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arisconsultes. Cependant Grotius a demontré que ce Labeo ignorait les, premiers éléments du droit commun. -Antistius LABEO florissait dans le premier siècle de l'ère chrétienne. Suivant Pline, qui en fait mention (Hist. nat, liv. xxxv, chap. IV), il était mort depuis peu dans une extrême nellesse. Il avait été préteur et en suite proconsul dans la Gaule-Narbonaise. Il s'amusait à peindre des tableaux d'une très petite dimension, qui n'étaient pourtant pas sans mérite. Le P. Hardouin a confondu ce personsage avec le jurisconsulte du même Bom dont on vient de parler : il paraît cependant que c'est une erreur: car il est difficile de croire que celui-là ait prolongé sa vie depuis Auguste jusqu'au imps où Pline écrivait.

W-s.

LABEO (ACTIUS OU ATTIUS), très manvais poète, se servai, dit-on, d'ellé bore pour exalter son imagination; mais ce moyen lui réussissait on ne peut plus mal. Il avait traduit l'Iliade et l'Odyssée en vers, mot à mot, sans goût, sans ame, sans poésie. Un passage de la première satire de Perse prouve que cette traduction eut cependant du succès, et que les courtisans de Néron, sans doute pour flatter le goût de leur maître, affectaient de la préférer aux productions les plus brillantes des muses romaines. Le très court fragraent qui nous reste de Labeo, saffit pour empêcher de regretter la perte de ses ouvrages (Voyez les Notes de Selis, sur la première satire de Perse). W-s.

LABERIUS (DECIMUS), chevalier romain, avait un talent particufr pour la composition des mimes;` c'etaient de peutes pièces destinées à l'amusement du peuple, et dont la gaité Lasait le principal mérite. César aya 1 cu a se plaindre de Laberius, s'en rengea en l'obligeant a paraîtte

sur le théâtre, et à jouer dans l'une de ses pièces. Laberius, qui avait alors près de soixante ans, s'excusa, dans le prologue, d'une action si peu convenable à son rang et à son âge, et exhala sa douleur dans des termes qui auraient dû toucher de pitié les spectateurs. Sans être retenu par la présence de César, il se permit, dans le cours de la pièce, plusieurs traits contre la tyrannie; et tout le peuple en saisit facilement l'application. La pièce terminée, César lui fit présent d'une bague, et lui permit de se retirer: il alla donc vers le quartier des chevaliers, mais il ne put y trouver une place. Cicéron, voyant son embarras, lui adressa quelques railleries; mais Laberius lui répondit vivement (1). César chercha encore à humilier Laberius en donnant la préférence sur lui à Publius-Syrus, son rival (Voy. PUBLIUS - SYRUS). Cette disgrace ne l'affecta point. Laberius mourut à Pouzzoles l'an 44 avant J.-C., dix mois après l'assassinat de Jules - César, suivant la chronique d'Eusèbe. C'est à tort qu'on a cru qu'Horace n'estimait pas les mimes de Laberius; il dit seulement qu'on ne doit point les comparer à des productions d'un ordre plus relevé. On a les titres de quarante de ses pièces (Voy. Fabricius, Biblioth. latina, tome r., pag. 477, édit. d'Ernesti); mais il ne nous reste de celle qu'il joua devant César, que le prologue, qui a été conservé par Macrobe (Saturnales, livre 11, ch. VI), et quelques fragments. Rollin,

(1) Cicéron lui dit qu'il le recevrait près de lui, s'il n'e ait pas 'eja placé trop a l'étroit, fai

sant allusion au gran i nombre de nouveaux sénateurs crcés par Cesar: Recepissem te nui angusti Jederem. Labérius lui répondit: Mirum i an. guste sedes muisoles duabus sollis sedere. C'étais reprocher à Ciceron sa versatilite et les menge. men's quid avail cus tour-a-tour par Plunge c pout Graar.

qui donne de grandes louanges à ce prologue, l'a inséré avec une excelfente traduction française dans le tome 1. de son Traité des études. Les Fragments en ont été recueillis et publiés par H. Estienne, Paris, 1564, in 8°.; on les retrouve dans les Catalecta veter. poëtarum, par Jos. Scaliger, trad. en français par Pabbé de Marolles; dans les Epigrammata vetera, Lyon, 1596; dans le Chorus et dans le Corpus veterum poëtarum, et enfin dans les "Opera et fragmenta, publiés par

Maittaire.

