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une grande modération dans la décision des cas de conscience, et un attachement sincère à l'autorité. Long temps curé, il fut toujours éloigné de cet esprit presbytérien qui, à l'époque où il écrivait, faisait assez de ravages et qui cherchait à affaiblir les droits de l'épiscopat. L'abbé de Lablandiniè re, au contraire, soutint toujours les prérogatives des pasteurs du premier ordre. Son zèle à cet égard lui attira les attaques des partisans des prétentous du second ordre. Maultrot, qui a tant écrit sur cette matière, et qui a porté plus loin qu'aucun autre son systeme auti épiscopal, publia contre l'abbé de Lablandinière, entre autres, sa Defense du second ordre, 1787, 3 vol. in-12, et la Défense des droits des prétres dans le Synode, 1789. Mais les raisonnements d'un avocat, homme de parti, n'ont point affaibli les decisions motivées d'un théologien éclairé et judicieux, qui fait profession de s'en tenir aux règles consacrées par la tradition. On n'a pas été plus heureux, en accusant Lablandinière d'avoir soutenu une morale relâchée, soit dans le traité des actes humains, soit dans les autres volumes des Conferences qui sont de lui. L'auteur des Nouvelles ecclésiastiques l'attaqua vainement sur ce point dans ses feuilles de 1-85. Les Conférences d'Angers ont survécu à ces critiques, et jouissent d'une réputation méritée parmi les ecclésiastiques. L'assemblée du clergé de 1780 parla avec éloge des travaux de l'auteur, et lui accorda une pension de cent pistoles. On trouve, dans les Nouvelles ecclésiastiques du 3 avril 1788, une lettre de lui, où il s'explique sur le reproche de plurité des bénéfices. En 1789, il réponit, dans un volume des conférences sur la hierarchie, aux principaux arguments de Maultrot. Avec

de tels principes, il fut opposé à la constitution civile du clergé. Privé de son revenu, il fut accueilli par des personnes pieuses, et trouva un asile dans une maison appartenante à une religieuse respectable. C'est là qu'il mourut au commencement de 1795, à l'âge de quatre-vingt-six ans, estimé pour ses travaux, et aimé pour ses qualités de tous ceux qui l'avaient connu.

P-C-T. LABLETTERIE. V. BLETTERIE. LABODERIE. Voy. LEFEVRE. LABOETIE. Voy. BOETIE. LABOISSIÈRE (JOSEPH DE LA FONTAINE DE), prêtre de l'Oratoire, naquit au château de la Boissière en Picardie, auprès d'Aumale, diocèse de Rouen. Il entra dans l'Oratoire en 1670, à l'âge de vingt-un ans. Après avoir fait un cours de théologie de trois ans en Sorbonne, il remplit avec beaucoup de distinction les divers emplois qui lui furent confiés dans l'enseignement public, et alla ensuite se fixer à Paris, pour s'y livrer au ministère de la prédication, qu'il exerça dans les premières chaires de la capitale jusqu'à sa mort, arrivée le 18 août 1752, des suites d'une rétention d'urine qui le tourmentait depuis plu sieurs années. C'était un homme aimable, recherché dans toutes les sociétés. Sa conversation était intéressante, et il savait l'égayer par de bons mots dont on aurait pu former un recueil. Ses sermons ne lui firent pas dans le temps toute la réputation qu'il méritait, parce qu'il les débitait mal; mais ils gagnèrent beaucoup à l'im pression, qui est la pierre de touche des ouvrages de ce genre. L'esprit s'y montre cependant trop à découvert; le style en est trop fleuri, et il manque d'onction. En voici la liste: I. Caréme, Paris, 1731-1758, 3 vol. in-12. II. Saints, 1731-1738, 2 vol.

in-12. III. Mystères, 1731-1738, in 12. IV. Oraison funèbre de Françoise Mole, abbesse de St.-Antoinedes Champs lès-Paris, Paris, 168. On l'a réimprimée dans le recueil de

ses sermons.

T-D.

