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sur le Trône le plus absolu des Phocion, des Aristide, des Marc-Aurèle, quelle est la République dont une pareille Monarchie pût envier le bonheur?

Il faut toujours en revenir aux deux vers de Pope;

For forms of government, let fools contest,
What e'er is best administred is best.

EPIGRAMME Sur quatre Procureurs qui portaient le dais à la procession de la Fête-Dieu. Par M. l'abbé Girod.

Pour laver nos iniquités

Le Christ mourut jadis d'un supplice barbare
Entre deux brigands redoutés.

Aujourd'hui triomphant et vainqueur du Tartare,
Il en a quatre à ses côtés.

A une Dame, en lui envoyant des jarretières en échange d'un serré-tête. Par le même.

Jour et nuit mes liens sont doux,
Vous me serrez et me tournez la tête.

Moi je vous serre les genoux,

En un si beau chemin faut-il que je m'arrête?

Raymond V, ou le Troubadour, comédie en cinq actes, en prose, de M. Sedaine, a été représentée pour la première fois au Théâtre français le 22 septembre.

Le sujet de cette pièce a parupiquant, du moins par sa singularité; la conception en est ingénieuse,

mais en même temps si dépourvue d'intérêt qu'il n'y a que la gaieté des détails et le charme d'une exécution brillante et soignée qui eussent pu en assurer le succès.

Quelque original que soit le fonds de l'ouvrage, on sent que ce qui lui manque essentiellement, c'est ce degré d'intérêt, d'importance du moins, qui paraît nécessaire pour attacher durant cinq actes l'attention et la curiosité des spectateurs. A force d'esprit on aurait pu y suppléer sans doute par des peintures d'une critique fine et maligne, par la variété des développemens, par les saillies d'un dialogue vif et spirituel; mais ce sont là des ressources qui n'appartiennent guère au talent de M. Sedaine. On a bien reconnu dans le rôle du grand référendaire quelques traits de l'ancien Garde des Sceaux M. de Miroménil, dans celui du premier chambellan feu M. le maréchal de Duras, dans celui de l'intendant M. de La Ferté; mais, dans ce genre, ce qui pouvait être encore assez piquant il y a six mois est aujourd'hui sans effet. En un mot, l'on n'a trouvé dans cette comédie que l'étoffe d'un proverbe, et l'on a jugé, non sans quelque justice, qu'un proverbe en cinq actes était beaucoup trop long.

M Sedaine composa cette pièce pour se venger de la cabale qu'avait faite le maréchal de Duras pour empêcher la représentation de Paris sauvé. En 1777 il eut l'honneur de l'envoyer à Sa Majesté l'Impératrice de Russie, qui daigna

l'accepter et le récompenser avec sa magnificence accoutumée. Ce qui est plus curieux et plus comique peut-être que la pièce, c'est sa destinée; cette comédie, qui roule toute entière sur une pièce qu'un prince souverain ne peut parvenir à faire jouer sur son Théâtre, vit échouer aussi, dit-on, en sa faveur, toute la puissance de Catherine II : l'homme de la Cour chargé de la direction de ses spectacles crut y voir une satire personnelle contre lui, et la bonté de sa Souveraine pour ne pas l'affliger finit par renoncer à en demander la représentation.

Ce qui n'a pas peu contribué sans doute au peu de succès que l'ouvrage a eu sur le Théâtre de Paris, c'est la manière dont l'auteur en avait distribué les rôles; à l'exception de celui de la comtesse de Boulogne joué par mademoiselle Contat, il n'en est aucun qui ait été bien rendu, et celui qui l'a été le plus mal est le rôle le plus intéressant. celui du vieux Gavaudan, dans lequel le sieur d'Azincourt nous a paru toujours hors du sens commun.

Domine, salvum fac Regem. Brochure in-8° ayant pour épigraphe ces vers parodiés de Ra

cine :

O vous qui combattez pour un chef régicide,
Examinez sa vie et songez qui vous guide.
Un seul jour ne fait pas d'un lâche factieux
Un patriote pur, un prince vertucux.

C'est encore, on l'assure du moins, et nous ne

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ris; que

pouvons guère en douter, c'est encore une nouvelle production de la tête volcanique de M. Pelletier, jeune homme de Nantes, l'auteur de Sauvez-vous ou sauvez-nous, de la Trompette du Jugement, du Coup d'Equinoxe, etc. Si par le temps qui court il y avait encore quelque chose qui pût paraître audacieux, ce serait sans contredit ce pamphlet; on y dit tout crûment qu'il y avait à la Cour un parti pour faire aller le Roi à Metz et pour fomenter une cabale qui procla-mât le duc d'Orléans Lieutenant-Général du Royaume, et Mirabeau Maire ou Ministre de Pales chefs du Conseil secret étaient M. de La Clos, officier d'artillerie, auteur d'un roman honteusement célèbre, nommé les Liaisons dangereuses, M. le comte de La Touche, Schée, secretaire du Prince. etc. On ajoute « qu'Agnès Buffon, puissante législatrice du Duc, était l'âme de cette horrible intrigue qu'il avait fallu une grande étude préliminaire pour agencer tout, et surtout une grande combinaison de choses pour faire sortir le duc d'Orléans de son apathie, de son épicurisme, tranchons le mot, de sa jean f... habituelle, mais que rien n'était impossible au séducteur de la présidente de Tourvel.» (personnage du roman des Liaisons dangereuses) on ne craint pas d'assurer que le départ de S. A. est le résultat d'une transaction faite entre les conjurés. «M. de La Fayette, dit l'auteur anonyme, connaissait le moral de l'homme, il se charge de

.....

la vengeance du Roi, de la Patrie...Il mande surle-champ au duc qu'il lui conseille de sortir de la capitale avant trois jours ou que sa vie est en danger; il fait mieux, il lui fait parvenir par tous les échos de Paris que, puisqu'il a voulu compromettre son existence, il lui offrira l'occasion de se satisfaire et qu'il le flétrira d'un soufflet en quelque lieu qu'il le trouve, fût-ce dans l'antichambre du Roi. La foudre n'a pas un effet plus prompt que la menace du jeune général, ce lâche et vil conspirateur vient tomber aux pieds du Trône qu'il voulait envahir, etc. » Nous ne nous permettrions pas de rapporter ici des inculpations aussi atroces, à beaucoup d'égards même si peu vraisemblables, si l'écrit qui les contient n'avait pas été répandu avec autant de profusion qu'aucune autre feuille du jour. Il est bon d'apprendre aux étrangers quelle est aujourd'hui l'étendue de ce bienfait si désiré par tous nos philosophes, par tous nos législateurs, la liberté indéfinie de la presse.

Le morceau le plus remarquable de ce singulier pamphlet, c'est celui où l'on a essayé de peindre le plus fameux de nos augustes Représentans à l'Assemblée nationale; le voici :

<< Peut-on s'empêcher de porter ici le regard de l'indignation sur ce composé monstrueux d'éloquence et d'intrigues, de talens et de vices, connaissant tous les principes sans en avoir aucun; interdit par les lois et les tribunaux; faisant des lois et créant des tribunaux; méprisé

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