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LA BERTHONIE (PIERRE-THOMAS), né à Toulon le 7 février 1708, entra de bonne heure dans l'ordre de Saint-Dominique, où était le P. Serry, son parent. Il regarda la prédication comme un des devoirs de l'état qu'il avait embrassé, et se distingua par son zèle à combattre les athées, les matérialistes, les déistes, etc. Il'mourut dans sa patrie, le 15 janvier 1774. On a imprimé, après sa mort, ses OEuvres pour la défense de la religion chrétienne contre les incrédules et contre les juifs, 1777, 3 vol. in12, contenant douze instructions ou conférences. Le Supplément aux ceu vres du P. La Berthonie, 1811, un vol. in-12, contient, ro. La Relation de la conversion et de la mort de Pierre Bouguer, déjà imprimée en 1784; 2. Conférence avec un deiste;-3. Examen critique d'un écrit spinosiste sur l'existence de Dieu; 4. Lettre à une demoiselle nouvellement convertie à la religion catholique; 5. Preuves de la divinité du Saint-Esprit. A. B-T.

LABIENUS (TITUS), général romain, naquit quatre-vingt-dix-huit ans avant J.-C., d'une famille de chevaliers. Il fit ses premières campagnes dans l'Asie mineure, contre les pirates,

du

sous le proconsul P. Servilius Isa cus (1). Il fut fait tribun du peu l'année du consulat de Cicéron et C. Antonius, 65 ans avant J.-C., etia distingua dans son tribunat por tr actions remarquables: l'accusation Rabirius, pour cause de malversatio la loi Atia, qui rétablissait le pe dans son ancien droit de nommer a places vacantes au college des ponti etles honneurs qu'il fit décerner à Pa péc. Labienus monta ensuite par deg aux autres magistratures, à l'édilité ensuite à la préture. Au sortir de préture, l'an 61 avant J.-C., il f nommé lieutenant de César, qui s tait fait donner le gouvernement de Gaules. De tous les guerriers qui, sous! commandement de César, concour rent à la conquête des Gaules, T. Labie nus fut le plus babile et le plus illustre Les Morins, ou les anciens habitants d Boulonais, s'étant révoltés après la première et infructueuse tentative de Cesar sur la Grande-Bretagne, Labie nus reçut l'ordre de marcher contre eux; il les soumit, et plaça dans leur pays sestroupes en quartier d'hiver (5aans av. J.-C. (2) Lorsque César, qu'un pre mier revers ne décourageait pas, s'embarqua de nouveau pour soumettre l'ile d'Albion, il laissa Labienus sur le continent avec trois légions et deux mille chevaux pour garder l'Itius por tus (le port de Wissant des moder nes). Il lui confia le soin de lui faire passer des vivres, et de le tenir au courant de ce qui arriverait dans la Gaule. Telle était la confiance qu'il avait en lui, qu'il ne lui donna pas d'autre instruction, que de prendre, en son absence, conseil du temps et des circons tances, consiliumque pro tempore et

(1) Cicero, Or. pro Rabirio, no. 7, Leipzig, 3-8. (2) Casar, Comment. de Bell. Gallic, lib. 15, édit.

p. 38, pag. 209, elit. Uudendorp

LAB

per (1) Une grande partie ne pouvait sans péril aller le joindre capere its qui avaient servi à l'ex- et qu'il resterait dans son camp (1). patre la Grande-Bretagne César approuva sa résolution, et rem ayant ete brisés par la tempête, César porta la victoire, quoique réduit à a ordre à Labienus d'en faire deux légions au lieu de trois, sur lestele pins qu'il pourrait par les quelles il comptait. Quoique arrivée troupes qu'il avait sous son comman- au camp de Cicéron seulement vers la denesten fit équiper soixante; neuvième heure, la nouvelle de sa mais pes abordèrent à leur destina- victoire se répandit avec tant de célétesque tous furent rejetés à rité que Labienus, éloigné de soixante antar les ayant attendus quel- milles, l'apprit vers le milicu de la qe, et voyant que la saison nuit. Il était temps; car Induciomare ingat vers l'équinoxe, fut obligé devait l'attaquer le lendemain avec des tar ses soldats dans les embar- forces supérieures. Induciomare, dès tions qui lui restaient (3). La disette qu'il eut connu la victoire remportée desies et le peu de fertilité de l'an- par César, ramena ses troupes sur les , faraat forcé, après cette expé- terres des Trevirois; mais ce fut pour y dition, de disséminer ses troupes sur susciter aux Romains de nouveaux eugrande éradue de pays, la qua nemis, et y rassembler de plus granlégon échut en partage à La- des forces, avec lesquelles, avant de bes, fat placée sur le territoire frapper des coups décisifs, il se disdes Beiset sur le confin de celui des posait d'abord à s'emparer du camp Iris Obligé de courir à la dé de Labienus. Ce camp était fortifié par fense du camp de Cicéron, assiégé par la nature et par l'art: Labienus, rasIs Gaulois, César écrivit à Labienus suré par l'avantage de sa position, feigesende chosele permettait, il sor- gnit d'avoir des craintes. Il contint ses. desesquartiers d'hiver et vint le join- troupes dans ses retranchements, quoi. dre sur les frontières du territoire des que induciomare, qui voltigeait sans Neviens (5). Ainsi César avait une si cesse autour, s'en approchat jusqu'à la bate idée de la prudence et de l'habi- portée du trait. Labienus augmenta ainle de Labienus, que même, dans un dejour en jour la présomption de son pressant danger, en lui intimant des ennemi. Lorsqu'il la vit portée à son ordres, à le laissait encore le maitre de comble, il fit cutrer la nuit dans son grila'y aurait pas plus d'avantage camp tous les gens à cheval qu'il avait se pas y obtemperer. En effet Labie- pu rassembler des pays voisins; et il qui alors se trouvait menacé par donna aux avant-postes des ordres si les Tévirus, dont les troupes l'entou bien suivis, que l'ennemi n'en cut an raient de teates parts, craignit que s'il cune connaissance. Induciomare s'apsortait de son camp, son départ ne fût procha du camp comme à l'ordinaire, pris pour une fuite, et qu'il ne pût et ses gens passèrent une partie de la pendant la marche soutenir l'attaque journée à lancer des traits, provoquant des ennemis; il fit dire à César qu'il les Romains par des invectives à sortir