LABOISSIERE (SIMON HERVIEU DE), pêne, ne a Bernay en 1707, étudia d'abord dans cette petite vue de Normandie, puis à l'université de Caen. Ordome prêtre à Lisieux, il D'entra point dans le ministère, et, étant venu à Paris en 1740, il y remplit les diverses fonctions qui n'exigent point de pouvoirs; car il eut bientôt rétracté la signature du formui re qu'i avait souscrit à son ordination, et il s'était jeté dans les disputes du jausénisme. Il publia : 1. Préservatif contre les faux principes et les maximes dangereuses établis par M. de Mongeron pour justifier les secours violents, 1750, K-12. II. Traité des miracles, 1763, 2 vol. in-12. 11. De l'esprit prophétique, 167, in-12. IV. Défense du traité des miracles contre les quinze lettres, 1769. in 12. V. Contradictions du livre intitule: De Ja philosophie de la nature, 1776, in12. VI. De la vérité, et des devoirs qu'elle nous impose, 1777, in-12. VII. Double hommage que la verité exige, 1780, in-12. Ces deux derniers écrits sont posthumes, et annoncent un homme livré aux plus fortes préventions pour la cause de l'appl. Son Traité des miracles souffrit d'ailleurs des contradictions. P-C-T.

LABORDE (VIDIEN), né à Toulouse en 1680, y reçut une excellente éducation sous les yeux de son père, littérateur estimé, et entra dans la congrégation de l'Oratoire en 1699. Les talents qu'il déve‹oppa dans son cours de théologie, dans la chire de philosophie à Vendôme, et dans les

conférences publiques qu'il fit à Tours sur l'histoire ecclésiastique, le firent appe er, en 1708, à Saint-Magloire, pour y être directeur de ce séminaire. Pendant son séjour dans cette maison, il publia plusieurs écrits polémiques sur les affaires du temps: 1. Lettre au cardinal de Noailles, touchant les artifices et intrigues du P. Tellier, et quelques autres jésuites, contre son Eminence, 1711, in - 12. II. Examen de la constitution Unigenitus, selon la méthode des géomètres, 1714, in-12. Ce petit ouvrage avait pour objet de combattre le système des explications concernant la bulle Unigenitus. II. Le Temoignage de la vérité dans l'Eglise, où l'on examine quel est ce témoignage tant en general qu'en particulier, au regard de la dermère constitution, etc., 1714, in-12. Ce livre, plus considé rabe que le précédent, tendait à prouver irregularité de tout ce qui se faisait en fiveur de la constitution Unigenitus. Le parlement et l'assemblée du clergé de 1715 le condamnèrent; et i fit depuis manquer à l'auteur l'évêche de Perpignan, auquel le régent était disposé a le nommer (1). Le P. Daniel le combattit avec beaucoup de vivacité. Le ministre Basnage crut pouvoir tirer avantage en faveur des prot stants, de quelques-unes de ses assertions. Des theo ogiens, amis de l'auteur, y reparent même des expressions inexactes sur ce qu'il donnait une trop graude importance au jugement du petit nombre des pasteurs dans les temps de troubles, ct aux reclamations des simples fidèles dans les maticres contestées. Il désa

(1) Lergent avait promis an maréchal de No illes, gouverneur de Roussillon, de nommer à ce siège le sujet qu'il lui présenterait, fit-ce la diable; mais qu nu on lui demanda l'éveche pour l'auteur du Temoignage de la vérite, il refusa, en disant: «Ok! pour celui-la, il est pire que le » diable. >>

Yuna ces conséquences, revit son oùtrage, et l'augmenta de près de moi tie. C'est dans ce nouvel état que le livre a été réimprimé en 1754, 2 vol. in-12. En 1716, le P. Laborde fut envoyé à Rome avec l'abbé Chevalier par le régent et par le cardinal de Noailles, pour engager Clement XI i donner des explications à sa bulle. Cétait le P. Laborde qui tenait ordinairement la plome, tant pour les dépeches de la cour que pour les mémoires qu'il fallait quelquefois presenter an pape. Il a composé un journal historique de cette infructueuse négociation. Après un séjour de dix-huit mois Rome, le P. Laborde revint à Paris, où il fut successivement supérieur de St-Magloire, visiteur de sa congrégation, et assistant du général. En 1721, le cardinal de Noailles l'attira auprès de sa personne; et il résida à l'archevêché jusqu'en 1729, époque de la mort de cette éminence, dont il avait dingé toutes les démarches, soit dans son appel, soit dans la révocation de ce même acte. L'abbé Goujet, et, après mi, la plupart des biographes attribuent au P. Laborde un méinoire composé en 1733, après la mort du P. de Latour, général de l'Oratoire, pour obtenir du gouvernement la liberté cntière de l'assemblée chargée de lui donner un successeur. Goujet ajoute que le cardinal de Fleury en fut tellement frappé qu'il ne put retenir les marques de son admiration, et qu'il se fit lire, jusqu'à trois fois, le portrait de la congrégation, dans lequel, en représentant les services que l'Oratoire avait rendas depuis son établissement, l'autrur peignait ceux que cette congrégation etait encore en état de rendre, si alle n'était point traversée par | ses ennemis. Il est bien certain que le P. Laborde eut une très grande influence dans l'assemblée de 1733,

