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M. de Coulanges, pense que cette date est fausse, parce que, dans l'épître au duc de Bouillon, La Fontaine dit :

Bref pour mon fils, y compris la nourrice;
Sans point d'abus, les voilà justement
Comptant pour un la nourrice et l'enfant :

Il est petit, et la chose est bien juste.

Mais ceci n'est point une preuve; le mot de nourrice signifie peut-être ici la bonne, ou celle qui avoit soin de l'enfant.

9 Mémoires de Trévoux, juillet 1755, et février 1759, p. 394. Dans les deux lettres de La Fontaine à Jannart, publiées dans les Mémoires de M. de Coulanges, p. 501 et 502, on trouve des passages qui jettent quelque jour sur le commencement des brouilleries de La Fontaine avec sa femme. On voit d'abord, dans la première qui est datée du 16 mars 1658, que les deux époux vivoient encore assez bien ensemble, car La Fontaine dit : « J'irai à Paris devant la fin du carême... Mile de » La Fontaine (a) m'en presse : ce n'est pas qu'elle soit plus » mal qu'elle n'étoit il y a six mois; mais il est bon d'assurer » la chose au plus tôt. J'y ai un intérêt trop grand pour la laisser plus long-temps au hasard, outre que Mile de La Fontaine » ne veut pas faire à Paris un long séjour, et sera bien aise de >> trouver les affaires toutes disposées. » Mais dans la seconde, en date du 1er février 1659, on voit que La Fontaine étoit accusé de jouer et d'emprunter. «Monsieur mon oncle (écrit-il à Jannart), » ce qu'on vous a mandé de l'emprunt et du jeu est très-faux... » Me de La Fontaine ne sait nullement bon gré à ce donneur de » faux avis, qui est aussi mauvais politique qu'intéressé. Notre séparation peut avoir fait quelque bruit à La Ferté ; mais elle » n'en a pas fait beaucoup à Château-Thierry, et personne n'a » cru que cela fût nécessaire. »

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10 Voyez OEuvres diverses de M. de La Fontaine, édit. in-8°, 1729, t. II, p. 26; Lettres à Madame de La Fontaine, qui contiennent la relation d'un voyage de Paris à Limoges.

11 Le conte des Aveux indiscrets, qui se termine par ces vers,

(a) C'est-à-dire sa femme. Il n'y avoit, ainsi que je l'ai dit, que les femmes mariées nobles, ou d'un certain rang, qui portassent le titre de

Madame.

a été imprimé pour la première fois en 1685, dans le tome I des Ouvrages de Prose et de Poésie des sieurs Maucroix et de La Fontaine, p. 180. La Fontaine avoit alors soixantequatre ans. Ce conte des Aveux indiscrets ne se trouve point dans la belle édition donnée à Amsterdam, avec les figures de Romain de Hooge, en 1685. La première édition où je l'ai trouvé est celle en deux volumes, petit in-12, Amsterdam, 1691, p. 199. C'est le dernier. Je crois que cette édition a été imprimée en France clandestinement : il n'y a pas de réclame à chaque page, comme dans les éditions de Hollande.

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.12 Louis Racine, Mémoires sur la Vie de Jean Racine, dans le tome V de ses OEuvres, p. 158, Paris, in-8°, 1808. D'Olivet, Histoire de l'Académie, p. 302. Je me suis surtout attaché au récit de Racine, qui paroît avoir pris des renseignements sur ce fait curieux. Ce Poignan étoit de la FertéMilon, patrie du grand Racine, et son ami dès l'enfance ; il le fit son héritier en partant pour sa première campagne. Il lui laissoit, par son testament, un petit bien qu'il avoit à la Ferté-Milon. Poignan mourut après avoir mangé ce bien, et Racine paya les frais de sa maladie et de son enterrement, par reconnoissance pour le testament.

13 Poésies de Malherbe avec les observations de Ménage. Deuxième édit. in-12, 1689, p. 35.

14 D'Olivet, p. 3o5. Montenault, t. I, p. xij.

15 Les Epitres de Sénèque, nouvelle traduction, Paris, chez Cl. Barbin, 1681, 2 vol. in-12. Il n'y a aucun avertissement, ni rien dans le privilége qui indique l'auteur. - Ouvrages de Prose et de Poésie des sieurs de Maucroix et de La Fontaine, 3 vol. in-12, 1685, chez Claude Barbin. Ce fut à Pintrel que La Fontaine vendit sa maison de Château-Thierry, en 1676, moyennant une rente de 300 liv. Pintrel est qualifié, dans cet acte, de gentilhomme de la grande vénerie du roi. Sa femme se nommoit Marie Cousin.