(Ibid., cap.8, pag. 218.

(Ibid., lib. et 1. pag. 222.

si

3) Ibid., lih. v, cap. 23. p. 230.
(4) Cesar, Comment. de Bell. Gallic,, lib. v,
p. 44. pag. 240. La traduction de Toulongeon
(m.1, pg. 166) est ici bien inexacte.
(5) delar, ibid., lib. v, cap. 46, pag. 207.

et à combattre. Ils restèrent immobiles.

Vers le soir, lorsque Labienus vit que l'ennemi se retirait dispersé et en dé

(1) Abid., lib. v, - 47, pág. 269.

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sordre, il fit ouvrir deux portes, et lâcha toute sa cavalerie, après avoir donné et réitéré l'ordre exprès, que dès qu'on verrait fuir l'ennemi épouvante, on ne s'attachât qu'à la poursuite du seul Induciomare, et que l'on ne blessât pas un seul homme que celui-là n'eût été pris et tué. Il promit en même temps de grandes récompenses à celui qui rapporterait la tête de cet ennemi. Il fit soutenir sa ca valeri par ses cohortes. Tous ce qu'il avait ordonné, fut exécuté, et tout arriva comme il l'avait prévu. Induciomare fut atteint au gue d'une rivière, arrêté et mis à mort. Ou rapporta sa tête dans le camp; les cavaliers, au retour, massacièrent tout ce qui se trouvait sur leur passage. Les Eburons, les Nerviens et d'autres peuples gaulois qui déjà s'étaicut rassemblés pour marcher coutre les Romains, se disporsèrent; et, après cet événement (1), César vit la Gaule un peu plus tran quille. Mais ce calme ne fut pas de longue durée. Les Tévirois, après la mort d'Inducionare, déféièrent le commandement à ses plus proches parents (2): ceux ci sollicitent les Germains d'au-dela du Rhin, en obtien nent des secours, et ils se disposent à attaquer de nouveau Labienus, qui avait hiverné sur leurs terres, accompagné d'une seule légion. César, qui voulait marcher avec une grande rapidité contre les Méuapiens, avait en-, voyé à Labienus tous les magasins et le bagage de réserve de son armée, en les faisant escorter par deux le gions (3). Les Trévirois n'étaient plus qu'à deux journées du camp de Labienus lorsqu'ils apprirent l'arrivée des deux légions qu'y avait envoyées Gésar. Alors ils résolurent d'a tendre les

(J. Caesar, de Bello Gallico, lib. v, cap. 56 el 57.