où fut élu le P. Lavalette; mais nous n'avons rien découvert qui puisse justifier l'anecdote rapportée par l'abbé Goujet. Le portrait de l'Oratoire dont il parle, ne se trouve que dans un mémoire imprimé en 1746, relatif à l'assemblée qui eut lieu cette année-là; et la date de ce mémoire, postérieure de quelques années à la mort du cardinal de Fleury, ne peut convenir à l'anecdote citée. Comme ce mémoire est extrêmement rare, nous croyons devoir en rapporter ici le tire: Mémoire sur une prétendue assemblée générale de l'Oratoire, qu'on se propose de tenir au mois de septembre prochain, et sur le caractère du témoignage que l'église attend, soit de la part des prétres qui ont droit de députer aux assemblées générales, soit de la part des simples confrères, in-4°. de 16 pages. Le P. Laborde passa les dernières années de sa vie, tantôt dans la maison de Saint-Honoré, tantôt dans son prieuré d'Aumont sous Montmorenci, ne paraissant plus alors mettre la même vivacité dans les affaires de la bulle. Son zèle se ranima à l'apparition du livre du P. Pichon. C'est à ce zèle qu'on doit les instructions pastorales de M. de Fitz-James, évêque de Soissons, et de M. de Bezons évêque de Carcassonne, contre la doc trine de ce jésuite. En travaillant à la seconde partie de cette dernière pastorale qui n'a point été terminée, il mourut la plume à la main, le 5 mars 1748; c'était un homme capable et instruit, mais vif et ardent. Il revint cependant de son opposition à la bulle, l'accepta et contribua même à la faire accepter. Outre les ouvrages dont on a parlé, on a encore de lui: I. Lettre d'un gentilhomme de Provence à M. S. M.D., etc., 1721, in-12. C'est une justification des PP. de l'Oratoire de

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Marseille, au sujet des inculpations On a encore de lui plusieurs mémoires répandues contre eux, sous le nom de imprimés dans le procès que les Peres M de Belsunce, évêque de cette ville, de l'Oratoire eurent au Conseil avec relativement à leur conduite pendant M. de Montmorin, évêque de Langres, la peste de 1720. II. Principes sur au sujet du séminaire de cette ville. l'essence, la distinction et les limites Pendant son séjour à Saint Magloire, des deux puissances spirituelle et il avait eu beaucoup de part aux temporelle, ouvrage composé en 1731, Grandes Hexaples, et à plusieurs mais qui n'a vu le jour qu'après la autres ouvrages qui furent composés mort de l'auteur, avec une préface dans cette maison, contre la constitude l'éditeur, 1753, in-12. Comme tion Unigenitus. Il est auteur de dile P. Laborde n'avait point destiné vers mandements et instructions pascet ouvrage à l'impression, il n'y torales du cardinal de Noailles, et de avait pas mis la dernière main les M. Bossuet, évêque de Troyes. Enéditeurs doivent partager les repro-fin on lui attribue un écrit intitulé ; ches qu'on lui a faits d'avoir trop Question curieuse sur le figurisme, restreint les droits de la puissance et un Mémoire contre les convulspirituelle. L'ouvrage reparut la même sions. T-D. année à Breslau, 1753, in-8°., avec une traduction polonaise en regard du texte. Il fut vivement attaqué par le P. Eusèbe Amort, condamné par le clergé de France, et prohibé à Rome en 1755, en même temps que l'Histoire du peuple de Dieu, mais avec des qualifications plus sévères. III. Retraile de dix jours en forme de medita

:

tions sur l'état de l'homme sans Jésus - Christ et avec Jésus-Christ, pour se disposer à célébrer saintement la fête de Noël, 1755. IV. Conférences familières sur les dispositions nécessaires pour recevoir avec fruit le sacrement de pénitence, Paris, 1757, in-12. Ces conférences, faites pendant le carême de 1739, dans l'église de l'Oratoire, sont au nombre de onze et forment un traité complet sur les différentes par. ties de la pénitence; elles sont suivies d'une conférence sur la passion de Notre Seigneur. La réputation du P. Laborde avait attiré à ses conférences un prodigieux concours de personnes de tout rang et de tout etat, parmi lesquelles on distinguait des princes et des princesses du sang.

