BIBLIOTHÈQUE ·A2 DES MÉMOIRES RELATIFS A L'HISTOIRE DE FRANCE PENDANT LE 18me SIÈCLE, AVEC AVANT-PROPOS ET NOTES PAR M. Fs. BARRIÈRE. TOME VII. DE WEBER, FRÈRE DE LAIT DE MARIE-ANTOINETTE, REINE DE FRANCE, AVEC AVANT-PROPOS ET NOTES, PAR M. Fs. BARRIÈRE. PARIS, LIBRAIRIE DE FIRMIN DIDOT FRÈRES, IMPRIMEURS DE L'institut, RUE JACOB, 56. 1847. Denison 4-18-38 35759 Vers la fin de l'année 1755, dans les derniers beaux jours d'automne, il y avait cercle chez Marie-Thérèse à Schonbrun. L'impératrice était enceinte. « Aurai-je un fils? auraije une fille? dit-elle à l'un de ses courtisans. Un prince! « madame, répondit-il. Eh bien ! reprit l'impératrice, je « gage deux ducats que je mettrai au monde une fille. » Le courtisan tint respectueusement la gageure. Le terme de la grossesse arriva il perdit. Comment s'acquitter? L'abbé Métastase, qui le rencontra dans le parc, le trouva rêveur. « Qu'avez-vous? » lui dit-il; et le seigneur conta son embarras. << N'est-ce que cela? » reprit le poëte; puis, tirant de sa poche un crayon, il écrivit sur un bout de papier les vers suivants : Ho perduto: l'augusta figlia « J'ai perdu : l'auguste fille me condamne à payer. Mais << s'il est vrai qu'elle vous ressemble, tout le monde a gagné. L'impératrice reçut les deux ducats enveloppés dans le quatrain, le lut, et sourit. L'auguste fille était l'archiduchesse Marie-Antoinette, depuis reine de France. Les mémoires qu'on va lire sont écrits par son frère de lait : qui mieux que lui pourrait raconter les traits de sa première enfance? Il peint avec un intérêt plus sérieux les études, les penchants, les sentiments de l'archiduchesse, que son esprit, sa sensibilité rendaient, dans sa jeunesse, de plus en plus chère à sa mère. Souvent l'impératrice la regardait avec émotion, TOM. VII. I |