(a) Ibid., lib. 1, cap. 2, pag. 285.
(3) Ibid., lib. v, cap. 5, pag. 288,

auxiliaires promis par les Germains, et vinrent camper à quinze milles. Labienus aurait bien voulu engager un combat avant qu'ils eussent reçu des renforts; et cependant il ne pouvait les attaquer dans leur camp, protégés comme ils l'étaient par l'escarpement d'une rivière profonde. Dans cette conjoncture, il laisse cinq cohortes à la garde des équipages, et, en ayant pris vingt-cinq avec beaucoup de cavalerie, il marche à l'ennemi, et établit son camp à un mille du sien et sur l'autre bord de la rivière. Ni lui ni l'ennemi n'avaient envie de la franchir. Il reste là et temporise. L'espérance qu'avaient les Gaulois de recevoir des secours s'augmentait de jour en jour; Labienus dit alors tout haut dans le conseil, que puisque les Germains s'approchaient, il re voulait pas mettre au hasard d'une bataille le sort de son armée et le sien, et qu'on lèverait le camp le lendemain à la pointe du jour. L'ennemi en fut aussitôt averti; car parmi tant de cavaliers gaulois qui servaient dans l'armée des Romains, plusienrs étaient naturellement attachés aux intérêts de leur pays; et c'est sur quoi Labienus avait compté. Dans la nuit, il donna des instructions aux officiers et aux soldats du premier rang; et, conformément à ses ordres, l'armée romaine, paraissant saisie de crainte, décampa dès le matin en désordre et avec bruit: cette retraite ressemblait à une fuite. Les Gaulois qui en furent aussitôt informés, s'exhortèrent à ne pas laisser échapper de leurs mains une proie qu'il leur serait facile de saisir. Ils pensaient tous qu'il serait trop long d'attendre l'arrivée des Germains; et il leur semblait peu honorable, avec d'aussiTM grandes forces, de ne pas oser attaquer dans leur fuite des ennemis peu nombreux. Ils passent donc le fleuve. Labienus, qui voulait les attirer tous sur

un terrain désavantageux, feint de poursuivre sa route, mais cependant ralentit sa marche; il fit passer en avant les équipages, et les plaça sur un mamelon à portée, puis faisant fare halte, il anime ses légions par une courte harangue, et commande ensuite de tourner les aigles contre les ennemis. Les Romains jettent le eri de guerre, et lancent leurs javelots. Les Gaulois s'épouvantent, cèdent an premier choc, et s'enfuient dans les bois voisins. Labienus â he sur eux sa cavalerie qu'il avait placée aux deux ailes.Outua beaucoup d'hommes à l'ennemi; on lui fit beaucoup de prisonniers, et peu de jours après les Trevirois se soumi ont. Les Germsins, qui deja avaient passé le Rhin, le repassèrent sur la nouvelle de la défaite des Gaulois, et retournèrent dans leur pays (1). La conquête de la Gue paraissait terminée; tous ses peuples sen.blaier.t sormis, lorsque l'heroïsme d'un seul homme vint balancer pendant quelque temps la supériorité de la discipline des Romains et les grands talents de César. Vercingétorix parvient à soulever encore ses compatriotes, dont le courage paraissait abattu par tant de defaires. Bleur rappelle la gloire de leurs ancêtres, et leur peint sous les plas sombres couleurs le joug honteux que vouluent leur imposer les Romains: résolu de vaincre ou de mourir, il comanique à tous son enthousiasme patriotique. La Gaule entière est en peu de temps couverte de guerriers détermines a périr pour reconquérir la liberté pbique. Pendant que cet orage se for mail, César s'était rendu en Italie pour y tenir les états de la Gule cité reure ou cisalpine. T. Labienus, auquel il paraît avoir laisse la principale autorité pendant son absence, prit

AJ Casar, de Bell. Gall, lib.vt, cap. 7, 8,

quelques mesures pour empêcher la révolte. Mais ce qui prouve jusqu'à quel point les Romains, lorsqu'il s'ag ssait de leurs interêts, poussaient le mépris du de oit des gens, c'est le récit de la vaine tentative faite con re un des chefs des Atreba'cs qui trahissait Cesar, et que L bienus attira indignement dans une conférence pour le faire

assassiner. L'auteur inconnu du huitième livre des Commentaires raconte ce fait sans paraître se douter qu'on puisse le considérer comme une action blamable. Tous les historiens romains, même les plus sages, montrent la même insensibilité; tout ce qui est dans l'intérêt de Rome leur semble toujours juste et convenable. D'aussi coupables mesures étaient plutôt propres à faire révo ter les Gaulois qu'à les apaiser. Aussi l'incendie fut presque général (1). Dans cette circonstance critique, César deploya cette prodigiense activité qui, dans la guerie, est une des premières conditions du succès. Il négocia avec les Éduens, et prit des mesures pour s'assurer de leur douteuse fidélité; enfin il s'empara d'Avaricum (Bourges), ville importante située au centre de la Gaule: ensuite il partagea son armée en deux corps; il prit six 'egions pour poursuivre Vercingetorix dans le Midi, et il en donna quatre à Labienus pour marcher vers le Nord cos tre les Sénonois et les Parisiens (2). Labicuus arrivé à Sens, y laissa ses bag ges sous la garde des recrues qu'il avait récemment reçues d'Italie; et avec ses quatre legions il marcha vers Lutèce, capitale des Parisiens, situé dans une île formée par la Seine (3). Les peuples voisins se rassemblèrent en grandes troupes

(1) Ibid. lib. vit, cap. 23, pag. 428. (a) Ib d., lib. VII, cap. 35, pag. 3-8. (3) Id est oppidum Parisiorum, positum in insula fluminis Sequane. (De Bell. Gall., 1. vit, cap. 57, pag. 403.)

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