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falque; ce brave militaire, resté fidèle à son devoir, déplore la honte d'un corps qui jusqu'alors s'était toujours couvert de gloire, et surtout le crime de son fils, dont les rebelles ont trop facilement égaré le bouillant caractère. Sa femme cherche en vain à lui porter quelque consolation, rien ne peut adoucir l'excès de son chagrin; il est prêt à prendre un parti désespéré lorsqu'on vient lui annoncer que de nouveaux troubles paraissent agiter le régiment. Tandis qu'il sort pour aller s'en instruire, plusieurs soldats arrivent sur la scène et se rassemblent autour du tombeau pour y jurer d'expier leur crime et de commencer par restituer à leurs officiers l'argent que la violence leur avait arraché. Le vieux sergent reparaît, écoute ce serment, et l'on peut juger quelle est sa joie lorsqu'il apprend que c'est au repentir de son fils qu'on doit celui de tous ses camarades, etc.

Le spectacle est terminé par la marche imposante d'un convoi militaire, accompagné d'un beau De profundis qu'exécutent tant bien que mal des

chœurs d'hommes et de femmes.

Des principes et des causes de la Révolution en France. Brochure in-8°, avec cette épigraphe:

Si le hasard d'une bataille, c'est-à-dire une cause particulière a ruiné un Etat, il y avait une cause générale qui faisait que cet Etat devait périr par une bataille. MONTESQUIEU.

Par M. Sénac de Meilhan, l'auteur des Mémoires d'Anne de Gonzague, des Considérations sur les Mœurs, etc., etc.

Cet écrit, dit l'auteur dans sa préface, n'est dicté par aucun esprit de parti; je n'ai point eu pour objet d'approuver ou de blâmer les étonnans changemens arrivés dans le Royaume, je me suis proposé seulement de faire en partie connaître par quelle gradation d'idées et d'événemens on était parvenu au nouvel ordre de choses. A travers cette grande impartialité, ce qui domine le plus dans ce petit ouvrage, c'est l'intention de déchirer à belles dents tous les hommes dont on sait que l'auteur avait fort envié l'élévation, et surtout M. Necker, qui se trouve aujourd'hui placé le plus malheureusement du monde entre l'injustice d'un parti et l'ingratitude de l'autre.

Cette nouvelle production de M. de Sénac nous a paru d'ailleurs aussi légère quant au fonds que négligée quant au style. Il a rassemblé lui-même en peu de mots les principes auxquels il attribue la plus étonnante des révolutions, principes qu'il voit épars dans le cours d'un siècle.

«La faiblesse qui caractérise le dernier règne,

l'oubli des principes, la hardiesse des écrits, l'indignation excitée par le règne dissipateur et scandaleux d'une courtisane, les rigueurs exercées contre la magistrature, l'inapplication du Monarque aux affaires, la négligence à punir et à récompenser, sont les premiers germes de la fermentation des esprits et du mépris de l'autorité. Ensuite, sous le règne actuel, le rétablissement impolitique des Parlemens, la suppression de l'étiquette à la Cour, le changement perpétuel de système dans l'administration, l'indifférence pour le choix des Ministres, leur imprévoyance et leur incapacité, l'établissement des Assemblées provinciales, les innovations dans la discipline militaire, le découragement qu'elles ont inspiré aux troupes, la domination de quelques sociétés, la guerre de l'Amérique, les écrits de Necker, l'Assemblée des Notables, ont développé ces germes et hâté la Révolution. Le désordre des finances en fut l'occasion, l'Assemblée des Notables le principe, et Necker la cause immédiate. »

Almanach Littéraire, ou Étrennes d'Apollon, pour l'année 1791, contenant de jolies pièces en prose et en vers, des Saillies ingénieuses, des Variétés piquantes, des Anecdotes curieuses avec une Notice des ouvrages nouveaux. Par M. d'Aquin, cousin de Rabelais. Petit in-12.

C'est toujours le même mélange de prose et de vers, d'anecdotes anciennes et nouvelles, de mots

,

plus ou moins connus, de pièces fugitives d'un choix plus ou moins heureux; à côté d'un vieux madrigal ou d'un trait de la Cour de Louis XIV on trouve un discours aux Représentans de la Nation un conte érotique, une harangue municipale, etc. Quant à la notice des ouvrages nouveaux, elle est fort courte, car l'auteur s'est interdit de parler de toutes les brochures relatives aux affaires du temps. Parmi les traits du moment actuel, il n'a point oublié le discours adressé à l'Assemblée nationale par le général Luckner. « Les cris d'un peuple libre sont venus frapper >> mon oreille dans la solitude et dans l'obscurité » où je croyais ensevelir le reste de mes jours. Vous >> voyez en moi l'enfant de la guerre et de la for>> tune, et si la guerre voulait interrompre le bon>>heur que vous préparez à la France, vous verriez » que ce sang qu'on a dit glacé retrouverait sa >> chaleur pour couler au service de la France.... >> Pour prouver encore mieux la ferveur de son civisme, il a, dit-on, ajouté à l'oreille : Donnezmoi seulement dix mille hommes, et je vous promets d'établir des municipalités jusqu'aux portes de Vienne et de Berlin.... O l'imposante promesse!

FIN DU TOME V ET DERNIER DE CETTE CORRESPONDANCE.

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