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L'autre dit: "As for ourselves, we cannot take leave of these Canons, without expressing a fervent wish, that if in future times, any tyrant should arise to trample on the spiritual and constitutional rights of their posterity, they may have the courage and the independance to resist their encroachments." *

Interrogeons l'histoire ancienne, et nous verrons que les Romains accordaient, non seulement la liberté de penser en matière de religion, mais aussi la liberté des cultes, même aux nations qu'ils avaient conquises. Nous référons ceux qui en doutent aux actes qui furent "passées, publiés dans toutes les villes et gravés sur des tables de cuivre, mises dans le Capitole,"-a l'édit que publia Jules-César, et à l'inscription que cet Empereur fit mettre sur une colonne de bronze dans Alexandrie, pour "rendre témoignage au droit de bourgeoisie que les Juifs avaient dans cette puissante ville," et aussi à celui "de continuer leurs assemblées comme ils avaient accoutumé de tout temps." Enfin, au traité d'alliance que le sénat renouvella après la mort de César, et qui accordait aux Juifs " pleine liberté de vivre selon leurs lois, et de s'assembler ainsi qu'ils avaient accoutumé, et selon que leur religion l'ordonnait." +

Voilà des exemples qui prouvent que même avant la venue de Jésus-Christ, il s'est trouvé des autorités supérieures qui n'ont pas voulu permettre aux subalternes de se prévaloir de leur pouvoir civil ou ecclésiastique pour forcer les peuples à adopter leurs opi

* Falle's History of Jersey, with Notes by the Rev. E. Durell, M.A., Ed. 1837, page 468.

† Histoire des Juifs, Livre 14, Chapitre 17.

nions religieuses. Et nous avons tout sujet de croire que les nôtres ne le permettront jamais, car nos Magistrats et nos Pasteurs, sont maintenant trop éclairés pour vouloir empiéter un pouvoir, que "ni Dieu, ni les peuples, ne leur ont jamais accordé." Voyons ce qu'en a dit le savant Locke, dans sa lettre sur la tolérance:

"The jurisdiction of the Magistrate, neither can, nor ought in any manner to be extended to the salvation of souls. It is not committed to him by God, because it does not appear that God has ever given such authority to one man over another, as to compel any one to his religion. Nor can any such power be vested in the Magistrate by the consent of the people; because no man can so far abandon the care of his own salvation, as blindly to leave it to the choice of any other, whether Prince or subject, to prescribe to him what faith or worship he shall embrace.

"No man with whatsoever ecclesiastical office he be dignified, can deprive another man, that is not of his church or faith, either of liberty, or of any part of his worldly goods, upon the account of that difference which is between them in religion. For whatever is not lawful to the whole Church, cannot, by any ecclesiastical right, become lawful to any of its members. But this is not all. He that pretends to be a successor of the Apostles, is obliged also to admonish his hearers of the duty of peace and good-will towards all men; as well toward the erroneous as the orthodox; toward those that differ from them in faith and worship, as well as toward those that agree therein."*

*Voir aussi ce que dit Blackstone sur la même question, p. 133.

En résumé nous croyons. 1. Que les réunions religieuses dont nous venons de parler, que quelquesuns représentent comme étant illicites, parce qu'elles sont tenues dans des lieux de culte dits Dissidens, sont cependant légitimes. 2°. Puisque la loi Britannique que nous venons de citer, dit que tout moyen employé pour obliger qui que ce soit à se conformer au genre de culte de ce qu'on appelle l'Eglise, est en opposition directe à la raison naturelle, à la liberté civile, et à la vraie piété. N'avons-nous pas sujet de croire que "le temps est venu" dans lequel tout homme peut réclamer le privilège que lui accorde cette belle maxime de droit divin et de droit civil: "Que chacun agisse selon qu'il est pleinement persuadé dans son esprit." Rom. xiv. 5.) 3o. Enfin nous croyons que les Sociétés religieuses qu'on se plaît à désigner par le nom de Sectes, sont cependant des Eglises. S'il en est qui le nient, nous les référons à la définition qu'en donnent deux savants auteurs.