16 D'Olivet, p. 307.

17 Auger, Vie de La Fontaine, t. I, p. viij, édition des Fables, Paris, in-8°, 1814; et t. I, p. x de l'édit. de 1818. La Fontaine a introduit dans ses fables quelques maximes machiavéliques qui lui ont été justement reprochées; et le parallèle du grand Condé, d'Alexandre et de César (t. II, p. 62, des OEuvres

diverses), démontre que la lecture des grands historiens de l'antiquité lui étoit familière, et qu'il a su en profiter.

18 OEuvres de Jean Racine, édit. de Geoffroy, t. VII, lettre xxvj, p. 161. Une des sœurs de La Fontaine fut mariée à un M. de Villemontée. Voyez une lettre de La Fontaine à son oncle Jannart, dans les Mémoires de M. de Coulanges, p. 50. Cette lettre renferme des détails sur les affaires de famille de notre poëte, qui ont peu d'intérêt : elle est datée de Reims, le 14 février 1656; et La Fontaine nous apprend qu'il s'y trouvoit logé chez son ami Maucroix.

19 Mathieu Marais dit positivement (p. 2) que la première édition de l'Eunuque, traduite par de La Fontaine, en vers, a été imprimée à Reims, en 1654, in-4°; et il s'étonne que Fabricius l'indique comme ayant été imprimée à Paris. Quant à nous, comme Fabricius, nous n'avons encore vu qu'une édition de Paris, 1654, in-4°, de 149 pages, sans l'avertissement au lecteur et le privilége. Le libraire indiqué est Augustin Courbé; le nom de l'auteur, le sieur de La Fontaine, ne se trouve que dans le privilége, et n'est point sur le titre. Il est dit à la fin du privilége: Achevé d'imprimer, pour la première fois, le 17 aoust 1654.

20 M. Després, Vie de La Fontaine, en tête des OEuvres complètes, en 2 vol. in-8°, 1817, p. 2. Nous citerons le monologue de Gnaton le parasite, qui commence l'acte second, p. 29 de l'édit. in-4°, 1654, ou t. II, p. 240, des OEuvres diverses, édit. de 1729:

Que le pouvoir est grand du bel art de flatter!
Qu'on voit d'honnêtes gens par cet art subsister!
Qu'il s'offre peu d'emplois que le sien ne surpasse!

Et qu'entre l'homme et l'homme il sait mettre d'espace!

21 Selon les auteurs des Mém. de Trévoux, ce seroit une erreur de Montenault, d'avoir cru que Jannart étoit dans la dépendance de Fouquet. Jannart étoit substitut du procureur-général au parlement de Paris, avant que Fouquet, qui avoit été fait maître des requêtes à vingt-cinq ans, fût pourvu de la charge de procureur-général, à trente-cinq ans. Jannart, selon eux, étoit gentilhomme, et descendoit d'un grand-veneur du royaume de Naples. La terre de Lhuis, à deux ou trois lieues de Château-Thierry, étoit,

depuis plus de deux cents ans, dans sa famille. Il avoit épousé la tante de Mme de La Fontaine. Il seroit mort en 1690, revêtu de la charge de conseiller d'Etat, dont il avoit été décoré en 1648 ou en 1650. Voyez les Mémoires de Trévoux, année 1755, 1re partie, juillet; et février, année 1759, p. 395. Mais les auteurs des Mémoires ont été eux-mêmes induits en erreur par des prétentions de famille; car, à la page 497 des Mémoires de M. de Coulanges, je trouve, sur Jannart, la note suivante, qui paroît avoir été fournie par ses descendants même, plus véridiques que leurs aïeux. «<Jacques Jannart, conseiller du roi et substitut du procureur-général au parlement de Paris, étoit fils de Nicolas Jannart, contrôleur au grenier à sel de Château-Thierry. Jacques Jannart avoit épousé Marie Héricart, tante de MTM de La Fontaine ; elle lui donna un fils, le 10 avril 1639, qui fut nommé Jacques. Ce dernier devint conseiller au Châtelet, le 13 avril 1661, puis conseiller au grand-conseil, le 15 juillet 1675. Il épousa, le 15 janvier 1678, Mule de Chasseux, et mourut sans postérité, le 18 janvier 1712. »

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22 De Gourville, Mémoires, in-12, Paris, 1724, t. II, p. 304. Choisy, Mémoires, passim.

