour renverser Fouquet, l'autre pour le mainOn se ligue tenir. D'un côté étoient les vieux courtisans qui, refusant les grâces du surintendant, ne s'attachoient qu'au premier ministre; de l'autre les jeunes seigneurs qui ne songeoient qu'à se divertir et à jouir des bienfaits de Fouquet 68: mais son principal soutien étoit l'art de se rendre nécessaire; plus le désordre des finances étoit grand, plus il étoit difficile de le remplacer, surtout depuis que la mort de Servien, qui eut lieu en 1659 69, l'avoit laissé le seul maître de cette partie du gouvernement. contre lui. Lorsque Mazarin eut conclu la paix des Pyrénées, Mazarin sures pour le prend des me perdre. et marié le roi avec l'infante d'Espagne, il se crut 1658-1664 |