LABORDE. Voy. BORDE. LABOREAU (JEAN-BAPTISTE), né en 1752 à Saint-Claude, en FrancheComté, annonça de bonne heure d'heureuses dispositions pour le dessin. Il fit de bonnes études au collége de sa ville natale, vint ensuite à Paris, et passa en Angleterre, où il vécut quelque temps du produit de son crayon. L'ambassadeur de France ayant été à même d'apprécier ses talents, se l'attacha comme secrétaire. Après un séjour de quinze ans à Londres, Laboreau revint à Paris, où il obtint un emploi dans l'administration des domaines. Il est mort, receveur à Sens, le 20 décembre 1814, âge de soixante-deux ans. Il avait publié, sous le voile de l'anonyme une traduction du Précis philosophique et politique de l'Angleterre, Londres, 1776, 2 vol. in-12. Il annonce dans la préface que cet ouvrage est généralement attribué en Angleterre à lord Lyttelton; mais on sart qu'il est d'Oliv. Goldsmith. Mme. Brissot en a donné une nouvelle traduction sous ce titre : Lettres philosophiques. et politiques sur l'histoire d'Angle

terre, Paris, 1786, 2 vol. in-8°. (V. Oliv. GOLDSMITH.)

W--s.

LABOTTIÈRE (JACQUES), imprimeur-libraire à Bordeaux, sa patrie, y est mort en 1798, âgé de quatrevingt-deux ans. Il a été long-temps le principal rédacteur des Affiches et Annonces de Bordeaux. Ce n'est pas un grand titre dans la république des lettres: mais Labottière voulait être utile à ses concitoyens; et il le fut encore davantage, peut-être, en publiant l'Almanach des laboureurs et l'Almanach historique de la province de Guienne, qui parut pour la première fois en 1760, in-12. Les tables de la Bibliothèque historique de France donnent à Labottière le prénom d'Antoine.

A. B-T.

LABOUREUR (JEAN LE), l'un des écrivais qui ont le plus contribué à éclaircir l'histoire de France, naquit en 1623 à Montmorenci : son père et son aïeul avaient possédé successivement la charge de bailli de cette terre. Il montra dès son enfance beaucoup d'ardeur pour l'étude, et s'appliqua particulièrement à la lecture des anciennes chartes et des autres documents historiques qu'il pouvait se procurer. Après la mort de son père, il vint se fixer à Paris, et acquit une charge de gentilhomme-servant de Louis XIV; place qui lui laissait les loisirs nécessaires pour se livrer à son goût pour les recherches, et qui lui faciliLait l'entrée de toutes les archives. I fut désigné pour accompagner la marechale de Guébriant dans son ambassade en Pologne, où elle conduisait la princesse Marie de Gonzague, fiancce a Wladislas VII (V. GUÉBRIANT, tom. XIX, pag. 8). Ce fut au retour de ce voyage qu'il embrassa l'état ecclé stasuque. Peu de temps après, il fut nommé l'un des aumôniers du Roi, et

pourvu du prieuré de Juigné. La réputation que lui acquirent ses travaux lui mérita la bienveillance du Roi, qui, par une distinction particulière, le nomma, en 1664, commandeur de l'ordre de Saint-Michel. Il mourut à Paris, dans le courant du mois de juin 1675. Ses manuscrits passèrent à Clairembaud, généalogiste de l'ordre du St.- Esprit; mais on ne voit pas qu'il en ait fait usage. On a de Le Laboureur: I. Les Tom eaux des personnes illustres, avec leurs él ges, généalogies, armes et devises, Paris, 1642, in-fol. Cette édition est la seule; et c'est par erreur que le P. Lelong et les biographes qui l'ont copié, en citant une de 1641, in- 4. L'ouvrage contient bien des particularités curieuses; mais l'auteur ayant acquis de nouveaux renseignements sur les familles dont il y est parlé, témoigna le regret d'avoir mis trop d'empressement à le publier. II. Relation du voyage de la reine de Pologne, et du retour de la maréchale de Guébriant, ambassadrice extraordinaire, etc., Paris, 1647, in-4°. Elle est très intéressante, et renferme bien des détails qu'on chercherait vainement ailleurs. III. Histoire du comte de Guebriant, marechal de France, etc., Paris, 1656, in-fol. Le Laboureur composa cette histoire d'après les mémoires originaux laissés par ce seigneur, et y ajouta une grande quantité de faits tirés de documents officiels, ainsi qu'une généalogie de la maison de Bades. IV. Les Mémoires de Michel Castelnau, ibid., 1659, 2 vol. ir - fol. Castelnan avait decrit avec beaucoup de franchise, mais trop succinctement, les événements unportants dont il avait été le témoin. Le Laboureur a éclairci les passages obscurs de ces mémoires, par des notes poisées aux meilleures sources, et les arendus ainsi l'un des ouvrages les plus intés

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