23 La Fontaine, Ouvrages de Prose et de Poésie des sieurs Maucroix et de La Fontaine, t. I, p. 99-109-119,. in-12, et OEuvres diverses, t. I, p. 23–38; et Mathieu Marais, Histoire de la Vie et des Ouvrages de La Fontaine, p. 13.

24 Sur le goût de La Fontaine pour la bonne chère, voyez Vigneul de Marville, dans ses Mélanges, t. II, p. 255, Paris, 1701, in-12; et Titon du Tillet, dans son Parnasse Français, p. 462.

25 Dans la Lettre à Maucroix, édit. de 1729, La Fontaine dit en parlant de Fouquet : « On diroit que la Renommée n'est >> faite que pour lui seul, tant il lui donne d'affaires à la fois. » Bien en prend à cette déesse, de ce qu'elle est née avec cent » bouches : encore n'en a-t-elle pas la moitié de ce qu'il faudroit >>> pour célébrer dignement un si grand héros. » OEuvres diverses, t. III, p. 296. Fouquet encourageoit tous les genres de mérite; il avoit retiré chez lui l'Orientaliste d'Herbelot; voyez Perrault, Hommes Illustres, t. II, p. 71. Ce fut lui, qui, par ses libéralités, fit rentrer le grand Corneille dans la carrière dramatique. Voy. l'Esprit du grand Corneille, par le

comte François de Neufchâteau, in-8°, Paris, 1819, p. 253-216. 26 Louis Racine, Mémoires, t. V, p. 156, édit. 1808.

27 La Bruyère, chap. xii des Jugemens, t. II, p. 83, édit. in-12, Paris, 1768; et p. 466 de la 10me édit. 1699.

28 D'Olivet, Histoire de l'Académie, p. 380.

29 Mile Ulrich, OEuvres posthumes de M. de La Fontaine, dans le morceau intitulé, Portrait de M. de La Fontaine.Il est curieux de rapprocher ces passages des contemporains de ceux de nos biographes modernes, qui prétendent que La Fontaine et ses ouvrages ne furent pas appréciés de son temps. Voyez Naigeon, Notice sur La Fontaine, édit. in-18, p. xxxvij et xlij, et Creuzé de Lesser, Vie de La Fontaine, p. 1.

30 Voici comme Boileau s'exprime à ce sujet dans sa première des Réflexions critiques sur Longin, t. III, p. 222 et 165 des OEuvres de Boileau, édit. de Saint-Marc, 1747, in-8°; ou tome II, p. 249 de l'édition stéréotype d'Herhan, « Je puis même » nommer un des plus célèbres de l'Académie d'architecture,

qui s'offre de lui faire voir quand il voudra, papier sur table, » que c'est le dessin du fameux Le Vau qu'on a suivi dans la façade du Louvre; et qu'il n'est point vrai que ni ce grand >> ouvrage d'architecture, ni l'Observatoire, ni l'Arc de Triomphe, » soient des ouvrages d'un médecin de la Faculté. » Celui dont parle ici Boileau est d'Orbay, élève de Le Vau; je ne sache pas qu'on ait fait connoître ce qu'il avoit écrit là dessus; et Charles Perrault ne semble avoir composé ses Mémoires (Avignon, 1759, in-12) que pour assurer à son frère la gloire de cette colonnade. Ce qui doit rendre son récit un peu suspect, c'est qu'il en revendique pour lui-même une petite partie. Charles Perrault (Mémoires, p. 124) parle de cette prétention de d'Orbay, et la repousse comme une calomnie.

31 Voyez Fables nouvelles et autres Poésies du sieur de La Fontaine, 1671, in-12, p. 1 de l'avertissement du Songe de Vaux. M. de Scudéri a fait une description du château de Vaux-le-Vicomte, dans le tome X de Clélie, p. 1091. Le maréchal de Villars ayant fait l'acquisition de ce château, au commencement du dix-huitième siècle, le nom de Vaux-leVicomte fut converti en celui de Vaux-le-Villars. Voyez Hurtaux et Magny, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, t. IV, p. 776.

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