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Savez-vous bien, Mylord, disait M. le vicomte de Noailles à M. le duc de Dorset en lui parlant de la révolution du mois de juillet : Savez-vous bien, Mylord, que de cette affaire-ci, votre pays pourrait bien devenir libre aussi?

L'Ecole de l'adolescence, comédie en prose, en deux actes, représentée pour la première fois par les Comédiens italiens le mardi 30 juin, est de M. A L. d'Antilly, ci-devant premier commis des finances au département des revenus casuels du Roi.

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Une avarice aussi réfléchie que celle du vicomte est sans doute un vice fort rare à l'âge de quinze ans, et le sujet de la pièce, fût-il fondé, comme on le dit, sur une anecdote certaine, aura toujours, sous ce rapport, quelque chose d'invraisemblable. Mais, à ce défaut près, la pièce est faite pour donner l'idée la plus avantageuse du caractère et des talens de l'auteur; le dialogue en est naturel, facile et piquant, la morale simple et pure, sans pédanterie et sans affectation. Les rôles du vicomte et du chevalier ont été parfaitement bien joués, le premier par madame Saint-Aubin, l'autre par mademoiselle Carline.

REMARQUES historiques sur la Bastille, sa démolition, et Révolution de Paris en juillet 1789, avec un grand nombre d'anecdotes intéressantes et peu connues, Un volume in-8°, ayant pour épigraphe ces deux vers de Voltaire : Dans cet affreux château, palais de la vengeance, On renferme souvent le crime et l'innocence.

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C'est une rapsodie brochée fort à la hâte, mais dans laquelle on trouve d'abord une description très circonstanciée du bâtiment de la Bastille, tant de l'intérieur que de l'extérieur; un compte extrêmement détaillé du régime de cette prison royale, de la composition de l'Etat-major; plusieurs anecdotes assez peu intéressantes sur quelques prisonniers célèbres, entre autres des conjectures fort peu vraisemblables sur le Masque de fer. A ces articles extraits de différens ouvrages connus on a joint la suite des Révolutions de Paris depuis le 12 juillet jusqu'au 8 août inclusivement, espèce de journal qui avait paru par feuilles détachées, et dont on a déjà épuisé sept ou huit éditions. Ce n'est sûrement pas de toutes les Feuilles dont Paris est inondé dans ce moment la mieux faite ou la mieux écrite, mais c'est, je crois, celle où l'on a recueilli le plus de faits, le plus de circonstances, et où j'ai remarqué en général assez d'exactitude et de bonne foi.

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LA Bastille dévoilée, ou Recueil de pièces authentiques pour servir à son histoire. Première livraison de 126 pages in-8°, ayant pour épigraphe ces vers du VIIIe liv. de l'Enéide:

Detecta apparuit ingens

Regia, et umbrose penitùs patuere cavernæ. Ce recueil est fort remarquable parce qu'il n'est composé que de pièces originales trouvées. dans la Bastille et qui ont été déposées au Lycée, où tout le monde a eu la liberté de les voir. « Un comité de gens de lettres et de citoyens zélés, dit la préface, s'est chargé de la rédaction des papiers conquis qui lui ont été et qui lui se ront remis. Dans cette première livraison notre travail a eu pour objet un dépouillement exact de tous les registres d'entrée et de sortie qui sont en notre possession. Ce simple dépouillement offre une foule de faits singuliers et d'observations piquantes...... » Nous ne nous permettrons d'en citer qu'un petit nombre d'exemples.

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Année 1735. Malbay. Il aidait M. le duc de Nivernois à se ruiner. Il a été mis à la Bastille à la sollicitation de M. le duc de Nevers. Ce pri sonnier avait une fort belle femme.

Année 1747. La petite Saint-Père, fille âgée' de sept à huit ans, convulsionnaire. Sa détention a duré plus d'un an.

Année 1732. Marie-Jeanne Le Lièvre. Cette femme était sujette à l'épilepsie; ayant malheu reusement été prise de son accès dans la rue, on la crut convulsionnaire et on l'arrêta.

Année 1751. La demoiselle Gravelle. Pour Mémoire contre les sieur et dame de Montmartel et contre le marquis de Béthune, transférée à Vincennes après treize mois de séjour à la Bas tille, etc., etc.

L'extrait de ces registres est précédé d'un règlement concernant les usages et la discipline du château royal de la Bastille du 20 septembre 1764, signé Louis, et plus bas Phelippeaux. CHARLES II, Roi d'Angleterre, en certain lieu, Comédie très-morale en cinq actes très-courts, dédiée aux jeunes Princes, et qui sera réprésentée, dit-on, pour la récréation des EtatsGénéraux, par un disciple de Pythagore. Brochure avec cette épigraphe.

Panem et Circenses.

C'est un trait assez connu de la vie privée de Charles II qui a fourni le sujet de cette facétie. La duchesse de Portsmouth, pour dégoûter son auguste amant des parties de débauche auxquel les il se livrait, engage le duc de Rochester à lui en faire éprouver vivement tous les inconvé niens. On s'arrange avec la matrone d'une maison suspecte; on vole au Monarque sa bourse et on le laisse à la merci de cette femme intéressée, qui lui dit des injures, l'enferme sous clef et veut le faire jeûner au pain et à l'eau. Un honnête joaillier lui sert de caution et le tire d'affaire. Il n'est pas aisé de voir quelle a pu être l'intention d'un tableau de ce genre. Nous en ignorons également l'auteur.

AOUT 1789.

Je n'ai vu M. le baron d'Holbach que les dernières années de sa vie, mais pour le connaître, pour partager les sentimens d'estime et de vénération que lui avaient voués tous ses amis et que ne pouvait manquer d'inspirer le caractère de son âme et de son esprit, il n'était pas nécessaire d'avoir avec lui des liaisons fort intimes ou fort anciennes. J'essaierai donc de le peindre tel qu'il s'est montré à mes yeux, et j'ose m'assurer que si ses månes pouvaient m'entendre, la franchise et la simplicité de mon hommage ne sauraient leur déplaire.

Je n'ai guère rencontré d'homme plus savant et plus universellement savant que M. d'Holbach, je n'en ai jamais vu qui le fût avec si peu d'ambition, même avec si peu de désir de le paraître. Sans le sincère intérêt qu'il prenait au progrès de toutes les lumières, de toutes les connaissances, sans le besoin véritable qu'il avait de communiquer aux autres tout ce qu'il croyait pouvoir leur être utile, on aurait pu toujours ignorer le secret de sa vaste érudition. Il en était de sa science comme de sa fortune, elle était pour les autres comme pour lui, mais jamais pour l'opinion.... on ne lui eût soupçonné ni l'une ni l'autre, s'il avait

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