"Examinons maintenant ce que c'est qu'une Eglise. Je considère qu'une Eglise est une Société d'hommes qui s'unissent de leur franche volonté pour rendre à Dieu un culte qu'ils croient lui être agréable, et pour eux être efficace à salut. Je dis donc que c'est une Société libre et volontaire. Aucun homme ne naît membre d'une Eglise particulière, autrement la religion des parens descendrait à leurs enfans de la même manière que leurs biens temporels, et chacun hériterait de sa foi précisément comme il le fait de ses possessions, ce qui serait le comble du ridicule.” *

*Voir Locke sur la tolérance, et aussi ce qu'il répond à une objection qu'on faisait de son temps. S'il en est qui la font encore, nous croyons devoir leur soumettre ce qu'il en a dit :

Un des Evêques de l'Eglise Anglicane parle à-peuprès dans le même sens. Après avoir prouvé que l'unité de l'Eglise doit être spirituelle, et non seulement de nom et de profession, il cite Matth. xviii. 20: "Car, où il y a deux ou trois personnes assemblées en mon nom, j'y suis au milieu d'elles." Ensuite il dit: "and thereby they become a church, for they are as a builded house, and the Son within that house." * "Et par cela même ils deviennent une église; car ils sont comme une maison qui est bâtie, et le fils est dans cette maison." Les raisonnemens de ces deux auteurs sur la question ne sont-ils pas aussi logiques que scripturaires? Que ceux qui en doutent lisent ce qu'en

"Some perhaps may object that no such Society can be said to be a true Church, unless it have in it a Bishop, or Presbyter, with ruling authority derived from the very Apostles, and continued down unto the present times by an uninterrupted succession. I answer. 1st. Let them shew me the edict by which Christ has imposed that Law upon his Church. And I require that the terms of that edict be very express and positive. Next, let them observe how great have always been the divisions amongst even those who lay so much stress upon the divine institution, and continued succession of a certain order of rulers in the Church. And in the last place, I consent that these men have a ruler of their Church, established by such a long series of succession as they judge necessary, provided I may have liberty at the same time to join myself to that Society, in which I am persuaded those things are to be found which are necessary to the salvation of my soul.

"The end of a religious Society is the public worship of God, and by means thereof the acquisition of eternal life. All discipline ought, therefore, to tend to that end, and all Ecclesiastical laws to be thereunto confined. The arms by which the members of this Society are to be kept within their duty, are exhortations, admonitions and advices. This is the last and utmost force of Ecclesiasticle authority."

*Pearson on the Creed, vol. 2, page 243.

dit l'Apôtre St. Paul. (Rom. xvi. 5. 1 Cor. xvi. 19. Ephés. ii. iii. et Colossiens iv. 15.)

20. On a représenté leurs Pasteurs comme étant des loups ravissants. C'est ici une calomnie que M. Filleul réfutera pour nous. Que ceux qui pervertissent le sens des Saintes Ecritures, au point d'en faire cette fausse application, pèsent les remarques judicieuses qu'il fait sur Matth. vii. 15.

"Sans contredit c'est faire l'usage le plus injuste de ce passage, que de mettre au rang des faux prophètes ici dénoncés, des hommes d'une piété modeste et douce, de quelque nom que ce soit; qui travaillent simplement et purement à répandre parmi leurs semblables la connaissance salutaire de la grâce de Dieu, et à les engager à se consacrer au service de Celui qui les a rachetés. Des hommes de ce caractère méritent qu'on les ait en considération et en estime, à cause de l'œuvre qu'ils font; quelque sujet que nous ayons de déplorer avec eux l'existence de ces murs de séparation, que d'autres ont élevés, et qui mettent obstacle à notre communion mutuelle. Loin de nous la pensée de nous opposer à eux, et de les empêcher de faire le bien parce qu'ils ne nous suivent pas." Disons au contraire, comme le Seigneur nous l'a enseigné: "Qui n'est pas contre nous est pour nous." (Marc ix. 3739; Luc ix. 49, 50.)

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"En attendant qu'il plaise à Dieu de nous réunir pleinement, nous leur "donnerons la main d'association," autant que nous le pourrons avec bienséance, et sans compromettre des principes essentiels (Galates ii. 9.) Et en vue de l'ignorance et de l'irreligion qui règnent de toutes parts, et de l'influence morale qu'ils exercent: bien loin d'être jaloux d'eux, et de chercher

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